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BIBLIOBUS Littérature

Le Suicidé - Théo Varlet (1878 - 1938)


(1901)

Mijnheer van Haze, ses jambes massives allongées sous la table, fumait sa longue pipe en terre de Gouda qu’il tenait par le tuyau, le coude dans la main droite. Devant lui, adossé au mur où il appuyait ses paumes, le baes de l’hôtel d’Yperdamme contemplait son habitué lancer, avec des m’pâ recueillis, des anneaux de fumée qui montaient en élargissant leurs volutes bleuâtres.

La pendule sonna huit heures.

Des silhouettes gaies de baigneuses, drapées de châles écossais, coiffées de bonnets roses, à l’instar des paysannes flamandes, passèrent devant les fenêtres.

— Vous avez déjà des pensionnaires, approuva le penseur, la saison sera bonne.

L’hôtelier hocha la tête, avec un regard oblique vers la rue. Il ne pouvait pas se plaindre ; mais on n’était qu’en juillet, et l’Exposition…

— Et puis, savez-vous, Mijnheer l’échevin, il faudrait de bonnes affaires pour rattraper mes frais. Ça m’a coûté, d’agrandir l’hôtel.

Mijnheer van Haze en convint. Lui-même avait construit plusieurs villas et risqué des fonds considérables. Mais il était en correspondance, pour les louer, avec des gens de Bruxelles à qui on avait vanté le calme du pays. Car la vogue était aux petites plages pas chères et tranquilles, et la réputation naissante de Zeeberg en faisait un lieu de repos absolu, un village paisible et tout patriarcal.

La porte de la salle à manger s’ouvrit, et un homme de courte taille, en redingote vaguement ecclésiastique, entra. Il jeta sur une chaise son pardessus, et tirant un journal, commanda un bock. Sa face dure était rasée comme celle d’un quaker, et des cheveux bruns rendaient plus étranges ses yeux pâles de nerveux. Dépliant sa gazette, il lut avec contention un bref article ; puis, bras croisés, il fixa le bord brillant de son verre.

Mijnheer van Haze, tourné de biais, cherchait une occasion de parler à l’étranger ; mais, celui-ci ne bougeant, il dit en français, d’un air détaché :

— Beau temps, ce soir, n’est-ce pas, Monsieur ?

Le petit homme redressa le buste, et regarda l’échevin en une grave affirmation :

— Oui, monsieur, une soirée qui fait penser.

Le penseur acquiesça muettement, puis reprit :

— Et vous êtes pour longtemps sur notre plage ?

— Un jour ou deux, peut-être, cela dépend.

Le crépuscule tombait. Immobile comme un bas-relief, le cafetier, qui entendait mal le français, réunissait quelque informe songerie. Une jovialité engageante épanouissait la tête chauve de l’échevin entre les parenthèses de ses favoris roux. Et, dans la nébulosité de la fumée, épaisse comme un nuage d’encens, une odalisque drapée de jaune, souriait lascivement sur une affiche-réclame du Byrrh Oriental.

L’homme à la redingote, sa bouche arquée d’amertume, rêva. Mais, décroisant les bras, il s’enquit : où habitait le docteur Hennemans ?

— Près l’hôtel des Bains, répondit van Haze. Et il admirait la coïncidence, lui-même était fort lié avec le médecin.

À cette double intimité, un flux de confidences, déversées en la banale attention de l’échevin, anima l’étranger. Il parlait lentement, par longues phrases suspendues de silences hypocondriaques, où il tapotait la table du journal roulé. Hennemans, qui devait s’absenter pendant la saison, lui louerait à bon compte sa villa, et ses deux garçonnets, dont la pauvre mère était défunte, passeraient ainsi leurs vacances à Zeeberg avec la gouvernante. Lui-même viendrait le plus souvent possible, car il avait besoin du grand air ; mais son commerce – il était facteur de pianos – le retenait à Bruxelles. D’Ostende, il aurait pu retourner le même jour, mais les loyers y étaient inabordables ; puis, l’excès de mouvement, la toilette, empêchaient un vrai repos.

— Oui, soupira l’échevin, c’est une plage très mondaine : un luxe effréné ; tous les jours des fêtes au Casino, – et les jeux ! À propos, avez-vous lu qu’on veut les supprimer, les jeux d’Ostende ?

— Ce serait une belle action, dit l’autre, gravement. Il y a là une immoralité criante à faire cesser. Chaque soir, des gens s’y ruinent, se suicident, jettent le déshonneur dans leur famille. Oui, c’est un scandale pour le pays, comme les jeux de Spa, comme ceux de Dinant, d’Erquelinnes, et le Roi…

— C’est justement le Roi qui refusera, interrompit l’échevin, en tirant de larges bouffées.

— Et il manque ainsi l’occasion de conquérir l’estime des honnêtes gens ! s’exclama l’individu. Heureusement, ajouta-t-il, brusquement crispé, mystérieux, que ses parents rachètent ses négligences. Avez-vous lu – et il ouvrait fébrilement le journal – cette belle pensée ? Sa parole devint solennelle, haletante d’émotion : « Son Altesse, en envoyant une couronne sur la tombe de Mme Gladstone, a écrit sur le ruban un quatrain de sa composition qui révèle un véritable talent poétique chez la femme d’âme très délicate qu’est l’aînée des belles-filles de la Reine. Ce quatrain dit en substance que la mort n’est qu’un très court voyage sur une mer étroite au bord de laquelle on revoit, transfigurés, plus beaux que jamais, les êtres chers qu’on a perdus et qui vous attendent sur le rivage. »

D’un ton inspiré, il redit les derniers mots et, levant une face illuminée, requit l’admiration : Sublime, n’est-ce pas ?

Ce brusque enthousiasme étonna la placidité de l’échevin. Comme il avait des lettres, il déclara la pensée, banale et d’une métaphysique rebattue.

Une indignation, une fureur sainte emporta l’autre, comme un Allan Kardec au scepticisme d’un profane.

— C’est sublime ! tout à fait sublime. Et il vaticina, levé : ils ont des oreilles et ils n’entendent pas ! Je vous plains, Monsieur ! Puis il sortit, violent.

— Qu’est-ce qu’il a donc ? interrogea le cafetier, allumant le gaz.

Une clarté chaude explosa, réfléchie dans le marbre net des tables, virgulant de feux la belle ordonnance des bouteilles et les cuivres brillants de la pompe à bière.

— Rien, lança van Haze, avec un rire gastrique : il est fou.

Et, abreuvé d’une nouvelle chope, il écrivit à ses futurs locataires. Soigneusement, il révisa la ponctuation, et relut deux fois la dernière phrase, dont la tournure lui semblait heureuse : « le caractère paisible des indigènes est tel que de mémoire d’homme, on n’a vu d’arrestation à Zeeberg, et les mœurs et notre plage sont patriarcales au point qu’on peut dormir sa porte ouverte, en tout sécurité. » Il ajouta les formules, signa, cacheta, et, des consommateurs arrivant, sortit jeter sa lettre à la poste.

Au-dessus du village obscur, les étoiles très brillantes repéraient, comme sur un tableau noir, les célestes géométries, dont il repassa tous les noms : les Ourses, les Lyres, Cassiopée… La mer bruissait comme le perpétuel passage d’un train. Un brouillard léger (signe de chaleur) couvrait les dunes.

— Bon temps pour chasser demain, pensa l’échevin.

Et, piteux de songer au réveil matinal, il rentra se coucher.

 

Au petit jour, vêtu d’un complet en velours beige à grosses côtes exagérant ses formes pléthoriques, autour du ventre une ceinture cannelée de cartouches, son fusil à la bretelle derrière l’épaule droite, Mijnheer van Haze referma la lourde porte du « château » qui rendit un bruit confortable. Son chien, un terrier noir et feu, barrait de droite et de gauche, à pattes rapides.

Le ciel était d’un azur pâle nué de gris à l’ouest, décoloré de lumière vers le soleil, se levant au ras des dunes. Leurs crêtes, sur l’inondation blanche de brouillard, émergeaient des îlots, des chaînes de récifs. Le chasseur, aspirant l’air frais, suivait la grand’route, bordée de villas, vers les dunes côtières, plus giboyeuses. Son pas, sur la terre sèche, retentissait. Il redressa le torse. Un calme, une paix onctueuse flottait ; par les fenêtres grandes ouvertes, on apercevait un coin de plafond, la courbure molle d’un rideau, et le silence était tel, qu’en s’arrêtant pour allumer une pipe, il entendit le ronflement léger d’un sommeil paisible.

Devant ses villas neuves, encore fermées, l’affiche collée sur l’imposte, le rida d’une brève inquiétude. Mais les négociations avec ses locataires allaient aboutir : sa lettre de la veille conclurait l’entente. La saison était sûre et les capitaux bien placés. Il supputa les intérêts, revit, lucide, son budget largement équilibré, ses fantaisies de notable campagnard satisfaites, et même quelque dépense somptuaire ajoutée à son luxe de garçon : la cuisine et la chasse.

— Come ! Black ! cria-t-il au chien éventant les premières pistes.

Et, à droite, il s’engagea dans le brouillard déjà moins dense. Avec la perspective incertaine de mousses et de bruyères, la Dune apparaissait comme une fantaisie de jardinier paysagiste, épanchant sur les pentes des forêts de ronces, des clairières de sable et des crânes de montagnes, chauves sous le ciel bleu. Et dans cette miniature de collines et de vallées, on marchait gigantesque, Gulliver d’une Lilliput des lapins.

Mijnheer van Haze, le fusil aux mains, marchait lentement, sur les crêtes, position préférable d’où il dominait les terriers. Leurs galeries s’ouvraient en pente, groupées autour de monticules convergeant vers une caverne intérieure, – et des foulées récentes s’imprimaient sur le sable sec. Tout à coup le chien partit, et, froissant les herbes, deux lapins jaillirent à vingt pas, les oreilles horizontales, dévalant en fuites obliques ; mais éclata une détonation, puis une autre : quelque chose de fauve sauta en l’air, tournoyant comme pour un saut périlleux, et Black se précipita sur le corps aux pattes allongées, grognant, déchirant à pleine gueule les chairs saignantes – le second lapin disparut.

Dépité de manquer un si beau coup double, furieux contre l’intempestive curée de son chien, van Haze allait le corriger rudement, lorsqu’un coup de feu, non loin, comblant son exaspération, le détourna.

— Quel imbécile chasse dans mes réserves ! jura-t-il. C’est trop fort !

Un coup de pied sonna sur les côtes de Black, et, bourrant le lapin dans sa carnassière, il marcha droit vers la dune haute, pour découvrir le braconnier. Le sable mou empêchait les pas : sa rage d’une telle audace croissait, et, dans la violence de sa colère, il rechargea son fusil. Mais, plus loin, sur la crête, un individu, les mains dans les poches, – quelque guetteur d’épaves ou ramasseur de tourbe – à sa vue, fit un crochet brusque et descendit vers la bruyère. Van Haze le héla. Avait-il vu le braconnier ?

— Ya ! répondit l’autre avec une désignation vague. Et il disparut derrière un contrefort.

— Sale brute ! grincha van Haze qui continua de grimper.

Avec un han féroce, il se dressa sur la cime, inquisiteur. Déserte, la dune gonflait puissamment ses musculatures frustes et poilues, où tramaient des loques de brouillard. Un gros soleil rouge montait sur la mer miroitante et les plages, vides. Mais au bas même de l’éminence, un homme était couché.

— Hé ! là-bas ! cria le chasseur. Rien.

Il dévala, en course accélérée, en stoppant net devant l’homme allongé sur le ventre. – L’homme en redingote, de la veille, ce fou ! Il lui secoua le bras pour l’éveiller :

— Monsieur !

Le bras retomba.

— Ah ! ça ! gronda-t-il, angoissé.

De l’autre côté, Black aboyait obstinément.

— Nom de Dieu ! hurla van Haze. Et son fusil, lancé, claqua sur le sable près du chien qui se sauvait, hurlant.

Une déchirure circulaire, le trou d’une balle, lacérait la redingote, au flanc droit, le cœur ne battait plus. Une sorte d’étonnement hagard allongeait la face aux pâles yeux énormes.

— On assassine maintenant à Zeeberg ! balbutia l’échevin hébété. Dans un éblouissement, il eut la vision d’un Zeeberg transformé en coupe-gorge, avec un bandit aposté derrière chaque dune, les baigneurs terrorisés, les hôtels fermés, toutes les villas à vendre, les propriétaires ruinés. C’était un malheur public, une calamité pour lui-même, avec ses Bruxellois timorés.

— C’est impossible ! Non : il s’est suicidé, il a dû se suicider ! s’écria-t-il.

Cependant il y avait évidence de vol : un portefeuille gisait, retourné, près d’une bourse à fermoir de métal.

Van Haze restait à genoux, épouvanté. La mer, criblée de lumière en fulminantes gouttes obliques, avec une seule ligne de petites vagues étalées en dentelle, montait. Le cri d’une alouette invisible, très haut becquetait le silence.

Mais la certitude du danger, l’horreur de débâcles imminentes, subvertissait les habitudes morales de l’échevin. Hypnotisé par l’idée fixe : sa fuite ! un vertige l’emporta. Il remit le portefeuille dans la poche, prit la bourse, et, sans hésiter, y jeta l’argent et le nickel de son propre gousset. Puis, il se dressa, respirant : ses mains tremblaient ; des filets de sueur lui coulaient dans les yeux. Somnambulique, inconscient presque, il ramassa le fusil, attrapa le chien par la peau du cou, et, à grandes enjambées, remonta la dune, buttant, ivre comme si lui-même avait commis le crime. Une folie l’envahissait : le chien qui braillait toujours, exaspéré, il le mit en joue, et, à bout portant, le foudroya.

Ce meurtre, le silence, détendirent ses nerfs. Les fonds se décrassaient des brumes matinales. Le soleil, éblouissant, tiédissait l’air bleu exquis à respirer, que des gazouillements emplissaient. Une sécurité apaisa l’échevin. Il avait bien le droit, après tout, de défendre ses intérêts : du pied il retourna le cadavre de Black, soulagé comme d’avoir supprimé un témoin gênant.

Par la grève, deux hommes, en manteau sur l’épaule, une grosse canne à la main, approchèrent. La logique de l’aventure entraînait van Haze : il tira en l’air deux nouveaux coups de fusil, il se mit à faire des signaux, descendant à la rencontre des douaniers.

Vite : il y avait là-bas un homme mort, un suicidé. Il fallait courir jusqu’à un hôtel, prendre de quoi le transporter à la morgue. C’était un étranger, une espèce de fou. L’échevin les poussait, pour éviter le scandale, échauffait leur lenteur hésitante. – La prochaine maison était à deux cents mètres, là, derrière le promontoire de dune. On aurait vite fait.

Avec de grands jurements et leurs bâtons gesticulants, tous deux se hâtèrent. Lui gardait le cadavre. Il sentit une gêne brève, d’avoir si maladroitement contredit cet exalté, hier : ses idées étaient respectables, après tout… Mais aussi, pourquoi cette promenade intempestive sur la plage déserte ? Pourquoi chercher le danger, tenter la fortune ? – Et il le détestait, le haïssait, pour le dommage irréparable que sa mort avait failli causer. Son subterfuge même, ses inquiétudes, et la chasse interrompue, les ennuis et les complications possibles, Black tué, tout cela faisait de sa mort une vengeance personnelle, le châtiment trop léger de méfaits inexpiables.

Van Haze ne voulait pas songer. Sa volonté, logique, agissait, discrète et sûre comme une habitude. En attendant les secours, il regardait le talus doux de la mer en acier guilloché monter jusqu’à l’horizon aigu comme un fil de rasoir. Le sable parfaitement lisse miroitait au soleil. Des méduses transparentes, irradiées de filaments violâtres, semblaient des presse-papiers, en verre millefiori. Il écrasa une carcasse de crabe pâmée en détresse gesticulante, – et il vit que ses pas avaient soigneusement embrouillé et confondu ses premières empreintes. Il sourit. Une grande joie traversait l’air, et la brise de la marée montante sentait bon le varech.

Une troupe inquisitive s’affairait, tournant la dune avancée : les douaniers, des domestiques en bras de chemises, le gardien du phare, avec sa casquette, un sauveteur à pantalon de toile, pieds-nus. Et l’échevin, répétant l’histoire du suicide, organisait, commandait, à leur considération respectueuse. Le cadavre, allongé sur une échelle, on partit vers la morgue, espèce de hangar où l’on remisait la pompe à incendie, et qui servait aussi de violon.

Van Haze dépêchait les émissaires avec des instructions pour le docteur, le bourgmestre, le garde-champêtre. Au long de la route, le cortège grossit : des maçons, un boulanger, une laitière – et les yeux se mettaient aux fenêtres, attirés par le bruit des voix, s’étonnant de cette troupe où l’on portait quelque chose, sur une échelle.

Le bourgmestre les rejoignit près de la morgue. Il s’exclama, et, tout de suite, refermant la porte sur le cadavre, voulut commencer avec van Haze l’instruction de cette affaire colossale. D’ailleurs, la tête lui tournait d’être levé si matin. Tous deux se dirigeant vers l’hôtel d’Yperdamme, un groupe resta ; d’autres suivirent.

Le baes était au comptoir où cinq à six matineux tuaient le verre. Il se récria : ça n’était pas possible ! Mais les Flamands surabondaient de détails :

— Il était au bord de l’eau. Avec une balle dans le côté. En redingote. Et des yeux ! L’air d’un fou.

— Et le revolver, où est-il ? interrompit le bourgmestre.

— Qui a vu le revolver ? demanda van Haze.

Certains ne l’avaient pas vu. Tous l’avaient oublié.

— Il est à présent dans la mer, affirma un douanier : le flux montait.

Détail, après tout. Le baes, à présent, aidé par l’échevin, racontait la scène de la veille.

— Oui, il était très exalté, hier soir, et l’air tellement furieux contre les jeux d’Ostende !

Il avait dû y perdre son argent et s’était tué à cause de cela. Puis, quand il avait parlé de la mort, vraiment, il s’était enfui comme un fou !

C’est un malheur pour l’hôtel, conclut le baes.

— Au contraire, – et le bourgmestre le réconforta : il allait avoir pour l’interroger tout le village ; les gendarmes d’Oost-cappelle viendraient et le parquet d’Yperdamme !

Un respect plana. Une considération nouvelle enveloppait les notables et le cafetier. Le bourgmestre, profitant d’élargir sa popularité, paya une tournée générale.

Tous les pieds lourds grincèrent sur le plancher sablé : on se bouscula vers le comptoir où les verres s’emplirent. Les pipes, dans le silence, fumaient à fortes bouffées. On porta des santés, heurtant les verres pleins dont la mousse débordait ; tous déglutirent largement l’âpre bière.

Puis, les chopes claquèrent sur le zinc, sur le marbre ; et, parmi la reprise bruyante des conversations, van Haze, avec un soupir de soulagement, se conclut, en une définitive certitude :

— Eh ! oui, pardieu : il s’est suicidé ! Ce n’est pas ma faute, à moi, si on l’a dévalisé, ensuite ! (Le dernier satyre et autres nouvelles ; 1901-1923)

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