BIBLIOBUS Littérature française

G

 

G.—Devant a, o, u, il se prononce dur; devant e et i il s'amollit et se prononce comme j.

2. Dans le premier cas, les flamands doivent se garder de prononcer le g du gosier; ils ne doivent pas prononcer ghagner, ghobelet, ghide, mais gagner, gobelet, guide.—Devant e et i ils doivent éviter de le prononcer comme se, sé ou sié: sibier, siémir, silet, sielée, fromase, etc., pour gibier, gémir, gilet, gelée, fromage.

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3. Les wallons, de leur côté, sont exposés à prononcer la syllabe ge comme che: ramache, plumache, rouche, horloche, prodiche, granche, sonche, lochement, juchement, prolonchement, etc., au lieu de ramage, plumage, rouge, horloge, prodige, grange, songe, logement, jugement, prolongement.—Nous recommandons beaucoup aux professeurs, d'abord de se surveiller eux-mêmes et ensuite de donner à leurs élèves force exercices, afin de les initier bon gré mal gré à la bonne prononciation.

4. Le g final, suivi d'une voyelle se prononce ordinairement comme k: un long hiver; à la fin de certains mots il ne se prononce pas, même devant une voyelle: étang, seing, etc.

Gage.—En parlant du salaire des domestiques et des gens de service, ce mot ne s'emploie qu'au pluriel: gagner de gros gages (et non un gros gage); les gages d'un laquais, d'une servante.—Appointements se dit des emplois plus relevés;—honoraires et émoluments se disent des professeurs, des médecins, des avocats, et de ceux dont on obtient quelque conseil ou quelque service honorable.—Prononcez gaje et non gache.

Gageure, s. f., pari; prononcez gajure (Acad.); il faut préférer les mots pari et parier aux mots gageure et gager.

2. Gager, Parier.—Ne dites pas gager, parier pour une somme, mais, gager, parier une somme: je gage, je parie cent francs, ma montre, ma tête que....

Gagne, dans le sens de gain, et gagnage, dans le sens de ouvrage, travail, gain, ne sont pas français.

Gagner.—Ne dites pas en parlant du jeu: je suis gagné, je suis perdu; dites, j'ai gagné, j'ai perdu.—On dit gagner une bataille et remporter une victoire.—Prononcez gagner (a bref) et non gâgner (â long).

Gaiement, adv. Gaieté, s. f.: on écrit aussi gaiment, gaîté.

Galant, te, adj.—Un galant homme est un homme poli et serviable; un homme galant est celui qui cherche à plaire.

Galette, Gauffre.—Une galette est une espèce de gâteau cuit au four, qui a la forme d'un pain aplati.—Les gauffres sont cuites entre deux fers et présentent à la surface de petits carreaux ou des dessins en relief.—Il faut donc nommer gauffre ce qu'on appelle généralement galette:—galet, dans ce sens, n'est pas français.

Galop, s. m., dans le sens de savon, réprimande, semonce, saccade, garde, est un terme populaire: prononcez galô (ô long).

Gangrène, s. f.—On prononce cangrène selon l'Académie qui écrit aussi cangrène; nous ferons toutefois remarquer que la prononciation gangrène commence à être en faveur; il en est de même de gangrener, gangreneux.

2. Ne dites pas gangrin-ne mais gangrè-ne; prononcez gangrener, gangreneux et non gangrèner, gangrèneux.

Garçons, s. m.—Ne dites pas: les garçons ne sont pas à la maison; dites, les enfants, mes enfants, mes frères...

Garde à (prendre), et Prendre garde de.—Prendre garde à, s'emploie surtout avec un substantif pour complément: prenez garde à ce cheval, à ce fossé.—Avec un verbe, on met plutôt de: prenez garde de tomber, prenez garde de vous brûler.

2. Quand on met à devant un infinitif, c'est pour indiquer ce qu'il faut faire et non ce qu'il ne faut pas faire: prenez garde à ne pas tomber; prenez garde à bien conserver votre équilibre; prenez garde à bien sauter.

3. Garde, s., est féminin, quand il désigne tout un corps: la garde royale, la garde d'honneur, la garde nationale, la garde civique. Mais il est masculin, quand il désigne une ou plusieurs personnes tirées d'un corps: un garde royal, un garde civique, c'est-à-dire, un homme qui fait partie de la garde royale, de la garde civique.

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4. Garde-enfants ou garde-d'enfants: dites une bonne d'enfants ou simplement une bonne.

5. Garde-champêtre, s. m.: prononcez gar-de-cham-pê-tre et non garte-champette ni garde-champêtère.

6. Garde-Chasse, s. m.: prononcez gar-de chasse et non garte-chasse; il en est de même de garde-corps, garde-fou, garde-forestier, garde-malade, etc.

7. Garde-robe, s. f.: prononcez gar-de-ro-be et non gart'rope.

Gare, Garde.—On dit gare dessous, gare l'eau, gare la bombe, gare le fouet; frapper sans dire gare; si vous faites cela, gare les conséquences. Mais il faut dire garde (et non gare) à vous (sous-entendu prenez.)

Garni.—On dit, une robe garnie d'or, de dentelle; un chapeau garni de fleurs, et non, une robe garnie en or, en dentelle, ... en fleurs. (Acad.)

Garnisaire.—Prononcez garnizaire et non garnissaire, homme en garnison chez un débiteur ou chez le débiteur du gouvernement.

Gasse, est wallon, dans le sens de banquet, gala.

Gastrique, est un adj.; il signifie qui tient ou appartient à l'estomac: le suc gastrique.

Gastrite, s. f., est une inflammation de l'estomac: il souffre d'une gastrite et non d'une gastrique.

Gâter, Gâteau: prononcez â long: gâter, gâteau.

Gaudron, Gaudronner, pour goudron, goudronner, sont des barbarismes.—Gaudronner et godronner ont une toute autre signification.

Gaz, s. m., fluide aériforme: prononcez gâze et non gâce.

Gaze, s. f., espèce d'étoffe: prononcez gâze et non gâce.

Geai, s. m., oiseau.—Ne dites pas, noir comme du geai mais noir comme du jais ou comme jais: le jais est une pierre noire susceptible d'un beau poli.

Géant, fait géante et non géane au féminin.

Gelée, Gelure, s. f.—Ne dites pas: j'ai des gelées ou des gelures aux pieds, mais, j'ai des engelures aux pieds: prononcez geler, gelée et non gèler, gèlée.

Geler: voyez engeler.

Gémeaux: voyez jumeau.

Général, s. et adj.: prononcez général et non gènèral ni gènèrâl.

Génie.Officier de génie signifie, officier qui a du génie; officier du génie se dit d'un officier qui appartient au corps nommé le génie: on peut donc être officier du génie sans être officier de génie et vice-versâ.—Prononcez génî (î long) et non géniïe.

Genièvre, s. m., boisson: prononcez geniè-vre et non genièfe ni genèvre.

Genre des mots.—Nous donnons la liste des mots dont le genre peut paraître douteux et de ceux auxquels on donne souvent un genre contraire à l'usage.

2. Noms masculins auxquels on donne quelquefois, par erreur, le genre féminin:

  • 190 automne
  • avé
  • balustre
  • bec-figue
  • bifteck
  • brou
  • calque
  • calville
  • capendu
  • caprice
  • caramel
  • catafalque
  • centime
  • cents
  • chambranle
  • chanvre
  • cigare
  • comble
  • concombre
  • crabe
  • crêpe
  • déciare
  • décime
  • décombres (plur.)
  • décrottoir, v. le Dict.
  • délice
  • dialecte
  • échange
  • éclair
  • élixir
  • éloge
  • emblème
  • embouchoir
  • émétique
  • emplâtre
  • emploi
  • encensoir
  • encombre
  • en-tête
  • entonnoir
  • entr'acte
  • entre-sol
  • épeautre
  • épiderme
  • épilogue
  • épisode
  • épithalame
  • équinoxe
  • érésipèle
  • esclandre
  • escompte
  • espace
  • étage
  • éteignoir
  • eucologe
  • évangile
  • éventail
  • éventaire
  • exemple, v. le Dict.
  • exorde
  • fastes
  • finale (d'opéra)
  • frac
  • garde, v. le mot garde.
  • gens, v. le mot gens.
  • gîte
  • globule
  • gramme
  • hameçon
  • hanneton
  • harmonica
  • hectare
  • héliotrope
  • hémisphère
  • hémistiche
  • héritage
  • hochequeue
  • horoscope
  • hortensia
  • hospice
  • hôtel
  • hydrogène
  • hymne (chant ou poésie profane)
  • hypocondre
  • if
  • incendie
  • indice
  • insecte
  • insigne
  • interstice
  • intervalle
  • inventaire
  • iris
  • isthme
  • ivoire
  • légume
  • leurre
  • libelle
  • litige
  • litre
  • losange, v. le Dict.
  • mânes
  • manganèse

 

  • 191 mastic
  • monticule
  • myriagramme
  • naphte
  • obélisque
  • obstacle
  • obus
  • omnibus
  • ongle
  • opuscule
  • orage
  • oratoire
  • orchestre
  • ordre
  • organe
  • orgue (au sing.)
  • ours
  • outil
  • outrage
  • ouvrage
  • ovale
  • oxigène
  • panache
  • paradoxe
  • parafe
  • pécule
  • pénates
  • perce-oreille
  • pétale
  • pétiole
  • pique (couleur du jeu de cartes.)
  • planisphère
  • plantoir
  • platine (métal.)
  • plâtre
  • pleurs
  • pore
  • prêche
  • quadrille
  • quelque chose, v. le Dict.
  • remise (une voit.)
  • rouge-gorge
  • sabre
  • saule
  • simple (plante médicin.)
  • squelette
  • soque
  • stade
  • steppe
  • store
  • tire-ligne
  • trèfle
  • trombone
  • tulle
  • ulcère
  • uniforme
  • ustensile
  • ventricule
  • vignoble
  • viscére
  • vivres (pl.)
  • volatile

3. Noms féminins que, par erreur, on fait quelquefois masculins:

  • aire
  • alcove
  • allonge
  • amnistie
  • amorce
  • amour (au pl.)
  • ampoule
  • anagramme
  • anicroche
  • antichambre
  • antienne
  • après-dînée
  • après-midi
  • après-soupée
  • arbalète
  • archives
  • arête
  • armoire
  • arrhes
  • arrière-boutique
  • arrière-cour
  • atmosphère
  • auberge
  • avant-cour
  • avant-garde
  • avant-scène
  • averse
  • balançoire
  • barres pl. (jeu)
  • batiste
  • boutique
  • bure (puits)
  • casaque
  • cendrillon
  • cible
  • colophane

 

  • 192 débâcle
  • décrottoire (voy. le Dict.)
  • délice (au pl.)
  • dent
  • disparate
  • ébauche
  • ébène
  • écaille
  • écale
  • écharde
  • échasse
  • écritoire
  • écumoire
  • emplette
  • énigme
  • épigramme
  • épitaphe
  • épithète
  • équerre
  • équivoque
  • esquisse
  • établi
  • fibre
  • filosèle
  • friche
  • garde, v. le Dict.
  • glaire
  • glissoire
  • glu
  • héliotrope
  • herse
  • hydre
  • hyène
  • hymne (chant d'église.)
  • idole
  • immondice
  • impériale
  • insomnie
  • insulte
  • jujube
  • laideron
  • lavasse
  • losange, v. le Dict.
  • manche, v. le Dict.
  • martre ou marte
  • mécanique
  • mésange
  • nacre
  • oasis
  • obole
  • obsèques (pl.)
  • office, v. le Dict.
  • offre
  • oie
  • ombrelle
  • orge, v. le Dict.
  • orgue (au pl.)
  • ouïe
  • paroi
  • passoire
  • patenôtre
  • pédale
  • perce-neige
  • poudre (médica.)
  • primevère
  • quelque chose, v. le Dict.
  • réglisse
  • relevailles (pl.)
  • sauvegarde
  • sentinelle
  • simarre
  • soie (crin.)
  • stalle
  • tirelire
  • tôle
  • vertèbre
  • vis
  • volatille

Pour les substantifs qui, d'après leurs différentes acceptions ou leurs divers genres, ont des genres doubles, voyez le Dictionnaire.

4. Genre, s. m.—Ne dites pas: cette plaisanterie, cette manière de parler est de bon, de mauvais genre; dites, de bon, de mauvais goût; de bon, de mauvais ton.

5. Ne dites pas: homme de bon genre, femme de mauvais genre; dites, homme du bon ton, femme du 193 mauvais ton.—On dit aussi: homme qui sait bien le monde, qui sait bien son monde, homme du grand monde.

6. Ne dites pas: être vêtu dans le bon genre; dites, avec goût, à la mode, à la dernière mode.—Prononcez jan-re et non jâ-re.

Gens.Gens, veut au féminin les adjectifs qui le précèdent, et au masculin ceux qui le suivent: de dangereuses gens, des gens dangereux; quelles gens! de telles gens sont à plaindre; je m'accommode de certaines gens, mais non de toutes gens.—Exceptions: Les adjectifs tel, quel, certain, maints, tout, se mettent au masculin:—1o quand l'adjectif qui les suit n'a qu'une seule terminaison pour les deux genres: quels braves gens! certains honnêtes gens; maints jeunes gens; tous les jeunes gens.—2o Quand le substantif gens est suivi d'un ou de plusieurs mots qui restreignent sa signification: quels gens adroits! certains gens d'affaires; tous les gens sensés; tous gens bien connus; tous ces gens-là; tous les gens de loi, d'église, etc.—3o Quand ils ne sont pas suivis immédiatement de leur substantif: quels sont ces gens-là? tels sont les gens que vous fréquentez.—Lequel suit la même règle: lesquels de ces bonnes gens voulez-vous récompenser?—Quant aux participes passés, ils se mettent toujours au masculin: instruits par l'expérience, les vieilles gens sont ordinairement prudents; ce sont les meilleures gens que j'aie jamais vus. (M. l'abbé Péters, Grammaire.)

2. On prononce gean, devant une consonne ou une h aspirée ou lorsque gens est seul ou à la fin d'une phrase: gens peureux, gens hardis. Devant une voyelle ou une h muette, prononcez geanze: gens instruits, gens habiles.—Ce mot n'a pas de singulier; en vers, dans les genres légers, gent s'emploie pour race: la gent trotte-menu (les souris), la gent marécageuse (les grenouilles). (Lafontaine.)

Gentil, adj.—L'l ne se prononce que devant une voyelle et dans les mots composés, et il prend alors le son mouillé un gentil (genti) garçon; un gentil (gentille) enfant; la gentillesse (gentiliesse); un gentilhomme (gentiliome); gentilhommerie (gentiliomerie).

2. Un gentilhomme est un homme de naissance noble; un homme gentil est un homme d'un commerce agréable, de manières affables.

3. Au pluriel, l'l ne se prononce pas: de gentils (gentis) enfants, des gentilshommes (gentisomes); les gentils (genti), c'est-à-dire, les payens, les idolâtres.

4. Au féminin, gentille, les ll sont également mouillées: une gentille fille.

5. Gentil signifie joli, agréable, gracieux et non laborieux, actif: ce bijou est gentil; des manières gentilles; une chanson fort gentille; faire le gentil (l'agréable).

Gentleman, s. m., titre en Angleterre: prononcez dgenn'tlemène.

Geôlier, Geôle, Geôlage: l'o est long, et l'e ne se fait pas sentir: jôlier, jôle, jôlage.

Géranium, s. m., plante: prononcez géraniome.

Germains, Consanguins, Utérins.—Des frères germains sont enfants du même père et de la même mère;—des frères consanguins sont enfants du même père, mais de différentes mères;—des frères utérins sont enfants de la même mère, mais de pères différents.

Gérofle, s. f.; girofle est plus usité: des clous de girofle.—Prononcez le fle.

Gestion, s. f., action de gérer: prononcez ges'thion en faisant sentir l's et le t comme dans gesticuler; ne dites pas gécion.

Gibelotte.—On dit une gibelotte de lapin; le mot civet se dit proprement du ragoût fait de chair de lièvre.

Gifle et Gifler sont français, mais populaires; dites, tape, claque, soufflet, taloche. Il faut en dire autant de calotte.—Au lieu de gifler et de calotter, dites taper, claquer, souffleter: je vous taperai; elle soufflette son enfant pour les moindres choses.

Gigier, n'est pas français; dites gésier, pour signifier le second ventre de certains oiseaux qui se nourrissent de graines.

Gigot, s. m.: le t ne se prononce pas.—C'est mal s'exprimer que de dire un gigot de mouton, car le mot gigot signifie à lui seul une cuisse de mouton; dites simplement un gigot.

2. On ne dit pas une gigue de mouton, mais on dit une gigue de chevreuil.

3. Ce mot n'est pas français dans le sens de mauvaise monnaie.

Gingembre, s. m., racine des Indes qui a un goût de poivre; écrivez et prononcez gingembre et non gingenvre.

Gironnée, capacité du giron, n'est pas français.

Gisant, gisons, gisez, gisent, gisait, gisement, etc.—Quelques-uns doublent l's, et quoiqu'il en soit, on doit prononcer l's dure comme si elle était double: son cadavre gisait (gissait) dans son sang.

Gît.Ci-gît, formule ordinaire par laquelle on commence les épitaphes; l'Académie ne dit pas si, lorsqu'il est question de plusieurs personnes, on doit dire ci-gisent; nous pensons que la grammaire l'exige.

Gîte.—Ce mot est masculin: chercher un gîte.

Glaire, humeur visqueuse, est féminin: glaires teintes de sang.

Glissoire, Glissade, Glissement.—Beaucoup de personnes, et surtout les écoliers, confondent ces trois mots.—Une glissoire est un chemin frayé sur la glace pour glisser en jouant; une glissade se dit de l'action 196 de glisser involontairement; un glissement se dit de l'action de glisser: ce dernier mot est peu usité.—Glisse, dans le sens de glissoire, n'est pas français.

Gloire.—Ne dites pas: je me fais gloire d'être votre ami; je m'en fais gloire; dites, je fais gloire d'être votre ami; j'en fais gloire.—Cependant on dit quelquefois se faire une gloire de quelque chose. (Acad.)

Gloriette, dans le sens de berceau, de cabinet de verdure, est français. (Bescherelle, Poitevin).

Glorieux, plein de vanité, de bonne opinion de lui-même, est français: il a du mérite, mais il est un peu glorieux; il est sot et glorieux; c'est un esprit glorieux. Il s'emploie quelquefois substantivement dans un sens analogue: les glorieux se font haïr; c'est un glorieux, c'est une petite glorieuse. (Acad.)

Gne, Gn.—Prononcez ensei-gner, enseigne-ment, dési-gner, dési-gnation, dai-gner, i-gnorant, i-gnorer, a-gneau, ma-gnifique, etc., et non enseign'ner, enseign'nement, désign'ner, désign'nation, daign'ner, ign'norant, ign'norer, agn'neau, magn'nifique.—Les flamands, de leur côté, doivent éviter dans la prononciation de ces mots de séparer le g de l'n et de donner au premier le son d'un h ou bien le son guttural de leur g: i-gnorant, ma-gnifique, etc., et non ih-norant, mah-nifique ni igh'-norant, magh-nifique.

Godaille, s. f., mauvaise boisson, mauvais vin; godailler, boire avec excès;—ces mots sont français mais populaires: c'est un ivrogne, il ne fait que godailler.

Goëlette, s. f., bâtiment léger; prononcez goèlette ( diphth.)

Golza, s. m., plante oléagineuse; écrivez et prononcez colza et non golza. Voyez chausson.

Gomme, s. f.; prononcez l'o bref comme dans homme: gomme et non gô-me.

Goulée, correspond à gueule et ne se dit guère qu'en parlant des animaux: brebis qui bêle perd sa goulée.—En parlant des personnes, on doit se servir du mot bouchée: une bouchée de pain.

Goulus (pois), pois que l'on mange avec la cosse; ne dites pas pois gourmands.

Gourmet, s. m., celui qui sait bien connaître et goûter les vins, les mets; gourmeur n'est pas français.

Goût. s. m.—Ne dites pas: j'ai du goût de sortir, j'ai du goût de pleurer; dites, j'ai envie de pleurer, de sortir.

2. Ne dites pas: cela est-il à votre goût? dites, cela est-il de votre goût?

Goûter.—On dit goûter un mets, goûter d'un mets et goûter à un mets.—On goûte un mets pour savoir s'il est bon ou mauvais; on goûte d'un mets quand on en mange comme aliment; on goûte à un mets pour savoir s'il y manque quelque chose et dans le dessein d'ajouter ce qui y manque. Dites, j'ai goûté ce vin-là et je l'ai trouvé bon; j'ai mangé du rôti, mais je n'ai pas goûté du lièvre; le cuisinier a goûté dix fois à cette sauce avant de la servir.

2. Ne dites pas comme on entend dire tous les jours: ce beurre ne me goûte pas; ce rôti m'a bien goûté; cela me goûte, cela ne me goûte pas, pour exprimer que quelque chose est ou n'est pas de votre goût. Il est clair en effet que les personnes seules, et non les choses inanimées, peuvent goûter, c'est-à-dire exercer le sens du goût. Dites donc: cela est de mon goût et non cela me goûte;—j'ai trouvé ce rôti bon, excellent et non ce rôti m'a bien goûté;—ce beurre est bon, a un bon goût, est de mon goût et non ce beurre me goûte;—cela me semble bon, cela me plaît, cela a un bon goût, cela est de mon goût, et non cela me goûte.

3. Ne dites pas, comme on dit en flamand: cela goûte bon; dites, cela est d'un bon goût.

4. Ne dites pas: j'avais goût de sortir; dites ... envie de sortir.

Goutte.—Ne dites pas: mon frère ressemble à mon père comme deux gouttes d'eau; dites, mon père et mon frère se ressemblent comme deux gouttes d'eau (se ressemblent).

2. Goutte, employé adverbialement pour donner plus de force à la négation, ne se dit que dans, ne voir goutte, n'entendre goutte: il fait bien obscur ici, je ne vois goutte, je n'y vois goutte; c'est un homme qui ne voit goutte dans ses affaires; je n'entends goutte (je ne comprends rien) à ce qu'il dit; cette affaire est fort embrouillée, je n'y entends goutte. (Acad.)—Ne dites, je n'y vois goutte, que lorsque le pronom y se rapporte à un objet dont on vient de parler, comme dans notre premier exemple où y se rapporte à chambre; c'est donc une faute de dire je n'y vois goutte, pour exprimer simplement que vous avez la vue mauvaise, sans vouloir faire entendre que vous ne voyez rien dans une chambre, dans un livre, ou tout autre objet déjà exprimé.

3. Ne dites pas: la marmite goutte, pour exprimer que l'eau s'en échappe par une fente; dites la marmite fuit.

4. Ne dites pas: avoir les gouttes, mais avoir la goutte; voyez fièvre.

5. Prononcez long dans goûter, goûte, dégoûter, dégoûtant, et ou bref dans goutter, goutte, dégoutter, dégouttant.

Goutter, dans le sens de tomber goutte à goutte, n'est pas français; dites dégoutter: il pleuvait il n'y a qu'un moment, les toits dégouttent encore (et non gouttent); quand il pleut sur le curé, il dégoutte sur le vicaire (et non il goutte).

2. Ne dites pas: il goutte, il commence à goutter, en parlant de la pluie: dites, il tombe des gouttes d'eau, il commence à pleuvoir.

Gouttière, ne signifie pas, eau de pluie, mais un canal par où l'eau s'écoule des toits; ne dites donc pas un seau de gouttière, mais un seau d'eau de pluie.

Gouverne, dans le sens de direction, est français: je vous dis cela pour votre gouverne.

Gozette.—Ne dites pas: ce boulanger fait de bonnes gozettes; dites, ce boulanger fait de bons chaussons. (Wall.) Voyez chausson.

Grâce.Avoir bonne grâce, avoir mauvaise grâce, devant un infinitif, demandent la préposition à: il a bonne grâce, mauvaise grâce à faire (et non de faire) telle chose.

Gracier, v. act., remettre la peine à un criminel, est français; on l'emploie souvent au passif: il a été gracié. (Acad.)

Gracieux, euse, adj.—N'écrivez pas grâcieux mais gracieux et prononcez a bref;—il en est de même des mots disgracieux, gracier, graciable, gracieuseté, etc. Mais a est long dans: grâce, disgrâce, les trois Grâces, le Havre-de-Grâce, Grâce-Montegnée.

Gradué, s. m., celui qui a pris des degrés dans une des facultés de théologie, de droit, de médecine, des lettres. On dit: c'est un gradué; les gradués de l'université.—Prononcez gradu-é, gradu-el, gradu-er et non gradu-wé, gradu-wel, gradu-wer.

Grain, se dit du fruit et de la semence du froment, de l'épeautre, du seigle, de l'avoine, de l'orge, etc. Mais se serait une faute de l'employer pour désigner les froments, les seigles, l'épeautre en herbe et de dire: les grains sont beaux; scier les grains; du grain en gerbe; dites, les blés, les froments, etc., sont beaux; scier les blés, les froments, etc.; du blé en gerbe.—Blé est un terme générique qui se dit de toutes les plantes qui produisent le grain dont on fait le pain.

Grammaire.—L'Académie ne dit pas que les deux m se prononcent, et les personnes qui parlent bien 200 n'en font entendre qu'une seule dans ce mot et dans grammairien (gra-mairien), grammatical (gra-matical) grammaticalement (gra-maticalement), grammatiste (gra-matiste).—Prononcez donc gra-maire et non gram'maire, ni gran-maire comme dans grand'mère, ce qui serait excessivement ridicule: une grand'mère qui fait des fautes de grammaire. Voyez mm.

Grand.—L'adjectif féminin grand' est toujours invariable.—On dit grand'chère (il n'a pas de pluriel).—Grand'chose, grand'croix; le pluriel est grands-croix (Acad. au mot croix).—Grand'garde; le pluriel est grand'gardes.—Grand'faim: il n'a pas de pluriel.—Grand'mère; le pluriel est grand'mères.—Grand'messe: on peut dire aussi grande messe; le pluriel est grand'messes.—Grand'oncle: prononcez grantoncle; le pluriel est grands-oncles.—Grand'peine (à), difficilement.—Grand'père: le pluriel est grands-pères.—Grand'peur.—Grand'pitié.—Grand'soif.—Grand'tante; le pluriel est grand'tantes.—Grand'route ne se trouve pas dans les dictionnaires.

2. Un grand homme est un homme d'un grand génie; un homme grand est un homme de grande taille.—Une grande dame est une dame de haute condition; une dame grande, une dame de haute stature. Mais on dit: un grand homme noir, une grande dame blonde. Un homme à l'air grand, dont la physionomie annonce de la noblesse d'âme; un homme du grand air, qui vit à la manière des grands seigneurs. (Soulice et Sardou.)

3. Grande armée: ne prononcez pas gran-tarmée, mais gran-d'armée, comme darme dans gendarme.—Mais au masculin devant une voyelle ou une h muette, ce d final a le son de t: grand (t) homme, grand (t) arbre.

4. Grand'chose, s. fém.—On dit: il n'a pas fait grand'chose de beau, de bon, c'est-à-dire, grand'chose de ce qui est beau, de ce qui est bon.—Ne dites pas grande chose.—Voyez chose.

Grandeur, s. f.—Il ne faut pas employer ce mot comme synonyme de gloire: la gloire (et non la grandeur) le perdra; faire une chose par nécessité et non par gloire.

Grandir, v. n., se conjugue avec avoir ou avec être, selon que le sens permet de poser l'une ou l'autre des deux questions: qu'a-t-il fait ou que lui est-il arrivé?cet enfant a bien grandi en peu de temps; vous êtes bien grandi.—Voyez vieillir.

Granit, s. m., pierre dure: prononcez granite.

Gras, asse, adj.—Ne dites pas: il fait gras, mais il fait chaud, l'air est étouffant.

Grasseyer, v. n., parler gras: écrivez et prononcez grasseyer, grasseyement et non gracier, graciement.

Gratis, adv., sans frais: prononcez grâtice.

Gratte, n'est pas français; il faut dire égratignure, marque: se faire une égratignure.

Gratter, signifie frotter, râcler et ne doit pas s'employer pour égratigner: le chat l'a égratigné; s'il ne mord, il égratigne. Mais on dira: le chat gratte à la porte; gratter une muraille; se gratter l'oreille en signe d'embarras.

Gratuit, Gratuitement: prononcez gratuit, gratuitement (a bref) et non gratu-wit, gratu-witement.

Grave, adj., pesant, sérieux: prononcez grâ-ve (â long) et non grâ-fe.

2. Grave (il), du verbe graver: prononcez gra-ve (a bref).

Greffe, s., petite branche pour greffer, est féminin: une belle greffe de pommier.—Greffe, lieu d'un tribunal où sont déposées les minutes des jugements, des arrêts, etc., est masculin: les pièces sont au greffe.

2. Greffe, petit brin de bois, de baleine, etc., dont les enfants qui apprennent à lire, touchent les lettres qu'ils veulent épeler; ce mot est wallon;—en français on dit touche.

Grelot, Grelotter: prononcez, grelot, grelotter (e muet) et non grèlot, grèlotter.

Grenade.—Ne nommez pas ainsi les petites écrevisses de mer qu'on colporte aux estaminets; dites, chevrette et mieux crevette.

Grenier: écrivez et prononcez grenier (e muet) et non grènier ni gregnier.—Dites au grenier et non sur le grenier.

Grenouille, s. f.: prononcez grenouille (e muet et ll mouillées) et non grènouille.

Grésil, s. m., menue gelée: prononcez grésile.

Grève ou Gravelle, gros sable mêlé de fort petits cailloux, de fort petites pierres, sont des barbarismes qu'il faut rendre par gravier: il n'y a pas de terre franche en cet endroit-là, ce n'est que du gravier.—Grève, s. f., signifie proprement un lieu plat et uni, couvert de gravier, de sable, le long de la mer ou d'une grande rivière: les vagues se déploient sur la grève; la grève était couverte de débris.—La Grève se dit, à Paris, d'une place publique qui est située sur le bord de la Seine et où l'on faisait autrefois les exécutions.

Gribouillette, s. f., jeu d'enfants; on dit jeter une chose à la gribouillette, c'est-à-dire la jeter au milieu d'une troupe d'enfants qui cherchent à s'en saisir.

Grière.—Ne dites pas: du fromage de grière, mais du fromage de Gruyère (ville de Suisse).

Grièveté, s. f., énormité: prononcez grièv'té et non grièf'té.

Griffer, v. n.—Ne dites pas: le chat m'a griffé; dites, le chat m'a égratigné.—Griffer signifie, prendre avec la griffe: les oiseaux qui griffent sont le perroquet, etc.

Griffon.—Ne dites pas un griffon, pour indiquer une écriture mal formée qu'on lit difficilement; dites un griffonnage.

Grignon, est le côté jaune et doré de la croûte du pain; ne dites pas grignot ni grignotte.

Gril, Grille.—Les ll de ces mots sont mouillées, 203 cependant gril, dans le langage familier, se prononce gri. (Acad.)—Le gril (masculin) est un ustensile de cuisine sur lequel on fait rôtir de la viande, du poisson, etc.: mettre du boudin sur le gril.—La grille est formée de plusieurs barreaux de bois ou de fer se traversant les uns les autres pour empêcher qu'on ne passe par une fenêtre, par une ouverture;—grille signifie aussi des barres de fer sur lesquelles on place le charbon dans un fourneau, dans un poêle au-dessus du cendrier.

Grillon, espèce de cigale à chant monotone; ne dites pas criquillon ni criquion, crition.

Gringalet, s. m., homme faible, débile, sans force; ce mot est français: ce n'est qu'un gringalet.

Grippe, s. f.—Prendre quelqu'un en grippe, ou se prendre de grippe contre quelqu'un, se prévenir défavorablement contre lui, sans pouvoir rendre raison de sa prévention.—Ces deux locutions sont françaises; la première était seule admise autrefois.

Gripper, attraper, saisir subitement; ce mot est français: ce chat a grippé un morceau de viande; il a grippé la souris à la sortie du trou; on lui a grippé sa bourse; on dit aussi griffer.

Grogner, v. n., gronder, gourmander, murmurer, réprimander; ce mot est français: il ne cesse de grogner après moi.

Grognon, adj., qui grogne actuellement ou qui a l'habitude de grogner; les vrais mots sont grogneur et grognard; mais le mot grognon est aujourd'hui fort usité et admis par l'Académie comme un adjectif des deux genres. Voyez groin.

Groin, museau du cochon, ne dites pas grognon.

Gros.Donner gros, valoir gros, sont des expressions triviales et qu'il faut éviter d'employer; dites donc: cette charge doit lui valoir, lui rapporter beaucoup et non, cette charge doit lui valoir gros. Dites encore: 204 je donnerais beaucoup pour avoir de l'instruction, et non, je donnerais gros...

Grossier, impoli, rustique: voyez rustique.

Groom, s. m., petit laquais; prononcez groûme.

Grouiller, Grouillement: le ventre lui grouille; grouillement des intestins: ne dites pas, grouler, groulement.

Gruger, dans le sens de tromper, n'est pas français.

Gruyère (fromage de).—Gruyère est une petite ville de Suisse d'où ce fromage a tiré son nom. Ne dites pas fromage de Gruère ni de Grière.

Gu et Guë sont sonores à la fin des mots, mais ces deux terminaisons ne comprennent que les cinq masculins aigu, ambigu, contigu, exigu, zagu, les six féminins aiguë, ambiguë, ciguë, contiguë, exiguë, besaiguë ou besaguë, et le verbe j'arguë.—L'Académie met le tréma sur l'e et non sur l'u.

2. Gu est également sonore, et fait diphthongue avec la voyelle suivante dans aiguille et ses dérivés, aiguillon et ses dérivés, aiguillade (mais non aiguillat, terme d'histoire naturelle), aiguiser, aiguisement, ambiguïté, contiguïté, exiguïté, arguez, nous arguons, vous arguez, etc.—Ajoutez consanguinité, sanguinification (mais non sanguin, sanguinaire, sanguinolent, sanguine qui ont l'u muet et où l'on ne fait entendre qu'un g dur), inextinguible, linguiste, linguistique, onguiculé, Guise (nom propre).—Il faut prendre garde cependant de prononcer dans ces mots gui comme goui; on évitera ce défaut en s'exerçant d'abord à appuyer fortement sur l'u et à le séparer en quelque sorte de la voyelle suivante; plus tard on rétablira la diphthongue.

3. Dans tous les autres mots, gu a la valeur d'un g dur et l'u ne se fait pas sentir: anguille, guérir, gui, guignon, guichet, guise, etc.

Guenille, Guenipe.—Une guenille est un haillon, un chiffon;—une guenipe ou guinche est une femme 205 malpropre: cet homme ne porte que des guenilles; cette femme est une franche guenipe.—Prononcez guenille, (ll mouillées), guenipe (e muet) et non guènille, guè-nipe.

Guère, ou Guères, adv.—On n'écrit guères (s) que dans les vers, lorsqu'il est nécessaire à la rime ou à la mesure.

2. Guère est toujours accompagné de la négation; dites donc: il ne s'en est guère fallu, et non, il s'en est guère fallu.—Quoique l'on dise: il s'en faut de beaucoup, on ne peut pas dire pourtant: il ne s'en faut de guère: dites, il ne s'en faut guère.

Guêtre, s. f., sorte de chaussure qui couvre la jambe: prononcez guê-tre et non guette; dites se guêtrer, mettre des guêtres, et non se guetter.

Guette.—Ne dites pas: ce chien est de bonne guette, mais de bon guet.

Gueule, s. f., la bouche de certains quadrupèdes carnassiers et de plusieurs poissons. On dit la gueule d'un chien, d'un loup, d'un lion, d'un crocodile, d'un requin, etc.—La gueule est une grande bouche d'animal carnassier, armée de fortes dents: voyez bouche.—Prononcez gueule et non gueuille.

Gueuler, Gueulard, termes bas; dites criailler, criailleur.

Gueusard, coquin, est populaire. (Acad.)

Gueux, adj., nécessiteux, indigent, mendiant; il signifie quelquefois aussi coquin, fripon: ne vous fiez pas à cet homme-là, c'est un gueux.

Gui, s. m., plante parasite qui naît sur les branches de certains arbres, du poirier, du pommier, de l'aubépine, du chêne, du peuplier, etc.: le gui donne de la glu.—Prononcez ghi (g dur) et non gu-i: voyez gu.

Guide, celui qui guide, qui conduit, est masculin;—guide, rêne, est féminin: la guide du côté droit.—Prononcez ghi-de et non gu-ide ni ghi-te; mais dans le Guide, nom de peintre, gui fait dipthongue.

Guignonnant, adj.: perdre cinq parties de suite, c'est guignonnant (c'est du guignon, du malheur, c'est contrariant). Ce mot figure dans les dictionnaires et est d'un fréquent usage au jeu.—Ne dites pas: guignon guignolant, mais guignon guignonnant.

Guinée, s. f., monnaie d'Angleterre, pièce de 25 francs: prononcez ghinée et non gu-inée.

Gutta-percha, gomme résineuse: prononcez gutta-perka; ce mot est féminin: de la gutta-percha. (Poitevin).

Guttural, adj., qui appartient au gosier: on prononce les deux t.

 

 

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021