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Marie de France (1154-1189)

Marie de France est une poétesse du Moyen Âge qui vécut pendant la seconde moitié du XIIe siècle, en France et surtout en Angleterre. Ses fables adaptées d'Ésope furent lues et imitées du XIIe auXVIIIe siècle. Le romantisme au XIXe siècle redécouvrit ses lais, contes en vers rédigés en ancien français dans la scripta anglo-normande. Marie de France appartient à la génération des auteurs qui illustrèrent l'amour courtois en littérature, entre autres par l'adaptation des légendes bretonnes oumatière de Bretagne.

Elle est la première femme écrivain d'expression française connue. On ne sait rien d'elle, si ce n'est ce qu'elle écrit elle-même dans l'épilogue de ses Fables : « Marie ai num, si sui de France » (J'ai pour nom Marie et je suis de France), c'est-à-dire, à cette époque, de l'Île-de-France. Vivant en Angleterre, liée à la cour d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine – ses Lais sont dédiés à un roi, sans doute Henri II –, elle fut peut-être abbesse du monastère de Reading ou de Barking.

Poétesse, elle adapte en français, ou plus précisément en dialecte anglo-normand1, et en vers des légendes bretonnes, auxquelles elle donne le nom de Lais. Les Lais (1160-1175) se composent de douze courts récits en octosyllabes à rimes plates, de dimensions variables (118 vers pour le Lai du Chèvrefeuille et 1184 vers pour Eliaduc). Ils sont aux romans bretons ce que seront plus tard les nouvelles par rapport aux romans. Marie dit avoir écrit et « assemblé » ses textes à partir de « lais bretons ». Un seul de ces contes, le Lai de Lanval, est à proprement parler arthurien. L'amour, le plus souvent en marge de la société (neuf des douze lais racontent des amours adultères), est le sujet principal du recueil : le plus court mais peut-être le plus beau de ces textes, le Lai du chèvrefeuille, se rapporte ainsi à l'histoire deTristan et Iseut. Plusieurs lais font intervenir le merveilleux, mais tous ont néanmoins le monde réel pour toile de fond, avec une conclusion plutôt pessimiste où douleur et l'épreuve succèdent à la joie et au bonheur initial.

Conteuse de talent, Marie de France ajoute une tonalité courtoise et poétique à la magie de la matière de Bretagne. Une discrète émotion se dégage de récits où l'auteur privilégie la pitié et la compassion pour ses personnages. Son style présente une remarquable économie de moyens, et se reconnait facilement à la sobriété dans la composition du récit, à un art très sûr de la mise en scène et à l'efficacité d'une langue simple et limpide.

Outre les Lais, Marie de France est l'auteur de l'Ysopet, première adaptation en français des fables d'Ésope, composé entre 1167 et 1189, et de L'Espurgatoire de saint Patrice, roman qui propose une évocation détaillée des souffrances du Purgatoire, et s'inscrit dans la tradition du voyage dans l'Au-delà.

(source : Wikipédia)

 

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