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BIBLIOBUS Littérature française

FONTAINES (Marie-Louise-Charlotte de Pelard de Givry, comtesse de)

FONTAINES (Marie-Louise-Charlotte de Pelard de Givry, comtesse de), morte en 1730.

 

HISTOIRE DE LA COMTESSE DE SAVOIE, in-12, 1726. — Ce roman aurait de la peine à réussir aujourd’hui. Nulle prétention dans le style, nulle invraisemblance dans les faits, nulle métaphysique dans les sentiments. L’intérêt est dans l’action principale et dans les caractères des personnages. Le nœud de l’intrigue, le principe d’une passion qui doit mettre en scène les deux principaux acteurs, le jeune et vaillant Meudon et la jeune comtesse de Savoie, est un portrait du prince espagnol qui se trouve d’une manière toute naturelle entre les mains de la comtesse. Meudon l’ignore, et cette erreur, qui le rend un moment jaloux de lui-même, produit un éclaircissement heureux en épargnant à la beauté modeste l’embarras d’un aveu trop direct. La comtesse, enchaînée par les lois de l’hymen, n’en est que moins indulgente pour ses propres penchants et plus attachés à ses rigoureux devoirs. Meudon cherche une noble distraction à son amour dans les périls de la gloire. Il passe en Sicile avec les braves Normands qui en ont médité la conquête. Bientôt, il est instruit que des bruits injurieux flétrissent la vertu de sa noble dame. Une odieuse conspiration s’est élevée contre elle, et sa mort est inévitable, si un généreux chevalier ne prend sa défense. Meudon se présente, la vertu triomphe ; le calomniateur, en succombant sous les coups de son adversaire, avoue toute sa perfidie, et rend un hommage éclatant à la vérité.

HISTOIRE D’AMÉNOPHIS, PRINCE DE LYDIE, in-12, 1728. — Le début de ce roman paraît emprunté à un conte de fées. Il s’agit d’une reine de Lydie qui est accouchée de sept princes à la fois. L’oracle de Jupiter Ammon avait promis le trône à un seul de ces enfants. Aménophis, l’un d’eux, déshérité ainsi par la volonté des dieux mêmes, cherche une autre conquête pour se dédommager de l’héritage paternel. Dans le cours de ses aventures périlleuses, il rencontre Ménécrate, prince de l’île du Soleil, souverain détrôné et chassé de ses États par un grand prêtre, qui non-seulement a usurpé le trône, mais encore jouit de toutes les voluptés d’un sérail, où toutes les beautés orientales le consolent des soins de la grandeur et des embarras de la puissance. Parmi ces captives, Aménophis distingue la jeune Cléorise, dont il veut faire la conquête ; il n’imagine rien de mieux que de la surprendre dans une galerie où les statues des plus grands hommes sont placées dans leur proportion naturelle. Celle de Diomède manque dans les rangs. Aménophis, habillé et armé comme le héros grec, attend, sur son piédestal, la beauté qui a su le charmer ; mais une vue aussi chère ne lui permet pas de garder l’immobilité. Cléorise, qui ne s’attendait point à une telle apparition, jette un cri d’effroi, remplit le palais d’alarmes, et la conspiration éclate d’une manière inopinée. Heureusement Ménécrate et ses amis sont prêts ; ils secourent le faux Diomède, qui tue l’usurpateur et rend le trône à son ami ; mais il perd sa maîtresse qui s’est enfuie dans le tumulte. Lorsqu’il est parvenu à la rejoindre, il apprend que Cléorise est la fille du roi de Chypre, qui est lui-même sur le point de perdre le trône et la vie, parce qu’on le croît sans postérité, cette fille ayant disparu au moment de sa naissance. Aménophis profite de cette occasion pour signaler sa valeur. L’amour et l’ambition sont couronnés du plus brillant succès.