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BIBLIOBUS Littérature française

L

 

L.—Il y a deux sortes d'l: l'l simple et l'l mouillée.—L'l simple est celle qui ne fait entendre qu'une seule articulation, qu'elle soit simple en effet comme dans bal, bel, fil, col, nul, etc., ou double comme dans balle, bulle, ville, molle, collége, etc.—L'l mouillée, dont la prononciation est particulière à la langue française, est presque toujours indiquée par la présence d'un i devant cette consonne; elle se prononce alors, non d'après sa valeur ordinaire, mais avec une sorte de mollesse, en faisant entendre un i après elle, indépendamment de celui qui la précède réellement; ainsi billard, piller, tilleul, bouillon, mouiller, ailleurs, bouteille, cueille, meilleur, etc., se prononcent comme s'il y avait biliard, pilier, tilieul, boulion, moulier, alieurs, bouteillie, cueillie, melieur.—Plusieurs grammairiens prétendent qu'il faut prononcer à la manière des wallons et du peuple de Paris: biïard, piïer, tiïeul, bouiïon, aiïeurs, bouteiïe, cueiïe, meiïeur, 246 mouiïer, etc., en supprimant entièrement l'l et en la remplaçant par deux i ou par un y.—Nous pensons que la première prononciation est plus généralement reçue dans notre pays. Au reste, cette question étant très-controversée, chacun peut adopter telle prononciation qu'il lui semblera bon.—Nous ajouterons pourtant que bon nombre de grammairiens recommandent la première prononciation dans le discours soutenu et la seconde dans la conversation ordinaire.

2. L finale est mouillée dans les mots suivants: avril, babil, cil, fenil, grésil, gril, mil ou millet et péril. (Acad.)—Elle ne se prononce pas dans: baril, chenil, fournil, fusil, outil, persil, sourcil, coutil, courtil, gentil (voyez ce mot), gril (dans le langage familier), nombril, soûl, cul-de-jatte, cul-de-lampe, cul-de-sac. (Acad.)—Lle finales se mouillent dans les mots suivants: aiguille, anguille, bille, cocomille, cédille, charmille, cheville, coquille, esquille, étrille, famille, faucille, fille, goupille, grille, guenille, lentille, pacotille, pastille, quille, roquille, vétille, vrille, etc.

La.—Le pronom le est invariable et s'emploie toujours au masculin quand il tient la place d'un adjectif: Madame, êtes-vous malade? je le suis (et non je la suis); Mesdames, êtes-vous contentes de ce discours? nous le sommes (et non nous les sommes).—Mais si l'adjectif est précédé d'un article, le, la, les s'accordent avec lui en genre et en nombre, parce qu'alors l'adjectif devient substantif: Madame, êtes-vous la malade dont on m'a parlé? je la suis (et non je le suis); Mesdames, êtes-vous les parentes de Monsieur? nous les sommes (et non nous le sommes).—De même, en s'adressant à des hommes, vous direz: êtes-vous soldats, médecins, avocats, Messieurs?—nous le sommes: (ces subst. sont pris ici adjectivement).—Mais vous direz: êtes-vous les soldats de Sébastopol, Messieurs?—Nous les sommes: (le subst. ici est un véritable substantif).

2. (avec un accent grave pour le distinguer de l'article la) et Ci, adv. dém., se mettent souvent à la suite des pronoms démonstratifs, et dans ce cas, on doit mettre un trait d'union entre et ci et les mots qui les précèdent: celui-ci, celui-là, ce temps-là, cet homme-là.

3. Il s'emploie quelquefois par une sorte de redondance, et pour donner plus de force à la phrase, et dans ce cas, il ne faut pas de trait d'union: c'est là du courage; c'est là ce que vous auriez dû faire.

4. Ne dites pas: c'est là où je l'ai vu; dites, c'est là que je l'ai vu.

5. Ne dites pas: vous êtes venu chez moi, je n'étais pas là; dites, je n'y étais pas, je n'étais pas à la maison, j'étais absent.

6. De là, sans trait d'union, signifie de ce lieu-là, de ce point-là, de ce sujet-là, de cette chose-là; de là à la ville il y a cinq cents pas; tirez-vous de là; de là sont venues les guerres civiles.

7. Delà, prép., s'écrit en un seul mot, c'est-à-dire, sans trait d'union entre de et : delà la rivière, delà les monts; il est de delà les monts, par delà le cap de Bonne-Espérance.—Dans ces derniers cas, toutefois, on dit de préférence au delà des monts, au delà du cap de Bonne-Espérance.

8. Deçà et delà, de côté et d'autre: j'ai perdu ma bourse, je l'ai cherchée deçà et delà; il était à cheval, jambe deçà, jambe delà, c'est-à-dire à califourchon.

9. En delà, signifie plus loin.

10. Par-ci, par-là, jusque-là, s'écrivent avec un trait d'union.

11. La, la, sans accent grave, locution familière, espèce d'interjection: la, la, ne pleurez plus; la, la, en voilà assez.—La, la (sans accent grave); adv.: a-t-il bien travaillé? la, la,—c'est-à-dire, médiocrement.

12. La, s. m., note de musique: prononcez (a long).

Le, La, art.—1o L'article la ne se met que devant les noms des femmes célèbres par leurs crimes.—2o Ce tour que les français emploient rarement parce qu'il n'est pas honnête, est plus ordinaire dans la langue italienne: Le Tasse, la Pansarosa, la Ristori.

2. Ne dites pas: il a pris son enfant sur le bras et l'a emporté; dites, sur son bras.

3. Ne dites pas: l'un jour il travaille et l'autre il ne fait rien; dites, un jour il travaille...

4. Ne dites pas: l'un ou l'autre de mes parents vient me chercher; dites, un de mes parents, quelqu'un de mes parents vient...

5. Ne dites pas: parler le français, l'allemand; dites, parler français, allemand.

6. Ne dites pas: tout alla comme je désirais; dites, comme je le désirais.

7. Écrivez et prononcez: je l'ai vu, vous l'avez reçu, etc., et non je l'lai vu, vous l'l'avez reçu.

8. Ledit, ladite, etc.: voyez dit.

Labarum, s. m., étendard de Constantin; prononcez labarome.

Labour, s. m.—ne dites pas, des chevaux de labourage, mais, des chevaux de labour.

Laboureur, s. m., celui qui par état laboure la terre; ce mot n'a pas de correspondant féminin.

Lac, s. m., ne se dit que d'une grande étendue d'eau, et ne peut pas s'employer comme synonyme de mare, de flaque: dans ce village on abreuve les bestiaux à une mare; il y a des flaques d'eau dans ce chemin.—Il est à remarquer qu'une flaque est moins grande qu'une mare; c'est plutôt ce qu'on désigne, en wallon, sous le nom de potai.—Prononcez lake au sing. et au pluriel.

Lacer, serrer avec un lacet;—délacer, enlacer, laceure, lacet: tous ces mots s'écrivent avec un c.

Lâche, lâcher, lâcheté, lâchement: prononcez l'â long.

Lâcher, v. a.—D'après l'Académie, il faut dire: lâcher de l'eau (uriner) et non lâcher l'eau comme on le dit vulgairement.

Lacs, s. m., cordon délié, nœud coulant pour prendre divers oiseaux ou le gibier; au figuré, piége, embarras;—l'orthographe de ce mot est la même au singulier qu'au pluriel:—prononcez .

Lacune, s. f., vide, interruption; ne le confondez pas avec lagune, petit lac, flaque d'eau.

Ladre, subst., avare, au féminin ladresse. (Acad.)

Lady, s. f., titre que l'on donne en Angleterre aux femmes et aux filles de personnes titrées; au pluriel ladys. Prononcez lédi. (Acad.)

Lai, Laie, adj., laïque: frère lai, moine lai, c'est-à-dire, qui n'est point destiné à la prêtrise; on se sert aussi de ce mot comme substantif. Prononcez , son bref, comme dans laid (désagréable.)

Laïc: voyez laïque.

Laideron, s. f., jeune fille ou jeune femme laide; l'Académie n'admet point la forme laideronne: c'est une petite laideron et non laideronne.

Laineux, Lanugineux.Laineux se dit des moutons et des étoffes qui ont beaucoup de laine; il se dit aussi des plantes ou parties de plantes qui sont couvertes de poils imitant la laine;—lanugineux ne se dit que des parties des plantes, feuilles, fruits, tiges, etc., qui sont couvertes d'une espèce de duvet semblable à la laine ou au coton.

2. Quoique la laine ne paraisse guère mangeable, on trouve cependant dans l'Académie le dicton: se laisser manger la laine sur le dos; ce qui signifie, souffrir tout, ne pas savoir se défendre.—Prononcez laine (lène), laineux (lèneux) et non lain-ne, lain-neux.

Laïque, adj. des deux genres; quelques-uns écrivent laïc au masculin (Acad.);—il est aussi substantif masculin;—il se dit d'une personne qui n'appartient pas au clergé.

Laisse (je, tu, il), du verbe laisser, a l'ai long;—il est bref dans laisse, s. f., corde pour mener les chiens.

2. Ne dites pas mener les chiens à la laisse, mais, en laisse.

Laisser, pour faire, est un flandricisme; ne dites pas: je me suis laissé faire un habit; j'ai laissé relier mon manuel; je me suis laissé saigner, etc.; dites, je me suis fait faire un habit; j'ai fait relier mon manuel; je me suis fait saigner.

2. Ne dites pas: laisser la porte sur la serrure; dites, laisser la porte à demi-fermée ou entrou'verte.

3. Ne dites pas: laissez-nous aller pour allons, partons. (Fland.)

4. Ne dites pas: je me suis laissé à dire; dites, j'ai cédé ou je me suis rendu, j'ai accédé, acquiescé à ses instances, à ses sollicitations, à sa demande. (Wall.)

5. Ne dites pas: je me suis laissé dire: il ne s'agit pas ici d'une permission à donner; dites simplement, on m'a dit.

6. On dit indifféremment, ne pas laisser de ou ne pas laisser que de: il ne faut pas laisser d'aller toujours votre chemin; il est pauvre, mais il ne laisse pas que d'être honnête homme; la seconde expression est pourtant moins usitée que la première.

Lait, s. m.—Prononcez (è bref).—Ne dites pas: une carpe à lait, mais, une carpe à laite ou à laitance (substance blanche et molle ressemblant à du lait caillé).

2. Ne dites pas: il est blanc comme un lait; dites, il est blanc comme lait ou comme du lait. Voyez jais, geai et jaune.

3. Lait de beurre ou babeurre (et non lait battu), espèce de petit lait qui reste dans la baratte après qu'on a fait le beurre.

4. Petit-lait ou lait clair, sérosité ou liquide qui se sépare du lait lorsqu'il se caille: prenez un verre de petit-lait pour vous rafraîchir.

5. Lait coupé, lait dans lequel on a mis une portion d'un autre liquide: lait coupé avec du bouillon.

6. Lait de poule, jaune d'œuf délayé dans de l'eau chaude avec du sucre.

Laitière, s. f., femme qui fait le métier de vendre du lait; ne dites pas, femme au lait.—Prononcez laiti-ère et non laitchi-ère. Voyez ti et di.

Lamperon, Lampion.—Le lamperon est le petit tuyau ou la languette qui tient la mèche, (le coton) dans une lampe.—Le lampion est un vaisseau de verre, de terre ou de fer blanc que l'on place dans une lanterne ou dont on se sert pour faire des illuminations.

Lancées, Lançures, Lancements, ne sont pas français; dites, élancements: j'ai des élancements dans la tête, au doigt.—Voyez le mot suivant.

Lancer, faire ressentir dans quelque partie du corps une douleur vive et aiguë avec agitation; dites élancer et non lancer: la tête m'élance, le doigt m'élance.

Lande, Lente, s. f.—Une lande est une grande étendue de terre inculte et stérile: les Ardennes et la Campine sont pleines de landes.—Une lente est l'œuf d'où sortent les poux et qui s'attachent aux cheveux des enfants et des personnes malpropres (ne dites pas lende).—Voyez fange.

Landier, s. m., gros chenet de fer qui sert à la cuisine pour élever le bois autour de l'âtre et le faire brûler plus facilement.—Ne dites pas andier.

Landwehr, s. f., garde civique en Allemagne: prononcez land'vère.

Lange, Linge, s. m.—Le lange est le morceau de linge dont on enveloppe les enfants au berceau;—le linge se dit de toute toile mise en œuvre selon les différents usages auxquels on veut l'employer.—Prononcez lan-ge, lin-ge, et non lan-che, lin-che.

Langue fumée.—Ne dites pas langue enfumée.—Prononcez lan-gue et non lan-ke; prononcez de même bague, harangue, figue, etc.

Lanterne magique, s. f., instrument d'optique; ne dites pas lanterne magie.

Lapis, s. m., pierre précieuse; on dit aussi lapis-lazuli; prononcez lapice-ladzuli.

Lapisse, s. m., mot wallon, eau de son, eau blanche: il faut donner de l'eau de son à ce cheval pour le rafraîchir.

Lapoter, mot wallon, boire en tirant avec la langue comme le chien; en français, laper: ce chien fait du bruit en lapant.

Laps, s. m., espace de temps; prononcez le p et l's, lap'se.

Laque, s. f., ne se dit pas dans le sens de cire à cacheter; dites un bâton de cire à cacheter et non, un bâton de laque.—La laque est une sorte de gomme résine: la laque sert à composer des vernis.—Ce mot est masculin quand on veut parler du vernis de Chine ou des meubles qui en sont recouverts: le beau laque de la Chine.

Lard (bacon de), mot wallon; dites une flèche de lard.

Large, Long, Haut.—Ces adjectifs peuvent s'employer substantivement au lieu de largeur, longueur, hauteur: ce tableau a six pieds de haut sur quatre de large; ces rideaux ont six aunes de long.—Mais vous ne pouvez pas dire: cette chambre est six pieds longue, large, haute; dites, est longue, large, haute de six pieds, ou a six pieds de long, de large, de haut.

2. Au large, au long et au large, du long et du large, en long et en large, sont des locutions adverbiales.

3. Large (à grand), est une locution wallonne; dites largement, grandement, amplement: il a été payé largement; il leur donna amplement à manger.

4. Ne dites pas non plus: il regarda tout large, pour signifier, il fut étonné, surpris, stupéfait, stupéfié.—(Wall.) Prononcez large et non larche.

Larynx, s. m., partie supérieure de la trachée-artère, principal instrument de la voix:—prononcez laraink-ce.

Las, interj., hélas; il est du style naïf et familier. (Acad.) Prononcez lâce.

Las, lasse, adj., fatigué, ennuyé, dégoûté; l'a est long au masculin et au féminin et le masculin se prononce et non lâce au singulier et au pluriel: je suis si las (lâ), nous sommes si las (lâ et non lâce).

Lasser, v. a., fatiguer, causer de la fatigue, ennuyer, dégoûter.—Se lasser régit la prép. à ou la prép. de: la prép. à, lorsqu'il est pris dans le sens de fatiguer, et la prép. de, lorsqu'il a le sens d'ennuyer, dégoûter: on se lasse plus à rester debout qu'à marcher; on se lasse d'entendre toujours les mêmes plaintes.

Latrines, s. f. pluriel sans singulier, lieu où l'on satisfait à ses besoins naturels.

Latte, s. f., morceau de bois refendu selon son fil, long, mince, étroit, que l'on attache avec des clous sur les chevrons pour porter la tuile, ou dans l'intérieur des bâtiments, sur la charpente pour recevoir l'enduit de plâtre des plafonds et des cloisons: une botte de lattes; clouer des lattes; un grenier lambrissé sous des lattes.

Latter, v. a., garnir de lattes:—il faut latter et contrelatter cette cloison; il s'emploie aussi absolument: latter à claire-voie; latter à lattes jointives.—Lattis, s. m., ouvrage de lattes: couvrir un lattis avec des tuiles.—Prononcez lati et non latice.

Laudanum, s. m., préparation d'opium; prononcez lôdanome.—Ne dites pas de l'eau d'ânon.

Laudes, s. f. pl., partie de l'office: prononcez lô-de et non lô-te.

Lauréole, s. f., plante dont les feuilles ressemblent à celles du laurier; ne dites pas laurelle et prononcez lo-réole.

Laurier.—Prononcez lo-rier et non lô-rier.

Lavanche et Lavange, s. f., se disent quelquefois pour avalanche. (Acad.)

Lavande, s. f., plante aromatique, labiée, portant de petites fleurs bleues qui viennent par épi: eau de lavande; mettre de la lavande dans du linge.—Ne prononcez pas lavante.

Lavandier, Lavandière.—Un lavandier est un officier, dans certaines cours, chargé de veiller au blanchissage du linge.—Une lavandière est une femme qui lave le linge; ce mot est peu usité, on dit plus souvent dans ce sens blanchisseur, euse, lessiveur, euse, et quelquefois laveur, laveuse: laveuse de linge.

Lavasse, s. f., pluie, subite, abondante et impétueuse: il vint tout à-coup une grande lavasse.—Mais on ne peut pas dire: il pleut à lavasse.

2. Lavasse signifie encore, vin, bière, bouillon, sauce, tisane où l'on a mis trop d'eau: ce n'est que de la lavasse.—On dit aussi piquette dans le même sens, mais lapette n'est pas français.

Laver, ne peut pas s'employer dans le sens d'arroser, d'irriguer.

2. Laver, s'emploie quelquefois absolument et alors il signifie se laver les mains avant le repas: ne voulez-vous pas laver. (Acad.) Dans toute autre acception, il faut exprimer la partie du corps qu'on lave: se laver les mains, la figure, les pieds, etc.

3. On ne dit pas: laver ses mains, sa figure, etc., mais se laver les mains, la figure.

Lavette, s. f., petit morceau de linge dont on se sert pour laver la vaisselle.

Lavier, Lévier, ne sont pas français; dites évier, pour signifier une pierre en forme de table et légèrement 255 creusée sur laquelle on lave la vaisselle, et qui a un trou pour l'écoulement des eaux: jeter les eaux par l'évier; cette cuisine a un évier.—On dit aussi pierre d'évier et pierre à laver.

Lavis, s. m., Lavure, s. f.—Lavis est un terme de peinture et signifie la manière de colorier un dessin avec de l'encre de chine, du bistre, etc.—Prononcez lavi.—Lavure est l'eau qui a servi à laver la vaisselle, les écuelles et n'est guère usité que dans cette locution: lavure de vaisselle, d'écuelles.—Lavure de vaisselle se dit aussi, familièrement, d'un bouillon, d'un potage fade et insipide où il y a trop d'eau.

Lazzarone. s. m., nom que l'on donne aux dernières classes du peuple napolitain; on dit au pluriel lazzaroni.—Prononcez, lad'zaroné, lad'zaroni; le z italien équivaut à ds, dz.

Lazzi, s. m., mot italien qui signifie, action, mouvement, geste bouffon dans la représentation des comédies: les lazzi d'Arlequin.—Il se dit, par extension, de mauvaises plaisanteries et de bouffonneries faites ailleurs qu'au théâtre: il s'en est tiré par des lazzi. L'Académie dit que quelques-uns écrivent au pluriel lazzis, mais dans les exemples qu'elle donne du pluriel, elle écrit lazzi sans s.—Prononcez l'ad'zi.

Le, art. et pron.—Prononcez le et non .

2. Le, la, les, employés comme régimes directs, ne doivent jamais s'omettre ni en vers ni en prose. Ce serait donc une faute de dire: je lui avais bien dit; donnez-lui; je ne suis pas ingrat, je lui rendrai bien; au lieu de: je le lui avais bien dit; donnez-le-lui; je le lui rendrai bien.

3. Cette règle est également applicable au pronom en. Ne dites donc pas: j'aurai plus de complaisance qu'ils n'ont; c'est là, soyez certain, la cause de son refus. Dites, qu'ils n'en ont; soyez-en certain.

4. Les phrases suivantes sont également incorrectes: prêtez-moi-le, montrez-nous-les, donnez-moi-le, etc. Ici il faut placer le régime direct le premier: prêtez-le-moi; montrez-les-nous; donnez-le-moi.

5. Les, Des, Mes, Tes, Ses.—Prononcez lè, dè, mè, tè, sè, et non lé, dé, mé, té, sé.

6. , s. m., largeur d'une étoffe entre deux lisières: un lé de drap. Écrivez et prononcez et non ni lit.

Leçon, s. f.—Ne dites pas: je prends des leçons à un habile professeur; dites, je prends des leçons d'un habile professeur.

2. On dit très-bien, donner, prendre des leçons de musique, de dessin, d'histoire, etc. (Acad.);—mais donner leçon de grec, de latin, etc., ne nous paraît pas assez correct; il faut dire, donner des leçons de ...Donner, prendre des leçons, se dit des leçons particulières; mais quand il s'agit de leçons ou de cours publics, on dit faire un cours (et non donner un cours), faire une leçon, faire des leçons.—Prononcez leçon et non lèçon.

Lecteur, lectrice, Liseur, liseuse.—La lecteur est en général celui qui lit, ou dont le métier est de lire à haute voix devant une ou plusieurs personnes ou une communauté; c'est un bon lecteur, c'est une excellente lectrice; lecteur du roi, lectrice de la reine.—-Le liseur est celui qui aime à lire, qui ne fait que lire, qui lit beaucoup et longtemps, qui lit avec passion; le liseur est un lecteur passionné: c'est un grand liseur, une grande liseuse de romans. Il est familier.

Légataire, subst. des deux genres, Testateur, testatrice.—Légataire, est celui, celle à qui on fait un legs;—testateur, testatrice, est celui, celle qui fait un testament.—Voyez dépositaire, signataire, locataire.

Léger, légère, adj., qui pèse peu, agile, volage; prononcez légé et non l'gé ni legé, lègé, légère (au masc.), quoique Rousseau et Voltaire l'aient fait rimer avec air et cher.

Législateur, législatrice, Légiste.—Légiste, qui connaît ou qui étudie les lois;—législateur, celui qui donne des lois à un peuple: Moïse fut le législateur des Hébreux.

Législation, Législature.Législation est le droit de faire des lois: en Belgique, la législation appartient au Roi et aux deux Chambres;—il se dit aussi du corps même des lois: réformer la législation;—il se dit encore de la science, de la connaissance des lois: il est habile en législation.—La législature, ce sont les trois pouvoirs qui concourent à la confection des lois: la législature vient de décider une grande question.—Il s'emploie souvent dans le sens d'assemblée législative: législature nombreuse, complète.—Il se dit encore de la période de temps qui s'écoule depuis l'installation d'une assemblée législative, jusqu'à l'expiration de ses pouvoirs: pendant la première, la seconde législature.

Legs, s. m., ce qui est légué; prononcez et non lègue.

Légume, est masculin: de bons légumes et non de bonnes légumes.

Lendemain.Du jour au lendemain;—quoi qu'en disent certains grammairiens, cette expression est très-correcte et fort usitée.—Prononcez len-de-main et non lan-ne-main.—Voyez commandement.

Lent à, Long à, se disent indifféremment l'un pour l'autre; cependant lent à, longtemps à, nous semblent préférables à long à: ces messieurs sont bien lents à venir, sont longtemps à venir.

Lente, s. f.: voyez lande.

Lesquels, Desquels: prononcez lèquèl, dèquèl, et non lès'quel, dès'quel ni lèquéle, dèquéle.

Lest, s. m., poids au fond du navire; prononcez less'te et non lesse.

Leste, adj. des deux genres, léger, inconsidéré: prononcez less'te et non lesse.

Lettre, s. f.—De quel genre sont les lettres de l'alphabet?—Si l'on adopte l'appellation moderne, elles sont toutes du masculin; un be, un de, un pe, un re, un se;—si l'on adopte, au contraire, l'appellation ancienne et usuelle (c'est celle que nous avons nous-même adoptée dans notre Dictionnaire), il faut consulter le son final de la lettre: elle sera féminine si ce son final lui-même est féminin, c'est-à-dire, s'il est censé se terminer par un e muet: une f, une h, une l, une m, une r, une s, une x, parce qu'on prononce effe, hache, elle, emme, enne, erre, esse, ikse.—Elles sont du masculin lorsque le son final est grave ou est censé se terminer par une voyelle autre que l'e muet: un b, un c, un d, un g, un j, un k, un p, un q, un t, un v, w, qui se prononcent bé, cé, dé, gé, ji, ka, pé, ku, té, vé.

2. Lettre, s. f.—Ne dites pas, mettre des mots par lettres alphabétiques, mais, par ordre alphabétique; en effet, toutes les lettres sont alphabétiques.

3. Ne dites pas, le porteur de lettres, mais, le facteur.—Prononcez let-tre et non let-te ni lettère.

Leur.—Ne dites pas: ils étaient leur deux, leur trois; dites, ils étaient deux, trois ou eux deux, eux trois, elles deux, elles trois; comme on dit, nous étions nous deux, vous étiez vous trois, et non nous étions nos deux, vous étiez vos trois.

2. Leur, signifiant d'eux, d'elles, veut être devant son substantif; dites en parlant de deux frères ou deux cousins: je suis leur parent, c'est-à-dire, le parent d'eux, et non, je leur suis parent, qui signifierait, je suis parent à eux, ce qui n'est pas français.

3. Leur, pronom, s'écrit sans s: ne dites donc pas, je leurs z'ai dit; dites, je leur ai dit.

Levain, s. m., Alevin, s. m.—Le levain est une pâte aigrie qui, mêlée à la pâte dont on veut faire le pain, la fait lever et fermenter;—l'alevin, c'est du 259 menu poisson pour peupler un étang, un vivier; dites donc, j'ai mis de l'alevin dans mon réservoir, et non pas du levain.

Levée, s. f.—Ne dites pas: il est capot, il n'a pas fait un seul levé; dites, une seule levée.

Lever, v. ac., fait au futur je lèverai, tu lèveras, etc., et au conditionnel, je lèverais, tu lèverais, etc., et non je leverai, tu leveras; je leverais, tu leverais.

2. Ne dites pas: j'ai levé cet enfant, pour dire, que vous êtes son parrain; dites, j'ai tenu cet enfant sur les fonts, ou je suis le parrain de cet enfant.

3. On dit très-bien, dans le sens de percevoir, recueillir, rassembler, ramasser, emporter: lever les fruits d'une terre; lever les impôts, des impôts; on lève annuellement tant de millions sur ce royaume; on lève un droit sur cette denrée;—on a dit de même autrefois, lever les rentes seigneuriales, la dîme.

4. Mais en parlant d'une somme d'argent, il faut dire toucher et non lever: il a touché ses appointements (et non levé); je lui ai fait toucher telle somme (et non lever); toucher de l'argent (et non lever). (Acad.)—(Wall.)—Prononcez lever et non lèver.

Lever-Dieu, s. m., le moment de la messe où le prêtre élève la sainte hostie; au plur., lever-Dieu; ne dites pas Dieu-levé.

Levier: voyez évier.

Lèvre, s. f.: prononcez lèvre, et non lè-fe ni lé-vère.

Levûre, s. f.—Ce substantif ne peut se mettre au pluriel que dans les cas où il s'agirait de différentes espèces de levûres. Il n'est pas plus correct de dire, acheter des levûres, mettre des levûres dans la pâte, que de dire acheter des levains, mettre des levains; il faut dire, acheter de la levûre, mettre de la levûre. Prononcez et écrivez levûre (accent circonflexe) et non lèvure.

Lexique, s. m., dictionnaire; il se dit particulièrement des dictionnaires grecs;—prononcez lek-cique, et non lek-zique; prononcez de même ses dérivés, lexicologie, lexicographie, etc.

Lez, adv., vieux mot signifiant à côté, proche de: la Tombe lez-Tournai.—C'est à tort que l'on remplace lez par les ou des: Plessis-les-Tours; il faudrait dire, Plessis-lez-Tours.—Prononcez et non , ni lèze.

Liaisons affectées.—La conversation demande plus de laisser-aller et un certain négligé que ne comporte pas le discours soutenu. Il faut donc éviter, en parlant, de multiplier les liaisons; il faut même s'attacher à les omettre le plus possible, surtout celles des s et des t et surtout encore celles qui présenteraient, dans le même mot ou dans deux mots qui se suivent, la répétition des mêmes consonnes ou des mêmes sons,—c'est ainsi que les personnes de bon ton ne diront jamais: il est onze heures z'et un quart, onze heures z'et demie; deux heures z'et demie; elles diront avec beaucoup plus de naturel il est onze heures et un quart, etc., en supprimant la liaison.—«Lier les mots avec affectation dans les discours fut de tout temps le propre de la pédanterie; c'est un défaut de maître d'écriture.» (Francis Wey).

Liard, s. m.—Ne dites pas: je n'ai plus de petits liards; dites, je n'ai plus de petite monnaie.—Prononcez liar (en une seule syllabe) et non li-ar ni li-iar.

Libelle, écrit injurieux, diffamatoire, est masculin: un libelle violent.

Libelliste, s. m., auteur de libelle; prononcez libel'liste; et non libèliste ni libel'lisse.

Liber, s. m., troisième partie de l'écorce; prononcez libère.

Libera, s. m., prière pour les morts; prononcez libéra.

Libéral, libéralité, libérer.—Prononcez libéral, libéralité, libérer, et non, libèral, libèralité, libèrer.

Librairie, Mairie, Seigneurie.—Dites librai-rie, mai-rie, seigneu-rie, et non librai-rerie, mai-rerie, seigneu-rerie.

Libre, adj.: prononcez li-bre et non li-pre, li-pe, libère.

Licence, s. f., grade que l'on prend dans les facultés de théologie (et autrefois dans celles de droit et de médecine); c'est le degré entre le baccalauréat (le grade de bachelier) et le doctorat: la licence en théologie, en droit canon;—le licencié est celui qui a pris le grade de la licence: monsieur N. est licencié en théologie.

Licet, s. m., permission; prononcez licète.

Lichefrite, s. f., ustensile de cuisine qui reçoit la graisse et le jus de viandes qu'on fait rôtir; dites, la lèchefrite.

Lichen, s. m., plante parasite qui croît sur les troncs d'arbres, sur les rochers, sur les murs; prononcez likène. (Acad.)

Licol ou Licou, s. m., lien de cuir ou de crin qu'on met autour du cou des chevaux pour les attacher à l'auge, au ratelier.—Licol n'est employé qu'en poésie et devant une voyelle, pour éviter l'hiatus;—licou fait au pluriel licous.

Lier, v., Lien, s. m.: prononcez li-é, li-in, et non li-ié, li-iin.

2. Ne dites pas: lier les dents; dites, agacer les dents.

Lierre, s. m., plante; prononcez lière ( diphth.)

Liesse, s. f., joie; prononcez li-èce;—ce mot est vieux, dit l'Académie.

Lieu.—Les locutions, donner lieu, trouver lieu, avoir lieu, y avoir lieu, demandent la préposition à devant un substantif et la préposition de devant un infinitif: je n'ai pas donné lieu à votre colère; j'ai lieu de (et non à) me plaindre de vous.

Lieu-dit.—Cette expression prend le trait d'union toutes les fois qu'elle ne peut pas se remplacer par les mots lieu nommé; ainsi il faut écrire: cette pièce de terre est située à lieu dit (nommé) derrière-la-ville; tandis que vous écrirez: cette parcelle est située à tel lieu-dit.

Lieue, s. f.: voyez heure.

Ligature, s. f.—Ne dites pas: la ligature d'un livre, mais, la reliure d'un livre.

Ligne, s. f.—Ne dites pas: une étoffe à ligne, mais, une étoffe rayée.

2. Ne dites pas: peignez cet enfant, et faites-lui sa ligne sur le côté, dites, sa raie.—La raie est un trait tiré de long avec une plume, un crayon, etc.; il se dit aussi d'une certaine séparation de cheveux qui se fait naturellement ou avec le peigne sur le haut de la tête. (Acad.)

Ligner.—Ne dites pas: ligner du papier (tirer des lignes); dites, règler du papier; cahier règlé.

Ligneul, s. m., ligneux, adj. et subst.—Le ligneul est un fil enduit de poix dont se servent les cordonniers; ligneux signifie qui a la nature ou la consistance du bois: la coque de la noix est ligneuse: prononcez li-gneux et non ligh-neux (g dur).

Lilas, s. m., arbuste, fleur: prononcez lilà.

Limace, s. f., ou Limas, s. m.; mollusque rampant, sans coquille, de forme allongée, à quatre tentacules, et ordinairement rougeâtre.—Limaçon, s. m., diffère de la limace et du limas en ce qu'il porte une coquille; ne dites pas: ce jardin est rempli de limaçons; dites, de limaces;—les wallons sont exposés à confondre ces mots.

Limon, Timon.—Le limon est une des deux pièces de devant d'une charrette ou d'un cabriolet entre lesquelles se place le cheval;—le timon est la pièce de bois de devant d'un carrosse, d'un chariot, des deux côtés de laquelle on attelle les chevaux.

Linceul, s. m.—Prononcez ce mot comme il est écrit, linceul et non linceuille (l mouillée);—il ne se dit que du drap de toile dont on se sert pour ensevelir les morts.—Ne dites donc pas: mettez des linceuls au lit de monsieur; dites, mettez des draps au lit... Dans cette acception on dit drap et quelquefois drap de lit.

Linéaire, adj., qui a rapport aux lignes; prononcez liné-aire et non liné-iaire ni lignéaire.

Linger, ère, s., celui, celle qui fait commerce de toile, qui vend, qui fait du linge, qui travaille en linge.—Ce mot ne s'emploie pas dans le sens de blanchisseuse, lavandière, laveur, euse, repasseuse.

Lingerie, s. f.—On dit un magasin de lingerie et non de lingeries.

Lingual, ale, adj., qui a rapport à la langue; prononcez lingoual.—Le masculin lingual n'a pas de pluriel.

Linguistique, s. f., science des langues; linguiste, qui s'occupe de la linguistique;—prononcez lingu-ïs-tique, lingu-ïste (ui diphth.) et non lingouistique, lingouiste ni linghistique, linghisse.

Linteau, Liteau.—Le linteau est une pièce de bois, de pierre ou même de fer en travers, au-dessus d'une porte ou d'une fenêtre pour maintenir la maçonnerie;—le liteau est une petite pièce de bois couchée sur une autre; en terme de chasse, c'est le lieu où le loup se repose pendant le jour; c'est aussi une raie rouge ou bleue sur du linge de table, et dans cette acception on ne l'emploie guère qu'au pluriel: serviette à liteaux (et non à linteaux).

Lion, lionne, lionceau.—Plusieurs auteurs disent que ion est diphthongue; nous ne saurions nous ranger à cette opinion; et nous continuerons a prononcer, comme on le fait généralement: li-on, li-onne, li-on-ceau.

Lippe, s. f., la lèvre d'en bas, lorsqu'elle est trop grosse ou trop avancée: avoir une grosse lippe, une vilaine lippe; ce mot est familier.

Lippée, s. f., bouchée et repas;—dans ce dernier cas, il est toujours accompagné de franche: une franche lippée.

Lippu, ue, adj., qui a une grosse lèvre: les nègres sont lippus; ce mot est familier.—Il s'emploie plus ordinairement comme substantif: c'est un gros lippu. (Acad.)

Liquéfaction, s. f., action de liquéfier; prononcez liku-éfaction et non likouéfaction ni likéfaction.

Liquide, liqueur, liquoriste, liquéfier, liquider, liquidateur:—prononcez likide, likeur, likoriste, likéfier, likider, likidateur.

Lire.—Ne dites pas: j'ai lu hors d'un livre, hors du journal; dites, j'ai lu dans un livre, dans un journal. (Fland.)

2. Ne dites pas non plus: j'ai lu sur la gazette, j'ai lu sur le journal, sur la feuille, etc.; dites, j'ai lu dans la gazette, dans le journal, dans la feuille, dans la revue, dans l'almanach, dans les ou aux annonces du journal, etc. (Wall.)

Lis (et non lys), s. m., plante bulbeuse qui porte des fleurs à six pétales; prononcez lice même devant une consonne, lis (lisse) blanc, lis (lisse) bleu, etc.

2. Fleur de lis, terme d'armoiries: écu semé de fleurs de lis; dans ce cas on prononce li sans faire sentir l's.

3. Poétiquement, les lis se disait autrefois de la France: l'empire des lis, le trône des lis; dans ce sens on prononce lice.

Liseré, s. m., petite bordure faite sur une étoffe ou à un habit, un gilet, avec un ruban uni ou brodé; ne dites pas liseret.

Liseur.—Voyez lecteur.

Lisé-je, dormé-je, grossier barbarisme; dites, est-ce que je lis, est-ce que je dors?

Lisse, adj. des deux genres, uni, poli: une étoffe lisse, du papier lisse.

Lit de camp, Lit de sangles.Le lit de camp est un petit lit dont le bois se démonte de manière qu'on peut le transporter facilement; il se dit aussi d'une espèce de couchette formée de planches inclinées, qui sert de lit dans un corps de garde.—Le lit de sangles est un lit fait de sangles, et quelquefois d'un morceau de coutil attaché à deux longues pièces de bois soutenues par des pieds ou jambages qui se croisent.—Comme on le voit, c'est à tort que l'on désigne, par lit de camp, un lit de sangles.

Litanies, s. f. pl., prière faite en l'honneur de Dieu, de la Ste-Vierge et des saints, et composée d'une série d'invocations; dans ce sens il ne s'emploie pas au singulier: les litanies de tous les saints, de belles litanies.—Litanie, au singulier, se dit d'une énumération longue et ennuyeuse: il nous a fait une longue litanie de ses peines, de ses plaintes.

Liteau: voyez linteau.

Litre, s., unité de mesure de capacité, est masculin: un litre de bière; prononcez li-tre et non lite, litère.

Littéral, ale, adj., qui est selon la lettre, conformé à la lettre: traduction littérale.—L'Académie ne donne point de pluriel masculin; Trévoux, Laveaux, Fabre, l'abbé d'Olivet et Boinvillers disent, des commentaires littéraux.

Livrance, Livrement, action de livrer une chose vendue, ne sont pas français; il faut dire livraison: j'ai fait une livraison de six pièces de toile; je dois faire demain une livraison à tel correspondant.

Livre, ancienne mesure remplacée aujourd'hui par le franc, est féminin: une livre tournois.

2. Livre.—On dit un livre de prières et non un livre à prières. (Acad.)—Prononcez livre et non life ni livère. Voyez lire et prière.

Ll mouillées: voyez l.

Llama, et mieux lama, s. m., quadrupède ruminant du Pérou; l'Académie dit qu'on mouille les deux ll dans llama.

Llation, Llaire, finales où les ll sont rarement mouillées.

Locataire, Propriétaire.—Le locataire est celui qui tient à loyer une maison, un jardin, etc.; le propriétaire est celui à qui appartient l'objet loué. Prononcez locatère, propriétère et non locatére, propriétére.

Locatis, s. m., mauvais cheval de louage; prononcez locatice.

Loch, s. m., instrument pour mesurer la vitesse du navire; prononcez loke.

Locomotive, s. f., remorqueur des chemins de fer; prononcez locomoti-ve et non locomoti-fe.

Lof, s. m., t. de marine, le côté que le navire présente au vent: ce vaisseau va au lof; venir au lof.—Lofer, signifie venir au lof.

Loger, v. neutre dans le sens d'habiter, de demeurer dans une maison.—Il est actif, dans le sens de donner le logement à quelqu'un.—Avec le pron. personnel, se loger signifie, prendre un logement, disposer un logement.

Logeur, logeuse, celui ou celle qui tient des chambres garnies pour les ouvriers et les gens de la classe pauvre; il ne se dit pas de la personne qui loge dans ces chambres garnies.

Logis, s. m.—Ne dites pas: j'ai été demander à logis dans cet hôtel; dites, j'ai été demander à loger ou le logement dans cet hôtel.

2. Ne dites pas non plus: je suis au logis dans cette auberge; dites, je loge dans cette auberge.—Prononcez logi et non logice.

3. Ne dites pas: estaminet et logement; dites, logis: le logis est une maison où on loge; logement se dit du 267 lieu où on loge et plus particulièrement du domicile habituel, du lieu où l'on habite ordinairement.—Prononcez lo-jeman et non lo-cheman.

Loin.—La locution, bien loin s'en faut, n'est pas française; il faut dire, tant s'en faut, loin de là: vous me demandez si j'ai gagné au jeu, tant s'en faut qu'au contraire.

2. De loin à loin, se dit de la distance: ces arbres sont plantés de loin à loin;—de loin en loin, se dit du temps: il ne nous vient voir que de loin en loin. Cependant, dans le langage ordinaire, on ne tient pas toujours compte de cette différence et l'on emploie une locution pour l'autre.—Prononcez loain (oin diphth.) et non loan.

Long, adj., ne se dit pas de la taille; ne dites pas: cet homme est long; dites, cet homme est grand ou de grande taille. (Fland.)

2. Long, pour lent, tardif, se dit très-bien: dépêchez, que vous êtes long; il est long à tout ce qu'il fait; les vieillards sont longs en tout; ces arbres sont longs à pousser, à croître.—Mais il ne peut pas s'employer pour loin: il y a loin d'ici à Rome, et non, il y a long...

3. Ne dites pas: les fruits verts rendent ou font les dents longues; j'ai mangé du fruit vert, j'ai les dents longues; dites, les fruits verts agacent les dents, j'ai les dents agacées.—Avoir les dents longues, bien longues, signifie être affamé après avoir été longtemps sans manger. (Wall.)

4. Ne dites pas: j'ai le temps long; j'ai le temps long de le voir arriver; dites, le temps me paraît long, je m'ennuie, je suis impatient, il me tarde de le voir arriver; il me dure de...

5. Prendre le plus long, son plus long, c'est aller en quelque lieu par le plus long chemin: vous êtes venu ici par telle rue, vous avez pris le plus long; c'est le plus long de beaucoup; c'est votre plus long.—Il signifie 268 aussi, figurément, se servir des moyens les moins propres à faire réussir promptement ce qu'on a entrepris.

6. Le long, tout le long, tout du long, au long, tout le long de, tout du long de, locutions adverbiales; ne dites pas tout de long.

Longtemps, adv., s'écrit en un mot et sans trait d'union.

2. Ne dites pas: il est longtemps ou déjà longtemps arrivé; dites, il est arrivé depuis longtemps, ou, il y a longtemps, déjà longtemps qu'il est arrivé;—ne dites pas: il demeure longtemps à Bruxelles; je suis ici longtemps; dites, il demeure depuis longtemps à Bruxelles; je suis ici depuis longtemps, ou bien, il y a longtemps qu'il demeure..., que je suis ici. (Fland.)

Loquace, Loquacité: prononcez lokouace, lokouacité, et non, lokace, lokacité ni lokuace, lokuacité.

Loque, s. f., pièce, morceau d'une étoffe, d'une toile usée et déchirée: cet habit s'en va en loques, est en loques, tombe en loques.

2. Loque, s. f., chiffon: ce mot est français. (Acad.)

Loquèle, s. f., langage trivial; prononcez lokuèle ( diphth.) et non lokouèle.

Loquet, s. m., espèce de serrure mobile qui sert à fermer une porte, une malle, une valise, etc., au moyen d'un anneau passé soit dans un autre anneau, soit dans deux pitons;—ce mot n'est pas français dans ce sens, il faut dire cadenas (ne prononcez pas cannenas). (Wall.)—Voyez cliche.

Loquetière, s. f., clef qui sert à ouvrir plusieurs serrures; ce mot n'est pas français; dites passe-partout.

Loquier, n'est pas français; dites chiffonnier.

Lord, s. m., titre d'honneur usité en Angleterre; le d ne se prononce pas.

Lors, dès lors, pour lors, lors de, alors; prononcez lore, alore, et non lorce, alorce.

Lorsque, conj.—On prononce l's, lors'que;—ne prononcez pas lorseque ni lorsèque.—L'e ne s'élide que devant il, ils, elle, elles, on, un, une: lorsque Alexandre (et non lorsqu'Alexandre) pénétra dans l'Inde.

Los, s. m., louange (vieux langage): prononcez loce.

Losange.—L'Académie fait ce mot du genre féminin; cependant dans tous les traités de géométrie, on dit un losange, et tous les professeurs le font du masculin.—On écrit aussi mais plus rarement lozange.

Lot, s. m., objet qui échoit à chacun des numéros gagnants à une loterie; ne dites donc pas: j'ai pris dix lots à cette loterie; dites, j'ai pris dix numéros, dix billets.—Ne dites pas non plus: j'ai pris dix actions. (Fland.)

Louche, s. f., se dit dans beaucoup de villes du Nord de la France et en Belgique, pour désigner une grande cuiller à long manche avec laquelle on sert le potage, la soupe: douze couverts et la louche. (Bescherelle, Poitevin, Complément du Dict. de l'Acad.)—On peut dire également cuiller à soupe et grande cuiller.

Louer, Loueur, Louange, etc.: prononcez comme c'est écrit; gardez-vous de prononcer lou-wer, lou-weur, lou-wange.

Louette (la), morceau de chair à l'entrée du gosier: dites la luette; prononcez lu-ette et non lu-wette: il a la luette gonflée et non l'alouette ni la louette.

Loueur, euse, s., celui, celle qui fait métier de donner quelque chose à louage: un loueur de chevaux, de voitures, de vigilantes, de chambres garnies; loueuse de chaises, dans une église.—Louageur, euse, n'est pas français.

Lourdise, Lourderie, faute grossière contre le bon sens ou la bienséance; ces mots ont la même signification, mais lourdise vieillit (Acad.): il a fait une étrange lourderie.

Loustic, s. m., bouffon de corps de garde, mauvais plaisant.—Cette expression est populaire et du même acabit que blagueur, floueur, etc.

Loyal, e, Loyauté: prononcez loi-ial, loi-iauté et non lo-ial, lo-iauté.

Lucifer, s. m.: prononcez lucifère.

Lui, pronom.—Lui, leur, employés comme régimes indirects, à lui, à elle, à eux, à elles, ne se disent que des personnes; quand il s'agit des choses, il faut se servir du pronom y; ne dites pas, cette maison est trop petite, je lui ferai ajouter un étage; dites, j'y ferai ajouter un étage.—Il en est de même pour, de lui, d'elle, d'eux, d'elles, qu'on remplace par en: cet arbre va tomber, n'en approchez pas, et non n'approchez pas de lui.

2. Lui, elle, eux, elles:—ne dites pas en parlant d'un canif, d'une plume ou d'une chose inanimée: c'est avec lui que j'ai taillé ma plume; c'est avec elle que j'écris; il faut se servir du nom et dire, c'est avec ce canif, avec cette plume que...

3. Ne dites pas non plus, en parlant d'une chose, par exemple, d'un arbre, d'une table, d'une maison: j'étais sous lui; il est assis près d'elle; il demeure dans elle; dites, j'étais dessous; il était assis auprès; il y demeure.

4. Lui, elle, etc., suivis de qui, ne peuvent pas non plus se dire des choses; ne dites donc point en parlant d'un couteau, d'une chaise: c'est lui qui est bon, c'est elle qui est large; dites, c'est ce couteau, c'est cette table qui...

5. Leur, placé devant un verbe, est pronom et ne prend pas d's; ne dites pas, je leurs ai dit (z'ai dit), je leurs ai écrit (z'ai écrit), mais, je leur ai dit, je leur ai écrit.

6. Ne dites pas: l'aimant attire le fer à lui; dites, l'aimant attire le fer à soi.—Prononcez lui (ui diphth.) et non lu-i ni lou-i.

Luire, Luisant, etc.: Prononcez lui-re, lui-sant et non lou-ire, lou-isant.

Lumignon, s. m., bout de la mèche d'une bougie, d'une chandelle ou d'une lampe allumée: quand j'ai voulu moucher la chandelle, le lumignon est tombé.—Prononcez lumignon, en mouillant le gn.

Lunatique, adj., qui subit l'influence de la lune; au figuré, fantasque, capricieux: il est lunatique.

Lune, s. f.Avoir des lunes, être sujet à des fantaisies, à des caprices, lubies, quintes, rats.

Lunette et Lunettes.—Lunette, au singulier, se dit d'un instrument composé d'un ou de plusieurs verres, taillés de manière à faire voir les objets plus grands à l'œil nu, ou à rendre la vue plus nette et plus distincte: regarder avec une lunette; lunette d'approche, lunette de longue vue ou à longue vue; lunette d'opéra.—Lunettes, au pluriel, se dit de deux verres de lunette, assemblés dans une même enchâssure, de manière à pouvoir être placés au devant des deux yeux: une paire de lunettes; il y a de bonnes et de mauvaises lunettes; des lunettes vertes, bleues; lunettes à branches; porter des lunettes, mettre des lunettes sur son nez; lire sans lunettes.—Voyez ciseaux.

Lunettier, s. m., faiseur, marchand de lunettes; prononcez lunètier et non lunetier.

Lurer, v. a., attirer quelqu'un par de belles promesses pour le tromper; ce mot est wallon et se rend en français par le mot leurrer: il s'est laissé leurrer.

Luron, onne, s.—Le masculin se dit d'un homme joyeux et sans souci, d'un bon vivant ou même, d'un homme vigoureux et déterminé; et le féminin, d'une femme réjouie, décidée, qui ne s'effarouche pas aisément: c'est un luron, un bon luron; quelle luronne!—Il est populaire. (Acad.)

Lustre, s. m., éclat, espèce de chandelier à plusieurs branches qu'on suspend au plafond; espace de cinq ans: je compte aujourd'hui sept lustres (35 ans).—Prononcez lus-tre et non lus-tère ni lusse, ni luxe.

Lut, s. m., matière molle que l'on applique sur les bouchons de certains vases, afin de prévenir l'évaporation du liquide: lut de terre glaise, lut de blanc d'œuf et de chaux:—prononcez lute.

Luth, s. m., instrument de musique à cordes: prononcez lute.

Luthéranisme, s. m., secte de Luther;—ne dites pas luthérianisme, et ne prononcez pas luthéran-isse ni luthéranim-se.

Lutter.—Ce verbe ne s'emploie pas pronominalement: lutter (et non se lutter) avec quelqu'un, contre quelqu'un; il est adroit, il lutte bien.

Luxe, s. m., somptuosité: prononcez luk-ce et non luke ni luce.

Luxurieux, Luxueux.Luxurieux veut dire impudique;—luxueux signifie qui vit dans le luxe, qui aime et recherche le luxe; ne dites donc pas: cet homme est luxurieux, pour cet homme aime le luxe; dites, cet homme est luxueux.—Nous ajouterons pourtant que le mot luxueux n'a pas fait fortune et n'est guère usité.

Lynx, s. m., chat sauvage auquel les anciens attribuaient une vue très-perçante: prononcez laink-ce.

 

 

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021