BIBLIOBUS Littérature française

Dictionnaire du bon langage - l'abbé Nicolas-Joseph Carpentier (1824 – 18??)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DICTIONNAIRE
DU
BON LANGAGE

CONTENANT: LES DIFFICULTÉS DE LA LANGUE FRANÇAISE
LES RÈGLES ET LES FAUTES DE PRONONCIATION
LES LOCUTIONS VICIEUSES
LES WALLONNISMES, LES FLANDRICISMES, ETC. par

l'abbé  Nicolas-Joseph Carpentier (1824 – 18??)

DIRECTEUR DE L'ÉCOLE MOYENNE DE St-BARTHÉLEMI A LIÉGE ET INSPECTEUR CANTONAL DES ÉCOLES PRIMAIRES DU RESSORT DE LA MÊME VILLE

 

Ce n'est pas assez d'apprendre à bien parler et à bien écrire; il faut encore et avant tout désapprendre à mal parler et à mal écrire.

 

LIÉGE

L. GRANDMONT-DONDERS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE

1860

Les formalités prescrites par la loi ont été remplies.

Tout exemplaire non revêtu de la griffe de l'auteur sera réputé contrefait.

 

 

 

Préface

 

 

La difficulté de se corriger des vices de prononciation et de langage est un fait généralement reconnu par les hommes de l'enseignement, et par les personnes qui ont fait une étude quelque peu approfondie de la langue française. L'un des plus grands écrivains dont s'honore la littérature française, se fondant sur son expérience personnelle, ne craint pas de dire qu'il est rare que l'on se défasse entièrement de la rouille du provincialisme, à moins que l'on n'ait reçu de bonne heure, là où la langue se parle le mieux, c'est-à-dire dans la capitale, une éducation soignée.

A quoi faut-il attribuer cette infériorité du provincial dans l'usage de la langue?

Nous pensons qu'une des causes principales de ce fait, sinon la principale, est que, jusqu'à présent, l'on ne s'est pas assez attaché, dans l'enseignement de la VI langue maternelle, à signaler les taches qui en ternissent la pureté dans la bouche ou sous la plume de ceux qui la parlent ou l'écrivent. Cette partie négative, et pourtant essentielle, d'un cours complet de langue française a été, il faut le dire, singulièrement négligée dans nos écoles primaires et nos établissements d'instruction moyenne. Sans doute les bons traités de prononciation, les bonnes grammaires et les bons dictionnaires ne nous manquent point. Grâce à ces guides éclairés, nous parvenons à connaître les règles du bon langage; mais n'est-il pas vrai que ces manuels, pour la plupart, oublient trop qu'ils s'adressent à des personnes qui ont à se corriger des défauts originels de terroir? Ce n'est pas assez, à notre sens, d'apprendre à bien parler et à bien écrire; il faut encore, et avant tout, désapprendre à mal parler et à mal écrire.

Nous nous sommes proposé de combler cette grave lacune de l'enseignement. Nous nous adressons donc aux wallons et aux flamands, voire même aux lecteurs que notre Dictionnaire pourrait rencontrer en France, et nous les avertissons de prendre garde à certains défauts de prononciation qu'ils semblent ne pas soupçonner; nous leur signalons une foule d'expressions, de termes, de tournures, que réprouve le bon langage, ou que condamne un goût sûr et sévère: nous cherchons, en un mot, à les déprovincialiser, s'il nous est permis de parler ainsi.

Mais ce n'est que la moitié de notre tâche. Voulant donner à notre ouvrage un caractère de généralité qui en fasse un véritable manuel, même pour les personnes qui ont reçu une éducation complète, nous avons passé VII en revue les difficultés de la langue française. Nous avons désiré qu'à l'aide de notre Dictionnaire on pût trouver la solution prompte et catégorique des doutes qui se présentent journellement touchant le genre des noms, la signification de certains mots risqués, la prononciation, la synonymie, la paronymie et les règles les plus controversées de la lexicologie et de la syntaxe.

C'est assez dire que notre ouvrage offre, à chaque page, deux parties bien distinctes: une partie négative, destinée à signaler les vices et les fautes de langage, et une partie positive, qui traite sommairement des difficultés qui sont de nature à embarrasser dans la conversation et dans la rédaction.

On nous demandera peut-être pourquoi nous avons cru devoir écarter la forme du manuel proprement dit, pour adopter celle du dictionnaire.

Si l'on veut bien tenir compte de notre but, on comprendra sans peine pourquoi nous avons accordé la préférence à cette dernière forme. Nous avons eu en vue, en effet, non-seulement les élèves, mais encore les personnes qui ont terminé leur éducation. Or, si les élèves peuvent s'accommoder d'un manuel et s'en servir avec fruit, il n'en est pas ainsi des gens du monde qui demanderont surtout à trouver dans notre ouvrage un répertoire utile qu'ils puissent consulter à toute heure et sans difficulté. Il y a plus: si même nous n'avions eu en vue, en rédigeant notre Dictionnaire, que les élèves de nos établissements d'instruction publique, il nous eût été difficile, sinon impossible, d'adopter un ordre logique quelconque, par VIII exemple, un plan calqué sur les grandes divisions de la grammaire. Car enfin nous écrivons non seulement pour les élèves des écoles primaires, mais encore pour ceux qui fréquentent les cours de l'enseignement secondaire ou moyen. Or, tel plan qui eût été parfaitement approprié au degré d'instruction et d'intelligence de ceux-ci, aurait présenté pour ceux-là d'inévitables inconvénients.

Ces considérations justifient pleinement, ce nous semble, le choix que nous avons fait de l'ordre alphabétique. D'ailleurs les numéros par lesquels nous avons eu soin de distinguer nos remarques, permettront aux maîtres qui feront usage de notre Dictionnaire d'y joindre les avantages qui résultent d'une méthode plus logique et mieux adaptée aux besoins divers d'un enseignement gradué.

On nous reprochera peut-être d'avoir signalé certaines fautes de prononciation ou de langage, trop communes ou trop populaires. Ce reproche tombe de lui-même, si l'on veut bien ne pas oublier que nous écrivons pour les enfants des écoles primaires aussi bien que pour les élèves des établissements moyens ou pour les hommes instruits, et que, en définitive, le français est une langue à peu près étrangère pour tout le monde.

On n'est guère plus fondé, croyons-nous, à nous faire un grief de nos répétitions fréquentes. Qui ne sait, en effet, que la répétition est l'âme de l'instruction? Qui ignore que les élèves surtout ne savent bien que ce qu'on leur a fait répéter à satiété et sous toutes les formes? Nous en appelons ici à l'expérience de nos confrères dans l'enseignement.

Nous ne prétendons point donner notre Dictionnaire comme un code du langage de tout point irréprochable. Nous sommes des premiers à reconnaître toutes les difficultés inhérentes à la rédaction d'un ouvrage de ce genre; et partant nous conviendrons sans peine qu'il est loin encore d'avoir ce degré de perfection dont il est susceptible, et qu'une critique éclairée pourra y découvrir plus d'une lacune et y signaler peut-être des inexactitudes.

C'est pourquoi nous sommes disposé à tenir compte des observations que l'on voudra bien nous communiquer. Ces observations même nous les appelons de tous nos vœux, convaincu que nous sommes que pour arriver à faire un bon ouvrage classique, ce n'est pas trop du concours des lumières de tous ceux qui s'intéressent au sort des lettres et aux progrès de l'enseignement.

 

                                   X. OUVRAGES CONSULTÉS.

 

 

Dictionnaire de l'Académie.

Dictionnaire universel de la langue française, par M. Bescherelle, aîné.

Nouveau Dictionnaire universel de la langue française, par M. J. Poitevin.

Dictionnaire flamand-français, etc., par l'abbé Olinger.

Dictionnaire wallon-français, etc., par J. Cambresier;—item, par L. Remacle, 2 vol.;—item, par Hubert;—Dictionnaire étymologique wallon, par Ch. Grandgagnage.

Grammaire française, par l'abbé J.-J. Péters;—item, par Poitevin, Noël et Chapsal, Napoléon Landais, Girault-Duvivier, Mauvy, etc., etc.

Cours de Prononciation, etc., par Fréd. Hennebert;—item, par L. Remacle; item, par Joseph de Malvin-Cazal;—item, par le R. P. Mansion, de la Compagnie de Jésus, etc., etc.

Synonymes français, par l'abbé Girard.

Dictionnaire synonymique de la langue française, par J.-Ch. Laveaux.

Dictionnaire des synonymes de la langue française, par M. Lafaye.

Dictionnaire raisonné des difficultés grammaticales et littéraires de la langue française, par J.-Ch. Laveaux, édition de Ch. Marty-Laveaux.

Dictionnaire raisonné des difficultés et exceptions de la langue française, par Th. Soulice et Sardou.

Dictionnaire des difficultés de la langue française, par C.-V. Boiste, édition de Ch. Nodier.

Remarques sur le Dictionnaire de l'Académie, par B. Pautex.

Les Omnibus du langage, par D. Lévi Alvarès et C.-L. Merle, dernière édition de Paris.

Dictionnaire wallon-français, à l'usage des habitants de la province de Luxembourg, par J.-B. Dasnoy.

Du bon Langage et des locutions à éviter, par Mme la comtesse Drohojowska.

Belgicismes ou les vices de langage et de prononciation les plus communs en Belgique, corrigés, etc., par Joseph Benoit.

Le Complément des grammaires et des dictionnaires français, par le même.

Nouveau manuel de la pureté du langage, par F. Biscarat, édition de A. Boniface.

Le Langage vicieux corrigé, par B. Jullien.

Flandricismes, Wallonnismes et expressions impropres de la langue française, par un ancien professeur (M. Poyart).

Dictionnaire des locutions vicieuses, etc., par M. D. R.

Manuel de la conversation ou traité de la pureté du langage; Bruxelles, chez Deprez-Parent.

Les Omnibus liégeois.

Les Omnibus montois, par L. Dethier, typographe.

ERRATA.

  • Chambrale, page 65, ligne 17: lisez chambranle.
  • Chambrale, page 65, ligne 19: lisez chambranle.
  • Estompe, page 153, ligne 15, dernier mot de l'alinéa: lisez estombe.
  • Alevain, page 258, ligne 34: lisez alevin.

 

 

 

 DICTIONNAIRE
DU BON LANGAGE.

 

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