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BIBLIOBUS Littérature française

T

 

T ou Te, placés à la fin des mots et précédés d'une s doivent se faire sentir dans: Ernest, lest, les-te, res-te, pos-te, pis-te, cas-te, Augus-te, subsis-te, résis-te, Baptis-te, évangélis-te, catéchis-te, calvinis-te, modis-te, etc.—Ce serait une faute grossière que de supprimer le t et de prononcer: Ernesse, lesse, resse, posse, pisse, casse, Augusse, subsisse, résisse, Baptisse, évangélisse, catéchisse, calvinisse, modisse.

2. T final.—Il ne se fait sentir que dans un très-petit nombre de mots ordinaires: bat, queue de poisson (et non bât, selle pour les bêtes de somme), fat, mat, adjectif, cobalt, opiat, et cætera, fret, accessit, déficit, transit, granit, l'adverbe soit (à la bonne heure), dot, but, brut, lut, ut, note de musique (il est muet dans bahut), caput, sept, huit, indult, fait dans l'expression voies de fait; quelques grammairiens ajoutent immédiat et net.

3. Par décision du 11 mars 1819, l'Académie a décidé que le t serait maintenu dans le pluriel des mots terminés en ant, ent, soit afin de distinguer le pluriel de serments, parents, etc., de ceux d'examens, païens, etc., soit afin de faire connaître le singulier des mots auxquels ils appartiennent.

Tabac, s. m.: prononcez taba et non tabak.

Tabatière, s. f., boîte à tabac: voyez boîte.—Prononcez taba-tière et non tabatchi-ère: voyez ti.

Table, s. f.: prononcez ta-ble (a bref). et non tâble, ni tape ni tabèle.

2. Ne dites pas, le dîner est à table; dites, le dîner est servi.

Tablée, s. f., réunion de personnes autour d'une table: une tablée d'amis;—ce mot se trouve dans les dictionnaires, mais il n'est pas admis par l'Académie.

Tablier, s. m., pièce de toile, etc., qu'on met devant soi: prononcez tablier et non tabilier ni tabellier.

Tacet, s. m., terme de musique, silence: prononcez le t final: tacette.

Tache, s. f., souillure: il a des taches sur son habit (et non dans son habit);—tacher, v. a., faire des taches: tacher du linge avec de l'encre.—L'a est bref dans ces deux mots, ainsi que dans tacheter, qui signifie, barioler, marquer de diverses taches: le soleil lui a tacheté (et non taché) le visage.

2. Taché, part. pas.—Ne dites pas, Jean est taché de la petite vérole; dites, ... est marqué.

3. Ne dites pas, du papier de tache ni du papier buvard; dites, du papier brouillard.

4. Tâche, s. f., ouvrage, occupation: remplir sa tâche;—tâcher, v. n., s'efforcer, viser à:—l'â est long et est marqué d'un accent circonflexe dans ces deux mots.

5. Tâcher, v. n., prend à quand il signifie viser à: il tâche à m'embarrasser.—Mais lorsque tâcher exprime les efforts que l'on fait pour venir à bout de quelque chose, il prend de: je tâcherai de vous satisfaire.—Il est mieux de dire tâcher de que tâcher que: je tâcherai de vous contenter, et non, je tâcherai que vous soyez content.

Tact, s. m., toucher, l'un des cinq sens; prononcez le c et le t final: tak-te. Voyez finales, 2. et t.

Taie, s. f., sorte de sac qui enveloppe un oreiller; ne dites pas une tête d'oreiller, mais une taie d'oreiller.

2. Taie, s. f., certaine tache blanche et opaque qui se forme quelquefois sur l'œil: il a une taie sur l'œil, sur la cornée: prononcez taî, et non tai-ïe.—Fleurette ou florette n'est pas français.—Voyez dragon.

Taillant, s. m., le tranchant d'un couteau, d'une hache, d'un sabre, etc.; ce mot est français: prendre un couteau du côté du taillant.

Taille, s. f., se dit chez les boulangers, les bouchers, etc., d'un petit bâton fendu en deux parties égales, sur lesquelles le vendeur et l'acheteur font des coches ou petites entailles, pour marquer la quantité de viande, de pain que l'un fournit à l'autre: prendre à la taille le pain chez le boulanger. (Acad.)—On peut dire également coche (s. f.); mais hoche n'est pas français.

2. Ne dites pas: salon pour la taille des cheveux; dites, salon pour la coupe des cheveux:—on taille les pierres, les arbres, etc., et on coupe les cheveux.

3. Ne dites pas: voilà une belle taille de robe; dites, voilà un beau corsage.

Tailleuse, s. f., se dit quelquefois pour couturière, celle qui taille et coupe les vêtements de femme. (Bescherelle, Poitevin.)—Employez de préférence le mot couturière.

Tain, s. m., mélange d'étain et de vif-argent que l'on applique derrière les glaces pour en faire des miroirs: le tain de ce miroir est enlevé; dites le tain et non l'étain.

Tais-toi, Taisez-vous.—Termes ridicules que certaines personnes intercalent à chaque instant dans la conversation; ces mots n'ajoutent rien au sens de la phrase; il suffit presque toujours de les supprimer, en changeant le ton de la voix; on peut aussi les remplacer par un des mots suivants: certainement, n'est-ce 471 pas, mais, comptez, voyez, etc.: il fait bien chaud aujourd'hui!—oh! oui, certainement (et non taisez-vous). (Wall.)

Talent, s. m.—On dit un homme de talent et non un homme à talent.

Talus, s. m., pente, inclinaison de haut en bas que l'on donne à un terrain, etc.; prononcez talu et non taluce.

Tambour de basque, s. m., petit tambour à un seul fond, entouré de grelots; ne dites pas tambour de basse.

2. Tambour, s. m.—On bat du tambour et non le tambour.

Tandis que, conj.:—on fait sentir légèrement l's, tandisse que et non tandi que.—Voyez pendant que.

Tant, adv.—Ne dites pas tant qu'à moi ni pour tant qu'à moi au lieu de quant à moi, pour moi:—quant à moi, je ne l'ai point vu.

2. Ne dites pas tant pire, mais tant pis, comme on ne dit pas, tant meilleur, mais tant mieux.—Voyez pire.

3. Ne dites pas, un tant soit peu, mais tant soit peu: attendez tant soit peu; donnez-en, mettez-en tant soit peu.

Tantième, s. m.—Ne dites pas: je ne sais pas au juste le tantième de son traitement; dites, le chiffre de son traitement.

Taon, s. m., sorte de grosse mouche qui s'attache surtout aux animaux: prononcez ton et non ta-on. (Acad.)

Taper, v. a., donner des tapes: il l'a tapé, je vous taperai.—On dit aussi taper du pied; voilà une réponse bien tapée, un mot bien tapé.—Mais il ne faut pas employer ce verbe comme synonyme de jeter.

Tapis, Tapisserie, Papier de couleur.—Un tapis est une pièce d'étoffe, de toile cirée, etc., dont on couvre une table, le parquet d'une chambre.—La 472 tapisserie est un ouvrage ordinairement fait à l'aiguille ou au métier, et qui sert à revêtir et à parer les murs. Lorsque la tapisserie est de papier, on l'appelle plus ordinairement papier peint ou papier-tenture ou papier de tapisserie (mais jamais tapis).—On nomme papier de couleur le papier coupé en feuilles, de couleur rouge, jaune, marbrée, jaspée, etc., dont se servent principalement les relieurs.

Tapissier, sière, s. qui travaille en toutes sortes de meubles, d'étoffes, etc.; ne dites pas tapisseur.

Taque de cheminée, grande plaque de fer ou de fonte qu'on applique au fond d'une cheminée; ce mot n'est pas français, dites, plaque de feu ou plaque de cheminée. (Wall.)

Taquiner, v. a.—Ne dites pas, cette affaire le taquine; dites, l'inquiète, le tourmente:—taquiner, tourmenter, impatienter pour de minces sujets, ne peut avoir pour sujet qu'un nom de personne: il m'a taquiné tout un jour.

Tarder, v. n.—On peut dire tarder de, mais l'usage préfère tarder à: il tarde à venir. (Acad).—Employé impersonnellement, ce verbe régit de, quand c'est un infinitif qui suit: il me tarde d'achever mon ouvrage. (Acad.)

Targette, s. f.:—Voyez cliche.

Tarlarigot ou Tallarigot, (boire à): il faut dire boire à tire-larigot—Ce terme n'est employé que dans la phrase proverbiale et populaire: boire à tire-larigot, boire excessivement; quelques-uns prétendent qu'il faudrait écrire tire la rigaud. (Acad.)

Tarte, s. f., pièce de pâtisserie: tarte à la crème, aux cerises.—Tartre, s. masculin, dépôt terreux et salin produit dans les tonneaux par la fermentation du vin;—sédiment crayeux et salin qui s'attache aux dents: il y a beaucoup de tartre sur vos dents.—Prononcez tar-tre et non tarte ni tartère.

Tartine, s. f., tranche de pain recouverte de beurre, de confitures, etc.: tartine de beurre, de confitures;—ce mot est français.

Tasson.—Ce mot n'est pas français; dites têt et mieux tesson, débris de bouteille cassée, de pot cassé: il s'est blessé en marchant sur un tesson de bouteille.

2. Ne dites pas tesson, pour désigner un blaireau. (Wall.)

Tatouage, s. m., action de tatouer, c'est-à-dire de barioler, peindre le corps de diverses couleurs, etc.: (oua, oue sont diphth.)—Ne prononcez pas tatou-wage, tatou-wer.—Voyez oue et ue.

Taupe, s. f.: prononcez tôpe (ô long).—Au se prononce toujours ô long, excepté: 1o devant un g dur (gue) ou to: augure (ogur), auguste (oguste), automne (otone);—2o devant st: caustique (costique), austère (ostère);—3o devant r: Laure (Lore), taure (tore);—mais vaurien (vaut rien) se prononce vôriain (ô long).

Te Deum, s. m., cantique de l'Église qui commence par ces mots; au pluriel, des Te Deum.—L'Académie écrit Te Deum, sans trait d'union et avec deux majuscules.—Prononcez té déome et non té dé-ïome.—V. i.

Tel et tel.—Ces adjectifs ainsi que le substantif qui les suit, s'emploient au singulier ou au pluriel, selon qu'on peut les faire précéder de un ou de de: par telle et telle (par une telle et une telle) raison; il m'a dit telle et telle chose; avoir telle et telle qualité; à telles et telles (à de telles et de telles) conditions.

2. Ne dites pas: combien coûte un tel livre?—dites, combien coûte tel livre ou ce livre?

3. Ne dites pas: un homme tel qu'il soit, ne me fait pas peur; dites, un homme, quel qu'il soit, ne me fait pas peur.—Tel a un sens positif et précis et gouverne l'indicatif: tel qu'il est, ce livre est à peine lisible.

Tèle, n'est pas français; dites, une écuelle, une terrine, et non une tèle.

Tellement que.—Ne dites pas: il n'a point d'habits pour se couvrir, tellement qu'il est malheureux; il a fait des progrès étonnants, tellement qu'il est appliqué à l'étude;—dites, tellement il est malheureux, tant il est malheureux;—tellement il s'est appliqué à l'étude, tant il s'est appliqué à l'étude (en supprimant le que).

Témoin, à témoin.Témoin est invariable au commencement d'une proposition: votre frère est un bon élève, témoin les prix qu'il remporte chaque année.—A témoin est invariable dans tous les cas, parce que, dans chaque expression, témoin est une abréviation de témoignage: je vous prends tous à témoin.—Partout ailleurs, témoin est substantif et par conséquent variable: les témoins ont comparu; je vous prends pour témoins, Messieurs.—Ce mot s'emploie aussi, sans changer de genre, en parlant d'une femme: cette femme est un bon témoin.

Tempe, s. f., la partie de la tête qui est depuis l'oreille jusqu'au front: la tempe droite; ne dites pas le temple ni la temple.

2. Ne dites pas non plus: les tempes de la tête; le mot tempe indique assez qu'il s'agit de la tête; dites simplement les tempes.

Tempester, n'est pas français; il faut dire tempêter, pester: tempêter contre quelqu'un; tempêter pour rien, à propos de rien; c'est un homme qui peste toujours contre l'autorité; il ne fait que pester.

Temporaire, Temporel, elle, adj.—Temporaire signifie momentané;—temporel, périssable: les biens de ce monde sont temporels; cette défense est sévère, mais elle n'est que temporaire.

Temps, s. m.—Le p ne se prononce pas, mais c'est une faute que de le supprimer dans l'écriture, comme le font quelques personnes.

2. Ne dites pas d'une personne, qu'elle a bien le temps, pour signifier qu'elle est assez riche; dites, qu'elle est dans l'aisance, qu'elle a de la fortune.

3. Ne dites pas: en deux heures de temps, en trois mois de temps, en quatre années de temps; dites simplement, en deux heures, en trois mois, en quatre années.

4. Ne dites pas: j'ai tout le temps de faire mes devoirs, je ne suis pas si pressé; dites, j'ai le temps, j'ai encore le temps de..., j'ai assez de temps, il me reste assez de temps pour faire mes devoirs... (Wall.)

5. Ne dites pas: j'ai le temps long de voir arriver cette belle fête; j'ai le temps long, je m'ennuie;—dites, il me tarde, je me réjouis de voir arriver cette belle fête; le temps me paraît long, le temps m'est long, je m'ennuie. (Wall.)

6. Ne dites pas: j'ai vu le temps que les enfants avaient un grand respect pour leur parents; dites, j'ai vu le temps où les enfants... (Wall.)

7. Ne dites pas: dans le temps ce n'était pas comme ça; dites, autrefois, anciennement, jadis, selon que l'époque est plus ou moins éloignée. (Wall.)

8. Ne dites pas: je n'ai pas le temps pour étudier; dites, je n'ai pas le temps d'étudier. (Fland.)

9. On dit de temps en temps et de temps à autre (quelquefois). (Acad.)

Ténacité, s. f., qualité de ce qui est tenace, opiniâtreté; ne dites pas tenacité, quoiqu'on dise tenace.

Tendant, est adjectif verbal, lorsqu'il signifie qui tend à; il est participe présent, lorsqu'on peut le remplacer par, étant fait pour: des discours tendants à prouver; une requête tendante à ce qu'il plaise à la cour; semer des libelles tendants à la sédition;—ces discours ne tendant point à éclaircir la matière, il convient...

Tendre, v. a.—On dit, tendre des filets, tendre ou dresser un piège, tendre ou dresser des embûches.

Tendreté, s. f., qualité de ce qui est tendre; il se dit seulement des viandes, des fruits, des légumes: la tendreté d'un gigot, d'un lièvre; la tendreté de ces légumes, de ces fruits.

Tendron, s. m., cartilages à l'extrémité de la poitrine de quelques animaux; on dit des tendrons de veau et non des tendons de veau.

Tendue, s. f., action de tendre des piéges, des filets: aller à la tendue; il se dit aussi de la place, de l'endroit où l'on a tendu des piéges, des toiles, des filets: ma tendue se trouve sur telle campagne.—On dit plus généralement tenderie, que quelques-uns écrivent abusivement tendrie.

Ténèbres, s. féminin pluriel: les ténèbres sont épaisses.

Tenir, v. a.—Ne dites pas, il faut tenir de soi; dites, il faut se respecter, avoir de la dignité; il faut garder son quant-à-soi. (Wall.)

2. Ne dites pas: cet homme ne se tient pas de soi; dites, ... ne se respecte pas, ne conserve, ne garde pas sa dignité.

3. Ne dites pas, tenir sa tête droite, pour, se porter bien, conserver sa santé:—portez-vous bien, conservez votre santé, et non, tenez on tâchez de tenir votre tête droite. (Fland.)

4. Ne dites pas d'une personne riche, qu'elle tient voiture; dites, qu'elle a équipage ou qu'elle a un équipage.

5. Ne dites pas: cet homme a tenu des emplois considérables; dites, a occupé, a rempli...

6. Ne dites pas: cet acteur ne pourra tenir son rôle; dites, ne pourra remplir ou conserver, garder, selon le sens.

7. Ne dites pas, il ne tient pas d'aller à la promenade; dites, il ne tient pas à aller à la promenade. (Wall.)

8. Ne dites pas: je n'ai pas besoin de mon chien, tenez-le avec; dites simplement, gardez-le.

9. Ne dites pas: on ne peut tenir les rossignols en hiver, le froid les fait périr; dites, on ne peut conserver les rossignols...

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10. Ne dites pas: j'aime à tenir des lapins à la campagne; dites, j'aime à avoir, à soigner, à élever, à nourrir des lapins... (Wall.)

11. Ne dites pas: je ne me tiens pas à ce que tu dis, car tu mens; dites, je ne m'en tiens pas ou je ne m'arrête pas à ce que tu dis...

Ténor, s. m., (et non ténore, mot italien): voix de taille, chanteur; au pluriel des ténors.—Taille, signifiant ténor, n'est presque plus usité. (Acad.)

Tentatif, ive, adj.—Ne dites pas: ce fruit est tentatif; dites, ce fruit est appétissant.

Terme, s. m.—Ne dites pas: je ne sais pas s'il le disait à terme de plaisanterie; dites, en plaisantant, par plaisanterie.

2. Ne dites pas: à terme de plaisanter, il parle très-sérieusement; dites, au lieu de ou bien loin de plaisanter...

Terre (à ou par).—Ne dites pas: Jean est tombé à terre de tout son long; dites, est tombé par terre...—Voyez tomber.

Terriblement, adv., signifie, dans le langage familier, extrêmement, excessivement:—il pleut, il neige extrêmement; gagner terriblement au jeu; perdre terriblement; manger terriblement; il étudie terriblement; il parle terriblement; il est terriblement ennuyeux. (Acad.)

Tertre, s. masculin, éminence de terre dans une plaine, colline, monticule: tertre couvert de gazon; prononcez ter-tre et non terte ni tertere.

Testament, s. m.—Ancien Testament (avec deux majuscules et sans trait d'union), les livres saints qui ont précédé la naissance de J.-C.—Nouveau Testament (avec deux majuscules et sans trait d'union), les livres saints postérieurs à la naissance de J.-C.

Tétanos, s. m., convulsion permanente des muscles: prononcez tétanôce.

Tétard, s. m., petit de la grenouille; prononcez tétare.

Tête, s. f.; voyez taie.

2. On ne dit pas, la tête d'un sanglier, d'un saumon, d'un brochet: on dit la hure.

3. Ne dites pas: je ne sais où donner la tête; dites, je ne sais où donner de la tête.

4. En faire à sa tête, n'en faire qu'à sa tête, c'est se conduire à sa guise, sans consulter personne, sans tenir compte de l'avis des autres. (Acad.)

5. Tête à tête, loc. adv., seul à seul: parler tête à tête: on l'écrit sans traits d'union.—Tête-à-tête, s. m., s'écrit avec des traits d'union, et alors il se dit d'une conversation, d'une entrevue seul à seul: un long tête-à-tête; de fréquents tête-à-tête.

6. En tête, s. masculin (style admin.), ce qui s'écrit en tête d'une lettre, d'un tableau: faire imprimer des en tête de lettres; écrire l'en tête d'un tableau: ce mot est invariable.

Tétière de lit, partie du lit sur laquelle repose la tête: ce mot n'est pas français; il faut dire chevet.

Texte, s. m., les propres paroles d'un auteur, etc. l'avocat a rapporté le texte de la loi.—Prononcez l'x et le t: teks-te et non texe. Prononcez également l'x dans ses dérivés, textuel, textuellement, etc.

Taler, s. m.:—voyez daler.

Thé, s. m.—C'est à tort qu'on appelle ainsi toute herbe propre à faire de la tisane; il faut dire herbe médicinale, herbe à tisane.

2. Thé, s. m., se dit de l'arbrisseau qui produit le thé et de l'infusion de thé; il se dit également d'une collation dans laquelle on sert du thé. (Acad.)—Mais ce mot n'est pas français, quand il s'agit de l'eau dans laquelle on a fait bouillir ou infuser de l'orge, de la réglisse, du chiendent ou autre substance, soit grain, soit racine, fleurs, feuilles, ou bois, pour en composer 479 un breuvage, une boisson médicamenteuse:—dans cette acception, il faut dire tisane: tisane rafraîchissante; un verre de tisane; il ne boit que de la tisane. (Acad.)

Théâtre, s. m.: prononcez thé-â-tre et non thé-iâtre ni théâte, théâtère.

Théière, s. f.; thétière n'est pas français.

Théologie, théologien, théologal, théorie, théorème, etc.:—prononcez thé-o et non thé-io.

Thésauriser, v. n., amasser de l'argent; ne dites pas trésoriser.

Thuia ou Thuya, s. m., sorte d'arbrisseau toujours vert.

Ti, dans les syllabes en tié, tier, tiers, tiez, tieu, tien, tion, etc., doit conserver sa prononciation propre: ainsi prononcez amiti-é, moiti-é, méti-er, cabareti-er, enti-er, volonti-ers, un ti-ers, vous acheti-ez, vous éti-ez, Mathi-eu, ti-en, ti-ens, questi-on, etc., et non ami-tchi-é, moitchi-é, métchi-er, cabarétchi-er, entchi-er, volontchi-ers, un tchi-ers, vouz achetchi-ez, vous étchi-ez, Matchi-eu, tchi-en, tchi-ens, questchi-on.—Les wallons sont exposés à remplacer ti par un son qui équivaut plus au moins à leur ch, tch (planchî, pochî, Macheu):—voyez di.

Tic-tac, s. m. et Tactique, s. f.—Ne confondez pas ces deux mots: le premier ne se dit que du bruit d'un balancier, d'un moulin: le tic-tac d'une montre.—Le second signifie la marche qu'on suit, les moyens qu'on emploie pour réussir dans quelque affaire: je vois votre tactique, c'est une vieille tactique.

Tiens, est quelquefois interjection: tiens! ou tiens, tiens, c'est étonnant.—Dans ce cas il serait ridicule de remplacer tiens par tenez, pour parler plus poliment, attendu qu'il ne s'agit nullement de l'impératif du verbe tenir.

Tiers, erce.—Ne dites pas: le tiers de douze est de quatre; dites, est quatre.—Voyez ti.

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Tiliasse ou Tignasse.—Ne dites pas: la chair de ce dindon est tiliasse; dites, est coriace (c'est-à-dire, résistante, difficile à broyer).

Timon, s. m.; voyez limon.

Timoré, ée, adj., qui craint d'offenser Dieu ou qui porte très-loin le scrupule: conscience timorée.—Il ne se dit pas dans le sens de timide.

Tire-larigot: voyez tarlarigot.

Tirelire, petit vase, avec une fente en haut, par laquelle on fait entrer des pièces de monnaie qu'on veut amasser; ce mot est féminin: ma tirelire n'est pas remplie de napoléons.

Tirer, v. a.—Ne dites pas: le thé, le café a-t-il tiré? pour demander s'il est infusé; dites, le thé, le café est-il tiré?

2. Ne dites pas: mon voisin m'a tiré en justice; dites, m'a attrait en justice, m'a fait assigner en justice, m'a fait citer. (Fland.)

3. Ne dites pas: je vais tirer mon paletot, il fait très-chaud ici; dites, je vais ôter mon paletot... (Fland.)

4. Ne dites pas: tirez votre casquette, votre chapeau; dites, ôtez votre casquette, votre chapeau ou simplement, découvrez-vous. (Fland.)

5. Ne dites pas: on lui a tiré une dent hier; dites, on lui a arraché une dent hier. (Fland.)

6. Ne dites pas: ce babillard m'a tiré en ridicule; dites, m'a tourné en ridicule. (Fland.)

7. Ne dites pas, il tire, pour faire entendre que le vent se glisse à travers quelque fente; dites, le vent souffle ou bien, il y a un vent coulis; il vient un vent coulis par cette porte; je sens un vent coulis qui me donne sur l'épaule; les vents coulis sont dangereux.

8. Ne dites pas: cet enfant tire après son père; dites, ressemble à son père, a des traits de son père. (Wall.)

9. Ne dites pas: j'ai tiré ou j'ai tiré bas deux lièvres; dites, j'ai abattu ou j'ai tué deux lièvres. (Wall.)—Tirer un lièvre, c'est simplement tirer dessus, mais non le tuer.

10. On dit très-bien, tirer sa révérence, dans le sens de faire sa révérence.

11. On dit de deux ennemis déclarés, qu'ils en sont aux couteaux tirés, à couteaux tirés et non à couteaux tirer.

Tisonnier ou Tire-braise, s. m., ustensile de fer recourbé vers le bout, et qui sert à attiser le feu, à tirer les braises, etc.—Le mot fer, dans ce sens, est wallon.

Toast, s. m., proposition de boire à la santé de quelqu'un; au pluriel toasts. On prononce et quelques-uns écrivent toste. (Acad.)

2. Toaster, v. n., boire à la santé de quelqu'un: on prononce et on écrit ordinairement toster.

Tohu-bohu, s. m., confusion, mélange ou conflit d'opinions, de système: c'est un véritable tohu-bohu.

Tôle, s. f., fer battu et réduit en feuilles ou plaques minces, dont on fait des poêles et d'autres ouvrages: tuyaux de grosse tôle.—Ce mot est féminin; prononcez tôle (ô long).

Tollé.—Mot emprunté du latin et qui n'est usité que dans des locutions comme celle-ci: crier tollé sur quelqu'un, c'est-à-dire, crier pour exciter l'indignation contre lui.—On prononce les deux ll.

Tombée, s. f.—Il ne s'emploie guère que dans cette locution: à la tombée de la nuit, au moment où le jour tombe, où la nuit approche. (Acad.)

Tomber, v. n.—La plupart des grammairiens disent que le participe de ce verbe ne se construit jamais avec l'auxiliaire avoir; cependant plusieurs bons auteurs présentent plusieurs exemples de tombé combiné avec avoir; et l'Académie, de son côté, donne 482 l'exemple suivant: les poètes disent que Vulcain a tombé du ciel pendant un jour entier.—Quoi qu'il en soit, nous pensons qu'il faut régulièrement le construire avec être; dites donc, je suis tombé, il est tombé et non j'ai tombé, il a tombé.

2. Ne dites pas: ce malade est tombé hors de connaissance ou sans connaissance; dites, ce malade a perdu connaissance.

3. Ne dites pas: prenez garde de ne pas tomber, pour recommander de ne pas tomber; dites, prenez garde de tomber.

4. Ne dites pas d'un jeune milicien, qu'il est tombé dedans; dites qu'il a tiré un mauvais numéro; qu'il est désigné pour le service. (Wall.)

5. Tomber à terre, tomber par terre.—Ce qui touche à la terre, tombe par terre;—ce qui n'y touche pas, tombe à terre. Ainsi, un arbre tombe par terre, et les fruits tombent à terre.

Tome, Volume.—Noms qu'on donne aux livres matériellement pris comme objets qui ont place dans les bibliothèques.—Le tome est une division ou une partie d'un ouvrage; un tome en suppose d'autres, c'est un commencement ou une suite.—Le volume, c'est tout ce qui est réuni dans une même brochure ou dans une même reliure; c'est un tout distinct. Quelquefois on fait mettre deux ou plusieurs tomes en un volume; c'est, par exemple, quand il n'y a qu'une table pour tout l'ouvrage; on peut même réunir ainsi des ouvrages différents, des opuscules qui aient peu ou point de rapports. Un tome peut à son tour être publié en deux ou plusieurs volumes.—En général, les tomes ont quelque rapport au contenu, au lieu que les volumes ne se considèrent qu'extrinsèquement, par rapport à la grosseur, au format, au nombre. (Lafaye)—Prononcez tôme (ô long).

Ton, adj. poss.—Mon, ton, son, suivis d'un mot commençant par une voyelle ou une h muette, conservent leur prononciation naturelle et l'on ajoute une seconde n pour faire la liaison: mon âme, ton ami, son oncle se prononcent mon n'âme, ton n'ami, son n'oncle et non mo-n'âme, to-n'ami, so-n'oncle.

2. Ton. s. m.—Ne dites pas: ce jeune homme se donne des tons, dites, fait l'important.

Torcher, v. a.—Ne dites pas: je me suis torché le pied; dites, je me suis foulé le pied.

Torrent, s. m., courant d'eau rapide: prononcez les deux rr, ainsi que dans torrentiel, torrentueux, torréfier, torréfaction.

Tors, torse, adj., qui est tordu ou qui en a la figure: un cou tors, un fil tors, une jambe torse.

2. On dit populairement torte au féminin, en parlant de ce qui est contourné, difforme: jambes tortes, bouche torte. (Acad.)

Tortoir, s. m., et mieux Garrot, s. m., petite perche, bâton qu'on passe dans une corde, dans un lien quelconque, pour serrer quelque chose en tordant: serrez davantage le garrot de cette malle, de cette scie.

Tory, s. m., mot emprunté de l'anglais et qui désigne les partisans des prérogations royales ou les conservateurs; au pluriel torys. (Acad.)—Prononcez tori, ou tôri à l'anglaise.

Toton, s. m., espèce de dé qui est traversé d'une petite cheville sur laquelle on le fait tourner, et qui est marqué de différentes lettres sur ses faces latérales: les totons sont ordinairement d'os ou d'ivoire.—Ne dites pas tonton.

Touche, s. f.—Ne dites pas: écrivez sur votre ardoise avec votre touche; dites, avec votre crayon.—On dit crayon et crayon d'ardoise;—la touche est un petit brin de bois, de baleine, etc., dont les enfants, qui apprennent à lire, se servent pour toucher les lettres.

Toucher, v. a., en parlant de certains instruments 484 de musique, signifie jouer: toucher la lyre, l'orgue, le piano; il touche le piano agréablement, délicatement.—C'est une faute de dire toucher du piano, toucher de l'orgue, etc.—Voyez jouer.

Touiller, v. a., mêler, brouiller: touiller des œufs.—Touiller figure dans les dictionnaires comme terme populaire.

Toujours, adv.—Les Wallons emploient abusivement toujours dans le sens de cependant, pourtant, néanmoins, malgré cela:—quoique le temps soit à la pluie, nous irons toujours (néanmoins) nous promener; mon professeur m'a fort bien expliqué ce problème, mais je sens que j'aurai toujours (pourtant) de la peine à en trouver la solution.

Tour, s. m.—On dit également, c'est à mon tour de ou à, ou bien c'est mon tour de ou à: c'est mon tour à vous aller voir; c'est mon tour, c'est à mon tour de monter la garde.—Voyez a, 6.

Tourelle, s. f., petite tour; ne dites pas tourette.

Tourmenter, v. a.—Ne dites pas: Pierre me fait tourmenter, Paul m'a fait tourmenter, etc.; dites simplement Pierre me tourmente, Paul m'a tourmenté, en supprimant le verbe faire, qui est ici de trop. (Wall.)—Voyez faire, 10.

Tournement.—Ne dites pas, avoir des tournements de tête; dites avoir des tournoiements de tête et mieux, avoir des vertiges.

Tournevis, s. m., instrument de fer ou d'acier pour serrer ou desserrer les vis: prononcez l's ainsi que dans vis.

Toursiveux, adj. (mot wallon), malicieux, astucieux: il est malicieux comme un vieux singe; homme astucieux.

Tous, plur. de tout.—On fait sentir l's lorsque tous est pris substantivement ou qu'il est placé à la fin d'une phrase: il faut se faire tout à tous; tous l'ont vu; ils y étaient tous.

Tout, adj.—Ne dites pas, une fois pour tout; dites une fois pour toutes (sous-entendu les fois).

2. Tout, reste au masculin devant un nom de ville féminin: tout Liége en parle; tout Bruxelles l'admira; tout Rome fut consterné; tout Vienne apprit cette nouvelle fâcheuse; c'est-à-dire, tout le peuple de Liége, de Bruxelles, de Rome, de Vienne...

3. Ne dites pas, en terme de jeu, pour de bon, pour le bon, pour tout de bon, pour de rire; dites, pour rire et tout de bon (c'est-à-dire sérieusement, entièrement, de bon jeu, pour quelque chose).

4. Ne dites pas, tout de long de la rivière, mais tout du long...

5. Ne dites pas, tous les deux heures, tous les vingt-quatre heures; tous les trois semaines; dites, toutes les deux heures, toutes les vingt-quatre heures, toutes les trois semaines.

6. On dit également bien: ce n'est pas le tout ou ce n'est pas tout de bien réciter sa leçon, il faut encore la comprendre. (Acad.)

7. Ne dites pas, il m'a fait tout peur; dites, il m'a fait peur. (Wall.)

8. Ne dites pas: il est malade tout comme tout, il est sage tout comme tout; dites, il est fort malade, fort sage.

9. Ne dites pas: il est heureux comme tout, il est pauvre comme tout; dites, il est fort heureux, il est fort pauvre.

10. Ne dites pas: vous m'éclaboussez et vous me salissez tout; dites, ... vous me salissez entièrement, tout à fait.

11. Tout à fait, est adverbe et ne peut par conséquent s'employer comme substantif;—ne dites donc pas: le nouveau propriétaire a changé tout à fait dans cette maison; dites, a changé tout.—Écrivez ce mot sans traits d'union. (Acad.)

12. Tout plein, beaucoup; cette expression est française: il y a tout plein de monde dans les rues;—j'ai tout plein de livres d'égarés; vous dites qu'il n'y a pas de boutiques dans cette rue, il y en a tout plein.

13. Tout de suite et de suite: voyez suite.

14. Toute sorte, toute espèce: voyez sorte.

15. Tous deux, tous les deux: voyez deux.—On dit de même tous trois, tous quatre et tous les trois, tous les quatre;—au-delà de ce dernier nombre jusqu'à dix, on supprime rarement l'article: tous les cinq, tous les six, tous les sept, etc.;—au-delà de dix, on l'emploie toujours: tous les seize, tous les vingt.

16. Tout à coup, tout d'un coup.—Tout à coup (sans traits d'union) signifie soudainement, subitement: ce mal l'a pris tout à coup, comme il y pensait le moins. (Acad.)—Tout d'un coup signifie tout d'une fois, tout en même temps: il gagna mille écus tout d'un coup. (Acad.)

Toux, est un substantif féminin: j'ai la toux;—ne dites pas tousse. (Wall.)

Tracassement, n'est pas français; dites tracas, tracasserie: il est dans le tracas du déménagement; il y a bien du tracas dans cette maison; il passe sa vie à faire des tracasseries.

Tracassier, ière, subst.—Celui, celle qui aime à tracasser. On l'emploie aussi adjectivement: une administration tracassière.

Traducteur, s., celui qui traduit d'une langue en une autre. Ce mot n'a pas, quoi qu'en disent certains grammairiens, de correspondant féminin: madame Dacier, traducteur d'Homère (et non traductrice).

Trafic, s. m., négoce, commerce de marchandises: on prononce le c: trafike.

Trahir, trahison.—L'h est muette dans ces mots; prononcez tra-ir, tra-ison et non tra-hir, tra-hison.

Train, s. m.—Faire du train, pour, faire du tapage, est français, mais populaire; cependant on ne dit pas mener du train:—voyez mener.

Traîner, être en langueur sans pouvoir se rétablir; ce mot est français: il y a longtemps qu'il traîne; il traînera encore quelque temps.—Prononcez trèner et non train-ner.

Traîtrise.—Ce mot n'est pas français: dites trahison.

Tramontane, s. f.—Perdre la tramontane, c'est perdre la tête comme les matelots qui, perdant l'étoile polaire (tramontane), ne savent plus se diriger sur mer; ne dites pas trémontade.

Tranquille, adj., calme, paisible.—Prononcez trankile et non tranquille (ll mouillées).—Prononcez de même une seule l non mouillée dans tranquillement, tranquillité, tranquilliser, tranquillisant.

2. Laissez-moi donc tranquille? est impoli, pour dire: n'en parlons plus, je vous prie; brisons là-dessus, s'il vous plaît; assez sur ce sujet, parlons d'autre chose, si vous le voulez bien, etc.

Trans, prép., dans la composition des mots, signifie au-delà, à travers;—l's se fait sentir.

Transaction, transiger, transalpin, transitif, transition, transitoire:—prononcez l's douce: tranzaction, tranziger, tranzalpin, etc.

Transe.—Ne dites pas, sonner une transe, une agonie; dites sonner le glas, un glas funèbre. Remarquez qu'on ne pourrait pas dire: un tel est mort, on vient de sonner son glas; dites, on vient de sonner le glas (cloche funèbre), ou bien de sonner son trépas, son décès.

Transir, v. a. et n., pénétrer, engourdir de froid: je suis transi de froid;—prononcez trancir, tranci, trancissement et non tranzir, tranzi, tranzissement.

Transit, s. m., faculté de faire passer des marchandises sans payer de droits d'entrée: prononcez tranzite, et non trancite ni tranzi.

Translater, v. a., traduire d'une langue en une autre: ce mot est vieux (Acad.); on dit plus communément aujourd'hui traduire.

Transvider, verser une liqueur d'un vase dans un autre: ce mot n'est pas français; il faut dire transvaser.

Trappe.—Ce mot n'est pas français, dans le sens de souricière, ratière, taupière, etc., instrument dont on se sert pour prendre les souris, les rats, les taupes. (Wall.)

Travailler, v. a. et n.—Ne dites pas, il a travaillé longtemps après cet ouvrage; dites, ... à cet ouvrage. (Fland.)

Travers.A travers, au travers, loc. prép.—La première est toujours suivie d'un régime simple, et l'autre, de la préposition de: à travers les champs, au travers des champs.—A travers désigne un passage libre, tandis que au travers indique qu'il y a des obstacles à surmonter pour se frayer un passage: à travers la route, au travers des ennemis.—Mais l'Académie fait remarquer que cette distinction n'est pas toujours observée: on ne voyait le soleil qu'à travers les nuages, qu'au travers du brouillard.

Traverse, s. f.—Ne dites pas un chemin de travers, mais, un chemin de traverse, pour signifier un chemin particulier qui conduit à un lieu où ne mène pas le grand chemin ou qui est plus court que ce grand chemin.

Traverser, v. a.—On ne dit pas traverser un pont, mais passer un pont ou traverser la rivière:—traverser un pont, en effet, c'est passer du côté d'amont à celui d'aval, ou réciproquement, et non suivre le pont dans sa longueur.—Cette observation s'applique également aux rues, aux chemins, tandis qu'au contraire, une place peut être traversée dans tous les sens.

Trayer, triller, trayage, trillage, choisir ou l'action de choisir, entre plusieurs choses, les meilleures seulement: ces mots ne sont pas français; dites trier, triage.—Chercher dehors, pour trier, est un flandricisme.

Trébucher, est un verbe neutre qui ne peut pas s'employer pronominalement; se trébucher n'est pas plus français que se tomber ou se marcher:—il ne peut pas faire un pas sans trébucher (et non sans se trébucher.)

Trèfle, s. m., plante ou l'une des quatre couleurs du jeu de cartes; ce mot est masculin: voilà de beau trèfle; je joue du trèfle.—Prononcez trè-fle et non trè-fe ni trè-fèle.

Trémontade, n'est pas français: voyez tramontane.

Trente et un: prononcez trenté un et non trenté iun;—prononcez de même vingt et un, quarante et un, etc.—Voyez nombre.

Très, ne se joint qu'à un adjectif, à un participe ou à un adverbe, et non à un substantif; on ne doit pas dire: j'ai très-faim, très-soif, très-raison, très-peur; il est très-matin, etc.; il faut dire, j'ai bien faim, fort soif, extrêmement, terriblement faim, soif, etc.

2. Remarquez que très doit toujours être joint, par un trait d'union, à l'adjectif, au participe ou à l'adverbe: très-riche, très-aimé, très-bien. (Acad.)

Trésoriser: voyez thésauriser.

Tressauter, n'est pas français; dites donc, ce coup de fusil ma fait tressaillir et non, tressauter.

Tricheur, tricheuse, celui, celle qui triche, qui trompe au jeu: trichard n'est pas français.

Tricoises, s. f. pl., tenailles dont se servent les maréchaux pour ferrer et déferrer les chevaux. (Acad.) Dans les autres acceptions, dites tenailles. (Wall.)

Triennal, ale, adj., qui dure trois ans: période triennale;—prononcez les deux nn, trien'nal.

Trimbaler, v. n., mener, conduire, faire courir, etc.; ce mot est trivial.

Trimer, v. n., marcher vite et avec fatigue; ce mot est très-populaire; dites, se tuer à marcher, à courir, à faire des courses.

Tringle, s. f., verge de fer: prononcez trin-gle et non tringue ni trin-guèle.

Trio, s. m., musique à trois parties; au pluriel, trios.

Tripotier, ière, s., celui, celle qui tripote, intrigant, intrigante:—tripoteur n'est pas français.

Triste, adj.—Un triste caractère, est un caractère avec lequel on ne peut pas vivre; un caractère triste, est celui qui est porté à la tristesse.

Triumvir, s. m., un des trois magistrats chargés de l'administration dans l'ancienne Rome:—prononcez triomevir; prononcez de même triumviral, triumvirat. (Acad.)

Troc, s. m., échange de meubles, de nippes, de chevaux et autres choses semblables: faire un troc avec quelqu'un.—Prononcez troque et non tro.

Trognon, s. m., le cœur, le milieu d'un fruit dont on a ôté tout ce qu'il y avait de meilleur à manger; il se dit principalement des poires et des pommes.—Le trognon d'un chou, un trognon de chou, est la tige d'un chou dont on a ôté les feuilles.—Ne dites pas rognon dans ce sens.

Trois-pieds, n'est pas français; dites trépied.

Trombone, s. m., espèce de grande trompette; on donne aussi ce nom à celui qui joue cet instrument: ce mot est masculin dans ces deux acceptions: le son du trombone est grave; le premier trombone de l'harmonie.

Trompette, est masculin, quand il désigne celui qui sonne de la trompette: le trompette de telle compagnie.—Il est féminin dans les autres acceptions.

Tronc, s. m.; boîte placée dans les églises pour recevoir les offrandes des personnes charitables: prononcez tron et non tronke.—Le mot bloc, employé pour tronc, n'est pas français.

Trône, s. m., siége royal: prononcez trône (ô long) et non trone (o bref).

Trop, adv.—Ne dites pas, il est trop courageux que pour se rendre; dites, il est trop courageux pour se rendre.—On ne prononce le p de trop que pour faire la liaison devant une voyelle ou une h muette: trop avare (ne dites pas tro-z'avare).

Trotte, s. f., espace de chemin; ce mot figure dans le dictionnaire de l'Académie comme terme populaire: il y a une bonne trotte d'ici là.—Il est mieux de dire traite, course: il y a une bonne traite, une longue course d'ici là.

Trouée, s. f., ouverture, espace vide dans un bois, dans une haie, etc.; ce mot est français: il est facile de faire une trouée dans ce bois; dans cette haie il y a une trouée par où nous pourrons aisément passer.—Prononcez trou-é (é long) et non trou-wé ni trou-wéïe.—Voyez ue, oue, ie, é, 2.

Troupe, s. f.—En parlant de quelqu'un qui est au service, dites: il est dans les troupes et non, dans la troupe ni à la troupe.

Trouver bon, trouver mauvais, approuver, désapprouver, etc., sont des expressions correctes. (Acad.)

Truand, ante, s., vaurien, vagabond, qui mendie par fainéantise: cet homme est un vrai truand.—Ce mot est substantif, et ne peut s'employer comme synonyme de paresseux, indolent; du reste, il est populaire et peu usité, dit l'Académie.—Prononcez tru-and et non tru-want.—Voyez oue, ue.

Truc, s. m. Avoir le truc, avoir l'art, le secret, le talent, être habile, rusé: il a le truc, il s'en tirera bien.—Ce mot est populaire et sent un peu l'argot.

Truelle, s. f.—Une truelle est un instrument de 492 maçon; il ne faut pas employer ce mot comme synonyme de pelle.—Prononcez tru-elle et non tru-welle.

Truffe, s. f., légume très-savoureux et très-odoriférant; écrivez et prononcez truffe et non truffle.

Trumeau, Glace.—La partie du mur comprise entre deux fenêtres se nomme trumeau; il se dit aussi des glaces, ordinairement hautes et étroites, qui se mettent entre deux fenêtres ou qui sont placées au-dessus d'une cheminée.

Tsar. Voyez czar.

Tu-autem, s. m., expression latine dont on se sert pour dire, le point essentiel, le nœud, la difficulté d'une affaire: c'est là le tu-autem.—On ne l'emploie pas au pluriel: prononcez tu-autème.

Tuer, tueur etc.—Prononcez tu-er, tu-eur, je tû, et non tu-wer, tu-weur, je tu-we.—Voyez oue, ue.

Tuile, s. f.—Dites un toit couvert en tuiles ou de tuiles et non un toit couvert en pannes ou de pannes: ce dernier mot est flamand.—Prononcez tu-ile, et non tou-ile.—Voyez ui.

Tulle, s. m., sorte de tissu en réseau, très-fin; ce mot est masculin: du tulle brodé.

2. Tulle, pierre tendre, rouge, propre à marquer: ce mot est wallon et se rend en français par, craie rouge.

Tumulte, s. m., grand mouvement accompagné de bruit et de désordre; prononcez le t final: tumulte et non tu-mule.—Voyez finales, 2. et t.

Tuser, mot wallon qui signifie, penser, réfléchir, être absorbé par une idée;—il va sans dire qu'on ne peut pas l'employer en parlant français.

Tutti, terme de musique; prononcez les deux tt, tut'ti.

Tuyau, s. m.: prononcez tui-iau et non tu-iau.

Typhus, s. m., maladie contagieuse: prononcez typhuce.

Tyran, s. m.—On dit aussi une femme tyran domestique.

Tzar, s. m.: voyez czar.

 

 

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021