BIBLIOBUS Littérature française

S

 

S.S, entre deux voyelles a le son de z: rose, ruse, agonisant, je refuse, j'arrose, je pèse, etc.—Après une consonne, elle a un son dur: consister, persister, assister; etc. (concister, percister, ascister.)

2. On sait que les mots terminés en ase, ise, ose, use, etc., doivent se prononcer comme si l's était remplacée par un z: base (baze), église (églize), rose (roze), arrosement (arrozement), déguisement (déguizement), museler (muzeler), la Meuse (Meuze), j'use (j'uze), je méprise (méprize), etc., et non bace, églice, roce, la Meuce, j'uce, je méprice;—les wallons ne sauraient trop s'exercer sur ce point.

3. L's finale sonne dans les mots suivants: as, ambesas, atlas, lampas, les interjections las et hélas, stras, vasistas;—bis, cassis ou câcis, gratis, jadis, maïs, fils, lis, (mais dans fleur-de-lis, terme de blason, l's ne sonne pas)—albatros, mérinos, rhinocéros;—blocus, calus, choléra-morbus ou coléra-morbus, motus, omnibus, prospectus, rébus, ours, mœurs, mars, (nom du 3e mois, d'une planète, et d'une divinité mythologique);—l's sonne également dans les mots tout latins: ad patres, aloès, kermès, de profundis, lapis, agnus, angelus, argus, blocus, chorus, fœtus, hiatus, motus, orémus, papyrus, etc.

4. L's finale sonne aussi dans les noms propres suivants: Adonis, Atlas, Argos, Bacchus, Brutus, etc.—Il y a des noms propres français où elle sonne également; ce sont: Arras, Blacas, Calas, Carpentras, Coutras, Cujas, du Bartas, Duras, Pézenas, Privas, Stanislas, Tartas, Toyras, Varillas, Vaugelas, Agnès, Bruéys, Clovis, Genlis, la Lys (rivière), Médicis, Senlis et tous ceux en us: Caylus, Fréjus, Jansénius, Grotius, Nostradamus, etc.

5. Cependant elle ne sonne pas dans Villers, nom propre de lieu:—en France on prononce Vilère et en Belgique Vilé: Villers-l'Evêque.

Sabbat, s. m., dernier jour de la semaine juive;—sabbatine, s. f., autrefois thèse de controverse qui avait lieu ordinairement le samedi (sabbat);—sabbatique, adj.;—année sabbatique, septième année chez les juifs:—dans tous ces mots on ne fait sentir qu'un b.

Sable, s. m., terre légère, gravier; prononcez sâble (â long).

Sableux, Sablonneux, adj.—Sableux, n'est guère usité que dans cette locution, farine sableuse, farine dans laquelle se trouve mêlé du sable.—Sablonneux, lieu où il y a beaucoup de sable: pays sablonneux.

Sablier, s. m., petit vase contenant du sable propre à être répandu sur l'écriture pour la sécher:—ne dites pas sablière (lieu d'où on extrait le sable).

Sabord, Babord, Tribord et Vibord, ss. mm.—Sabord, embrasure pour le service du canon dans un vaisseau;—babord, côté gauche d'un vaisseau en partant de la poupe (la partie de l'arrière d'un vaisseau);—tribord, côté droit d'un navire, à partir de la poupe;—vibord, grosse planche qui porte le pont supérieur d'un vaisseau.

Sabre, arme tranchante; ce mot est masculin, un beau sabre;—l'â est long ainsi que dans sabrer.

Sachet, s. m., petit sac: porter du camphre dans un sachet;—prononcez sachet (et bref) et non sachai (ai long).

Sacrement, s. m.—On dit sacrement et non sacrament, quoique l'on dise bien sacramental, ale, sacramentel, elle, sacramentalement, sacramentellement.

Sacristain, s. m., et non sacristiain;—le féminin correspondant est sacristine et non sacristaine, qui désigne dans un couvent de religieuses celle qui a soin de la sacristie.

Sage, sagement: prononcez sa-je, sa-jement et non sache, sachement.

2. Une sage-femme est une accoucheuse; une femme sage est une femme qui a de la sagesse.

Saigner du nez, veut dire, perdre du sang par le nez ou manquer de courage: il s'était chargé de faire cette proposition, mais il a saigné du nez (Acad.);—saigner  au nez ou par le nez, dans le sens de saigner du nez, n'es pas français;—mais saigner au nez, dans le sens de pratiquer une saignée au nez, est français.

Saint, te, adj.—Il s'écrit par une petite lettre devant le nom du saint et sans trait d'union: les apôtres saint Pierre et saint Paul. (Acad.)—L'Académie écrit avec une petite s et sans trait d'union: la sainte Vierge (nous préférons Sainte-Vierge), les saints Pères, la sainte Trinité, la sainte Bible, la sainte Famille, la sainte Église, l'Écriture sainte;—et sans majuscule: les saints anges, les saints docteurs, les saints apôtres, le saint sacrement, la sainte table, le saint père.—Elle fait observer qu'en écrivant au pape, on écrit: Très-Saint Père.

2. Lorsqu'on veut désigner la fête, l'église mise sous l'invocation d'un saint, une ville, un village, une rue qui porte le nom du saint, ce mot s'écrit par une majuscule et se joint au mot suivant par un trait d'union: la Saint-Jean, l'église Saint-Antoine, la ville de Saint-Hubert, le village de Saint-Hadelin, la rue Saint-Georges, etc.

3. Quand saint est écrit par abréviation, l's est toujours majuscule: les apôtres S. Pierre et St. Paul, Ste Gudule, les SS. Pères; on voit que l'abréviation peut s'écrire de deux manières.—On écrit le Saint-Esprit et l'Esprit saint.

4. Sainte nitouche et non sainte mitouche:—voyez nitouche.

Salade, s. f.—Prononcez sa-lade (les deux a brefs) et non salâde ni salâte, slade.

Saligaud, saligaude, adj., personne malpropre;—prononcez ces mots comme ils son écrits et non saligot, saligotte.

Salissant, te.—Ne dites pas, cette couleur est contre l'ordure, mais, cette couleur n'est pas salissante.

Saluer, v. a.—Ne dites pas: je l'ai salué d'un verre de bière, pour, je lui ai présenté un verre de bière;—ne dites pas non plus, on vous salue pour je vous salue.

Samson, n. pr.: prononcez San-son et non Sameson.

Sanctifier, sanctification, sanctuaire, sanction, sanctionner:—dans ces mots faites sentir légèrement le c comme un k: que votre nom soit sanctifié; la sanctification du dimanche; sanctionner une loi.

Sanglier, s. m., porc sauvage: prononcez sanglîé (i long).

Sanguin, sanguine, sanguinaire, sanguinolent:—le g est dur et l'u ne se prononce pas: sanguin, sanguinaire, sanguinolent;—mais l'u se fait sentir dans sanguinification, s. f. (transformation du chyle en sang).

Sans que, loc. conj., ne doit pas être suivi de ne: il l'a fait sans qu'on le lui ait dit; je ne puis parler sans qu'il m'interrompe (et non sans qu'il ne m'interrompe).

2. Sans, étant préposition, ne peut pas s'employer adverbialement; ainsi ne dites pas: je suis tellement habitué à me promener avec cet ami que je ne puis m'en aller sans; dites, sans lui.

3. Sans dessus dessous; écrivez et voyez sens dessus dessous.

4. Sans devant derrière; écrivez et voyez sens devant derrière.

Santé, s. f., état de celui qui se porte bien.—Il ne se dit au pluriel que lorsqu'il est en quelque sorte personnifié, comme dans cette phrase: il y a des santés faibles que peu de chose dérange, c'est-à-dire, il y a des personnes ayant une santé faible.—Mais on ne dirait pas bien: messieurs, ayez soin de vos santés, ménagez vos santés; vos santés sont-elles bonnes? Dans tous ces exemples, santé doit être au singulier.—Santé peut aussi se mettre au pluriel dans le sens de toast: porter des santés.

Saoul, e, adj., repu, rassasié; saouler, rassasier avec excès, enivrer: prononcez sou, souler.—On écrit plus souvent soûl, soûler:—ces termes sont bas et de mauvais ton.

2. Ne dites pas d'une personne qu'elle est une soûlée; ce mot n'est pas français;—employez le mot ivrogne ou bien soûlard, arde, soûlaud, aude;—ces deux derniers termes sont populaires et soûlaud ne figure que dans quelques dictionnaires.

Sarbacane, s. f. (en flamand blaespyp), long tuyau de verre, de bois, de fer-blanc, par lequel on peut, en soufflant, jeter des pois ou autre chose; on peut même se parler au moyen d'une sarbacane, afin de n'être entendu que d'une seule personne: se jeter des pois avec une sarbacane.

2. Ne dites pas sarabacane ni serbacane.

Sarrau, s. m., espèce de blouse grossière en toile, en coton que portent les paysans, les rouliers, etc.; on écrit aussi, mais moins souvent, sarrot.—Prononcez sârô (â et ô longs).

Sart, s. m., sarter, sartage, sartager:—ces mots ne sont pas français: voyez essart.

Sas, s. m., tissu de crin, de soie, etc., qui est entouré d'un cercle de bois et qui sert à passer de la farine, du plâtre, des liquides, etc.—On ne prononce l's finale que devant une voyelle ou une h muette.

Sasse ou Escope, s. f., sorte de pelle de bois étroite et creuse qui sert à prendre et à jeter l'eau hors des navires, chaloupes, nacelles, etc.

Sauf votre respect: voyez respect.

Saule, arbre; ce mot est masculin: un saule pleureur.

Saume ou Same (mot wallon), filet de pêche; en français, trouble ou truble, s. féminin.

Saumer, v. n. (mot wallon), jeter ou tirer vers un but pour savoir qui jouera le premier;—abuter est le mot français: abutons d'abord et puis nous jouerons.

Saunière (et non saunier), s. f., vaisseau, espèce de coffre où l'on conserve le sel;—saunier, s. m., ouvrier qui travaille à faire le sel, celui qui débite, qui vend le sel.

Saur, adj. m., ou Saure, adj. des deux genres, qui est de couleur jaune, tirant sur le brun.—Saure ne se dit guère que des chevaux.—On écrit hareng saur, par abréviation de saure, et l'on dit aussi, mais moins souvent, hareng-sauret. (Acad.)—L'Académie écrit aussi sor, en renvoyant au mot saure.

2. Ne dites pas angletin ni ingletin, pour hareng saur.

Sauvage, adj.—Ne dites pas d'un animal domestique qu'il est sauvage; dites, qu'il est farouche.

Sauvagin, ine, adj.—Il n'est guère usité que dans cette locution, goût sauvagin, certain goût, certaine odeur qu'ont quelques animaux de mer, d'étang, de marais;—il s'emploie plus ordinairement comme substantif: le canard sent le sauvagin et non le sauvage.

Sauver.—Ne dites pas, le prisonnier est sauvé hier, pour indiquer qu'il a pris la fuite; dites, le prisonnier s'est sauvé:—est sauvé signifierait qu'il est hors de danger.

Savoir, Pouvoir.Savoir s'emploie dans le sens d'avoir le pouvoir, la force, le moyen, l'adresse, l'habileté de faire quelque chose: je saurai bien le réduire; je saurai bien me défendre; je n'y saurais que faire; je le voudrais bien, mais je ne saurais; je ne saurais faire ce que vous me dites; ne sauriez-vous aller jusque-là? il n'a su en venir à bout; il ne sait pas ouvrir cette porte, ayant la clef dans sa main.(Acad.)—Voyez pouvoir.

2. Faire à savoir, c'est-à-dire, faire savoir:—il ne s'emploie guère que dans les proclamations, les publications, les affiches, etc.: on fait à savoir que tels et tels héritages sont à vendre. (Acad.)

3. Savoir à parler, locution barbare; ne dites pas, je ne sais pas à parler de cette affaire; en savez-vous à parler? dites, je n'ai pas entendu parler de cette 438 affaire, je n'ai pas connaissance, je ne suis pas instruit, informé de cette affaire; en avez-vous entendu parler, en avez-vous connaissance, en êtes vous informé, instruit.

4. Sais-tu, savez, savez-vous, sont autant de locutions vicieuses et barbares que l'on n'entend que trop souvent en Belgique: oui, non, sais-tu; tu ne m'oublieras pas, sais-tu; sois bien sage, sais-tu; oui, non, savez-vous; je ne suis pas méchant, savez-vous; il est riche, savez-vous.—Il faut s'attacher à faire disparaître de la conversation cette phrase aussi ridicule que parasite et monotone;—il suffira la plupart du temps de donner une autre inflexion à la voix; d'autres fois on pourra la remplacer par certes, certainement, assurément, sans doute, etc.

5. Il faut en dire autant de vois-tu, voyez-vous, employés à peu près dans le même sens et que certaines personnes répètent à satiété: ce sont là des tics contre lesquels on ne saurait trop se mettre en garde.

6. Savez-vous quoi, est encore une locution mauvaise; ne dites donc pas: savez-vous quoi? eh bien, vous ferez vos excuses et tout s'arrangera pour le mieux; dites, savez-vous ce qu'il faut faire, ce qu'il faut dire, etc.

7. Ne dites pas non plus: savez-vous ce que vous fassiez? faites vos excuses, etc.; dites, savez-vous ce qu'il faut faire, ce que vous avez à faire, ce que vous devez ou devriez faire. (Wall.)

Sayer, pour essayer, est un barbarisme; ne dites pas, venez sayer votre robe, mais, venez essayer votre robe.

Scandale, s. m., mauvais exemple: prononcez scandale et non scane-dale ni escandale.

Scariole, s. f.—On écrit plus souvent escarole, espèce de chicorée qu'on mange en guise de salade. Ne dites pas scarole.

Sch, d'origine allemande, et sh anglais, se prononcent comme le ch français: kirsh, schlague, shérif, schlich, les noms propres Schaffhouse, Schelestadt, 439 Ashanti, Cavandisch, Shéridan, Shore, etc.—Goldsmith (écrivain anglais) se prononce Gold'chmite.

Scarlatine, s. f., et adj.: la scarlatine n'attaquait guère que les enfants; la fièvre scarlatine.—Écrivez et prononcez scarlatine et non escarlatine.

Sceau, s. m., grand cachet: prononcez .

Sceller, v. a., appliquer le sceau; ce verbe garde les deux ll dans toute sa conjugaison, ainsi que seller (mettre la selle).

Scène, s. f., spectacle, querelle; prononcez cène (è long):—ne le confondez pas avec cène (la dernière cène de J.-C.)

Schah, titre du souverain de la Perse; le pluriel est comme le singulier: prononcez châ.

Schako, s. m.—On écrit aussi shako et l'on prononce chacô.

Schall, s. m., vêtement de femme; on écrit aussi shall et le plus souvent châle; prononcez châle.

Scheik, s. m., chef de tribu chez les arabes; on écrit ordinairement cheik et on prononce chèk.

Schelling ou Shelling, s. m., monnaie anglaise d'un franc et vingt centimes: prononcez chelin.

Schérif, s. m.; on écrit ordinairement shérif, officier municipal en Angleterre: prononcez chérif.—Ne le confondez pas avec chérif qui se dit d'un prince chez les Arabes et chez les Maures.

Scholaire, scholastique, scholiaste, scholie, s'emploient moins souvent que scolaire, scolastique, scoliaste, scolie.

Schooner, goëlette;—prononcez chounère.

Schyte, s. m., nom d'un ancien peuple; prononcez cite.

Scie, sciant, scier, ennuyeux, ennuyer, etc.;—ces expressions sont populaires: quelle scie que cet homme-là; comme il est sciant, comme il scie!

Sciemment, adv., le sachant bien;—prononcez ciaman et non cian-man.

Science, s. f.; prononcez ci-ance (trois syllabes).

Scintiller, scintillant, scintillation;—on prononce les deux ll sans les mouiller.

Sciure, s. f.—Pour savoir si l'on doit mettre ce mot au singulier ou au pluriel, il suffit de le remplacer par farine. De même que l'on dirait de la farine de froment, de même aussi l'on doit dire de la sciure et non des sciures de bois; sécher le pavé d'une cuisine avec de la sciure (et non des sciures) de bois.

Scorbut, s. m.:—on ne prononce pas le t.

Scorie, s. f., substance terreuse ou pierreuse vitrifiée qui nage sur la surface des métaux fondus.—On appelle scories volcaniques certains produits des volcans.—Voyez mâchefer.

Scorsonère, s. f., légume, espèce de salsifis; ne dites pas scorsionère ni corsionelle;—remarquez que ce mot est féminin.

Sculpter, sculpteur, sculpture:—prononcez sculter, sculteur, sculture.—Sculpterie n'est pas français.

Se, pr. pers.—Ne dites pas: quand se vient le soir, quand se vient le jour; dites, quand le soir vient, quand le jour vient.

Seau, s. m., vaisseau propre à puiser, à porter de l'eau: prononcez et non séau ni siau, séïau, séhau.

Sec, fait au féminin sèche, et il n'y a que les gens qui n'ont reçu aucune instruction qui puissent dire: avoir la bouche sec, les mains secs.

Second, adj. ord., deuxième.—Prononcez cegon et non sekon;—le c se prononce également g, surtout dans la conversation, dans seconde, seconder, secondement, secondaire, secondairement. (Acad.)

2. On dit Henri second, François second et mieux Henri deux, François deux.

3. Second, deuxième.—On ne peut se servir indifféremment des mots second et deuxième.—Deuxième semble annoncer un troisième; il éveille l'idée d'une série, tandis que second éveille l'idée d'un ordre 441 seulement. On dira d'un ouvrage en deux volumes: voici le second volume, et d'un ouvrage qui aura plus de deux volumes, voici le deuxième volume.—On dit, par la même raison, je demeure au second et non au deuxième, même en parlant d'une maison qui a plus de deux étages, parce qu'on ne veut pas faire l'énumération des étages de la maison; on veut seulement indiquer que l'on demeure au-dessus du premier.

4. Prononcez l'x de deuxième et de deuxièmement comme un z; prononcez en outre deuziè-me, deuziè-mement et non deuzièm-me, deuxièm-mement.

Secousse, s. f.: n'écrivez pas sécousse.

Secret, s. m., secrétaire, secrétariat, etc.;—prononcez secrè (et non sècrè), secrétaire, etc., et non segrè, segrétaire.

Secrétaire, Secrétariat, Secrétairerie.—C'est le second e qui est marqué de l'accent aigu et non le premier; n'écrivez et ne prononcez donc pas: sécretaire, sécretariat, sécretairerie; écrivez de même secrètement et non sécrètement.

Sécrétion, s. f., toute matière qui sort du corps;—ne prononcez pas secrétion.

Sehu ou seyu ou saou:—ce mot n'est pas français; dites sureau: du thé de fleurs de sureau.

Seigle ou Sègle, s. m., sorte de blé; prononcez sei-gle et non sei-ke, seiguèle.

Seigneur, s. m.—Prononcez sè-gneur et non sé-gnieur ni sègn'nieur.

Seigneurie, s. f., droit, terre de seigneur, titre d'honneur: ne dites pas séigneurerie.—Voyez mairie.

Seize, adj. num.—Prononcez sei-ze et non sei-ce; prononcez de même onze, douze, treize, quatorze, quinze.

Sellette.—Mettre quelqu'un sur la sellette, être sur la sellette; ne dites pas selette.

Semaille, s. f., ensemencement des céréales et des autres plantes objet de la grande culture, ne s'emploie guère qu'au pluriel: les semailles sont une opération importante pour un cultivateur.—Il se dit aussi des grains semés ou à semer: semailles de froment; les semailles commencent à lever; les semailles (et non les semés) sont de belle venue.—Il se dit encore de la saison pendant laquelle on ensemence les terres: au temps des semailles, à la fin des semailles.—Semaison est un vieux mot qui signifiait le temps où l'on fait les semailles:—Bescherelle est d'avis qu'il faut rétablir ce mot dans les dictionnaires.

Semaine, s. f.—Ne dites pas: j'irai vous voir à la semaine; dites, la semaine prochaine.

2. Ne dites pas non plus, la semaine qui vient, le mois qui vient, l'année qui vient; dites, la semaine prochaine, le mois prochain, l'année prochaine.

3. Les noms des jours de la semaine s'écrivent avec une petite lettre: dimanche, lundi, etc. et non Dimanche, Lundi. (Acad.)

4. Prononcez semène et non sèmène ni semain-ne.

Sembler, v. n.—Ne dites pas: vous semblez un gouverneur; dites, vous avez l'air d'un gouverneur.

Semer, semeur, semence, semis, semoir:—prononcez se et non .

2. Semer, Ensemencer.Semer a rapport au grain:—ensemencer a rapport à la terre; on sème le blé, on ensemence le champ.

Semestre, s. m., espace de six mois consécutifs; prononcez semestre et non sémestre ni semesse ni semestère.

Semi, mot tiré du latin et qui signifie demi; il ne s'emploie que devant un autre mot auquel on le joint par un trait d'union et il ne prend jamais la marque du pluriel: des semi-tons, des fleurs semi-doubles.—Écrivez et prononcez semi et non sémi ni sèmi.

Séminariste, s. m., élève d'un séminaire;—le séminaire est l'établissement ecclésiastique lui-même; ne dites donc pas: j'ai rencontré deux séminaires sur le marché; dites, deux séminaristes.—Prononcez séminaris-te et non séminarisse.

Semoule, s. f., pâte de farine très-fine; d'après l'Académie, on doit prononcer semouille.—N'écrivez pas semouille.

Sempiternel, nelle, adj., perpétuel; prononcez sainpiternel. (Acad.)

Sénatus-consulte, s. masculin, décision du sénat: un sénatus-consulte; le pluriel est sénatus-consultes.—Prononcez sénatuce-consul-te (et non sénatuce-consule.)

Senor, s. m., seigneur, monsieur;—senora, madame;—prononcez sègnore, sègnora comme dans seigneur, enseigner.

Sens, s. m.—On fait sentir l's finale, lorsque après ce mot on peut faire une pause, et elle devient nulle si la pause est impossible: mettez cette table de ce sens-là (san-là); c'est un sot qui n'a pas le sens (san) commun; à mon sens (sance).

2. Sens dessus dessous, loc. adv., qui se dit en parlant de la situation d'un objet tourné de manière que ce qui devrait être dessus ou en haut se trouve dessous ou en bas: renverser un objet sens dessus dessous.—Il se dit aussi familièrement de ce qui est dans un grand désordre et tout bouleversé: tous mes papiers sont sens dessus dessous; ma bibliothèque est sens dessus dessous.—N'écrivez pas sans dessus dessous.

3. Sens devant derrière, loc. adv., dont on se sert en parlant de la situation d'un objet tourné de telle façon que ce qui devrait être devant se trouve derrière: elle a mis son bonnet sens devant derrière; sa perruque est sens devant derrière.—N'écrivez pas sans devant derrière.

Sensible, adj., signifie qui est aisément ou vivement touché, mais non, qui émeut.—Ne dites donc pas: c'est un livre, c'est une pièce très-sensible; dites, c'est un livre très-touchant, une pièce très-touchante.

Sente, s. f., sentier.—L'Académie donne ce mot et renvoye au mot sentier; il ne paraît être d'usage que dans les campements.—Pied-sente n'est pas français; dites sentier.

Senté-je, expression barbare; dites sens-je et mieux est-ce que je sens, parce que sens-je paraît dur.—Ne dites pas non plus dormé-je, mais est-ce que je dors.

Sentinelle, est féminin: la sentinelle, une sentinelle;—quelques poètes ont fait ce mot du masculin: ces nombreux sentinelles (Delille): c'est une licence qu'il ne faut pas imiter.

Sentir.—Dites, cette fleur sent bon et non, sent bonne:—ici bon est adverbe.

2. Ne dites pas: ce couteau sent après l'oignon; dites, ce couteau sent l'oignon (Fland.)—Voyez puer.

Seoir, v. n., être assis.—Il n'est plus guère en usage qu'au participe présent séant et au participe passé sis, sise qui signifie situé, située: tribunal séant à Liége; maison sise dans la rue Hors-Château.—Cependant, on dit encore, en poésie et dans le langage familier, sieds-toi pour assieds-toi.

2. Seoir, v. n. être convenable à la personne, à la condition, au lieu, au temps, etc.—Il n'est plus d'usage à l'infinitif et n'a d'usitées que les formes suivantes: indic. prés., il sied, ils siéent,—imp., il seyait, ils seyaient;—futur, il siéra, ils siéront;—condit. prés., il siérait, ils siéraient;—part, prés., seyant: il n'a point de temps composés.—On l'emploie souvent comme impersonnel: il vous sied bien (il vous appartient bien) de vouloir réformer les autres.

Sept, adj. num.—On ne prononce pas le p dans sept ni dans ses composés septième et septièmement; mais on le prononce dans tous les autres: septante, septembre, septenaire, septennal, septennalité, septentrion, septentrional, septidi, septuagénaire, septuagésime, septuple, septupler, etc.—Quant au t de sept, il ne se prononce que lorsque ce mot est pris à part: le nombre sept, ils étaient sept, ou lorsqu'il est suivi d'une voyelle on d'une h muette: sept amis, sept hommes.—Il faut ajouter à cette observation de l'Académie, que le t se prononce dans tous les cas lorsque le mot sept est employé substantivement: le sept d'avril, le sept de trèfle; sept multiplié par trois; un sept de chiffre ou simplement un sept, le sept du mois.

Septante, adj. num., soixante-dix.—Il n'est plus guère usité qu'en Belgique et dans le midi de la France ainsi que dans le style de mathématiques; on le remplace partout ailleurs par le mot soixante-dix. Il en est de même de nonante; quant à octante il n'est plus du tout en usage.—Prononcez le p, sep'tante.

Septennal, ale, adj., qui arrive ou qui est renouvelé tous les sept ans: fête septennale. On prononce le p et les deux nn: sep'ten'nale.

Septier, s. m., mesure de grains, de liquides; on écrit plus souvent setier.—Prononcer cetié et non cètié ni cetchié.—Voyez ti et di.

Séquestrer, Séquestration: prononcez sékestrer, sékestration.

Sera.—Ne dites pas: sera lui qui aura la place, sera vous qui partirez; dites, ce sera lui, ce sera vous qui... ou bien, s'il s'agit d'une interrogation: sera-ce lui..., sera-ce vous...?

Sérail, s. m.; le pluriel est sérails.

Serein, eine, adj., qui est clair, doux, calme;—serin (et non serein), s. m., sorte d'oiseau chanteur.—Prononcez se et non .

Sérénade, Aubade, s. f.—Ils désignent l'un et l'autre un concert de voix ou d'instruments donné dans la rue ou sous les fenêtres de quelqu'un; la sérénade se donne le soir et l'aubade le matin.—Prononcez sérénade, aubade et non sérénate, aubate ni sèrènade; ne dites pas non plus ombade.

Serf, adj. s., espèce d'esclave: prononcez serfe;—le féminin est serve (ne prononcez pas serfe).—V. cerf.

Sérincheur.—Ne dites pas d'un mauvais musicien, c'est un sérincheur; dites, c'est un râcleur, un croque-note.—(Les ouvriers qu'on désigne sous le nom de sérincheurs, s'appellent cardeurs en français).

Serre.—N'employez pas ce mot dans le sens de serrure ou de batterie de fusil, de pistolet.

Serrer, Enserrer.Serrer signifie étreindre, presser ou bien mettre quelque chose dans un lieu où il ne soit exposé ni à être volé ni à s'égarer ni à être gâté.—Enserrer signifie mettre dans une serre: enserrer des orangers.

2. Serrer, ne peut pas s'employer pour fermer; ne dites donc pas, serrez la porte, la fenêtre, le livre, etc.; dites, fermez la porte, etc.

3. Serre-papier, s. m., arrière-cabinet;—tablettes à compartiment où l'on serre des papiers;—petit meuble pesant de marbre, de granit, etc., qu'on met sur des papiers pour les tenir:—presse-papiers n'est pas français.—Le pluriel s'écrit comme le singulier.

Serrure, s. f.—Ne dites pas, laissez la porte sur la serrure, pour signifier ne pas la fermer entièrement; dites, laissez la porte entr'ouverte, ou laissez la porte tout contre.—Prononcez cèrure.

Serveur de messe, servant de messe: ces mots ne sont pas français; dites enfant de chœur.—V. acolyte.

Service.—Ne dites pas, qu'y a-t-il de votre service? dites, qu'y a-t-il pour votre service ou à votre service?

2. Ne dites pas, ce domestique n'est pas au service pour le moment; dites, n'est pas en service.—Mais lorsque service est suivi d'un complément, l'article est de rigueur: être au service de quelqu'un; il a été longtemps au service d'un tel.

3. Service, employé d'une manière absolue, signifie le service militaire: il a vieilli au service.

Servir.Servir à rien, servir de rien.—Ce qui ne sert à rien aujourd'hui, peut servir demain à quelque chose: il a des talents qui ne lui servent à rien.—Ce qui ne sert de rien ne peut jamais être d'aucune utilité: les murmures contre les décrets de la Providence ne servent de rien; vous êtes aveugle, des lunettes ne vous servent de rien.

2. On dit servir la messe, répondre la messe et non à la messe.

Serviteur, s. m.—Le féminin correspondant est servante.

Seul, eule, adj.—Un seul homme est un homme unique; un homme seul est un homme isolé, retiré.

Seulement, adv.—Ne dites pas: dites-le seulement, faites-le seulement, venez seulement, courez seulement, parlez seulement, etc.—Ce seulement est un flandricisme qui, ordinairement, n'ajoute rien au sens et qu'il faut faire disparaître entièrement en français, ou bien remplacer, selon le sens, par çà, donc, un peu, je vous prie, etc.:—dites-le, faites-le, venez, etc.,—dites-le donc, faites-le donc, venez-donc;—çà! dites-le, çà! faites-le, çà! venez;—dites-le, je vous prie, faites-le, je vous prie, venez, je vous prie.—Voyez fois.

2. Ne dites pas, je n'ai seulement qu'à paraître, et il se taira (pléon. vic.); dites, je n'ai qu'à paraître...

Sexe, s. m.: le sexe masculin, féminin:—prononcez cekce et non cèke.

Sexte, s. f., une des petites heures de l'office;—s. m., le sixième livre des Décrétales.—Prononcez ceks'te et non cêke ni cekce.

Si, conj., ne s'élide que devant il, ils:—s'il, s'ils.

2. Si ne doit jamais être suivi du conditionnel; ne dites donc pas: si j'aurais le temps, j'irais le voir; si je l'aurais su, je n'y serais pas allé; dites, si j'avais le temps, si je l'avais su...

3. C'est également une faute d'employer le conditionnel au lieu du subjonctif; ainsi vous ne direz pas: je voudrais que cela serait; j'ai craint qu'il ne viendrait pas; dites, je voudrais que cela fût, j'ai craint qu'il ne vint pas.

4. Ne dites pas: si j'étais vous ou si j'étais comme vous, je ferais telle chose; dites, si j'étais à votre place ou si j'étais que de vous, si j'étais de vous, je ferais telle chose.

5. Si peut s'employer familièrement comme particule affirmative: vous dites que non et je dis que si; vous n'avez pas été là? si.—On dit également si fait: je crois qu'il n'a pas été là; si fait, il y a été.

6. Ne dites pas, si longtemps que j'aurai une goutte de sang dans les veines, je me défendrai; dites, tant que j'aurai... (Wall.)

7. Ne dites pas, si vite qu'il est levé, il étudie; dites, dès que, aussitôt qu'il est levé... (Wall.)

8. Si peut s'employer au lieu de tant devant un participe passé, et au lieu de tellement devant une locution adverbiale; on peut dire: si aimé, si à l'aise, si à propos, si en colère, etc.—Il serait trop rigoureux de condamner ces sortes d'expressions, dit Boniface.

Sibylle, s. f., prophétesse dans l'antiquité; les ll ne se mouillent pas, cibile.—Sibyllin, adj., de sibylle, vers sibyllins: prononcez les deux ll, cibil'lin.—Une sébille, s. f., est un vase de bois, rond et creux: jetons un sou dans la sébille de ce pauvre aveugle.

Sieste, s. f., Méridienne, s. f.—Sieste, temps qu'on donne au sommeil pendant la chaleur du jour;—méridienne, temps que l'on donne au sommeil après le dîner.

Sieur, s. m., abréviation de monsieur: prononcez cieure en une syllabe.

Signal, signifier, signification: prononcez si-gnal, si-gnifier, si-gnification et non sign'-nal, sign'-nification, sign'-nifier.—Voyez gne.

Signet, s. m., ruban pour marquer dans un livre: autrefois on supprimait le g dans l'écriture et dans la prononciation; mais aujourd'hui on écrit et on prononce signet.

Simple, nom générique et vulgaire des herbes et des plantes médicinales; ce substantif est masculin: la mélisse est un simple d'une grande vertu.

Sinapisme, s. m., cataplasme à la moutarde; prononcez sinapis-me et non sinapisse ni sinapim-se.

Singulier, s. m.:—prononcez singulié; mais faites sonner l'r finale de singulier, adjectif, lorsqu'il fait corps avec le mot qui le suit: quel singulier (lière) homme! le singulier (lière) animal!

Sinon, conj., autrement, sans quoi, ne doit jamais être précédé de ou: obéissez, sinon vous serez puni, et non, ou sinon...

Sirop, s. masculin: du sirop de pomme;—prononcez cirô (ô long) et non cirot (o bref) ni sirope.—On écrit plus rarement syrop.

Sis, sise, part. passé du verbe seoir; il ne s'emploie plus que comme adjectif et en style de pratique (avoués, notaires, huissiers), dans le sens de situé, située: une maison sise rue des Mineurs. Voyez seoir.

Sitôt, adv.—Ne dites pas, sitôt l'arrivée de la diligence, je partirai; dites, aussitôt après l'arrivée, aussitôt la diligence arrivée; dès que la diligence sera arrivée, etc.

Six, adj. num.—Devant une consonne, l'x ne se prononce pas: six personnes;—elle sonne comme z devant une voyelle ou une h muette: six amis, six hommes;—à la fin d'une phrase, après son substantif, ou 450 bien lorsqu'on l'emploie substantivement, on prononce six en faisant sonner l'x comme une s: de douze qu'ils étaient il n'en est resté que six; le chapitre six traite de...; le six du mois.—Elle se prononce aussi, dans le corps de la phrase, lorsqu'il est suivi d'un repos: ils étaient six, tous de bonne humeur. (Acad.)

Sixain, s. m., petite pièce de poésie composée de six vers; prononcez cizin.

Sixième, sixièmement.—L'x se prononce comme z; prononcez sizième, sizièm'ment et non siziain-me, siziain-m'ment.

Skaufelin, est un mot flamand; dites des copeaux.

Sloop, s. m., petit navire à un seul mât; on prononce et quelques-uns écrivent sloupe. (Acad.)

Soc, Socle, Socque, s. m.—Le soc est un couteau de fer attaché à la charrue, qui fend la terre et forme le sillon;—un socle est la base carrée d'une colonne, etc., le piédestal d'une statue, d'un vase;—un socque est une chaussure grossière qui en enveloppe une autre et la préserve de la boue, de l'humidité.

Société, s. f.—Aller en société, est une mauvaise locution; il est mieux de dire, aller dans le monde, dans le grand monde, fréquenter le monde.

2. Ne dites pas, je n'ai pu lui parler, il était en société; dites, il était en compagnie.—Prononcez société et non socièté.

Sœurs, consanguines, germaines, utérines: voyez germain.

Sofa, s. m.: on écrit aussi sopha.

Soi-disant.—Terme de pratique; il se dit aussi par raillerie ou par mépris, dans le langage ordinaire et s'écrit au pluriel comme au singulier: un tel soi-disant docteur; de soi-disant docteurs.

Soie, s. f., étoffe; prononcez soi et non soi-ïe.

2. Soie, s. f., se dit, surtout au pluriel, du poil long et rude de certains animaux: des soies de cochon. 451 Il se dit aussi du poil long et doux d'un barbet, d'un épagneul, d'un bichon: cet épagneul a de belles soies.—Ce mot est féminin.

Soierie, s. f., toute marchandise de soie: prononcez soirie et non soi-ïeri-ïe.

Soif, s. f.—Voyez faim et si.

Soigner, v. a.—Ne dites pas: je soignerai pour votre affaire; dites, je soignerai votre affaire, j'aurai soin de votre affaire, je m'occuperai de votre affaire.

2. Ne dites pas, vous soignerez que tout soit prêt; dites, vous aurez soin que tout soit prêt.

Soin, s. m.: prononcez soin et non soan.

Soir, s. m.—Dites un matin, un soir au lieu de dire un jour au matin, un jour au soir.

2. Ne dites pas, un jour sur le soir, un jour au soir, dites un soir:—un soir il aperçut la lune au fond d'un puits.

3. On dit: demain au soir (Acad. au mot demain) et demain soir (Acad. au mot soir);—on dit hier au soir, mais on ne dit pas bien hier soir.—Voyez matin.

Soit, adv., à la bonne heure: soit, j'y consens;—prononcez soite.

Soixantaine, soixante, soixanter, soixantième: dans ces quatre mots, x se prononce comme deux ss.

Solde, est féminin, lorsqu'il signifie la paye des militaires: faire une retenue sur la solde des troupes.—Il est masculin, lorsqu'il signifie la différence entre le doit et l'avoir d'un compte ou le payement qui se fait pour demeurer quitte de compte: le solde est de 300 francs au doit; le solde de votre compte se monte à 500 francs.—Prononcez sol-de et non sol-te ni solle.

Solécisme, s. m., faute contre la syntaxe: c'est moi qui a fait cela, est un solécisme;—prononcez solécis-me et non solécisse, ni solécim'se. Voyez barbarisme.

Soleil, s. m.—Ne dites pas, il fait soleil, mais il fait du soleil comme on dit il fait du vent.

2. Dites, se reposer au soleil et non, dans le soleil.—Prononcez soleille (ll mouill.) et non solèle.

Solennel, elle, adj.—On prononce solanel et non solan-nel et on fait l'a bref; il en est de même de ses dérivés solennellement, solennisation, solenniser, solennité.—Plusieurs, dit l'Académie, écrivent solemnel, solemnellement, solemnité, etc., cette dernière orthographe n'est plus guère usitée de nos jours.

Solive, s. f., en wallon, terrâsse, pièce de charpente qui sert à former et à soutenir le plancher d'une chambre, d'une salle, etc., et qui porte sur les murs ou sur les poutres: solive de brin, solive de sciage.

Solliciter, sollicitation, solliciteur, sollicitude: dans tous ces mots, on prononce les deux ll.

2. Devant un infinitif, on dit solliciter à, quand l'action exprimée par le second verbe n'a point pour but le sujet: je l'ai sollicité à faire cette démarche.—On dit solliciter de quand l'action se termine au sujet: je l'ai sollicité de venir me voir: cette distinction nous paraît un peu subtile.—Devant les substantifs et les pronoms, on dit toujours solliciter à: solliciter à la révolte; qui est-ce qui vous a sollicité à cela?

Solo, s. m.—L'Académie écrit des solo sans s: mais puisqu'elle met une s au pluriel de duo (de beaux duos), il est évident qu'il faut écrire des solos avec une s.

Somme, Sommeil:—ils ne se disent que de l'homme;—on dit, faire un somme, mais on ne dit pas, faire un sommeil.

Sommité, s. f., sommet; on prononce les deux mm.

Somnambule, adj., somnambulisme, s. m.;—somnifère, adj.;—somnolence, subst.;—somnolent, ente, adj.:—dans tous ces mots, on prononce l'm.

Somptuaire, adj.;—somptueusement, adv.;—somptueux, euse, adj.;—somptuosité, subst.:—dans la prononciation de ces mots, on fait sentir le p.

Son, Sa, Ses, adj. poss.—Mon, ton, son, suivis d'un mot commençant par une voyelle ou une h muette, ont un son nasal très-prononcé: mon ami, ton habit, son argent, prononcez mon-n'ami, ton-n'habit, son-n'argent et non mo-n'ami, to-n'habit, so-n'argent.

2. Ne dites pas: mon frère parle si bien son français, son allemand; dites, parle si bien le français, l'allemand.

3. Ne dites pas: celui qui a recueilli ces omnibus, voudrait qu'on touchât son français; dites, ... voudrait qu'on parlât bien le français.

4. Son, sa, ses, remplacés par le pronom en: voyez en.

Sonate, s. f., pièce de musique instrumentale; ne dites pas sonade.

Songer, v. n.—Ne dites pas: j'ai songé de lui mille choses désagréables; dites, j'ai pensé de lui mille choses désagréables.

2. Ne dites pas: j'ai songé de vos commissions ou songé de faire la commission; dites, j'ai songé à vos commissions, à faire votre commission:—songer quelque chose ou de quelque chose, c'est rêver quelque chose ou de quelque chose.

Sonnant, part. prés., du verbe sonner.—Il est adjectif verbal, lorsqu'il se dit d'un objet qui rend un son clair et distinct: de l'étain sonnant, airain sonnant.—Il est aussi adjectif dans les locutions horloge, montre sonnante, espèces sonnantes (monnaies d'or ou d'argent); à l'heure sonnante; arriver à sept heures sonnantes; à midi sonnant, etc.:—et dans cette phrase du langage théologique, propositions mal sonnantes, qu'on écrit aussi, propositions malsonnantes, en un seul mot.

Sonner, v. n. et v. a.—Quand il a pour sujet un mot qui désigne l'heure, il prend l'auxiliaire être: on dit minuit est sonné, midi est sonné, huit heures sont sonnées, et non minuit a sonné, midi a sonné, huit heures ont sonné.—On dit aussi, la messe est sonnée, les vêpres sont sonnées.

2. Ne dites pas, on sonne à messe, à vêpres; dites, on sonne la messe, les vêpres.

3. Ne dites pas, sonner à mort, mais sonner pour un mort;—ni sonner une transe, une agonie, mais sonner le glas, un glas.—Voyez transe.

4. On dit sonner du cor, de la trompette et jouer du cor, de la trompette.—Voyez jouer.

Sont.—Ne dites pas, cinq et cinq sont dix; dites, ... font dix.

Sor, Soret, adj. m.: voyez saure.

Sôrot ou Saurot: cette orthographe est vicieuse; dites, sarrot et mieux sarreau.

Sorte, s. f.—Il est tout aussi incorrect de dire: j'ai fait toute sorte que de dire j'ai fait toute espèce; le sens n'est complet qu'en ajoutant un des substantifs, chose, marchandise, étoffe, etc.; il faut donc dire: j'ai fait toutes sortes de choses.

2. Ne dites pas: il a fait si bien en sorte qu'il a réussi; dites, il a si bien fait qu'il a réussi.

3. Toute sorte et toute espèce, se mettent indifféremment au singulier et au pluriel, excepté lorsque le substantif qui suit ne s'emploie pas au singulier: nourrir toutes sortes de bêtes; souhaiter toutes sortes de prospérités, toute sorte de bonheur à quelqu'un; toute sorte de livres ne sont pas également bons; lire toute sorte d'écriture; il ne faut pas se fier à toutes sortes de gens, à toutes sortes de personnes; des marchandises de toute espèce.—L'accord du verbe ou de l'adjectif se fait, non pas avec sorte, espèce, mais avec le substantif qui suit: toute sorte de personnes sont (et non pas est) venues; une sorte de fruit qui est mûr (et non mûre) en hiver.

Sortir, v. n., demande avoir ou être, selon que le sens permet de répondre à l'une ou à l'autre de ces questions: qu'a-t-il fait, ou bien, où est-il, qu'est-il devenu?il a sorti (qu'a-t-il fait?) mais il vient de 455 rentrer; il est sorti (où est-il? qu'est-il devenu?) mais il va rentrer.

2. Ne dites pas, il est sorti hors de la chambre, hors de la ville; dites, il est sorti de la chambre, de la ville.

3. Ne dites pas, sortez dehors ou hors d'ici; dites simplement sortez d'ici.

4. On dit très-bien, sortir d'entendre la messe, sortir de dîner, etc., dans le sens de sortir du lieu où l'on a entendu la messe, où l'on a fait le dîner. (Acad.) Mais on ne peut pas dire: je sors de faire telle chose, je sors d'être malade; il faut dire, je viens de faire telle chose, je viens d'être malade.

5. Ne prononcez pas, je sors z'avec vous; prononcez, je sor avec vous.

6. Ne dites pas, sortez votre casquette et dites bonsoir; dites, ôtez votre casquette...

7. Ne dites pas, connaissez-vous le nouveau règlement qui vient de sortir? dites, qui vient de paraître.

8. Sortir s'emploie aussi comme verbe actif dans quelques phrases du style familier où il signifie, faire sortir, tirer:—il est temps de sortir les orangers de la serre; sortez ce cheval de l'écurie; sortez la voiture de la remise; on l'a sorti d'une affaire fâcheuse. (Acad.)

9. Sortir, v. a. et déf., usité en terme de jurisprudence; il signifie, obtenir, avoir:—cette sentence sortira son plein et entier effet dans quinze jours.—Dans ce sens, sortir se conjugue comme finir, mais il n'est usité qu'à la 3e personne: il sortit, ils sortissent; il sortissait, ils sortissaient; subj. prés., qu'il sortisse, qu'ils sortissent; part. prés., sortissant.

Sot, Sotte, adj.—On ne prononce le t de sot que lorsqu'il est suivi d'un mot commençant par une voyelle ou une h muette: un sot enfant (so-t'enfant), un sot (so) personnage; c'est un sot (so).

2. Dites d'un homme qui est tombé en démence, qu'il est devenu fou et non, qu'il est devenu sot.

Sottise, s. f., signifie aussi injure: il m'a dit des 456 ou cent sottises (injures). Cette expression pourtant paraît être de mauvais ton.

Soucier (se), signifie s'inquiéter, s'intéresser, faire cas, etc.: de quoi vous souciez-vous?—Ainsi lorsqu'on veut exprimer une idée d'indifférence, d'insouciance, de mépris, il faut accompagner le verbe se soucier de la négation: je ne me soucie pas (et non je me soucie) de cet homme-là; je ne me soucie pas (et non je me soucie) qu'il vienne; je ne me soucie pas (et non je me soucie) de ce que l'on dit de moi; faites tout ce qu'il vous plaira, je ne m'en soucie guère (et non je m'en soucie).—On peut cependant dire ironiquement: je me soucie bien de cet homme-là; qu'ai-je besoin de lui?

Soucoupe, s. f., espèce de petite assiette de porcelaine, de faïence, etc., qui se place sous une tasse ou sous un gobelet de même matière, propre à prendre du café, du chocolat, etc.: verser son café dans la soucoupe; la tasse et la soucoupe sont d'ancienne porcelaine.—Soutasse n'est pas français.

Souffler, Siffler.—Il existe entre ces deux verbes la même différence qu'entre les substantifs souffle et sifflet: le vent lui soufflait au nez; ce soufflet est troué, il ne souffle plus; siffler pour faire boire un cheval; le vent siffle dans la serrure; il entendait les balles qui lui sifflaient à l'oreille; cet acteur à été sifflé.

Souguenille, s. f., long surtout de grosse toile: écrivez et prononcez souquenille.

Souhaiter, v. a.—Devant un infinitif, il est suivi ou non de la préposition de: souhaiter d'avoir un emploi; je souhaiterais pouvoir vous obliger.

Soûl, adj., au fém. soûle.—On écrit plus rarement saoul, saoule; on prononce soû, soûle, en ne faisant sentir l'l qu'au féminin.

2. Dans le sens de ivre, il est bas et de mauvais goût. Voyez saoul.

Soûlée, employé substantivement dans le sens d'ivrogne, n'est pas français; mon voisin est un ivrogne et non une soûlée.—On dit cependant, mais populairement, soûlard, arde, et soûlaud, aude. Voyez saoul.

Soûler, rassasier avec excès, enivrer; on écrit plus rarement saouler.—Ce terme est bas.

Soulier, s. m., chaussure; l'l ne se mouille pas: sou-lié et non souil-lié ni souyié.

Soupe, s. f.—Ne dites pas: je vous invite à la soupe, à manger la soupe; dites je vous invite à dîner. (Popul.)

Souper, s. m.: on écrit aussi soupé.

2. Après-soupé, s. féminin; on dit mieux après-soupée.

Soupied, s. m.—On écrit plus ordinairement sous-pied: au pluriel, des soupieds et des sous-pieds. (Acad.)

Soupoudrer, v. a.—Écrivez et prononcez saupoudrer, poudrer de sel, de poivre, de farine, de sucre, etc.

Sourcil, s. m., ligne de poils au-dessus de l'œil; prononcez sourci.

Sourciller, v. n., Sourcilleux, adj.: mouillez les ll.

Sourd-muet, sourd et muet.—Le sourd et muet a deux infirmités distinctes et indépendantes l'une de l'autre;—le sourd-muet n'est muet que parce qu'il n'entend pas, et il recouvrerait la parole, si l'on pouvait lui rendre l'ouïe.—Cette distinction est fondée; mais, dans la pratique, on n'en tient presque pas compte, attendu que le résultat est le même.—Prononcez mu-et et non mu-wet.

Sourdité, n'est pas français; dites surdité.

Sous votre respect, locution vicieuse: dites sauf votre respect.—Voyez respect.

Souscription, Suscription.—La souscription, c'est la signature que l'on met au-dessous d'un acte pour l'approuver; c'est un engagement de fournir une certaine somme pour une entreprise; c'est aussi une reconnaissance donnée à un souscripteur.—La suscription n'est autre chose que l'adresse qui est écrite au dos d'une lettre.

Sous-curé, s. m:—C'est l'onder-pastoor des flamands; mais en français on doit dire vicaire: j'ai rencontré le curé et le vicaire de la paroisse.

Sous-diviser, sous-division: on dit plus ordinairement subdiviser, subdivision.

Sous-louer, v. a., donner ou prendre à loyer une partie d'une maison, d'une terre, etc., déjà louée par un locataire principal: j'ai sous-loué ma maison.—Ne dites pas sur-louer.

Sous-main.—Ne dites pas, on a intrigué en sous main, ni en dessous main; dites, on a intrigué sous main.

Sous-pied: voyez soupied.

Soutasse, n'est pas français; dites soucoupe.

Soutenement, s. m., t. de maçonnerie, appui, soutien.—Quelques-uns, dit l'Académie, écrivent soutènement; nous pensons que cette dernière orthographe est préférable, puisque l'Académie écrit entretènement avec un è, et ténement avec un é. V. ège.

Souvenir, v. et s. m.: prononcez souvenir et non soufenir ni soumenir.

Souvent, adv.—Ne dites pas: je l'ai fait, je l'ai dit plus souvent, pour dire simplement que vous l'avez fait souvent, assez souvent: dans ce cas il n'y a pas de comparaison; dites donc je l'ai fait, je l'ai dit assez souvent. (Fland.)

Soye.—Ne dites pas, il faut que cela soye; dites, il faut que cela soit.

Spécimen, s. m., modèle, échantillon: prononcez spécimène au singulier et au pluriel.

Spégulaire, pour signifier la résine dont les musiciens se servent pour frotter l'archet; ce mot n'est pas français; il faut dire colophane, et ce mot est féminin: de la colophane.

Sphynx, s. m., monstre fabuleux, insecte: prononcez sfainkce.

Spiral, adj. ou s.—On dit le ressort spiral ou simplement, le spiral d'une montre; mais on ne peut pas dire l'aspiral ni la spirale d'une montre.

Spiritueux, adj.—Ne dites pas, une liqueur spirituelle; mais une liqueur spiritueuse.

Spleen, s. m.; dégoût de la vie: avoir le spleen; être dévoré du spleen; il n'a pas de pluriel;—prononcez spline et non spléne ni splène.

Squelette: s.—Ce mot est masculin: un squelette d'homme;—écrivez et prononcez squelette et non squèlette, squélette ni esquelette.

Ss.—Les deux ss se font entendre dans assentiment, dissension, disséminer, essence, essentiel, transsuder, transsudation.—Il en est de même de sc dans adolescence, ascension, condescendre, effervescence, efflorescence, résipiscence.

St, St, terme invariable, signe qu'on emploie dans l'écriture, pour exprimer un son que forme quelquefois la voix, lorsqu'on appelle quelqu'un: st, st, venez ici tout de suite.—Il se prononce sit, sit, et on ne fait sentir l'i que très-faiblement (Acad.)

2. St (terminaisons en): voyez t.

Stagnant, ante, qui ne coule point: eau stagnante.—Stagnation, s. f., état de ce qui ne coule point et au figuré, stagnation des affaires, affaires de commerce qui languissent, qui sont suspendues.—Dans ces deux mots, gn se prononce dur.

Staminet, s. m., cabaret; écrivez et prononcez estaminet: les estaminets de Bruxelles sont élégants.

Stathouder, s. m., chef de l'ancienne république de Hollande; prononcez stade-houdère ou stade-oudère.

Statue, s. f.: écrivez et prononcez statu et non estatue. Voyez ée, ie, oue, ue.

Steam-boat, s. m., bateau à vapeur: prononcez stime-bote.

Steamer, s. m., bateau à vapeur: prononcez stimère ou stémère.

Steeple-chase, s. f., mot anglais, course à cheval faite à travers des obstacles: prononcez stipel-tchèsse.

Stentor, s. m., nom d'un guerrier grec au siége de Troie, et dont la voix, dit-on, faisait seule plus d'effet que celle de cinquante hommes: il a une voix de stentor; ne dites pas une voix de centaure. L'Académie écrit stentor avec une petite s.

Sterling, s. m., monnaie d'Angleterre; il ne se dit point seul et il est invariable: cinquante livres sterling;—la livre sterling vaut vingt-cinq francs;—prononcez sterlain.

Stigmate, s. masculin, marque que laisse une plaie, cicatrice: il porte les stigmates de la petite vérole.—Stigmatiser, v. a., marquer avec un fer rouge, etc.: le g se prononce dur dans ces mots.—On écrit aussi, mais rarement, stygmate, stygmatiser.

Stockfisch, s. masculin, sorte de morue salée et séchée à l'air; on prononce et l'on écrit aussi stokfiche.

Store, s. m., sorte de rideau qui se lève et se baisse; ce mot est masculin: des stores élégants.

Stras, s. m., composition qui imite le diamant; prononcez strâce: on n'écrit pas strasse.

Strict, icte, adj., étroit, resserré, sévère: on prononce le c et le t final: strik'te. Voyez finales, q et t.

Subitement, adv.—Dites, cet homme est mort subitement et non, est mort subite.

Subjonctif, s. m., mode verbal.—C'est une faute d'employer le présent pour l'imparfait du subjonctif: il faudrait que je retourne à pied; dites, il faudrait que je retournasse à pied.—Sans doute, beaucoup de 461 personnes se servent de cette tournure pour éviter les formes disgracieuses de certains imparfaits du subjonctifs, terminés en asse, insse, etc.—Quoi qu'il en soit de cette raison d'euphonie, elle ne nous paraît pas suffisante pour se dispenser des règles touchant la concordance des temps du subjonctif avec ceux de l'indicatif; au surplus, dans les cas où l'oreille serait affectée d'une manière désagréable, nous conseillons de faire disparaître le subjonctif en recourant à un autre tour de phrase; ainsi au lieu de dire, il faudrait que je retournasse à pied, dites simplement, il me faudrait retourner à pied.—Voyez conditionnel et imparfait.

Subsister, subsistance, subside, subséquent: prononcez subcister, subcistance, subcide, subcéquent et non subzister, subzistance, subzide, subzéquent.

Substance, substantiel, substituer, etc.; faites sentir l's qui suit le b: subs'tance et non subtance.

Substanter, v. a., entretenir la vie au moyen des aliments: ce mot n'est pas français; dites sustenter: il n'a pas de quoi se sustenter.

Subtiliser, v. a., tromper, attraper: ce mot est français: c'est un voleur qui en subtilise un autre.

Subvenir, v. n., secourir, soulager: dans ses temps composés il prend toujours l'auxiliaire avoir: on a subvenu à ses besoins.

Sucandi, n'est pas français; dites, sucre candi.

Succade, n'est pas français; dites, sucrerie: cet enfant est malade parce qu'il mange trop de sucrerie, et non, trop de succades.

Succession, s. f.—Prononcez suk-cession et non su-cession.

Succès, s. m., réussite, avantage, prononcez sukcè (è long).

Succinct, incte, adj., succinctement, adv.—On fait sentir les deux premiers c, en séparant les syllabes suc-cinct, mais le dernier c est nul;—le t de succinct se prononce.

Succomber, v. n.—Il prend toujours avoir dans ses temps composés: il a succombé glorieusement.

2. On dit succomber sous, lorsque le complément est représenté comme un poids qui nous accable, qui nous fait ployer: succomber sous le poids, sous le faix, sous le travail. (Acad.)

3. On dit succomber à, pour signifier, céder à, se laisser aller à: succomber à la douleur, à la tentation. (Idem.)

Sucre, s. m., suc très-doux qu'on tire de la canne à sucre, de la betterave: prononcez sucre et non suc ni sukère.

2. Ne dites pas du sucre andi pour signifier du sucre dépuré, cristallisé; dites, du sucre candi.

Sucrer, v. a.—On sucre l'eau, le lait, le café, les fraises, mais on ne se sucre pas soi-même; vous ne direz donc pas à vos convives: sucrez-vous, êtes-vous sucré, mais, sucrez votre café, votre thé, etc.; votre café, votre thé est-il sucré, avez-vous pris du sucre, etc.

Suer, v. n.—Ne dites pas, faites suer le linge au soleil; dites faites sécher...—Prononcez suer et non su-wer.

Sueur, s. f., liquide qui sort des pores: prononcez sueur (ueu diphth.) et non, su-eur ni su-weur.

Suffisant, ante, part. et adj. verb.—Assez suffisant est un pléonasme vicieux; dites donc, vos raisons sont suffisantes, et non assez suffisantes.—Prononcez suffizant et non suffissant.

Suggérer, v. a., insinuer, inspirer: prononcez sugh'gérer (le premier g est dur).

Suggestion, s. f., instigation: prononcez sugh'jesthion (le premier g est dur et ti se prononce comme dans question); ne prononcez pas suggécion.

Suicider (se), v. pr., se tuer, se donner la mort.—L'Académie n'a pas admis ce mot, attendu qu'il présente 463 étymologiquement, un pléonasme ridicule; mais l'usage n'a pas tenu compte de l'arrêt de la cour suprême ni des prescriptions du bon sens; et cette expression est aujourd'hui généralement reçue malgré les lamentations de quelques grammairiens boudeurs.

Suicidé, qui s'est donné la mort.—Ce mot n'est pas français; il faut dire suicide: autrefois le corps des suicides était traîné sur la claie.—Prononcez suicide, suicider (ui diphth.) et non su-wicide, su-wicider.—Voyez ue.

Suie, s. f., Suif, s. m.—La suie est une matière noire qui s'attache à l'intérieur de la cheminée.—Le suif est la graisse de mouton ou de bœuf dont on se sert pour faire la chandelle: chandelle de suif; de la suie de cheminée et non du suif ni du soufre de cheminée.—Prononcez sui, suif (ui diphth.) et non soui, souif.

Suite, s. f.—De suite, tout de suite.—De suite, loc. adv., l'un après l'autre, sans interruption: faites-les marcher de suite; j'ai reçu vingt visites de suite; il ne saurait dire deux mots de suite. Il se dit encore de l'ordre dans lequel les choses doivent être rangées: ces livres, ces médailles ne sont pas de suite; mettez-les, rangez-les bien de suite.—Tout de suite, autre loc. adv., signifiant sur-le-champ, aussitôt, sans délai: il faut que les enfants obéissent tout de suite; il faut aller chercher tout de suite le médecin.—La différence entre le sens de ces deux locutions n'est pas tellement marquée qu'on ne puisse, dans beaucoup de circonstances, les prendre l'une pour l'autre. En effet, combien de phrases où sans délai et sans interruption présentent absolument le même résultat! C'est ce que reconnaît très-bien l'Académie:—tout de suite, dit-elle, signifie aussi sans interruption: il but trois rasades tout de suite; il a couru vingt postes tout de suite. Dans ce sens, ajoute-t-elle, souvent on dit simplement 464 de suite.—Quoi qu'il en soit, il vaut mieux ne pas confondre ces deux locutions et leur conserver leur signification propre; la clarté du langage n'a qu'à y gagner.

2. Ne dites pas, toute de suite pour tout de suite.

3. De suite que.—Ne dites pas, je vous préviendrai de suite qu'il sera venu; dites, dès qu'il sera venu, aussitôt qu'il sera venu.

Suivre, v. a., fait au part. passé, suivi et non suit: il m'a suivi (et non suit) toute la journée.

Sujet, s. m.—Ce mot ne peut pas s'employer dans le sens de domestique: il change tous les jours de domestiques, et non, de sujets.

Sujétion, s. f., dépendance, assiduité: prononcez sujécion.

Superstition, Superstitieux.—Prononcez supers'ticion, supers'ticieux (en faisant sentir la seconde s), et non, superticion, superticieux.

Suppléer, v. a.—Suppléer quelque chose, c'est l'ajouter, le fournir, lorsqu'il manque; fournir ce qu'il faut de surplus, et dans ce cas on ajoute une chose de même nature: il lui manquait six mille francs, son père les a suppléés; suppléer ce qui manque dans un auteur, c'est-à-dire, remplir les lacunes qui se trouvent dans ses ouvrages.—Suppléer à quelque chose, c'est le remplacer, en réparer l'absence, le défaut, c'est-à-dire, remplacer cette chose par un équivalent; dans les temps de disette, on supplée au pain par le riz et par les pommes de terre; la valeur supplée au génie. Ici la chose qui remplace n'est pas de la même nature que la chose remplacée.

2. Quand il se dit des personnes, suppléer est toujours actif;—suppléer quelqu'un, c'est tenir sa place, faire ses fonctions: si vous ne pouvez venir, je vous suppléerai.—Prononcez suplé-er et non suplé-ïer.

Suprématie, s. f., supériorité: prononcez suprémacie.

Sûr et sur.—Sûr, signifiant certain, s'écrit avec l'accent circonflexe;—sur, qui a un goût acide et aigret et sur préposition, s'écrivent sans accent circonflexe.

2. Sûr, adj., ne peut pas s'employer pour sûrement, certainement: j'irai vous voir certainement demain, et non sûr demain.

3. Sur, prép.—Ce mot donne lieu à beaucoup d'omnibus.—Ne dites pas: sur la rue, sur la foire, sur une chambre, sur le grenier, sur le monde, sur un jour, sur un dimanche, sur une fois, jouer sur le piano, sur le violon, etc.; dites, il est dans la rue, ou en rue, à la foire, il a acheté ce cheval à la foire, dans une chambre, (il demeure dans une chambre garnie), au grenier, (il est monté au grenier), dans le monde, (il y a beaucoup de dangers dans le monde), un jour, un dimanche, une fois (j'irai vous voir une fois, un jour, un dimanche); il joue bien du piano, du violon.

4. Ne dites pas, j'ai lu cette nouvelle sur le journal, sur la gazette, sur un cahier; dites dans le journal, dans la gazette, dans un cahier. (Wall.)

5. Ne dites pas, mon père écrit sur un bureau, mais, dans un bureau. (Wall.)

6. Ne dites pas, j'ai fait la route sur trois heures; mais, en trois heures. (Wall.)

7. Ne dites pas: Ce monsieur vit sur ses rentes, mais, de ses rentes. (Wall.)

8. Ne dites pas: il est fâché sur vous, il est mécontent sur vous ou après vous; dites, il est fâché contre vous, il est mécontent de vous. (Wall.)

9. Ne dites pas: faites bouillir cela sur un litre d'eau; dites, dans un litre d'eau. (Fland.)

10. Ne dites pas: il a changé ses tableaux sur des meubles, mais, contre des meubles.

11. Cependant l'usage permet de dire: tirer sur quelqu'un; sur la fin de l'hiver; il y a deux fenêtres 466 sur la rue; je m'y rendrai sur les neuf heures (vers les neuf heures).

12. Ne dites pas: sur le temps que vous irez en ville, j'écrirai ma lettre; dites, pendant que vous irez... (Wall.)

13. Ne dites pas: le professeur en a toujours sur moi, tandis qu'il laisse faire les autres; dites, le professeur m'avertit, me gronde, me punit toujours, tandis que... (Wall.)

14. Ne dites pas: il a beaucoup appris sur le peu de temps qu'il a étudié, dites, il a beaucoup appris pour le peu de temps qu'il a étudié. (Wall.)

15. Ne dites pas: sur cela, il est aisé de conclure que... dites, d'après cela, il est aisé de conclure.

Surdité, s. f., état sourd; ne dites pas sourdité.

Surfaire, v. a., demander un prix trop élevé; il se conjugue comme faire: vous surfaites.

Surjet.—Ce mot, fort en usage pour désigner la bonne mesure, le bon pieds, n'est pas français.

Surlouer, n'est pas français; dites sous-louer: j'ai sous-loué la maison et non, ... surloué.

Surplis, s. m., Rochet, s. m., vêtement d'église, ordinairement en toile et qui couvre le corps jusqu'au jambes; les manches du surplis sont très larges, tandis que celles du rochet sont des manches ordinaires: ne dites pas suplis ni supplice.

Surpris, e, Surprenant, te.—Ne dites pas: vous êtes surpris, il est surprenant qu'il n'a pas fait votre commission; dites, qu'il n'ait pas fait... (subj.)

Sus, prép., sur; il n'est guère usité que dans cette phrase: courir sus à quelqu'un.

2. En sus, adv. au delà, en outre: il a touché des gratifications en sus de ses appointements.

3. Sus, interj. famil. dont on se sert pour exhorter, pour exciter: sus, mes amis, sus donc, levez-vous; or sus, dites-nous... Prononcez suce et non su.

Susceptible, adj., Capable, adj.—Susceptible, capable de recevoir certaine qualité, certaine modification; il se dit également des personnes et des choses: la matière est susceptible de toute sorte de formes; l'esprit de l'homme est susceptible de bonnes, de mauvaises impressions; susceptible d'amour, de haine, susceptible du bien et du mal.—Il diffère de capable; en ce qu'il s'emploie toujours dans le sens passif, tandis que capable a un sens actif.—Capable, dans le sens de, qui est en état de faire une chose, qui a les qualités requises pour, se dit des choses aussi bien que des personnes, contrairement à l'opinion de certains grammairiens: seriez-vous capable de porter ce fardeau? votre cheval n'est pas capable de traîner cette voiture; cette digue n'est pas capable de résister à la violence des flots. (Acad.)—Mais susceptible ne peut pas s'employer dans ce sens; ne dites donc pas: il est susceptible de se tromper comme un autre; dites, il est capable de, il peut se tromper...

2. Susceptible se dit absolument des personnes, et signifie, qui est facile à blesser, qui s'offense aisément: un esprit, un caractère, un homme susceptible.

Susmentionné: ce mot n'est pas français; dites, mentionné ci-dessus.

Suspect, ecte, adj., qui est soupçonné ou qui mérite de l'être; on prononce le c et le t: suspek-te.

Syllabe, syllabique, syllabaire, monosyllabe, etc., syllepse, syllogisme: dans tous ces mots, prononcez les deux ll.

Symptôme, s. m., signe, accident dont on tire quelque présage: des symptômes de fièvre; prononcez le p: cimp'tôme (ô long).

Synode, s., conseil épiscopal, ce mot est masculin: le synode doit statuer prochainement sur cette affaire.

Synonymes, Homonymes, Paronymes, s. m.—On donne le nom de synonymes aux mots qui ont 468 une signification à peu près semblable, comme épée, glaive;—les homonymes sont les mots qui se prononcent de la même manière, mais qui ont une signification différente: saint, sain, sein, seing;—les paronymes ont une prononciation à peu près semblable: bayer, payer; boule, poule.

Syrop, s. m.—On écrit ordinairement sirop: voyez ce mot.

 

 

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021