Créer un site internet
BIBLIOBUS Littérature française

V

 

V.—Il faut conserver à cette lettre sa prononciation naturelle dans les mots terminés en ve, comme vive, neuve, brève, brave, cave, achève, achèvement, prévenir, il est venu, nous venons, manœuvre, livre, mouvement, bravement, etc., et ne pas dire vife, neufe, brèfe, brafe, cafe, achèfe, achèfement, préfenir, il est fenu, nous fenons, manœufre, lifre, moufement, brafement.

2. Il en est de même de cheville, écheveau, échevin, achever, etc., qu'il ne faut pas prononcer ch'fille, éch'feau, éch'fin, ach'fer;—nous conseillons, pour la facilité de la prononciation, de ne pas élider l'e de che, mais d'y appuyer fortement, jusqu'à ce qu'on soit en état de prononcer éch'vin, ach'ver, etc.

3. Un autre défaut propre à certains dialectes wallons, c'est de prononcer comme me la syllabe muette ve précédée d'une syllabe sonore: soumenir, nous menons, prémenir, circonmenir, etc., au lieu de souvenir, nous venons, prévenir, circonvenir.

Va.Comme va, comment va-t-il?—Voyez aller.

Vacances, s. f. pluriel, temps pendant lequel les études cessent; dans ce sens il ne s'emploie qu'au pluriel: les petites, les grandes vacances; de courtes, de longues vacances.

Vacature.—Ce mot n'est pas français, rendez-le par vacance, temps pendant lequel une place, une dignité, un emploi n'est pas rempli: durant la vacance du Saint-Siège; la vacance d'une abbaye, d'un bénéfice; il y a vacance de la chaire de littérature française à l'université;—on peut également faire usage du mot vacation, qui signifie quelquefois vacance, dit l'Académie, en parlant de choses non occupées, des places, des emplois non remplis, vacants: la vacation d'un emploi; un bénéfice en vacation; à la première vacation, ces fonctions seront supprimées.

2. Vacation, se dit ordinairement de chacun des espaces de temps que des personnes publiques (notaires, experts, etc.) emploient à travailler à quelque affaire: on paie tant aux experts par chaque vacation.

Vaciller, v. n., vacillation, s. f.—Prononcez les deux ll sans les mouiller.

Vade-mecum, s. m., se dit d'une chose que l'on porte commodément et ordinairement avec soi; on dit aussi mais plus rarement, veni-mecum: prononcez vadé-mécome, véni-mécome.

Vagabonder, v. n., errer çà et là; on dit aussi vagabonner (Acad.); prononcez vagabond, vagabonder, etc., et non vakabond, vakabonder.

Vais, 1re p. s. du prés. de l'ind. du v. aller; ne dites pas je m'y vais; je m'en y vais; dites, j'y vais.

Vaisseau, s. m.: voyez navire.

Val, s. m., vallée; il n'est plus en usage que dans les noms propres: Val-St-Lambert, Val-Benoît, Val-Dieu, le château du Val, l'abbaye du Val, l'église du Val-de-Grâce.—Il a un pluriel qui n'est en usage que 499 dans cette phrase, par monts et par vaux, et dans quelques noms de lieux, comme les vaux de Cernai. (Acad.)

Valet, Laquais, s. m.—Le premier désigne un homme de service; le second, un homme de suite; le valet est pour l'utile, le laquais, pour le luxe.

Valoir, v. n., fait valent et non vaillent à la 3e pers. du plur. du prés de l'indic.; de même il fait vaille et non vale au prés. du subj.: ils ne valent pas mieux (et non vaillent) les uns que les autres; il faut que je vaille (et non vale) bien peu de chose à leurs yeux.—On dit aussi vaille que vaille et non vale qui vale.

2. Valoir mieux, suivi d'un infinitif, rejette toute préposition comme aimer mieux: il vaut mieux attendre (et non d'attendre) un peu.—L'Académie donne l'exemple suivant: il y a beaucoup d'occasions où il vaut mieux se taire que de parler: d'où nous concluons que le second infinitif doit être précédé de la préposition de.

3. Dans ce sens ne dites pas: il faut mieux, il faudrait mieux, il eût mieux fallu, etc.; dites, il vaut mieux, il vaudrait mieux, il eût mieux valu.

4. Ne dites pas non plus, valoir plus pour valoir mieux: il vaut mieux (et non il vaut plus) se taire que de parler trop.

Vanille, s. f., vanillier, s. m., plante d'Amérique: on mouille les deux ll.

Vapeur, s. f., vapeur, s. m.—Tout le monde sait ce que c'est la vapeur;—un vapeur, c'est un bateau à vapeur: ce masculin n'est pas encore admis par l'Académie, mais il est employé partout, et ne peut manquer d'être admis un jour.

Vaquer, v. n., Vaguer, v. n.—Vaquer se dit proprement des emplois, des charges, des dignités, et signifie être vacant;—vaguer, c'est errer çà et là, aller de côté et d'autre à l'aventure.

Variation, s. f., signifie changement;—ne dites donc pas: ce marchand d'estampes a une belle et riche variation de gravures; dites, une belle et riche variété.

Vasistas, s. m., petite partie d'une porte ou d'une fenêtre, laquelle peut s'ouvrir et se fermer à volonté; prononcez vazis'tâsse. (Acad.)

Vaste, adj., qui est d'une fort grande étendue: vastes campagnes, vaste mer, vastes déserts, etc.

2. Ne dites donc pas: vaste jardin, vaste maison à vendre; dites, grand jardin, grande maison...

Vaudeville, s. m., chanson populaire et pièce de théâtre: prononcez vôd'ville et non vodéville.

Vaux, s. m., pluriel de val: voyez ce mot.

Vauxhall, s. m., jardin public: prononcez vokçal (o bref). On écrit aussi wauxhall.

Veille, s. f., ne doit pas s'employer comme synonyme de veillée, soirée: aller tous les jours à la veillée (et non à la veille); les veillées, les soirées sont longues en hiver.

Veine, s. f., canal du sang; prononcez vène et non vain-ne.

Vélin, s. m., peau de veau préparée: reliure en vélin, papier vélin:—écrivez et prononcez vélin et non velin.

Vendange et Vidange: voyez vidange.

Vendition, vendue: ces mots ne sont pas français; c'est vente qu'il faut dire: vente de bois, vente de meubles.

Vendre, v. a.—On dit vendre, acheter à bon marché et non, bon marché; on dit également acheter, vendre telle chose dix francs, cent francs et non, pour dix francs, pour cent francs.—Prononcez ven-dre et non ven-te ni ven-dère.—Voyez acheter.

Venimeux, vénéneux, adj.—Vénéneux ne se dit que des plantes, des végétaux: la ciguë est une plante vénéneuse;—venimeux ne se dit que des animaux: la dent de la vipère est fort venimeuse.—Écrivez et prononcez venimeux, venin, envenimer et non vénimeux, vénin, envénimer.

Venir, v. n.—Ne dites pas: je ne puis pas venir à 501 son nom; dites, son nom ne me vient pas, je ne puis pas trouver son nom, me rappeler son nom.

2. Venir à rien, ne peut pas s'employer dans le sens de se réduire à rien; ne dites donc pas: cette eau est venue à rien par l'évaporation; mais, cette eau s'est réduite à rien...

3. Ne dites pas: je viens, je sors de monsieur le curé; je vais au juge de paix; dites, je viens, je sors de chez M. le curé; je vais chez le juge de paix. (Fland. et Wall.)

4. Ne dites pas non plus: je vous paierai bientôt.—Bien, cela ne vient pas à huit jours;—dites, ce ne sont pas huit jours qui font l'affaire; ou bien, huit jours de plus ou de moins n'y font rien. (Fland.)

5. Ne dites pas: on vous attend, Monsieur.—Dites que je viens tout de suite; il faut dire: dites que j'y vais tout de suite. (Fland.)

6. Ne dites pas: je l'ai attendu inutilement, il avait pourtant dit de venir; il faut dire ... il avait pourtant dit qu'il viendrait. (Fland.)

7. Ne dites pas: cela ne vient pas encore au marché; dites, cela ne se vend pas encore au marché. (Fland.)

8. Ne dites pas: cela vient dans la grammaire à telle page; cette scène vient dans tel acte; dites, cela se trouve dans... (Fland.)

9. Ne dites pas: ce chapeau vient roux; cet homme vient maigre; dites, ... devient roux, devient maigre.

10. Ne dites pas: il n'y a pas d'apparence que cette ferme vienne à louer; dites, il n'y a pas d'apparence que cette ferme se loue.

11. Ne dites pas: la semaine qui vient, le mois qui vient, l'année qui vient; dites, la semaine prochaine, le mois prochain, l'année prochaine.—Voyez passé.

12. Ne dites pas: nous vien-de-rions, vous vien-de-riez, mais nous vien-drions, vous vien-driez.

13. N'employez pas venir pour provenir: le papier de Chine vient du mûrier; dites, ... provient du mûrier.

Ventre, s. m.—Dites, avoir mal au ventre, avoir des maux de ventre ou mieux, des coliques, et non avoir mal de ventre. Prononcez ven-tre et non ven-te ni ven-tère.

Ventriloque, adj. des deux genres et s. m.; il se dit d'une personne ayant la voix sourde et caverneuse: ventroloque n'est pas français.

Vêpres, s. f. plur., office divin qu'on chante après midi;—on dit aller à vêpres et non aller aux vêpres; ont peut dire également sans article: chanter vêpres en musique; il est à vêpres. Prononcez vê-pres et non vé-pes ni vêpères.—Voyez messe.

Véreux, euse, adj.—Ce mot est français, et se dit au propre des fruits dans lesquels se trouvent des vers, et au figuré d'une personne ou d'une chose suspecte: pomme véreuse, prune véreuse; il y a quelque chose de véreux dans cette affaire; créance véreuse.

Vergettes, s. f. pl., brosse pour les habits; on dit aussi une vergette. (Acad.)

Verglas, s. m., pluie qui se glace sur le sol: on ne prononce pas l's: verglâ.

Vermicelle, ou vermicel, s. m., violoncelle, s. m.—On prononce aujourd'hui ces mots à la française: vermicelle, violoncelle et non vermichelle, violonchelle.

Verre, s. m.—Dites un verre de montre et non une glace de montre.

Vers, s. m., terme de poésie: prononcez vère et non verse.

2. Vers, prép.—Ne dites pas: j'irai vers quatre heures, mais, vers les quatre heures. (Acad.)—Ne dites pas non plus, se retourner sur quelqu'un, mais, vers quelqu'un.—Prononcez vèr et non verse.

3. Prononcez vers Audenaerde (vèr Audenaerde); il est allé je ne sais vers où (ver où). Il en est de même du substantif vers: vers alexandrin (vèr alexandrin).

4. L's finale sonne dans Anvers. En France on prononce quelquefois Anvère; il est muet dans envers 503 (anvèr), tiers, thiers, travers, univers et dans les verbes je sers, je perds, etc.

5. La finale ers se prononce é dans Angers, Villiers, Louviers, Noirmoutiers, Tiviers, Tilliers, noms de villes.—Dans tous ces mots l's ne sonne jamais, même devant une voyelle: ver à soie et vers à soie se prononcent également vèr à soie.

Verse (à), loc. adv.; on ne l'emploie que dans cette phrase: il pleut à verse.

Verso, s. m., la seconde page, le revers d'un feuillet; on le dit par opposition à recto, la première page du feuillet: vous trouverez ce passage folio 42 verso.

Vésicatoire, s. m., médicament externe: prononcez vézicatoire et non vécicatoire, visicatoire, virsicatoire.

Vétille, s. f., bagatelle: les ll sont mouillées ainsi que dans vétiller, vétilleux.—Vétille de rien est un pléonasme vicieux.

Vêtir, revêtir, font au prés. de l'ind.: nous vêtons, vous vêtez, ils se vêtent; nous revêtons, vous revêtez, ils revêtent;—vêtissent, revêtissent sont la 3e pers. plur. du prés. du subj.

Veto, mot emprunté du latin et qui signifie je m'oppose: le roi a mis le veto, son veto à cette loi;—ce mot ne s'emploie pas au pluriel et se prononce vèto. (Acad.)

Vêtu, Habillé.Vêtu signifie simplement couvert de vêtements;—habillé ajoute à l'idée de vêtu celle d'une certaine recherche, d'un certain goût, d'un certain ordre dans la mise.

Veuille, Veuillez, veux, voulez: voyez vouloir.

Viande, s. f., chair dont on se nourrit: ian est diphthongue.

Vicaire, s. m.: voyez sous-curé.

Vice, dans la composition des mots, reste invariable au pluriel: des vice-amiraux, des vice-présidents.

Vice-versâ, mots latins dont on se sert adverbialement pour signifier réciproquement: il y a des personnes dont la figure attire et le caractère repousse, et vice-versâ.—On prononce vicé. (Acad.)

Vicoter, vivre petitement, subsister avec peine; ce mot n'est pas français; dites vivoter: il ne fait que vivoter. (Wall.)

Vidange, Vendange, s. f.—La vidange est l'action de vider;—la vendange est la récolte du raisin pour faire le vin.

Vider, v. a.—Vider, c'est faire le vide, c'est rendre vide; ainsi, vider son verre, c'est le boire; c'est donc à tort que quelques personnes emploient ce mot dans le sens de verser; ainsi vous ne direz pas, quand j'aurai débouché la bouteille, je vous en viderai un verre; dites, je vous en verserai un verre. (Wall.)—Vide, vider s'écrivent et se prononcent vide, vider et non vuide, vuider.

Vieil ou Vieux, adj. m., Vieille, adj. f.—Lorsque cet adjectif est employé au masculin après son substantif, on doit toujours se servir de vieux. On dit plus ordinairement vieil devant un substantif commençant par une voyelle ou une h muette; l'Académie pourtant donne les exemples: un vieil homme et un vieux homme.

2. L'l est mouillée dans vieil, vieillir et dans leurs composés; mais elle ne l'est pas dans vielle, instrument de musique, que l'on prononce vièle.

3. Vieux, signifiant avancé en âge; ne dites pas à un enfant: vous paraissez plus vieux que votre frère, puisque ni l'un ni l'autre ne sont vieux; dites, vous paraissez plus âgé que votre frère.

4. Ne dites pas d'un homme âgé, c'est un vieux; dites, c'est un homme âgé, sur l'âge, un vieillard ou un vieil homme.

Vieillard, s. m., Vieillesse, s. f. (ll mouill.)—Ne dites pas vieulard, vieulesse, ni vièlard, vièlesse.

Vieillir, v. n.—Il suit les mêmes règles pour le choix des auxiliaires que le verbe grandir: voyez ce mot.

Vif, vive, adj.—Je le lui dirai de vive voix (vive et non vif), veut dire, je le lui dirai en parlant, en employant la parole, c'est-à-dire, je ne le dirai pas par intermédiaire ou personne tierce ou par lettre.—Mais si vous vouliez signifier que vous le diriez franchement, catégoriquement, formellement, il faut vous servir d'une des expressions suivantes: je le lui dirai nettement, carrément, franchement, sans détours, en face.

Vigne, vigneron: gn est mouillé; ne prononcez donc pas vine, vineron.

Vignoble, s. m., territoire planté de vignes; ce mot est masculin: un riche vignoble.

Vilain, aine, adj., laid, sale, tout ce qui déplaît à la vue.—Un vilain homme est un homme dont les mœurs, la conduite sont honteuses; un homme vilain est un homme laid, ladre, avare.

Vilenie, s. f., action basse et vile; prononcez vilenî et non vilénie ni vilènie.

Ville (à la), en Ville.A la ville signifie dans la ville, par opposition à la campagne; il a passé l'été dans son château, il va revenir à la ville.—En ville se prend par opposition à la maison qu'on habite: vous êtes venu pour me voir, j'étais en ville, c'est-à-dire, je n'étais pas chez moi.

2. Ne dites donc pas: il est venu en ville, il a son bureau en ville; dites, à la ville.

Villers, nom propre.—En France, on prononce Vilère et en Belgique Vilé.—Villerse est donc une prononciation qui ne se justifie aucunement et qui 506 ressemble plutôt à du flamand qu'à du français ou à du wallon.

Vin, s. m.—On dit mieux, du vin de Bordeaux, de Bourgogne, du Rhin, etc., que du Bordeaux, du Bourgogne, du Rhin.—On ne dit pas du vin de pays, mais du vin du pays.—Voyez cru.

Vingt, adj. num.—Prononcez vin devant une consonne, excepté si le mot qui suit vingt est lui-même un nom de nombre: vingt-deux, vingt-trois (vinte-deux, vinte-trois).

2. Vingt et un: prononcez vinté-un et non vinté-iun.—Voyez cent.

Violoncelle, s. m.: voyez vermicelle.

Virus, s. m., t. de médecine, venin, agent de contagion; prononcez viruce.

Vis, s., pièce de bois ou de métal, cannelée en spirale; ce mot est féminin et se prononce vice: une forte vis.—Prononcez de même tournevis.

Vis-à-vis, loc. prép.—Quoique la plupart des grammairiens condamnent cette expression employée dans le sens de envers, à l'égard, nous ne pouvons pas nous ranger à leur avis, attendu qu'un usage, à peu près universel aujourd'hui, nous paraît l'avoir suffisamment consacrée. Nous dirons donc indifféremment et sans scrupule: il est fier vis-à-vis de ses inférieurs ou envers ses inférieurs; il a été ingrat vis-à-vis de moi ou envers moi.

Visite, s. f.—Rendre visite à quelqu'un, c'est l'aller visiter, et rendre à quelqu'un sa visite, c'est faire à quelqu'un une visite après en avoir reçu une de lui. (Acad.)

Vite, adj., des deux genres, qui se meut, qui court avec célérité, avec grande promptitude; il ne se dit que des animaux et de certaines choses dont le mouvement est rapide: cheval vite, fort vite, comme le 507 vent; mouvement très-vite; il a le pouls fort vite; un copiste qui a la main fort vite. (Acad.)

2. Les flamands font en général un usage trop fréquent de l'adjectif vite: vous êtes trop vite;—il faut dans ce cas employer l'adverbe et le joindre à un autre verbe que le verbe être: par exemple, vous allez trop vite, vous me pressez trop, etc.

3. Ainsi ne dites pas: vous avez été trop vite à parler; dites, vous avez parlé trop vite ou vous avez été trop prompt à parler, trop empressé à parler.

4. Vite, adv., avec vitesse.—Dépêchez-vous vite est un pléonasme vicieux.—Vitement, adv., vite: aller vitement, courez vitement:—il est familier. (Acad.)

Vitre, s., pièce de verre qui se met à une fenêtre: carreau de vitre; il manque là une vitre; ce mot est féminin.—Prononcez vitre et non vite ni vitère.

Vitrine, s. f., ne figure pas dans le dictionnaire de l'Académie; selon Bescherelle, il se dit, dans quelques provinces, du vitrage d'une boutique.

Vitriol, s.—Ce mot est masculin: du vitriol blanc.

Vivat, s. m., acclamation, applaudissement; il est invariable au pluriel: des vivat.—Prononcez vivate. (Acad.)

Vivre, v. n.—Ne dites pas: cette propriété me rapporte assez pour vivre; dites, pour me faire vivre. (Wall.)

2. Ne dites pas: vivre sur ses rentes, il vit avec des pommes de terre, mais vivre de ses rentes, il vit de pommes de terre. (Wall.)

3. Vivre, s. m., nourriture: le vivre et le vêtement. (Acad.) On l'emploie surtout au pluriel, et alors il signifie toutes les choses dont une personne peut se nourrir: les vivres sont fort chers dans cette ville; de bons vivres, des vivres frais.

4. L'i est long dans le substantif vivre, tandis qu'il est bref dans le verbe vivre.

Vlà ou V'là, mauvaise construction de voilà.

Voie (en).—Cette expression qui est toute wallonne et quelquefois aussi flamande, se traduit de différentes manières suivant le verbe auquel elle est jointe.

2. Aller en voie, s'en aller, se retirer, s'ôter, s'éloigner: ôtez-vous de mon soleil; allons-nous-en d'ici.

3. Balayer en voie, balayer: balayez ces ordures.

4. Chasser en voie, chasser: la nuit nous chassa.

5. Couper en voie, couper, retrancher, élaguer: il faut couper plusieurs branches à cet arbre.

6. Courir en voie, s'enfuir, s'échapper, se sauver.

7. Envoyer en voie, envoyer, renvoyer, envoyer promener: il m'impatientait à tel point, que j'ai fini par l'envoyer promener.

8. Être en voie, être parti, être sorti, être en voyage, être absent, n'être plus.

9. Gratter en voie, gratter, enlever, ôter, emporter, effacer.

10. Jeter en voie, jeter: c'est un homme d'ordre qui ne jette rien.

11. Mener en voie, emmener: emmener cet homme, je vous prie.

12. Mettre en voie, ôter, ranger, mettre ailleurs, mettre dehors, renvoyer.

13. Porter en voie, emporter.

14. Pousser en voie, pousser de côté, dehors.

15. Tirer en voie, ôter: il y a trop de bois dans le feu, ôtez-en la moitié.

16. Voler en voie, s'envoler: il n'y a plus que le nid, les oiseaux s'en sont envolés.

Voilà, prép.—Ne dites pas: voilà où que nous en étions; voilà oùsque, où est-ce que nous en étions; dites, voilà où nous en étions.

Voile, s., est féminin, quand il signifie une pièce de toile très-forte que l'on attache aux mâts des navires, bateaux, etc., pour recevoir le vent: il avait tendu ses voiles.—Dans les autres acceptions, voile est masculin.

Voir, v. a., Regarder, v. a.—Voir, c'est recevoir les images des objets; regarder, c'est voir avec attention, c'est fixer ses regards sur un objet;—les yeux s'ouvrent pour voir; ils se tournent pour regarder.—Faute de faire cette distinction, les personnes qui traduisent du flamand, disent, je vois sur vous, au lieu de, je vous regarde.

2. Voir après.—Ne dites pas: on est allé voir après le médecin; dites, on est allé chercher le médecin. (Wall.)

3. Se voir avec.—Ne dites pas: il ne se voit plus avec ses parents; dites, il ne voit plus ses parents. (Wall.)

4. Voir pâle, pour, être pâle, est un flandricisme: il a donc été malade, car il est bien pâle, et non il voit bien pâle.

5. Ne dites pas: je l'ai vu et parlé; dites, je l'ai vu et lui ai parlé:—parler est un verbe neutre.

6. Ne dites pas avec les petits marchands: voyez voir, regarder voir:—dites simplement, voyez, regarder.

7. En voir, pour, souffrir, avoir de l'embarras, avoir se donner du mal, est un vrai wallonnisme; ne dites donc pas: il en a vu beaucoup dans sa maladie; il en a bien vu pour gagner son procès; dites, il a souffert beaucoup dans sa maladie; il s'est donné bien du mal pour gagner son procès.

8. En voir de grises, pour, souffrir, est également un expression wallonne.

9. Il en faut dire autant de voir quelqu'un volontiers pour, aimer, estimer quelqu'un.

10. Voir goutte, n'y voir goutte: voyez goutte.

Voire, adv., signifie, même: tout le monde était de cet avis, voire monsieur un tel qui n'est jamais de l'avis de personne.—On le joint souvent au mot même: ce remède est inutile, voire même pernicieux.—Voire, dans ce sens, s'écrit avec un e final. (Acad.)

Voisin, voisinage: ne prononcez pas woisin, woisinage.

Voix, s. f.—Je le lui dirai de vive voix: voyez vif.

Volage; adj., qui est changeant et léger: cœur volage; la jeunesse est volage. (Acad.)—Mais il ne s'emploie pas dans le sens de: étourdi, dissipé, inattentif; ne dites donc point: ce petit garçon ne peut rien apprendre, il est trop volage; dites, il est trop étourdi, ou trop dissipé, ou trop inattentif, selon le sens.

Vole, s. f., terme du jeu de cartes pour indiquer que l'un des deux joueurs fait toutes les mains: il a fait la vole.—Ne dites pas volte.

Volée, s. f.—Ne dites pas: on lui a administré une volée; dites, une volée de coups, une volée de coups de bâton (c'est-à-dire, un grand nombre de coups).

Volontaire, adj., indocile, rétif, entêté, qui prétend faire ce qu'il veut; c'est donc à tort que certaines personnes emploient ce mot comme synonyme de soumis, docile, de bonne volonté.

Volume, Tome: voyez tome.

Vos, adj. poss. pl.—C'est un grossier wallonnisme de dire: ah! vos bavards! ah! vos menteurs! Il faut prendre une autre tournure et dire, par exemple: ah! bavards que vous êtes, menteurs que vous êtes!—Prononcez vô, nô (ô long) et non vo, no (o bref).

Votre, adj. poss.; voyez notre et nos.

2. Ne commencez pas une lettre par ces mots: j'ai reçu la vôtre; dites, j'ai reçu votre lettre, parce que le mien, le nôtre, etc., supposent un substantif exprimé précédemment.

Voui, particule d'affirm.; dites oui.

Vouloir, v. a., fait veulent à la 3e pers. plur. du prés. de l'indic., et il faut bien se garder de prononcer veuillent comme au subjonctif: il y a des enfants qui veulent être menés par la crainte.

2. Veuille, veuillez, veux, voulez, sont les deux impératifs de vouloir:—veuille et veuillez sont moins énergiques, moins absolus que veux, voulez;—veuille, (et veuillez) signifie, aie la bonté, la complaisance;—veux (et voulez) signifie, aie la force, le courage, le caractère: veux bien et tu arriveras; voulez une bonne fois et vous remporterez la victoire; veuillez m'écrire et je vous répondrai.

3. Lorsqu'on consulte quelqu'un sur ce que l'on doit faire, il est ridicule de dire: veux-je faire telle chose? il faut dire, dois-je faire, faut-il faire telle chose, voulez-vous que je fasse telle chose:—faut-il vous aider?

4. Après le conditionnel, je voudrais, nous voudrions, j'aurais voulu, etc., employez l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif et non le conditionnel: je voudrais que vous vinssiez tel jour; j'aurais voulu que vous eussiez fait telle chose, et non, que vous viendriez, que vous auriez fait...

5. Ne dites pas: faites comme vous voulez, ce sera toujours bien; dites, faites comme vous voudrez...: le futur est plus poli en ce qu'il laisse une plus grande latitude.

6. Ne dites pas: voulons-nous faire une promenade? dites, voulez-vous faire une promenade?—Il va sans dire que celui qui propose est toujours censé vouloir.—Voyez plaire.

7. Ne dites pas: retirez-vous, je ne vous veux pas: dites, je ne veux pas de vous.

Vous.—Ne dites pas: partez sur-le-champ pour vous revenir de bonne heure; dites, ... pour revenir de bonne heure.

Voyage, voyelle: prononcez voi-iage, voi-ielle et non voi-age, voi-elle ni vo-iage, vo-ielle.

Vrai, pas vrai? pour dire, n'ai-je pas raison?—cette phrase est vicieuse; dites, n'est-il pas vrai?

Vuit, mauvaise prononciation du mot huit.

 

 

 

W

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021