BIBLIOBUS Littérature française

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Ubiquiste, s. m., docteur en Sorbonne non résident;—homme à qui les lieux sont indifférents, qui se trouve bien partout: prononcez ubikuiste (la diphth. ui se fait sentir) et non ubikiste ni ubikouiste ni ubikuisse;—prononcez de même ubiquitaire, ubiquité.

Ue, uer.—En général les wallons prononcent mal ces sortes de syllabes, en intercalant abusivement un w entre l'u et l'e, er; ainsi avenue, cohue, vendue, contribue deviennent avenu-we, cohu-we, vendu-we, contribu-we; de même attribuer, puer, continuer, se prononcent attribu-wer, pu-wer, continu-wer.—C'est là une faute grossière de prononciation: ue doit se prononcer simplement u long: avenû, cohû, vendû, contribû: en appuyant sur l'u suivi d'un e muet, on le distingue suffisamment d'un u non suivi d'un e et que l'on fait bref.

2. De même les syllabes uer, uet, ué, uez, ua, uan, uo, etc., doivent conserver leur prononciation naturelle et ne pas se transformer en u-wer, u-wé, u-wez, u-wet, u-wa, etc.: prononcez donc attribu-er, évalu-é, vous contribu-ez, mu-et, continu-ation, évalu-ation, du-o et non attribu-wer, évalu-wé, vous contribu-wez, mu-wet, continu-wation, évalu-wation, du-wo.—Le défaut de prononciation que nous signalons, est extrêmement grossier, quoique pourtant il soit très-commun dans les provinces wallonnes; nous devons en dire autant du défaut suivant.

3. Les mêmes observations s'appliquent à la prononciation du latin: vous direz donc tu-us, su-us, sensu-um, defectu-i, cu-i, tribu-o, tribu-i, etc., et 494 non tu-wus, su-wus, sensu-wum, defectu-wi, cu-wi, tribu-wo, tribu-wi.

Uhlan, s. m.—L'u est aspiré; on écrit aussi hulan et houlan (Acad.): espèce de lancier dans l'armée autrichienne.

Ui.—Généralement les wallons ne font aucune différence en ui et oui et prononcent de la même manière Louis et lui, Huy et oui, fouir et fuir; c'est un défaut dont il importe souverainement de se corriger.—Conservez donc à la diphthongue ui son véritable son ui (u-i) et ne la métamorphosez pas gauchement en oui (ou-i), ce qui est tout différent.

Ultimatum, s. m., dernière condition d'un traité;, il n'a point de plur.—Prononcez ultimatome.

Umble, s. m., poisson qui ressemble beaucoup à la truite: on prononce omble, mais on dit et l'on écrit communément ombre, ombre-chevalier.

Un, une, adj. num. card.—Il s'emploie souvent comme substantif, et alors il ne prend point d's au pluriel: trois un de suite font cent onze.—Le masculin un se prononce à peu près comme s'il y avait eun et le féminin une se prononce u-ne: un jardin, un héros, une table, etc.—Devant une voyelle ou une h muette, un se prononce aussi eun, mais on le joint par une autre n au mot suivant: un oiseau, un homme (eun-noi-seau, eun-nhomme et non pas, u-noiseau, u-nhomme).—Dans les locutions sur les une heure, vers les une heure, l's de l'article pluriel les ne doit point se joindre à l'adjectif une; on prononce sur lè une heure, vers lè une heure: la raison en est que cet article pluriel n'appartenant point au substantif une heure, mais à un substantif pluriel sous-entendu, tel que environs, moments, etc., il repousse le singulier une.

2. L'un et l'autre, l'un ou l'autre, etc., se prononcent l'eun-net l'autre, l'eun-nou l'autre, ou bien sans joindre l'n aux mots et, ou. Mais lorsque l'un est 495 séparé de l'autre par d'autres mots que les conjonctions et, ou et que la préposition à, l'n de l'un ne se fait point sentir devant la voyelle du mot qui suit: ainsi l'un est riche, l'autre est pauvre; l'un aime à lire, l'autre à jouer, ne se prononcent point l'eu-nest riche, l'eu-naime à lire, etc.

3. Un chacun: voyez chacun.

4. Un. Ne dites pas: c'est un de Verviers; dites, c'est un Verviétois, c'est quelqu'un de Verviers.

5. Ne dites pas: monsieur Pierre est de ceux qui fut décoré; dites, un de ceux qui furent...

6. Un, premier.—On dit le premier janvier, le deux, le trois, le dix janvier; on dit de même Léopold premier, Philippe deux, Philippe trois, Philippe cinq:—en vers cependant on peut dire second dans ce dernier cas: François second.

7. Ne dites pas: l'un jour ou l'autre, j'irai vous voir, dites, un de ces jours-ci...

8. Ne dites pas: l'un jour il est gai, l'autre jour il est triste; dites, un jour il est gai, l'autre jour il est triste.

9. Ne dites pas: j'ai vu un qui était original; dites, j'en ai vu un (s'il y a un substantif exprimé précédemment), ou j'ai vu un homme, j'ai vu quelqu'un...

10. Ne dites pas: je lui ai expédié un cinquante kilogrammes; ôtez un et dites, je lui ai expédié cinquante kilogrammes.

11. Ne dites pas: c'est un des plus éloquents prédicateurs que nous avons; dites, ... que nous ayons.

12. Ne dites pas: il n'y en avait pas un qui comprenait; dites, ... qui comprît.

13. Ne dites pas: l'un ou l'autre de mes amis vient me prendre; dites, un de mes amis vient me prendre.

Uniforme, s. masculin: un uniforme neuf et non une uniforme neuve.

Union, s. f.: prononcez u-nion et non u-gnion: l'union fait la force.—Voyez ni.

Unir, v. a.—Unir, dans le sens propre, veut la préposition à ou la préposition avec: unir un mot à un autre ou avec un autre. (Acad.)—Au figuré, il ne prend que la préposition à: Turenne unissait la prudence à la hardiesse; ce jeune homme unit la modestie au mérite.—Son composé réunir veut la préposition à, lorsqu'il est employé au propre: le cou réunit la tête au corps. Mais au figuré, dans le sens de posséder en même temps, réunir veut que les différents compléments directs soient joints par la conjonction et: Turenne réunissait la prudence et la hardiesse; ce jeune homme réunit la modestie et le mérite.

Université, s. f.—Il n'y a en France qu'une université proprement dite, et sous ce nom l'on comprend les académies, les facultés (de droit, de médecine, de belles-lettres, etc., établies dans les chefs-lieux des cours impériales ou cours d'appel), les colléges impériaux, les colléges communaux, les pensions et les écoles primaires;—ne dites donc pas: ouvrage adopté par les universités de France, mais, par l'Université de France.

Us, s. m. pl., les règles, la pratique qu'on a coutume de suivre en quelques pays touchant certaines matières; il est presque toujours joint au mot coutumes: les us et coutumes.—Prononcez uce.

Usage, s. m.—En parlant des choses qui durent longtemps, employez le mot user: cette étoffe de drap est d'un bon user; il y a des étoffes qui deviennent plus belles à l'user.—Usage, dans ce sens, n'est pas français.

User, v. n.—Ne dites pas: en usez-vous, je n'en use pas: dites, en prenez-vous, prenez-vous du tabac, 497 je n'en prends pas, je ne prends pas de tabac. On peut également se servir du mot priser, qui ne figure pas dans le dictionnaire de l'Académie, mais qu'un usage universel a consacré depuis longtemps: prisez-vous? je ne prise pas.

Ustensile, s. masculin: un ustensile de cuisine.

Usufruit, usufruitier.—Gardez-vous bien d'écrire ou de prononcer usurfruit, usurfruitier: il n'a pas cette terre en propre, il n'en a que l'usufruit, il n'en est que l'usufruitier.

Usurpateur, s. m.—Le féminin correspondant est usurpatrice.

Utérin, ine, s. m.: frères, sœurs utérins, consanguins, germains: voyez germain.

 

 

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021