Créer un site internet
BIBLIOBUS Littérature

VIII- Les jeunes filles d'Owié


 

Est-ce un flot écumant qui descend la montagne ? Est-ce la fleur des niaoulis que roule le vent ? Non, ce sont les blanches plumes dont les filles d'Owié couronnent leurs chevelures.

Elles paraissent plus noires que la nuit, les filles d'Owié.

Préparez la chanson des fêtes, ô jeunes gens ! Voici vos fiancées sur le versant des collines ; elles répondent de loin à la chanson des pêcheurs.

Sur la rive s'assemblent les femmes ; les hommes sont sur la mer. Elle est toute couverte de pirogues, on dirait des cygnes.

Chantez ô pêcheurs ! la pirogue fend les ondes ; elle s'en va, cherchant fortune.

Le grand poisson, aux écailles changeantes comme l'onde, bondit à fleur d'eau.

Le serpent de mer se balance nonchalant sur la rive et le poisson-diable se détache noir entre les branches rouges de coraux.

L'océan fleurit et s'emplit de richesses pour les fils des tribus.

Pour les prendre, il ne faut qu'oser, il faut se lancer dans l'onde, monter sur la pirogue ou jeter la sagaie du rivage.

Les femmes, frappant contre terre les bambous au son lourd ou grattant la branche de palmier, accompagnent les chants.

Le soleil disparaît derrière la montagne ; les flots mugissent en léchant la grève : l'heure est propice et les esprits qui habitent sous l'onde poussent la prise dans les filets.

Voguez, voguez, pirogues légères, que les filets se gonflent de richesses ; frappez juste sagaies à la blessure mortelle et que de longtemps la tribu n'ait plus faim.

 

...

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !