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Poèmes pour Badreddine
Petits poèmes sans prétention écrits pour mes élèves et,
bien sûr, à la gloire de mon fils, Badreddine!
Que voulez-vous: on est enseignant, mais néanmoins, père!
Prière d’un enfant qui veut aller à l’école
Papa, maman, je vais à l’école
Comme l’hirondelle, je cours, je vole
Laissez-moi sortir
Laissez-moi partir
Je veux tout apprendre
Je veux tout comprendre
Je veux tout voir
Je veux tout savoir
La division et la multiplication
L’addition et la soustraction
Les pronoms personnels
Je, tu, il , elle, nous, vous, ils et elles
Papa, maman, s’il vous plait
J’ai pris mon chocolat au lait
Un gros morceau de galette
Et une poignée de gaufrettes
Laissez-moi partir
Laissez-moi courir
Etre le premier à dire bonjour
A la maîtresse qui sourit toujours
Je veux savoir combien font quatre et quatre
Et contre les chiffres et les lettres me battre
Laissez-moi sortir
Laissez-moi partir
Laissez-moi construire
Dès aujourd’hui mon avenir
Je serai plus sage
Qu’une image
Hier, la maîtresse, quand elle a vu
Mon écriture, m’a dit : « C’est bien continue ! »
Lorsque j’ai lu fort et haut
Elle m’a dit : « C’est très beau ! »
O chers parents
Je suis impatient
De courir vers mon école
Alors, comme l’hirondelle je m’envole !
Prière d’un enfant qui veut aller à la plage
Papa ! Maman !
J’ai été sage
J’ai été plus sage
Qu’une image
Alors, emmenez-moi à la plage
Et vous verrez comme je nage !
Mieux que les enfants de mon âge :
Je ramasserai tous les coquillages !
Que je trouverai sur le rivage !
Sans cris ni tapage !
Badreddine et le vent
-« Badreddine, que fais-tu là, sous l’auvent
-Maman, j’écoute ce que dit le vent.
-Et que dit-il, mon petit, que dit-il ?
-Il me dit qu’il vient de lointaines îles
Qu’il a parcouru de hautes montagnes
Qu’il a traversé de belles campagnes.
Et d’immenses mers profondes
Dont les vagues avec fureur grondent
Qu’il ne s’arrêtera jamais de voyager
Que, quand je serai plus âgé ;
Je partirai sûrement avec lui
Voyager le jour, voyager la nuit…
Qu’as-tu, maman qu’as-tu
Dis, pourquoi pleures-tu ?
-Je sais, mon petit, je sais
Que le vent ne ment jamais ! »
Badreddine chez le dentiste
-Monsieur le dentiste
Badreddine est triste :
Une dent lui fait mal !
Dites, est-ce normal ?
-Il faut la lui arracher
Puisqu’ il ne peut pas la cracher !
-Mais il ne veut pas car il a peur
Il a peur de tous les docteurs !
-Tant pis alors
Ce soir, lorsqu’ il s’endort
Une petite souris grise
La lui arrachera par surprise !
Badreddine attache ton âne
(sur l’air de : derya u mazigh , hymne berbère, interprété par le groupe : DJURDJURA)
Badreddine attache ton âne sinon il va
s’en aller
et s’en aller
et s’en aller
et ne plus s’en retourner … (2 X)
Tu vois bien qu’il fait tout noir
Et qu’il va bientôt pleuvoir…
Tu vois bien tous ces nuages
Et que c’est bientôt l’orage…
Tu vois bien qu’il a très peur
Et qu’il voudrait bien être ailleurs…
Tu vois bien qu’il a très fin
Et qu’il veut rentrer enfin…
Badreddine attache ton âne, sinon il va
s’en aller,
et s’en aller
et s’en aller
et ne plus s’en retourner…
Le conseil tenu par les animaux
« Aujourd’hui, y a foule
Dit la poule
-J’en ai marre !
dit le canard
-Qu’est-ce qui s’passe
Dit la bécasse ?
-C’est quoi s’tintamarre
Dit le lézard ?
-Je m’embrouille !
dit la grenouille
-De quoi j’me mêle !
Dit la tourterelle
-Je ne suis, pourtant, pas fol !
Dit le rossignol
-J’comprends rien !
Dit le chien
-Oh, toi ça va !
Dit le chat
-Moi, je ma fâche !
Dit la vache
-On n’est plus tranquille chez soi !
Renchérit l’oie
-Mais qu’est-ce qui s’passe
Dit la bécasse
-Rien du tout !
Dit le hibou
Y a un vieux fou
Qui creuse des trous
Pour chercher des sous
Là-dessous
Et qui remue tout..."
Ce que disait Selma, cousine de Badreddine
« Elle est belle,
Cette coccinelle,
Disait-elle
Presqu’ aussi belle
Que moi !
Elle est belle
Cette hirondelle
Disait-elle
Presqu’aussi belle
Que moi
Même si je n’ai pas d’ailes…
Mais !
Je serai toujours la plus belle
Disait-elle
Plus belle
Que la coccinelle
L’hirondelle
Et même la gazelle !
Oui!... Oui!...
Disait-elle…
La plus belle!..."
Algérie, mon beau pays
(Complainte d’un viel émigré à qui Badreddine demandait si vraiment "là-bas, c’était mieux qu’ici " - En hommage à SLIMANE AZZEM)
Algérie, mon beau pays
Bouguèrguère, c’est mon village
Je n’ai jamais oublié
Les amis de mon âge.
Me voilà à Paris
Où le ciel est toujours noir
J’ai gâché toute ma vie
Je n’ai plus aucun espoir.
Je roule en Mercedès
Mais je suis malheureux
Oui je vous le confesse
Je ne suis pas heureux
Je pense à vous très souvent.
Je ne vous oublie jamais
Vous mes amis mes parents
Vous que j’aime et qui m’aimez.
Ce que se racontent les moutons la veille de l'Aïd-el-kébir
Voilà, enfant, ce que racontait
Au gros mouton blanc que nous avons acheté
Le gros vilain mouton noir
Qui broute l’herbe du matin jusqu’au soir.
Il lui disait : « Demain, on te sacrifiera
Et tu verras : ton sang coulera
En vain tu te débattras
Car, tes pieds, on te les liera.
Tu partiras et j’aurai tout le foin
Que je pourrai manger dans mon coin
Toute l’eau sera pour moi
Je serai, enfin, débarrassé de toi. »
A quoi l’autre répondit : « Je partirai heureux
Comme le mouton offert à Ibrahim* par Dieu.
J’aurai goûté à la mort des martyrs
Oui, je partirai mais sans souffrir.
Ma place sera au Paradis
Quant, à toi tu resteras ici.
Un loup te dévorera à belles dents
Et ta mort ne sera qu’un accident.
Ou bien tu mourras vieux et estropié
Ou aveugle, et les enfants sans pitié,
Te houspilleront et te lanceront des pierres
Or, moi, avant ma mort, on dira une prière !
Je ne sentirai ni la lame du couteau
Ni mon sang qui me quittera tout chaud
Les anges seront présents à ma mort
Et on me pleurera d’abord. »
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021