BIBLIOBUS Littérature française

Z

Z, S. m. (Gramm.) la vingt-cinquieme lettre, & la dix-neuvieme consonne de l’alphabet françois. C’est le signe de l’articulation sifflante foible dont nous représentons la forte par s au commencement des mots sale, sel, simon, son, sur. Nous l’appellons zède, mais le vrai nom épellatif est ze.

Nous représentons souvent la même articulation foible par la lettre s entre deux voyelles, comme dans maison, cloison, misere, usage, &c. que nous prononçons maizon, cloizon, mizere, uzage, &c. c’est l’affinité des deux articulations qui fait prendre ainsi l’une pour l’autre. Voyez s.

Quelquefois encore la lettre x représente cette articulation foible, comme dans deuxieme, sixain, sixieme, &c. Voyez x.

Les deux lettres s & x à la fin des mots se prononcent toujours comme z, quand il faut les prononcer ; excepté dans six & dix, lorsqu’ils ne sont pas suivis du nom de l’espece nombrée : nous prononçons deux hommes, aux enfans, mes amis, vos honneurs, comme s’il y avoit deu-z-hommes, au-z-enfans, mé-z-amis, vo-z-honneurs.

Notre langue & l’angloise sont les seules où la lettre z soit une consonne simple. Elle étoit double en grez, où. elle valoit δσ, c’est-à-dire ds. C’étoit la même chose en latin, selon le témoignage de Victoria (de litterâ) : z apud nos loco duarum consonantium fungitur ds ; & selon Priscien (lib. I.) elle étoit équivalente à s s : d’où vient que toute voyelle est longue avant z en latin. En allemand & en espagnol, le z vaut notre ts ; en italien, il vaut quelquefois notre ts, & quelquefois notre dz.

Dans l’ancienne numération, z signifie 2000 ; & sous un trait horisontal, Ζ̅ = 1000 X 2000 ou 2000000.

Les pieces de monnoie frappées à Grenoble, portent la lettre Z. (E. R. M. B.)