BIBLIOBUS Littérature

Parabole



Parabole, s. f. (Critiq. sacrée.) παραβολὴ, ce terme grec que nous avons reçu, signifie communément dans l’Ecriture un discours qui présente un sens, & qui en a un autre que comprennent fort bien les personnes intelligentes. Les paraboles de l’Ecriture sont des instructions détournées, des sentences où il entre des comparaisons, des emblèmes.

Cette maniere d’enseigner par des paraboles, des énigmes, des discours figurés, étoit fort du goût des Orientaux. Les prophetes s’en servoient pour rendre plus sensibles aux princes les menaces & les promesses qu’ils leur faisoient ; ils reprennent aussi souvent les infideles de leur nation sous la parabole d’une épouse adultere. Ils décrivent les violences des peuples ennemis des Juifs, sous l’idée de quelque animal féroce. Nathan reproche à David son crime, sous la parabole d’un homme qui a enlevé la brebis d’un pauvre.

Jesus-Christ adopta l’usage des paraboles, des similitudes, & des discours figurés, dans la plûpart de ses instructions, soit aux Juifs, soit à ses disciples, comme il paroît par la lecture des Evangélistes, sur quoi Clément d’Alexandrie fait une excellente remarque, c’est qu’en ce genre il ne convient pas de presser les termes, ni de demander que l’allégorie soit par-tout soutenue ; mais il s’agit de considérer seulement le sujet principal, & ne faire attention qu’au but & à l’esprit de la parabole.

Selon cette regle, il faut glisser sur les termes lorsqu’ils pechent à certains égards ; par exemple, dans la parabole des talens, Matt. xxv. 24. le serviteur dit à son seigneur, « je sais que vous êtes un homme rude, qui moissonnez où vous n’avez point semé, & qui recueillez où vous n’avez rien fourni » πρέπον n’est pas certainement trop bien observé dans ce propos ; car ce n’est pas le langage qu’un serviteur tient à son maître, ou un affranchi à son patron ; mais il doit suffire que le but de la parabole soit de peindre par de telles expressions, quoiqu’outrées, la vaine excuse d’un mauvais serviteur.

Le mot parabole désigne quelquefois une simple comparaison qui montre le rapport de deux choses ; par exemple, « comme il arriva au jour de Noé, autant en sera-t-il au jour de la venue du fils de l’homme », Matt. xxiv. 37. 2°. il signifie toute similitude obscure, Matt. xv. 15. expliquez-nous votre similitude τὴν παραβολὴν, dit Pierre à Jesus-Christ ; 3°. une simple allégorie à ce qui se passe pour les convives d’un festin ; 4°. une maxime, une sentence, comme au III. des Rois, iv. 32. où l’auteur dit que Salomon composa trois mille paraboles ; 5°. ce mot se prend dans un sens de méprise ; Dieu menace son peuple de le rendre la risée des autres, tradere in parabolam, ij. Paralip. vij. 20. enfin il signifie un discours frivole, nonne per parabolas loquitur iste ? Ezéch. xx. 49. n’est-ce point des fadaises qu’il nous conte ?

Date de dernière mise à jour : 28/10/2024

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