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BIBLIOBUS Littérature

La Bruyère - Sabine Sicaud (1913-1928)

 

Ô bruyère, bruyère,

Je croyais te connaître et je ne savais rien

De cette odeur mêlée à la rumeur légère

Qui vient du fond des pignadas, qui vient

Des longs pays qui sont les tiens, bruyère. . .

-Je connaissais ta petite âme de chez nous,

Ta petite âme éparse au pied de chênes roux

Et de sorbiers déjà couleur d’automne. . .

-Mais ce rose éclatant, ces violets pourprés,

Ces épis de corail aux grains serrés,

Cette lumière en fins grelots qui sonnent,

Les trouve-t-on chez nous, même l’automne?

-Ici, les pins tendent si haut leurs parasols

Que les vents de la dune se prélassent

Et que le soleil joue à pile ou face,

Librement, sur tes chauds tapis couvrant le sol. . .

-Et c’est comme une flamme au ras des sables,

Un couchant rouge et mauve interminable

Sous les hauts parasols,

Quand tu fleuris, bruyère. . .

-Tes fleurs. . . tes fleurs sont le tapis

D’un temple ouvert, bourdonnant de prières. . .

Entre les piliers bruns, des parfums assoupis

D’encens et de résine,

Des parfums d’immortelle et de mousse marine

Accompagnent le tien, bercé dans l’air. . .

-Et ton âme d’ici, je la découvre

De ce wagon-joujou courant près de la mer,

Au seuil de ces pays roses et verts

Qui s’ouvrent

Sur le vert et le rose argentés de la mer. . .

Côte d’Argent, 1925

Date de dernière mise à jour : 24/11/2024

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