BIBLIOBUS Littérature française

H

 

H.—L'h est muette ou aspirée. Elle est muette, quand elle ne se prononce pas, comme dans l'homme, l'histoire, adhérer, inhumer, qu'on prononce comme s'il y avait l'omme, l'istoire, adérer, inumer. Elle est aspirée, quand elle se prononce un peu du gosier, comme dans le héros, la haine, les hiboux.—Cependant on peut aussi ne pas faire sentir l'h aspirée et dire: le éros, la aine, les iboux. Cette prononciation est préférable, mais il faut éviter dans ce cas de faire l'élision de la voyelle ou la liaison de la consonne qui la précède avec la voyelle qui la suit: ainsi vous ne direz pas l'éros, l'aine, lè-ziboux, mais le éros, la aine, lè iboux.—L'usage seul peut servir de guide pour distinguer ces deux sortes d'h; dans le doute, il faut avoir soin de recourir au dictionnaire; cette recommandation est d'autant plus importante, surtout pour les étrangers, que l'erreur ici prêterait souverainement au ridicule.—Dans notre Dictionnaire, l'astérisque * indique que l'h est aspirée.

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Habile, adj.—Il régit la préposition à devant un infinitif et les prépositions en ou dans devant un nom: habile à manier le pinceau; habile dans les affaires, habile en affaires.

2. Habile, signifie capable, intelligent, adroit, savant: un ouvrier habile, un avocat habile, un habile général; on le dit quelquefois en mauvaise part: il est habile à tromper; c'est un habile fripon.—Habile signifie aussi, en terme de jurisprudence, qui est capable ou qui a droit de faire une chose: être habile à succéder.

3. Habile se dit aussi populairement pour diligent, expéditif: ce copiste est habile, il aura bientôt écrit ce mémoire. (Acad.)

4. Mais habile (ou habïe, abïe) ne peut jamais s'employer adverbialement dans le sens de vite: accourez habile; allez habile; habile! habile! dites, accourez vite; allez vite; vite! vite! (Wall.) Prononcez abile et non abille (ll mouillées).

Habileté et Habilité.—Il ne faut pas confondre ces deux mots; l'habileté est la qualité de ce qui est habile, le talent, le savoir, la capacité, l'intelligence.—Habilité n'est guère en usage que comme terme de jurisprudence et dans cette locution, habilité à succéder (aptitude à). (Acad.)

Habiller de neuf: voyez neuf.

Habit.—Ce mot indique plus spécialement un vêtement d'homme; en parlant d'une femme, employez le mot vêtement, robe, jupe, etc.: maman a mis sa plus belle robe, et non, son plus bel habit.

2. Un nouvel habit, est un habit différent de celui que l'on vient de quitter; un habit nouveau est un habit de nouvelle mode.

*Hache.—L'h est aspirée ainsi que dans tous les mots dérivés, hacher, hachette, hachis, etc.—Prononcez ha-che et non hage.

*Haie, s. f., clôture d'épines, de ronces, etc.; prononcez haî ( long) et non hai-ïe.

*Haïe, interj., cri pour animer les chevaux: prononcez ha-î (deux syll.)

*Haine, haïr, haïssable, haineux.—Dites, je hais, tu hais, il hait, hais (impératif) et non, je haïs, tu haïs, il haït, haïs.—Partout ailleurs écrivez et prononcez ha-ïr, ha-ï, ha-ïssais, etc.

*Haire et Hère.—Haire, s. féminin, est une espèce de petite chemise rude que l'on met sur la peau par esprit de mortification: revêtir la haire et le cilice.

2. Hère, s. masculin, se dit par dérision d'un homme sans considération, sans fortune, sans mérite; on ne l'emploie guère que dans la locution: pauvre hère; c'est un pauvre hère. (Acad.)

Hakcelle, n'est pas français; dites paille hachée (à l'aide du hache-paille).

Haleine, Alène.—L'haleine est le souffle de la respiration; l'alène est un instrument de cordonnier.

*Haleter, être hors d'haleine.

*Halo, s. m., cercle lumineux autour des astres.

*Halte, s. f. et interj.—Prononcez halte et non hale.

*Hamac, s. m., lit suspendu dans les navires: prononcez hamaque.

Hameçon, s. masculin, crochet pour prendre les poissons; l'h est muette: prendre du poisson à l'hameçon.

*Han, s. m., terme populaire pour exprimer le bruit sourd que fait un homme qui frappe un coup avec effort.

*Hanche, s. f., partie du corps où tient la cuisse; prononcez han-che et non han-ge.

*Hanneton, s. m.:—l'h est aspirée: les enfants font la guerre aux hannetons.

*Happelopin, est un mot français qui signifie valet fripon et gourmand.

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*Happer, se dit proprement d'un chien, lorsqu'il prend avidement avec la gueule ce qu'on lui jette: on lui jeta un morceau et il le happa.—Il signifie figurément et familièrement, attraper, saisir, surprendre à l'improviste: il s'est laissé happer par les huissiers; les gendarmes l'ont happé.—Mais il ne signifie jamais voler comme en wallon.

*Haquet, s. m., espèce de charrette longue et étroite, sans ridelles, qui sert surtout à voiturer des tonneaux: un haquet de brasseur;—haquetier est le conducteur du haquet.

*Hardes, s. f. pl., tout ce qui est nécessaire pour l'habillement; il n'a pas de singulier.

*Hardi, hardiesse, hardiment, etc.: l'h est aspirée.

*Hareng, (le g ne se prononce pas), harengaison, harengère, harangade, haranguière; l'h est aspirée dans tous ces mots.

*Haricot (le t ne se prononce pas): ne dites pas des zaricots, mais des haricots (h aspirée).

*Haridelle, s. f., un mauvais cheval maigre: une vieille haridelle.

Harlequin, n'est pas français; écrivez arlequin: un habit d'arlequin.

Harmonier, Harmoniser, v. a. ou pr., mettre en harmonie: le dernier verbe, quoique mal fait, est le plus en usage.

*Harnais.—L'h est aspirée ainsi que dans tous les dérivés: harnacher, harnachement, etc.—On dit aussi harnois pour harnais, mais seulement en poésie et dans le style soutenu.

*Harpe, harpiste, harpeur, harpie, harpon.

*Hart, s. f., espèce de lien d'osier ou de bois très-souple pour lier les fagots; corde qui servait à étrangler les criminels condamnés à la peine de mort: mériter la hart, la hart au cou.—Prononcez hare.

*Hasard, hasarder, hasardeux, hasardeusement: l'h est aspirée dans ces mots; ne dites donc pas: je joue à l'hasard; j'hasarde cette somme, etc.; mais, je joue au hasard, je hasarde,...

2. Hasard, ne s'emploie au pluriel que dans le sens de péril, risques: les hasards de la guerre.

3. Hasarder, devant un infinitif, demande la préposition de;—se hasarder veut à: hasarder de faire une chose; je me hasarderai à faire cette démarche.

*Hâte, hâter, hâtif, etc.: prononcez l'â long.

2. Ne dites pas: à toute hâte (toute âte) mais à toute hâte (h aspirée).

*Hâter (se) régit la prépos. de: se hâter de répondre.

*Haut.—Ne dites pas, monter en haut, descendre en bas, mais simplement, monter et descendre, à moins qu'on ne veuille dire tout en haut, tout en bas, par opposition à ce qui est moins haut, moins bas: montez en haut (de l'échelle) c'est-à-dire, allez jusqu'au dernier échelon et ne vous arrêtez pas à mi-chemin.

2. Ne dites pas non plus monter en haut pour, monter à l'étage; dites, monter au premier, au second.

3. Ne dites pas: les élèves appliqués pourront passer dans une classe plus haute; dites, dans une classe supérieure et mieux, pourront monter d'une classe: cette dernière locution est généralement employée en France dans ce cas.—Voyez descendre.

4. Haut ton et ton haut, ne sont pas synonymes: prendre le haut ton, signifie prendre le ton, les manières de la haute société; prendre un ton haut, veut dire prendre un ton fier, arrogant, menaçant.

*Hautain, adj., fier, orgueilleux, fait au féminin hautaine et non hautine; prononcez hautène (au fém.) et non hautin-ne.

*Hautement, adv.—Ce mot, dit l'Académie, n'est guère d'usage au propre; au figuré, il signifie hardiment, librement.—Il ne faut pas le confondre avec l'adverbe 211 haut: on dit hautement sa pensée, c'est-à-dire, hardiment, résolument; on dit, il parle haut, c'est-à-dire, d'une voix haute.

*Havet, s. m., croc, crochet en fer, est français.

*Havir, v. a., se dit de la viande qui se dessèche au feu sans cuire en dedans; ce mot est peu usité, dit l'Académie.

*Havre-sac, s. m., sac de soldat, d'ouvrier; ne dites pas havère-sac ni havur-sac ni hafe-sac.

Hébreu.—L'h est muette: ce que vous me dites est de l'hébreu pour moi (je n'y vois goutte), et non, du hébreu.

Hectare, Hectolitre, sont masculins; l'h est muette ainsi que dans tous les mots qui appartiennent au système légal des poids et mesures.

*Hein.—Interjection familière dont on accompagne quelquefois une interrogation ou une phrase qui exprime l'étonnement: voulez-vous, hein?—Hein, que dites-vous là?—Prononcez hin.

Hélas, interj. (et non hélàs): prononcez élâce (â long) et non éla ni élâ.

Héliotrope, genre de plantes; ce substantif est masculin: de beaux héliotropes.

*Hem, interjection dont on se sert pour appeler: hem, hem, venez çà.

Hémi, mot qui commence plusieurs termes de sciences, d'arts et qui signifie demi; il est invariable et l'h est muette.

Hémisphère, s., la moitié d'une sphère, est masculin: l'un et l'autre hémisphère.

Hémorragie, s. f.—Puisque ce mot signifie par lui-même perte de sang, vous ne pouvez pas plus dire une hémorragie de sang que du feu chaud, de l'eau humide; dites simplement une hémorragie.

*Hennir, hennissement (cri du cheval): prononcez hanir, hanissement.

*Henri, n. pr.—Dans la conversation seulement l'h devient muette.—L'h est également aspirée dans Henriette.

Héritance, n'est pas français; dites héritage, succession; ce mot s'est dit autrefois pour hérédité.

*Hernie, herniaire, hernieux.

*Héron, héros, herse, herser, héraut, hérisson.—L'h d'héroïsme, héroïque, héroïne est muette.

Hésiter, devant un infinitif, demande la préposition à: il n'hésita pas à (et non de) répondre: l'h est muette.

*Hêtre, s. m., arbre; prononcez hè-tre, et non hè-te, ni hè-tère.

Heure, Lieue.Heure est une mesure de temps et lieue une mesure de chemin; dites donc: il y a six lieues de Liége à Huy, et non il y a six heures; mais vous pourrez dire: nous avons fait six lieues (de chemin) en cinq heures (de temps).—Nous n'oserions cependant pas condamner absolument, surtout dans la conversation et dans le style épistolaire qui n'est qu'une conversation écrite, l'emploi du mot heure pour lieue, quoiqu'il soit préférable, au demeurant, de conserver à chaque mot sa véritable signification.

2. Si vous ignorez quelle heure il est, dites, quelle heure est-il?—Si vous entendez l'heure sonner et que vous vouliez savoir l'heure qui sonne, dites: quelle heure est-ce?

3. Ne dites pas: il est arrivé à ces heures-ci, vers ces heures-ci; dites, à cette heure-ci, vers cette heure-ci.

4. Ne dites pas non plus: j'irai vous voir vers les une heure, mais, vers une heure.

5. Ne dites pas: dix heures est sonné, mais, dix heures sont sonnées.

6. Ne dites pas: une heure de temps; dites, simplement une heure.

7. Ne dites pas: le quart avant quatre ou pour quatre, mais, quatre heures moins un quart.

8. Ne dites pas: ce malade doit prendre des pilules tout les demi-heures, tout les deux heures; il part un courrier tout les vingt-quatre heures; dites, toutes les demi-heures, toutes les deux heures, toutes les vingt-quatre heures.—On dira de même: je vais voir mes parents toutes les trois semaines, et non tout les trois semaines, etc. Tout ici est adjectif et non adverbe et doit par conséquent prendre le genre et le nombre du nom auquel il se rapporte.

9. Ne dites pas: je suis à bonne heure, mais de bonne heure;—trop de bonne heure, mais de trop bonne heure;—de plus bonne heure, mais de meilleure heure.

10. Quatre heures, ne peut pas se dire pour désigner le léger repas entre le dîner et le souper; dites goûter: je m'en vais goûter; j'ai fait un bon goûter.

*Heurler, n'est pas français; dites hurler.

*Heurter, v. a., toucher, choquer rudement; ne dites pas avec maintes personnes hurter.

*Heurtoir, s. m., marteau pour frapper à une porte.

Hiatus.—L'Académie écrit l'hiatus (h muette); prononcez hiatuce.

*Hibou, s. m., oiseau nocturne.

*Hie, s. f., instrument dont on se sert pour enfoncer les pavés; on l'appelle communément demoiselle.—C'est aussi un instrument qui sert à enfoncer des pieux en terre et que l'on nomme vulgairement mouton. (Acad.)

Hier, adv.—Prononcez avan-t-hier, dès (z) hier, et non avan-hier ni avan-z-hier, ni dè-hier; cependant, dans la conversation, on peut dire avan'hier.

Historien, Historiographe, s. m.—Historien, celui qui écrit l'histoire;—historiographe, celui qui est nommé par un brevet du prince pour écrire l'histoire du temps: Racine était historiographe de Louis XIV sans être historien.

*Hoche, s. f.: voyez taille.

*Hochequeue, s., sorte de petit oiseau, ainsi appelé parce qu'il remue continuellement la queue; ce mot est masculin: un jeune hochequeue.—Hochecul n'est pas français.

*Hocher, secouer, branler: hocher la tête; hocher un arbre pour en faire tomber les fruits.

*Hochet (de houille) n'est pas français; dites briquette (et non boulette).

*Hollande, Hollandais, Hongrie, Hongrois.—L'h est aspirée dans tous ces mots. Ne dites donc pas: en n'Hollande, les z'hollandais, mais en Hollande, les hollandais.

2. On disait autrefois de l'eau de la reine d'Hongrie; quelques personnes disent encore de la toile d'Hollande, du fromage d'Hollande: cet usage, dit Ch. Nodier, est celui des blanchisseuses et de l'office; il ne doit pas faire loi au salon.—Aujourd'hui on dit de l'eau de la reine de Hongrie, de la toile, du fromage de Hollande.—Prononcez Holan-de et non Hol-lande ni Holan-te.

*Hom, interj., exclamation qui exprime le doute, la défiance: hom! il est encore bien jeune; prononcez home.

*Homard, s. m., grosse écrevisse de mer: un homard, des homards et non un n'homard, des z'homards.—Prononcez homare.

*Honnête, adj.—Un homme honnête est un homme poli; un honnête homme est un homme de probité.

Honneur, s., est masculin.

2. Ne dites pas: on a érigé à Liége une statue à l'honneur de Grétry, mais, en l'honneur ou en honneur de Grétry.

3. Ne dites pas: cet élève fera de l'honneur à son professeur; mais, ... fera honneur à son professeur.

4. Ne dites pas: vous en avez de l'honneur; mais, cela vous fait honneur.

Honoraires, s. m. pl.: voyez gage.

Honoré, ée, adj.—Ne dites pas: en réponse à votre honorée du 24 juillet; dites, en réponse à votre lettre...

*Honte, Honteux.—L'h est aspirée: ainsi ne dites pas, cela est t'honteux, mais cela est honteux (en aspirant l'h).

2. Ne dites pas: j'étais honteux pour me présenter ainsi; dites, ... de me présenter ainsi.

Hôpital, s. m.: prononcez hopital (o bref). Voyez o.

*Hoquet, mouvement convulsif de l'estomac; prononcez hoquè, et non hoquette ni hiquette, qui ne sont pas français.

Horloge, est féminin: une horloge bien réglée et non un horloge bien réglé.

2. Ne dites pas: je l'ai attendu deux heures d'horloge; dites, deux heures durant, ou deux heures tout entières.

Horr, initial, fait toujours entendre les deux rr: horreur, horrible, horriblement, horripilation.

*Hors, prép.—Ne dites pas: j'ai lu hors d'un livre une anecdote fort amusante; dites, j'ai lu dans un livre... (Fland.)

2. Ne dites pas: on a cherché les plus beaux dehors; dites, on en a pris, on en a choisi les plus beaux.

3. Ne dites pas: il passe son temps à regarder hors de la fenêtre; dites, à regarder par la fenêtre.

4. Ne dites pas: je suis sorti hors de chez moi vers quatre heures; mais, je suis sorti de chez moi...

5. Ne dites pas: Monsieur est-il ici? non, il est hors ville; dites, il est absent, en voyage, à la campagne, il est sorti de la ville.

6. Ne dites pas: on lui a pris son argent hors de sa poche; dites, ... de sa poche.

7. Ne dites pas: je vais tirer mon mouchoir hors de ma poche; dites, de ma poche, comme on dit, tirer de l'argent de son coffre, de sa bourse, de sa poche; tirer l'épée du fourreau.

8. N'employez pas hors qui est préposition pour dehors qui est adverbe;—hors doit toujours être suivi d'un complément: hors d'ici, hors de la maison, hors du pays. Lors donc que hors n'a pas de complément et qu'il devrait être placé isolément, il faut le remplacer par l'adverbe dehors qui correspond à dedans; dites donc: votre père est-il à la maison? non, il est dehors, et non, il est hors.—Dehors, de son côté, étant adverbe, ne peut pas avoir de complément; ne dites donc pas: mon jardin est dehors de la ville ou dehors ville, mais hors de la ville.—Il en est de même de dans et dedans; avant et auparavant; sur et dessus; sous et dessous, etc.

Hortensia, s., arbrisseau du Japon, est masculin: un bel hortensia.

Hostie, s. f., ne doit pas s'employer dans le sens de pain à cacheter; il ne se dit que du pain que le prêtre consacre à la messe.

Hôte, hôtesse, s., qui tient un cabaret, une auberge; celui qui vient manger; celui qui héberge, qui donne l'hospitalité ou qui est hébergé: prononcez ôte (ô long).

Hôtel, hôtellerie, hôtelier: prononcez otel, otell'rie, otelier (o bref): on dit un hôtel et non une hôtel.—Voyez o et maison.

*Houe, s. f., instrument de fer, large et recourbé, qui a un manche de bois, et avec lequel on remue la terre en la tirant vers soi: vigne labourée à la houe.—Prononcez hoû ( long) et non hou-we.

*Houer, v. a., labourer une terre avec la houe: il faut houer cette terre.—Il est aussi neutre: ce vigneron ne fait que houer toute la journée.—Prononcez hou-er et non hou-wer.

*Houille, s. f.—Ne dites pas: le marchand d'houille, mais, le marchand de houille (h aspirée).

*Houp, interjection pour appeler: prononcez houpe.

*Houppe, Huppe.—Une houppe est un assemblage de laine, de fil qui se nomme autrement gland; (voyez floche); une huppe est une touffe de plumes que certains oiseaux portent sur la tête: mettre des houppes à des chevaux de carosse; la houppe d'une ceinture, d'un bonnet;—la huppe (et non la houppe) d'une alouette.—On dit aussi huppé dans ce sens: poule huppée.

*Houssard, Husard, Hussard.—L'h est aspirée dans les trois mots: voyez hussard.

*Hoyau, s. m., sorte de houe à deux fourchons, qui sert à fouir la terre.

Hubert, n. pr.—D'après nous, l'h devrait être aspirée, puisqu'elle l'est en wallon; cependant beaucoup de personnes la font muette.

*Huche, s. f., grand coffre de bois dont on se sert principalement pour pétrir le pain et pour l'y serrer.

*Hue, huhau, hurhau, (h aspirée), cri des charretiers pour faire avancer les chevaux et pour les faire tourner à droite. Voyez dia.

*Huée, s. f., cri pour effrayer, se moquer.

*Huer, faire des huées: prononcez hu-é, hu-er et non hu-éïe, huwé, huwer.

Huile à brûler: on dit plus généralement huile de lampe, huile à quinquet.

Huiles (saintes).—Les huiles dont on se sert pour l'extrême-onction et l'extrême-onction elle-même; dans ces acceptions, huile ne se dit qu'au pluriel: ce malade a reçu les saintes huiles, (et non la sainte huile).

Huissier, s. m., officier de justice: l'h est muette; dites donc l'huissier, les (z') huissiers et non le huissier, les huissiers.—Beaucoup de personnes, même parmi celles qui ont reçu un certain degré d'instruction, 218 aspirent imperturbablement l'h de ce mot et s'exposent ainsi au ridicule.

Huit.—On dit le huit, le huitième; nous étions huit (sans lier l's avec huit):—huit, quoique écrit avec une h muette, n'admet pas plus d'élision ni de liaison que si l'h était aspirée.

2. Ne dites pas: aujourd'hui, hier, demain en huit, en quinze; mais, d'aujourd'hui, de demain en huit, en quinze. (Acad.)

3. Ne dites pas: cela est arrivé aujourd'hui, hier en huit, en quinze, en trois semaines; dites, il y a aujourd'hui, il y a eu hier huit jours, quinze jours, trois semaines que cela est arrivé. (Fland.)

4. Prononcez huite et non houite; le t ne se prononce pas devant une consonne: huit personnes (hui personnes.)

*Hulan, s. m.: voyez uhlan.

*Hulotte ou Huette, s. f., espèce de hibou.

Humeur.Être d'humeur à..., marque l'inclination naturelle ou habituelle: il n'est pas d'humeur à souffrir une insulte;—être en humeur de... dénote une disposition actuelle qui n'est pas une habitude: je suis en humeur de faire ce qu'on voudra.

Humidité.—Ne dites pas: les humidités sont plus nuisibles que les gelées; dites, l'humidité est plus nuisible...

*Huppe, s. f., oiseau: voyez houppe.

Hurluberlu, s. m., terme familier qui signifie inconsidéré, brusque, étourdi: c'est un hurluberlu; agir en hurluberlu.—Ne dites pas hurluburlu ni hurtuberlu.

*Hurter, v. a. rencontrer durement, choquer, blesser: écrivez et prononcez heurter.

*Huy, ville: prononcez Huy et non Houy.

Hydromel, boisson faite d'eau et de miel; ce mot est masculin: l'hydromel est adoucissant.

Hyène, s. f., loup d'Asie; l'h est muette: l'hyène et non la hyène.

Hyménée, mariage, est masculin ainsi qu'hymen: ne dites pas hymenée.

Hymne, est du masculin: un hymne guerrier; Seigneur, quels hymnes sont dignes de vous?—Il s'emploie ordinairement au féminin, en parlant des hymnes qu'on chante à l'église: entonner une hymne; chanter une belle hymne.

Hypocondre, s. m., homme bizarre, mélancolique: prononcez hypocon-dre et non hypocon-de ni hypo-conte ni hypocondère.

I

I euphonique.—Dans certains dialectes wallons on intercale souvent un i entre deux voyelles qui se suivent dans le même mot ou entre deux mots placés l'un à la suite de l'autre; cet i que l'on pourrait appeler euphonique, semble avoir pour but de faire disparaître l'hiatus; mais, quoi qu'il en soit, il est fautif et il faut soigneusement l'éviter.—Prononcez donc Caïn, Noé, Noël, Saül, Canaan, Napoléon, un-à-un, prier, prière, crier, oublier, oublieux, il cria, ils crièrent, ouvrier, linéaire; et non, Caïe-ïn, Noïé, Noïel, Saïul, Canaïan, Napoléïon, un-à-ïun, pri-ïer, pri-ïère, cri-ïer, oubli-ïer, oubli-ïeux, il cri-ïa, ils cri-ïèrent, ouvri-ïer, liné-ïaire.—Dites encore: cet homme est né à Ans, à Anvers; et non, à ïAns, à ïAnvers;—j'ai été à Ostende, à Arlon, et non, j'ai ïété à ïOstende, à ïArlon;—il est allé avec son papa et sa maman, et non, il est allé ïavec son papa ïet sa maman.

2. Cette sorte d'i est également fautive dans la prononciation du latin; vous direz donc De-us, me-us, grati-a, glori-a, benedicti-o, di-es, terti-us, confite-or, etc., et non, De-ïus, me-ïus, grati-ïa, glori-ïa, benedicti-ïo, di-ïes, terti-ïus, confite-ïor.—Voyez u.

Ibidem, signifie dans le même lieu; idem, la même chose; item, de plus.—Prononcez ibidème, idème, itème.

Ichneumon, s. m. (rat, insecte), ichonographie, s. f., (plan d'édifice), ichnographique, adj.; ichoreux, euse, adj. (séreux et âcre); ichthyolithe, s. m., (poisson pétrifié), ichthyologie, s. f., (histoire naturelle des poissons), ichthyologique, adj., ichthyologiste, s. m. (celui qui étudie l'ichthyologie), ichthyophage, s. m. (qui vit de poissons):—dans tous ces mots ch se prononce k.

Ici.—Ne dites pas: ces livres ici, ces jours ici, ces enfants ici, mais, ces livres-ci, ces jours-ci, ces enfants-ci.

2. Ne dites pas: d'ici à là nous comptons deux lieues; dites, d'ici-là...; mais il faut dire, d'ici à demain, d'ici à Tongres.

3. Ne dites pas non plus: ici à Liége on dîne vers une heure; mais, à Liége on dîne vers une heure.

Idéal, ale, adj.—L'Académie ne dit pas si cet adjectif a un pluriel masculin; Buffon a dit, des êtres idéaux et la plupart des grammairiens approuvent ce pluriel.—Prononcez idéal et non idé-ial.

Idée.—On a dans l'idée ce qu'on pense, ce qu'on croit; on a dans la tête ce qu'on veut, on y travaille: nos imaginations, nos espérances, nos pensées sont dans l'idée; nos desseins, nos projets, nos résolutions sont dans la tête.

2. Ne dites pas: cela m'est sorti de l'idée; dites, de la mémoire; ou bien, était sorti de ma mémoire; ou bien, je n'y pense plus.

3. Ne dites pas: l'idée lui a pris d'aller à Verviers, mais, il lui a pris l'idée, l'idée lui est venue, il a pris la résolution, il a formé le projet de...

4. Ne dites pas: vous ferez mon habit une idée plus grand, une idée plus petit; dites, ... un peu plus grand, un peu plus petit.

Idem, le même: prononcez idème et voyez ibidem, item.

Idiotisme.—C'est une façon de parler propre au génie particulier de chaque langue, et qui, traduite mot à mot dans une autre langue, passerait justement pour une locution barbare.

2. Anglicisme, idiotisme de la langue anglaise;

Flandricisme, idiotisme de la langue flamande;

Gallicisme, idiotisme de la langue française;

Germanisme, idiotisme de la langue allemande;

Hébraïsme, idiotisme de la langue hébraïque;

Hellénisme, idiotisme de la langue grecque;

Hispanisme, idiotisme de la langue espagnole;

Latinisme, idiotisme de la langue latine;

Lusitanisme, idiotisme de la langue portugaise;

Wallonnisme, idiotisme de la langue wallonne.

Prononcez, idiotis-me, wallonnis-me, flandricis-me, gallicis-me, etc.; et non, idiotisse, wallonnisse, flandricisse, gallicisse, ni idiotim-se, wallonnim-se, flandricim-se, gallicim-se.

Idole, s., est féminin: une idole de bois; on le faisait autrefois du masculin.

Ie.I, suivi d'un e muet, se prononce long et l'e ne se fait pas entendre du tout; il faut se garder aussi de faire sentir un second i après l'i: Marie, prononcez Marî (î long); vie, vî (î long); envie, envî (î long); Julie, Julî (î long); Italie, Italî (î long); il crie, il crî (î long); je me fie, je me fî, (î long); je publie, je publî (î long); punie, punî (î long); crucifiement, crucifîment (î long); maniement, manîment (î long); je prierai, je prîrai (î long), etc.—Mais ne prononcez pas: Mariïe, viïe, enviïe, Juliïe, Italiïe, il criïe, je me fiïe, je publiïe, crucifiïement, maniïement, je priïerai, etc.—Voyez ée, oue, ue.

Ié, Ier, Iez.—Prononcez ami-ti-é, cabare-ti-er, charcu-ti-er, vous ache-ti-ez, vous je-ti-ez, etc., et non, cabaretchier, amitchié, charcu-tchier, vous ache-tchiez, vous je-tchiez, etc.—Voyez ti et di.

2. Prononcez de même: pa-nier, de-nier, cordon-nier, der-nier, doua-nier; vous don-niez, vous son-niez, nous son-nions, etc.; et non, pa-gnier, de-gnier, cordon-gnier, der-gnier, doua-gnier; nous don-gnions, nous son-gnions, vous don-gniez, vous son-gniez, etc.—Voyez ni.

Igname, s. m., (plante), igné, ée, adj., (de feu), ignicole, adj. (qui adore le feu), ignition, s. f. (combustion):—dans tous ces mots on prononce le g dur: igh'name, igh'né, igh'nicole, igh'nition (à peu près comme ikname, ikné, iknicole, iknition).

Ignorer, ignorant, ignominie: prononcez i-gnorer, i-gnorant, i-gnominie, et non, igh'norer, igh'norant, igh'nominie, ni ign'norer, ign'norant, ign'nominie, ni ih'norer, ih'norant, ih'nominie.—Voyez gn.

Il pour On.—Les flamands disent il sonne, pour, on sonne; il frappe, pour, on frappe, etc.

2. Il (impers.) se dit des choses inanimées et on, des personnes.

3. Il y a.—Ne dites pas: c'est aujourd'hui un an que mon père est mort; mais, il y a aujourd'hui un an... (Fland.)

Ill, au commencement des mots, ne se mouille pas; il en est de même des terminaisons illaire, illation;—au contraire, illard, illet, illot, illac, se mouillent toujours.

Illégal, illégitime, illettré, illicite, illinois, illisible, illumination, illuminer, illustre, illustrer, Illyrie:—dans tous ces mots les deux ll se prononcent;—le plur. masc. de illégal est illégaux.

Illisible.—Voyez inlisible.

Illustré, ée, adj.—Un ouvrage illustré est un ouvrage orné de gravures, lithographies, portraits, etc.

Imaginer, s'imaginer.—Imaginer, c'est se représenter quelque chose dans l'esprit, créer, inventer. 223 Ce verbe ne doit jamais être suivi de que ni d'un infinitif; on ne doit pas dire: j'imagine qu'il le fera; il imagine qu'il est recherché; on doit dire: je m'imagine que... il s'imagine être recherché.—Mais, on imagine des tours, des expédients, de nouveaux procédés, etc., c'est-à-dire, on les invente.

2. S'imaginer, v. a. pr., c'est se figurer une chose, croire, penser, présumer, se persuader; les pronoms me, te, se, etc., sont régimes indirects, et par conséquent le participe ne s'accorde jamais avec eux: ce n'est pas aussi difficile que vous vous l'imaginiez.

3. S'imaginer ne demande point de préposition devant l'infinitif qui suit: on dit, il s'imagine être un grand docteur et non, d'être un grand docteur.

Iman, s. m., prêtre turc; prononcez iman et non imane.

Imbroglio, s. m., confusion; prononcez imbroillo, ou imbroille, sans faire sentir l'i de io et en mouillant le gl.

Imiter.—On dit imiter l'exemple ou suivre l'exemple de quelqu'un. (Acad.)

Immaculé, ée, adj., sans tache de péché.—Dans ce mot et dans tous ceux qui commencent par imm, on prononce les deux mm et l'i conserve le son qui lui est propre (ime'maculé, ime'mense, etc., et non ain-maculé, ain-mense).

Immanquable, adj., infaillible; prononcez ime-manquable, comme immense et non ain-manquable. Toutefois, Lévy et Bescherelle donnent cette dernière prononciation.

Immédiat, adj.—On ne prononce pas le t.

Imminent, te, adj.: voyez éminent.

Immoral, ale, adj.—L'Académie ne donne point d'exemple du pluriel masculin; cependant rien n'empêche de dire immoraux comme on dit moraux.

Impardonnable, Pardonnable; Excusable, Inexcusable.—Une faute est pardonnable ou impardonnable, parce qu'on dit pardonner une faute;—une personne n'est ni l'un ni l'autre, parce qu'on ne dit pas pardonner une personne;—mais une personne est excusable, inexcusable et une faute l'est également, parce qu'on dit excuser quelqu'un, excuser quelque chose.

Imparfait de l'indicatif.—Les flamands sont exposés à employer l'imparfait de l'indicatif pour le passé défini ou le passé indéfini; ainsi ils diront: je recevais cette semaine une lettre de mon frère; au lieu de, j'ai reçu cette semaine...;—j'écrivais hier, la semaine dernière une lettre à mon père; au lieu de, j'écrivis hier, la semaine dernière une lettre....—Pour éviter ces sortes de fautes, il est important de bien connaître les règles touchant l'emploi de l'imparfait ainsi que du passé défini et du passé indéfini.

2. Or, l'imparfait de l'indicatif affirme une chose comme ayant eu lieu en même temps qu'une autre chose: j'ai appris que vous étiez malade la semaine dernière; vous écriviez quand je suis entré; je jouais pendant que vous faisiez vos devoirs.—Le passé défini affirme une chose comme ayant eu lieu dans une période de temps entièrement passée, au moment où l'on parle: je reçus une lettre l'année dernière, le mois passé, la semaine dernière, hier. Mais on ne dira pas: je reçus une lettre cette semaine, parce que la semaine où l'on est, n'est pas entièrement écoulée. On ne dira pas même: je reçus une lettre ce matin, parce que, pour employer le passé défini, il faut au moins une nuit d'intervalle entre le moment où l'on parle et celui où la chose a eu lieu.

Le passé indéfini affirme une chose comme ayant eu lieu dans un temps qui est ou qui n'est pas entièrement 225 écoulé: j'ai reçu une lettre la semaine dernière; j'ai reçu une lettre cette semaine.

3. Les flamands doivent également éviter un autre écueil: c'est de remplacer régulièrement leur imparfait par le passé défini, lequel a, comme nous venons de le voir, son emploi bien déterminé: je jouai, quand vous faisiez vos devoirs; vous écrivîtes, quand je suis entré, etc.

Imparfait du subjonctif.—C'est une faute d'employer le conditionnel présent ou passé au lieu de l'imparfait ou du plus-que-parfait du subjonctif après les verbes qui gouvernent le subjonctif: je voudrais que vous iriez porter cette lettre à la poste; j'aurais voulu que vous seriez rentré à dix heures; dites, je voudrais que vous allassiez...; j'aurais voulu que vous fussiez rentré...—Cet emploi vicieux du conditionnel pour le subjonctif a lieu ordinairement après un verbe employé lui-même au conditionnel.

2. Beaucoup de personnes prononcent la première et la deuxième personnes de l'imparfait du subjonctif comme la première ou la deuxième personne du passé défini: que j'aima, que tu aimas pour que j'aimasse, que tu aimasses;—que je finis, que tu finis, pour que je finisse, que tu finisses;—que je reçus, que tu reçus pour que je reçusse, que tu reçusses;—que je rendis, que tu rendis, pour que je rendisse, que tu rendisses.

Impartial, adj., qui est juste, qui n'est ni pour ni contre quelqu'un; partial, qui est injuste, qui est pour ou contre quelqu'un; impartialité, qualité de celui qui est impartial; partialité, qualité de celui qui est partial.—Nous avons souvent entendu confondre ces mots.

2. L'Académie ne donne point d'exemple du plur. masc.; La Harpe a dit, des juges impartiaux:—en général les grammairiens approuvent ce pluriel.—Le plur. masc. partiaux (de partial) est peu usité.

Impasse, s. féminin.—C'est une rue sans issue, ou un cul-de-sac (prononcez cu-de-sac).—Impasse ne signifie nullement impolitesse, injure, insulte, outrage, passe-droit.

Implicitement, Explicitement.Explicitement signifie, d'une manière explicite, développée, en termes clairs, formels, précis, en toutes lettres: ce criminel a explicitement demandé sa grâce.—Implicitement signifie, d'une manière implicite, enveloppée, c'est-à-dire, en termes qui ne sont ni exprès, ni formels, ni clairs: il m'a fait implicitement entendre que je pouvais compter sur lui.—Il faut en dire autant des adjectifs implicite et explicite.

Impoli, Grossier, Rustique: voyez rustique.

Import, dans le sens de montant, n'est pas français: je vous paierai le montant de vos fournitures et non l'import.

Importer, Exporter.—On importe quand on fait arriver dans son pays les productions, les marchandises étrangères: on importe en Belgique le café, le thé.—On exporte, quand on transporte des marchandises, des productions hors d'un pays: la Belgique exporte des armes à feu en Asie, en Amérique, etc.—La différence que nous venons d'établir, s'applique aux substantifs importation et exportation.

Imposer, En imposer.Imposer, c'est inspirer du respect, de la crainte (c'est être imposant): la figure de cet homme impose.—En imposer a été pris souvent dans le même sens, mais il signifie plus exactement tromper, surprendre, abuser, en faire accroire: ne le croyez pas, il en impose; il m'en avait imposé par son air de douceur.

Impossible, adj.—Ne dites pas: il m'est impossible de pouvoir vous rendre ce service (pléon. vic.); dites: il m'est impossible de vous rendre ce service, ou je ne peux pas vous rendre ce service.

Imprégner, imprégnation: mouillez gn, comme dans ensei-gner; cependant, quelques grammairiens prétendent qu'il faut prononcer impreghnation (g dur).

Impression.—Ne dites pas: ce discours m'a fait impression, mais, a fait impression sur moi, m'a impressionné.

Impromptu, s. m., ce qui se fait sur-le-champ; vers improvisés: prononcez impromp'tu.

L'Académie écrit impromptu; d'après elle, il s'écrit sans s au pluriel; cependant elle fait remarquer que quelques-uns l'écrivent avec une s: des impromptus (en un seul mot). Nous ferons observer toutefois que in-promptu, conservant sa forme latine, ne peut pas prendre d's au pluriel.

In: voyez in-douze.

Inanimé (cadavre), pléonasme vicieux; dites simplement cadavre.

Inattention.—Ne dites pas: c'est faute d'inattention qu'il a laissé passer cette faute sans la corriger; c'est en effet à cause de son inattention (et non par défaut d'inattention, ou à cause de son attention), qu'il a laissé passer la faute; dites, c'est par inattention ou faute d'attention qu'il a laissé passer...—Voyez faute, 2.

Incendie, est masculin: il ne faut qu'une étincelle pour allumer un grand incendie.

2. Ne dites pas: compagnie d'assurance contre incendie; dites, contre l'incendie.

Incessamment, signifie sans cesse: il travaille incessamment.—Il signifie aussi sans délai, au plus tôt: nous partirons incessamment; cet ouvrage paraîtra incessamment.—Ne dites donc point: nous partirons très-incessamment, cet ouvrage paraîtra très-incessamment, car cela signifierait très sans délai, très au plus tôt, ce qui est absurde.

Inclus, Incluse, part. passé du verbe inusité inclure.—Ci-inclus: cette locution s'emploie comme 228 adverbe (et reste par conséquent invariable), lorsqu'elle précède le verbe ou le substantif: vous trouverez ci-inclus copie du contrat; ci-inclus, vous trouverez copie du contrat.—Néanmoins, si le substantif est précédé d'un article ou d'un adjectif déterminatif, ci-inclus est adjectif et s'accorde, pourvu toutefois qu'il ne commence pas la phrase: vous trouverez ci-incluse la copie du contrat et ci-inclus la copie du contrat.—Après le substantif, ci-inclus est toujours adjectif: la lettre ci-incluse.—Ces observations s'appliquent également à la locution ci-joint.

Incognito, s. m., sans être connu: mouillez gn comme dans agneau et ne dites pas incogh'nito, incoknito. (Acad.)

Inconnu, demande la préposition à devant son régime, tandis que connu demande la préposition de: il est inconnu à tout le monde; il est connu de tout le monde.—Cependant, en poésie et dans le style soutenu, on peut mettre de devant le régime d'inconnu: l'hymen est inconnu de la pudique abeille. (Delille.)

Inconsolable, adj.—L'Académie ne le dit pas seulement des personnes, elle le dit aussi de la douleur: homme inconsolable, douleur inconsolable.—Prononcez inconçolable. (s dure) et non inconzolable ni inconsolape.—Voyez consolable.

Indemne, adj., dédommagé; prononcez indèm'ne.

Indemniser (dédommager), indemnité (dédommagement); prononcez indam'nizer, indam'nité.

Index, s. m., table d'un livre, deuxième doigt; prononcez indekce et non indêke.

Indice, signe apparent, est masculin: j'en ai de grands indices.

Indigeste, adj.: voyez digestion.

Indigestion, s. f., défaut de digestion; prononcez ti comme dans menti: indiges'thion et non indigècion; 229 il en est de même de digestion, combustion, mixtion, suggestion, question, bastion, Ephestion, Péthion.—Voyez digestion et digestif.

Indigne: voyez digne.

Indignité, s. f.—Prononcez indi-gnité (en mouillant gn) et non indign'nité ni indigh'nité—Voyez gn.

Indomptable, indompté: voyez dompter.

In-douze, in-dix-huit, in-quarto, in-vingt-quatre; in-trente-deux, in-folio: prononcez ain-douze, ain-dix-huit; ain-quarto, etc., et non ine-douze, ine-dix-huit, ine-quarto.—In-octavo: prononcez ine-octavo.

Induire à erreur, Induire en erreur.Induire à erreur, c'est être la cause volontaire ou involontaire de l'erreur où tombe une personne: il fut induit à erreur par un faux bruit.—Induire en erreur, c'est tromper à dessein, avec intention: il voulait m'induire en erreur. (Acad.)

Indulgent.—On dit indulgent pour ou envers: il est indulgent pour ses amis, envers ses enfants;—indulgent à se dit aussi, mais il est peu usité.

Indult, s. m., privilége ecclésiastique; prononcez indulte et non indule.

Inénarrable, adj., qu'on ne peut conter; prononcez inénar'rable, en faisant sentir les deux rr.

Inestimable, adj.—Ce mot veut dire qui ne peut pas être estimé à cause de son grand prix: un diamant d'une valeur inestimable, un service inestimable.—Ce serait donc un barbarisme de faire de ce mot le contraire d'estimable, qui n'est pas estimable, qui n'est pas digne d'estime.

Inexact, adjectif, qui n'est pas exact; prononcez inexac-te.

Inexpugnable, adj., qu'on ne peut prendre d'assaut; prononcez inekspugh'nable (g dur).

Inextinguible, adj., qu'on ne peut éteindre; prononcez inekstinguible (ui diphth.) et non inekstinghible, ni inekstinghouible.

Infaisable, adj., non faisable: prononcez infesable et non infaisable ni infèsable.

Infect, adj., puant, corrompu: prononcez infecte et non infèke.

Infectation.—Ne dites pas: c'est une infectation en parlant de mauvaise odeur; dites, c'est une infection (infect, infecter, infection).

Infecter, Infester.Infecter (infect), c'est corrompre ou incommoder par communication de quelque chose de puant, de contagieux ou de venimeux: ces égoûts infectent la ville de leurs émanations délétères; il nous infecte de son haleine; le choléra a infecté toute la province; il infecta le pays de sa pernicieuse doctrine. (Acad.)—Infester, c'est ravager tourmenter par des actes fréquents de violence et de brigandage: les pirates infestaient toutes les côtes; le pays était infesté par des brigands.

Infinité, employé seul ou avec un pluriel veut le verbe au pluriel: une infinité sont d'avis; une infinité de personnes ont péri. Mais si ce mot est suivi d'un collectif singulier, le verbe se met au singulier: une infinité de monde est venue le voir; une infinité de peuple a pris les armes. Précédé de en, il régit le pluriel: il y en a une infinité qui disent (sous-entendu de gens).—Cette remarque est applicable aux collectifs partitifs et aux adverbes de quantité, un grand nombre, une foule, peu, beaucoup, toute sorte, toute espèce; ainsi l'on dira: toute sorte de monde est venu; toute sorte de personnes sont venues.

Inflammation: ne dites pas enflammation.

Informer.—On informe quelqu'un de quelque chose; ne dites donc pas: j'informe que, mais, je vous informe de..., j'informe le public de...Informer ne peut jamais être suivi de que, par la raison que la proposition qui suit ce que tiendrait lieu de régime direct d'informer, ce qui ne serait pas correct (on 231 informe quelqu'un de quelque chose). Dites donc j'ai l'honneur de vous informer de tel fait, de telle circonstance, et non, j'ai l'honneur de vous informer que, phrase vicieuse adoptée à tort par nos administrations.—Si l'on ne peut pas remplacer le que par de suivi d'un substantif, il faut remplacer informer par un autre verbe, tels que annoncer, faire savoir, donner avis, porter à la connaissance, etc. Voyez prévenir.

Ingrédient, s. m., partie d'un mélange; prononcez ingrédian et non ingrédiain.

Inhérent, inhérence: prononcez inéran, inérence.—Adhérent, incohérent, incohérence; prononcez adéran, incoéran, incoérance.

Inhibition, s. f., défense: prononcez inibition.

Inhumer (enterrer), inhumation (action d'enterrer), inhumain, inhumanité; prononcez inumer, inumation, inumain, inumanité.

Initial, ale, adj.—L'Académie ne donne point d'exemple du plur. masc.—Dumarsais, Beauzée, Boinvilliers et quelques autres grammairiens, disent initials.—Prononcez inicial, inicier, iniciation (initier, initiation).

Inlisible, Illisible.—L'Académie admet ces deux mots comme parfaitement synonymes; mais l'usage a consacré le dernier: écriture illisible.—Quelques grammairiens pourtant s'ingénient à établir une différence entre ces deux mots: illisible, se dirait de l'écriture qu'on ne peut pas lire; manuscrit illisible;—inlisible se dirait d'un ouvrage ennuyeux à lire, d'un style fatiguant: ce poème est inlisible.—Nous croyons que généralement on ne tient pas compte de cette nuance et que illisible est à peu près exclusivement usité.

Inn, au commencement des mots: les deux nn se font sentir excepté dans innocent et ses dérivés.

Innocent, dans le sens de, qui a l'esprit faible, borné, est français: c'est un innocent, un grand innocent; vous faites l'innocent. (Acad.)

Innommé, adj., sans nom: prononcez ine'nomé et non ain-nomé.

Innover (introduire des nouveautés), innovation: prononcez les deux nn.

In-octavo, s. et adj.: prononcez ine-octavo. Voyez in-douze.

Inonder, Inondation: ne prononcez qu'une n et ne dites pas in'-nonder, in'-nondation.

In-partibus (on sous-entend infidelium), se dit de celui qui a un titre d'évêché dans un pays occupé par les infidèles: évêque in-partibus:—prononcez ine-partibuce.

In-petto, adv., dans l'intérieur du cœur, en secret: cardinal nommé in-petto; prononcez les deux tt, ine pet'to.

In-plano, s. m., se dit du format d'un livre où la feuille imprimée ne contient qu'une page de chaque côté: prononcez ine-plano.

Insatiable, adj., qu'on ne peut rassasier: prononcez inçaciable et non inçathiable, ni inçaziable.—On dit aussi irrassatiable, mais ce mot est peu usité.

Insçu (à l'): on écrit plus souvent et mieux insu.

Insecte, petit animal articulé, est masculin: un chétif insecte.—Prononcez insek-te et non insèke.

Insigne, insister, insurgé, insurrection, insipide, insulter: prononcez l's dure comme dans insensé et non comme z dans désirer.

Insipide, adj., qui n'a nul goût, nulle saveur.—C'est une faute d'employer insipide, dans le sens de sciant, ennuyeux, importun, insupportable, impatientant, et de dire, voilà des enfants bien insipides, au lieu de, bien ennuyeux, bien insupportables, bien impatientants, etc.

Instinct, s. m., esprit des animaux; prononcez instin, et non instinke.

Institut, s. m., établissement où l'on enseigne une ou plusieurs sciences, un ou plusieurs arts; ce mot n'est pas français dans ce sens et ne figure dans aucun dictionnaire; dites école de commerce, école de médecine, école normale, école militaire, etc.—Il faut en dire autant de institut d'enseignement; dites, école, collége, pensionnat, maison d'éducation, selon le sens.—Cependant le mot institution, pour signifier un établissement destiné à l'instruction et à l'éducation de la jeunesse, est aujourd'hui consacré par l'usage et figure dans de bons dictionnaires: institution de jeunes gens, institution de demoiselles, chef d'institution.

Instrument: voyez jouer.

Insulter.Insulter quelqu'un, c'est l'outrager de faits ou de paroles: il l'a insulté publiquement.—Insulter à, c'est manquer à ce qu'on doit aux personnes ou aux choses: il ne faut pas insulter aux malheureux; il ne faut pas insulter à leur misère.

Intact, adj., auquel on n'a pas touché: prononcez intak-te et non intake.

Intellect, s. m., intelligence: prononcez intel-lek-te;—intellect, intellectuel, intelligence, intelligent, intelligible, intelligiblement: dans tous ces mots on fait sentir les deux ll.

Intention.—Ne dites pas, je suis d'intention; mais, j'ai l'intention de faire telle chose.

Interdire, se conjugue comme médire: vous interdisez et non vous interdites.

Intérêt, s. m.—Ne dites pas: ce domestique est sur les intérêts de son maître; dites, ce domestique soigne les intérêts, a à cœur les intérêts de son maître.

Intérim, s. m., entretemps: prononcez ain-térime et non ine-térime; il ne s'emploie pas au pluriel.

Interjeter, v. a.—Il ne double point le t devant un e muet, comme jeter: ils interjètent appel de ce jugement.

Interligne, est masculin, excepté lorsqu'il se dit des lames de métal que, dans les imprimeries, on place entre les lignes pour les séparer et les maintenir: écrire dans un interligne; la largeur d'une interligne.

Interpeller, Interpellation, requérir, sommer, action de...: prononcez les deux ll.

Interrègne, s. m., intervalle de deux règnes: prononcez les deux rr.

Interroger, interrogation, interrompre, interruption, interrupteur:—dans ces mots et leurs dérivés, on ne prononce qu'une r.

Interstice, intervalle de temps; ce mot est masculin: les interstices sont remplis.

Intervalle, est masculin: ce fou a de bons intervalles.

Introït, s. masculin, prière au commencement de la messe: prononcez aintro-ite et non inetroïte ni intro-iït.

Intrus, participe passé du verbe inusité intrure, qui est introduit contre le droit dans quelque dignité ecclésiastique; prononcez aintru et non intruce; le féminin est intruse.—Il est adjectif et substantif.

Invectiver, dire des choses injurieuses, est un verbe neutre; on ne doit donc pas dire invectiver quelqu'un, mais, invectiver contre quelqu'un comme on dit invectiver contre le vice.

Inventaire, pour signifier ce plateau d'osier que portent devant elles les marchandes de fruits, de légumes, de poissons, etc.; ce mot n'est pas français; il faut dire éventaire (s. m.): voyez ce mot.

Inventeur, fait au féminin inventrice.

Inviter, suivi d'un infinitif, demande la préposition à: il m'a invité à dîner. (Acad.)

Invoquer, Évoquer.—On évoque les morts;—on n'invoque que Dieu, les saints, les vivants, les choses inanimées.

Ipécacuana, s. m., racine brune ou grise; ne dites pas ipicacuana.

Irai.-Ne dites pas: j'irai z'à Stavelot demain, mais j'irai à...; la terminaison ais appartient à l'imp. de l'ind. et au condit. prés. et non au futur simple.

Iris, arc-en-ciel, plante, est masculin; on l'a fait autrefois du féminin.—Iris, personnage mythologique (messagère de Junon), est féminin.—Prononcez irice dans les deux cas.

Irr, au commencement des mots:—on fait sentir les deux rr: ir'riter, ir'résistible, ir'récusable, ir'ruption, etc.

Irruption, s. f.: voyez éruption.

Isle, s. f., islot, s. m.; écrivez et prononcez île, îlot.

Isme, Iste, à la fin des mots.—Prononcez distinctement l's et l'm ainsi que l's et le t: catéchis-me, schis-me, barbaris-me, wallonnis-me et non catéchisse, schisse, barbarisse, etc., ni catéchim-se, schim-se, barbarim-se.—Prononcez de même catéchis-te, calvinis-te, résis-te, persis-te, Baptis-te, et non catéchisse, calvinisse, etc.—Voyez finales.

Israël.—Prononcez Is'ra-èle et non Is'raïèle ni I-zraèle, Isra-éle (é fermé).

Isthme, s. masculin, langue de terre entre deux mers; prononcez is'me.—Isthmique, prononcez is'mique.

Italianisme, Italicisme, Italisme, idiotisme de la langue italienne; ces trois mots sont français, mais italicisme est préférable.—Prononcez italicis-me et non italcisse ni italicim-se: voyez idiotisme.

Item, adv., de plus: prononcez itème. Voyez ibidem, idem.

Ivoire, est masculin: cet ivoire est bien blanc.

Ivraie, s. f., mauvaise herbe: prononcez ivrai (ai long) et non i'vrai-ïe.

Ivre, adj.—Ne dites pas: il s'est fait ivre, pour il s'est enivré; cela signifierait, il a feint d'être ivre.

2. Ivre-mort et mort-ivre, font au féminin ivre-morte, morte-ivre, et au pluriel ivres-morts, morts-ivres, ivres-mortes, mortes-ivres.

Ivresse, s. f., se dit au pluriel dans le sens de passions: le réveil suit de près vos trompeuses ivresses. (J.-B. Rousseau.)

2. Il peut également s'employer au pluriel dans le sens propre, d'après Laveaux, pour signifier des états d'ivresse particuliers et distingués les uns des autres: dans ses fréquentes ivresses, il ne connaît plus personne.

Ivrogne, adj. et s. m.—Le féminin correspondant est ivrognesse.

 

 

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021