BIBLIOBUS Littérature

1876

 

 

 

À sa tante.

Hôtel de Londres, à Rome, Place d'Espagne,

3 janvier.

 

 

Chère tante,

Enfin je suis à Rome, après une nuit exécrable, passée dans un compartiment plein, sur des coussins durs comme du bois, c'était une horreur, mais c'est fini et nous sommes à l'hôtel de Londres, place d'Espagne. Ce qui est atroce, c'est qu'il faut marchander!

Envoyez de suite Léonie avec les choses que nous avons peut-être oubliées. J'ai laissé mon papier à lettres et une boîte de plumes, expédiez-moi cela. N'oubliez pas mes recommandations touchant les meubles. Envoyez absolument le télégramme à Alexandre, concernant les chevaux, sans y rien changer. Soignez mes chiens.

Je suis très désespérée d'avoir oublié de dire adieu à grand-papa, mais on me pressait tant, on criait, on se heurtait. Dites-lui, chère tante, que je l'embrasse mille et mille fois, que je lui baise les mains et le prie de pardonner cet impardonnable oubli.

J'ai encore peu de choses à vous dire, je n'ai pas vu Rome, mais elle me paraît être une grande machine.

Il y a à peine deux heures que nous sommes arrivées. Demain j'écrirai à tout le monde.

Au revoir.

Soignez-vous et venez pour que mes compagnes d'à présent puissent s'en retourner en paix dans la ville de Catherine Ségurana.

Je vous embrasse mille fois.

 

 

À la même,

Chère tante,

Voilà encore une lettre que je vous prie de mettre immédiatement à la poste, affranchie.

Nous sommes toutes bien portantes. Au lieu de rester à la maison, sortez beaucoup, allez partout, et écrivez-moi ce qui se passe partout à Nice.

Embrassez D..., P... et T...

Envoyez Léonie et Fortuné. Envoyez mon ombrelle blanche; elle est, je crois, restée à Nice.

Tâchez de nous rejoindre au plus vite.

Vaenez avec D... P...

Embrassez tout le monde.

Je vous embrasse, je me porte bien.

Au revoir.

 

 

À son père.

Rome, Hôtel de la Ville, 10 mars 1876.

 

 

Cher père.

Vous avez toujours été prévenu contre moi sans que j'eusse jamais rien fait pour justifier cette prévention. Je n'en ai pourtant perdu ni l'estime ni l'amour que doit à son père chaque fille bien née.

Je me crois obligée de vous consulter dans toutes les occasions graves et je suis persuadée que vous y prendrez l'intérêt que de pareilles matières comportent.

Je suis recherchée en mariage par M. le comte B... Maman a dû vous l'avoir déjà dit; mais hier encore j'ai reçu la demande de M. le comte A., neveu du cardinal A...

Je me crois trop jeune pour le mariage, mais dans tous les cas je viens vous demander votre avis et j'espère que vous me le donnerez. Ces deux messieurs sont jeunes, riches, et ont tout ce qu'il faut pour plaire. Ils me sont indifférents.

En espérant une réponse à ma lettre, je me dis avec le plus profond respect et la plus grande estime,

Votre fille dévouée et obéissante.

 

 

À sa tante.

Rome, 1876.

 

Chère tante,

Hier soir au théâtre il y avait un jeune homme, qui m'a regardée et lorgnée comme un fou. J'avais envie de m'indigner, mais montrer de l'indignation serait m'exposer au ridicule. Je me suis conduite tout naturellement, faisant semblant de ne rien remarquer. Il n'y a personne qui me plaît; ce petit m'a intéressée parce qu'il m'a regardée comme un fou et parce qu'il était dans une loge et parlait avec ses amis—(ils avaient cinq ou six loges à côté les unes des autres)—qui avaient l'air d'être des messieurs chics.

Dans chaque troupe il faut une prima dona, dans chaque réunion il faut un primo N. N. Ce soir, j'ai cherché en vain.

Il y en a beaucoup, mais pas un ne se détache des autres.

Des yeux noirs, des cheveux noirs, un teint mat. Le petit n'était séparé de nous que par deux loges, et à chaque instant il changeait de place pour se trouver en face de moi et attendait impatiemment que je baisse ma lorgnette pour me regarder sans cesse, pendant toute la soirée, de huit heures à minuit.

La sortie est très belle et remplie d'hommes: on passe par un corridor vivant, formé par des centaines de personnes, un corridor comme à Nice, mais à Nice il n'est formé que par quelques personnes, tandis qu'ici c'est un plaisir de sortir de l'Opéra. J'aime ces haies humaines, ces centaines d'yeux. Et ils sont très polis ici, ils font place.

La seconde fois que j'irai à l'Opéra je m'amuserai encore davantage, car maintenant je connais plusieurs personnes de vue.

Cette soirée m'a rappelé les soirées de Nice, beaucoup moins brillantes, mais beaucoup plus miennes; là je suis à la maison, et un proverbe russe dit: En visite l'on est bien, mais à la maison on est mieux.

Vous verrez qu'au bout de trois ou quatre fois j'adorerai l'Apollo, et puis ces milliers d'yeux noirs qui me regardent me sont une distraction convenable. Pourvu que beaucoup me remarquent je puis me passer de remarquer et ce sera même beaucoup mieux.

Au revoir, je vous embrasse tous. Maman va bien, elle vous écrit.

 

 

À la même.

Rome, 1876.

 

Chère tante,

Je commence par vous dire que je suis excessivement bien portante.

Rassurez-vous de grâce, je suis plus rose que jamais.

Ensuite, je vous donne une commission.

Envoyez-moi ici ma vieille robe de mousseline de laine blanche avec les galons blancs et la jupe d'une autre robe en mousseline de Chine, celle qui est avec les galons d'or.

Quant à la boîte de Laferrière, c'est une robe qu'il faut m'envoyer ici aussi. Worth va envoyer des robes de bal à Nice et vous nous les enverrez tout de suite à Rome. Il faut te dépêcher. Nous commençons à nous arranger à Rome. Je vous embrasse beaucoup de fois. Embrasse papa. Comment va-t-il?

 

 

À Mademoiselle Colignon.

13 juin 1876.

 

Chère amie,6

Moi qui voulais vivre sept existences à la fois, je n'en ai pas le quart d'une. Je suis enchaînée. Dieu aura pitié de moi, mais je me sens faible et il me semble que je vais mourir.—C'est comme je l'ai dit: ou je veux avoir tout ce que Dieu m'a permis d'entrevoir et de comprendre, alors c'est que je serai digne de l'avoir, ou je mourrai!—Car Dieu ne pouvant sans injustice tout m'accorder, n'aura pas la cruauté de faire vivre une malheureuse, à laquelle il a donné la compréhension et l'ambition de ce qu'elle conçoit.

Dieu ne m'a pas faite telle que je suis sans dessein. Il ne peut m'avoir donné la faculté de tout voir pour me tourmenter en ne me donnant rien. Cette supposition ne s'accorde pas avec la nature de Dieu qui est un être de bonté et de miséricorde.

J'aurai ou je mourrai.—Celui qui a peur et va au danger est plus brave que celui qui n'a pas peur. Et plus on a peur, plus on a de mérite.

Le passé n'est qu'un souvenir et par conséquent est une sorte de présent. Le futur n'existe pas. Ne nous faisons pas de chicanes là-dessus en disant que l'instant où je vous écris est déjà bien loin de moi; par le présent on entend aujourd'hui, demain, dans une semaine. Cela m'amène à dire qu'on ne doit rien ménager, rien regretter. Vit-on pour le futur?

Et gagne-t-on à se faire un présent triste pour se créer des bonheurs à l'état d'espérances...

Ne me blâmez pas et au revoir.

Note 6: Voir dans le journal de Marie Bashkirtseff, page 194, un fragment qui reproduit une partie des idées exprimées dans cette lettre.

 

 

À la même.

Chère amie,

Je suis heureuse pour vous, on n'apprend jamais assez tôt une bonne nouvelle. Est-ce un mérite d'être calme, quand ce calme est dans la nature? Je suis triste et enragée. Il ne me reste qu'un grand dépit de souvenir dans ma vie et si je suis fâchée, c'est de voir que mon existence est tachée de non-réussite. Vous comprenez, j'avais mis une espèce d'orgueil à me faire une vie toute belle et glorieuse, je la regardais avec cet amour égoïste de peintre, qui travaille au tableau dont il veut faire son chef-d'œuvre. Retenez bien ces paroles doublement soulignées, elles sont la plus grande cause de tous mes ennuis et l'expression et l'explication exacte de tous mes chagrins passés, présents et futurs. Je suis faite si étrangement, que je regarde ma vie comme une chose qui m'est étrangère et j'ai mis dans cette vie tout mon bonheur et tout mon orgueil; si ce n'était cela, je serais à ne me soucier de rien. Retenez, chère amie, retenez donc bien ces paroles, elles expliquent tout et m'évitent l'ennui de raconter mes sentiments et de les expliquer.

Je suis jolie aujourd'hui et rien n'embellit comme de savoir l'être. On doit faire la plus grande attention aux petites choses, ce sont elles qui font la vie et en les négligeant on devient pire qu'un animal. Je deviens un philosophe. Au revoir.

 

 

À sa mère.

3 juillet 1876.

 

Chère maman7,

Que suis-je? Rien. Que voudrais-je être? Tout!

Reposons mon esprit fatigué par tous ces bonds vers l'infini, et revenons à A... Et encore cela! un enfant, un misérable.

Non, le principal c'est que je laisse à la maison mon journal! J'emporte la lettre de Piétro avec moi, je vais te dire pourquoi. Je viens de la relire. Il est malheureux! Aussi pourquoi n'a-t-il pas plus d'énergie que ça! J'en parle bien à mon aise, moi, dans ma position exceptionnellement despotique (car tu me gâtes beaucoup), mais lui! Et ces Romains, c'est quelque chose d'inouï. Pauvre Piétro!

Ma gloire future m'empêche d'y penser sérieusement, il semble qu'elle me reproche les pensées que je lui consacre.

Non, Piétro n'est qu'un amusement, une musique pour couvrir les lamentations de mon âme. Et cependant je me reproche d'y penser... puisqu'il ne me sert à rien. Il ne peut même pas être le premier échelon de cet escalier divin, au haut duquel se trouve l'ambition satisfaite.

Ah, chère maman, tu ne peux pas me comprendre ... mais je parlerai tout de même.

Si j'étais une personne remarquable, je serais célèbre... mais par quoi? Le chant et la peinture! N'est-ce pas assez? L'un est le triomphe du moment, l'autre est la gloire éternelle!

Pour l'un et pour l'autre, il faut aller à Rome et pour pouvoir étudier il faut avoir le cœur tranquille. 11 faut amener mon père et pour l'amener, il faut aller en Russie. J'y vais, bon Dieu!

Tu es dans le chagrin pour le moment, mais nous triompherons de tous nos ennuis et nous serons heureux, je te le promets.

Au revoir, je t'embrasse.

Note 7: Voir le journal de Marie Bashkirtseff, pages 208 et 309. Les mêmes idées s'y trouvent répétées et souvent textuellement reproduites.

 

 

À la même.

Paris, juillet 1876.

 

Chère maman,

Il fait une chaleur écrasante. Nous avons été chez mes fournisseurs, nous avons vu nos voitures, elles sont très belles. Nous n'avons encore rencontré aucun visage connu, d'ailleurs c'est l'époque la plus abominable de Paris, mais il y a malgré cela beaucoup d'animation.

Après-demain je vais consulter la somnambule et je vous écrirai le résultat.

J'espère que vous ne pleurez pas trop mon absence. Faites plier les rideaux blancs de ma chambre et souvenez-vous de ce que j'ai dit à propos du tapis.

Bientôt je reviendrai, dans trois mois, peut-être moins. D'ailleurs rien ne m'attire, ne me retient en Russie: je pars parce que tout va mal et que j'espère arranger les affaires pour le mieux.

Ne vous ennuyez pas, allez absolument à Schlangenbad, soignez-vous et écrivez-moi des bonnes lettres.

La tante va bien, elle vous embrasse.

Au revoir, soignez-vous, je vous embrasse, vous, grand-papa, et Dina.

Écrivez.

 

 

À Mademoiselle Colignon.

Chère amie,

B***, votre admiration, est venu ce matin apporter quelques romances pour que Soria puisse chanter ce soir, sans être obligé d'apporter son paquet sous le bras.

Je suis sortie avec maman et puis je me suis mise à parcourir les salons pour voir s'il y avait des fleurs et si tout y avait l'air qui me convient. Nous avions quelques personnes à dîner. Je dois avouer que ce monde m'amusait fort peu, aussi me suis-je isolée pendant une heure au moins pour lire chez moi. À peine redescendue, je vis arriver G***, aussitôt entrèrent B., Diaz de Soria et Rapsaïd.

Je m'emparais de Rapsaïd, qui est le ténor le plus célèbre comme amateur et qu'on s'arrache, à ce qu'il paraît (il est laid, intelligent et Belge), lorsque Soria, qui causait avec maman, saisit le premier prétexte pour venir s'asseoir sur l' S. dont j'occupais la moitié et m'attaqua, c'est le mot.

Ce teint olivâtre, cette barbe noire, ce crâne nu, ces yeux arabes énormes, brillants, tout cela s'enflamme du feu le plus naturel à la vue de mes cheveux blonds et de ma peau blanche. Au lieu de le supplier qu'il chante et de m'extasier, je déclarai que je ne demandais jamais rien et que si l'envie lui prenait de chanter, il chanterait bien tout seul. Il a chanté comme un ange. Jusqu'au départ de Soria, B. et Rapsaïd, ce fut un feu d'artifice de mots, de musique, d'éclats de rire.

On m'a dit des choses les plus flatteuses. A*** ne voulait me voir autrement qu'apparaissant au milieu d'une porte ouverte à deux battants dans un bal aux Tuileries; le général me comparait à une Vestale, les autres à... que sais-je? Soria à Galathée. Animée et craignant d'avoir trop négligé les dames, je reviens auprès d'elles et nous nous installons dans le petit fumoir à causer et à rire de trente-six choses amusantes jusqu'à minuit et demie. Nice veut que la dernière impression que j'emporte soit bonne.

Je vous embrasse et regrette votre absence.

Écrivez et portez-vous bien.

 

 

À Mademoiselle X...

Nice.

 

Chère amie,

Je suis là sans cesse à nier mes sentiments pour ce jeune homme, parce qu'il n'a jamais fait aucune impression sur moi, parce qu'il ne m'a jamais plu et s'il ne m'avait jamais remarquée, je pourrais vivre cent ans à côté de lui et ignorer qu'il existe.

En fait d'impressions fortes, je n'en ai éprouvé de vraies que deux: dans l'enfance à treize ans, le duc de H...

Je le dis par souvenir, car je ne m'en souviens plus et suppose que dans cette passion il y avait beaucoup d'exaltation préparée d'avance, dont j'avais tout plein pour toutes choses et dont je ne savais que faire.

La seconde, ce fut le comte de L... mais pas aux courses; aux courses, il ne m'avait fait l'effet que d'un beau garçon.

Le lendemain au Toledo, avec X..., je me suis aperçue qu'il avait du genre. Et enfin la dernière fois à la gare, au moment de quitter Naples, j'ai reçu ce qu'on nomme vulgairement un coup de foudre.

Vous vous souvenez ce que j'ai dit ce soir-là. Je devins subitement folle de lui, comme il me regardait à travers ma fenêtre de wagon.

Je ne sais comment m'exprimer, ce sont là de ces impressions inexplicables, incompréhensibles.

Je l'ai revu depuis, mais tout simplement, sans aucune secousse, aucune émotion que le souvenir de ce choc électrique, étrange. En le revoyant, ce n'est pas lui qui me faisait quelque chose, mais je me souvenais de cet instant au coup de foudre et je le ressentais presque aussi fortement rien qu'en y songeant.

Et c'est encore la même chose à présent bien que je n'y pense presque jamais.

 

 

À son frère.

Nice.

 

Cher Paul,

Hier, Faure a chanté dans Faust devant une salle éblouissante. Nous arrivons avant le lever du rideau. Ma tante, Dina, moi, le général et M., aussitôt vient le marquis R.

Depuis le premier jusqu'au dernier moment je suis radieuse sans raison, je fais même plusieurs mots, qui auraient pu avoir du succès si... mais personne n'ira les répéter... Ah! bah! certainement beaucoup plus que venant d'une autre. Surviennent encore quelques personnes, il se produit un encombrement et B. s'esquive...

Mais avant tout laisse-moi te dire que je suis émerveillée, charmée, en adoration devant le jeu, le chant et la figure de Faure. Oui... de cet histrion, précisément. Ce n'était pas un acteur, ce n'était pas un chanteur, ce n'était pas un parfait Méfistophélès, c'était Satan lui-même. Costume, manières, figure... l'illusion était complète: souplesse infernale, raillerie impitoyable, diabolique, philosophie infâme et légère.

À côté de cette perfection on voyait ce que je ne verrai sans doute plus jamais: une Marguerite qui ne chantait pas. C'est fort, diras-tu. C'est vrai. Au commencement j'ai cru qu'elle était émue, effrayée, et lorsqu'elle entama l'air du roi de Thulé, j'ai tremblé pour elle et je suis devenue honteuse, si épouvantée que je me suis cachée au fond de la loge comme si c'était moi la chanteuse. Elle poussait un gémissement, murmurait quelques sons, hurlait, c'était au point qu'on n'a pas daigné siffler.

Les délicieuses heures que j'ai passées! La loge pleine de monde, ce qui m'empêchait de tomber dans mes humeurs noires... Une musique céleste, qui m'enveloppait comme un triple manteau de bien-être, qui me réchauffait le cœur et me transportait.

Pendant les mauvais endroits j'échangeais quelques propos gais et aimables avec ceux de la loge, tous gens d'esprit. Ce soir il m'a semblé être heureuse et je vais tomber à genoux devant Dieu pour le prier de protéger la guérison de ma gorge afin que je puisse étudier le chant... Car là est la véritable vie! Les détails de Faust peuvent plaire d'une certaine façon et grâce à la musique, mais le sujet est dégoûtant. Je ne dis pas immoral, hideux, je dis dégoûtant.

J'avais une robe chastement révélatrice, d'une étoffe collante et élastique, et j'étais coiffée comme Psyché, les cheveux relevés sur la tête par un nœud de boucles naturelles. Tout le monde me dit que je parais toute neuve ainsi: coiffure, costume, taille; une statue vivante et non une demoiselle comme il y en a tant. Tu dois être fier, mon cher ami, d'avoir une sœur comme moi.

Je t'embrasse.

Assez pour aujourd'hui.

 

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