BIBLIOBUS Littérature française

M

 

Mabre, n. m.

Marbre. Au XVIIe siècle, on prononçait mabre.

Macadem, n. m.

Macadam, système d'empierrement des chemins, d'après le nom de l'inventeur MacAdam.

Macadémiser, v. a.—Macadamiser.

Macardi, n. m.—Mercredi.

Machabée, n. m.

Oiseau de mer très commun dans le bas du fleuve. Espèce de couac.

Mâche, n. f.—Mâchement, action de mâcher.

Mâche (en), loc.

En appétit. Ex. Je t'avouerai ingénument que je ne suis pas en mâche, ce soir.

* Mâche=mâlo, n. m.

Corruption de l'anglais marsh-mallow, guimauve.

Mâchée, n. f.

Morceau de gomme. V. Bourrelet.

Macher, v. a.

Meurtrir. Ex. Des fruits machés, la peau de la main machée.

Mâcher, v. a.

—Dire crûment une chose. Ex. Je ne lui mâcherai pas ma manière de voir.

—Réfléchir. Ex. Il est quelquefois plus prudent de mâcher ses mots avant de parler.

—Mâchouiller. Ex. Mâcher de la gomme.

Mâcheuse de gomme, n. f.—Femme commune et indolente.

Machin, n. m.

Objet dont on ne trouve pas tout de suite le nom propre. Ex. Quel est ce machin-là?

Machine, n. m.

Nom familier donné à toute personne dont on a oublié le nom. Ex. Dis donc, Machine, qu'est-ce que tu fais là?

Machinerie, n. f.

—Machine d'un bateau, steamer.

—Intrigue, conspiration, ensemble de mauvais desseins.

Mâchouiller, v. a.

Mâchiller, mâcher lentement et sans broyer. Ex. Mâchouiller du tabac, de la gomme.

Mâchouilleur, euse, adj.—Qui mâchouille constamment.

Machure, n. f.

—Meurtrissure, contusion. Ex. Des machures sur une jambe, sur le dessus du pied.

—Tache causée sur un fruit par le froissement.

* Mackintosh, makinntoche, n. m., (m. a.)

Imperméable. Ex. Mets ton mackintosh, il pleut à Dieu miséricorde.

Maçonne, n. f.

Maçonnerie. Ex. Voilà de la maçonne bien faite.

Madame, n. f.

Dame. Ex. Regarde donc la belle madame qui passe.

Mâfflu, e, n. et adj.—Qui a les joues pleines, rebondies.

Maganer, v. a.

—Tourmenter, causer du chagrin. Ex. Ne magane pas ta vieille tante, bien qu'elle soit bien déplaisante.

—Briser, détériorer. Ex. Les écoliers sont heureux quand ils ont magané leurs livres de classe.

Magasin, n. m.

Magasin de seconde main, magasin de revendeur.

Magasinage, n. m.—Action de magasiner, de faire des achats.

Magasiner, v. n.

Courir d'un magasin à l'autre pour y faire ses achats. Ex. Il n'y a rien qui m'ennuie plus que de magasiner.

Magasineux, euse, adj.—Homme ou femme qui magasine.

* Magazine, n. f., (m. a.)—Périodique.

Magies, n. f. pl.—Tours de magicien. Ex. Faire des magies.

Magniable, adj.—Maniable.

Magnier, v. a.

Manier. Ex. Il faut que tu magnes cela avec tes mains.

Magnieux, euse, adj.

Manieur, euse, qui manie. Ex. Un magnieux d'argent.

Magnière, n. f.

—Manière. Ex. Pourquoi faire tant de magnières?

—Espèce, genre. Ex. C'est une magnière d'homme qui est pas mal dur à cuire.

Magniser, v. a.

Magnétiser. Ex. T'es-tu fait magniser, l'autre jour?

Magré, prép.—Malgré. Ex. Il est venu magré moi.

* Mahogany, mâgné, (m. a.)

Acajou, bois d'acajou. Ex. Un set de chambre à coucher en mahogany. Nous entendons ce mot prononcé mâgné, magné, mangné.

Mai, conj.

Mais. Ex. Mai que tu viennes chez nous, tu me le feras assavoir.

Maigrechine, n. m. et f.

Maigre échine, personne maigre, chétive, échinée. Ex. Un petit maigrechine.

Maigre d'eau (à), loc.

Petite quantité d'eau. Ex. Pêcher à maigre d'eau.

Maigrichon, ne, n. m. et f.

Enfant très maigre. Ex. Holà! petit maigrichon, viens manger ta soupe.

Maigrion, ne, n. m. et f.—Maigrelet, un peu trop maigre.

Maigue, adj.—Maigre. Ex. Maigue comme un cent de clous.

Maille et à corde (à), loc.—V. A maille et à corde.

Maillé, n. m.

Jeune esturgeon appelé maille dans la région de Montréal. On l'appelle ailleurs escargot.

Mailler, v. n.

Se prendre dans les mailles d'un filet. Ex. Le poisson maille bien.

Mailloche, n. f.

Tête, crâne. Ex. Si tu ne cesses de crier, mon gas, je vais te cogner la mailloche.

Main, n.f.

—Ouvrier. Ex. J'emploie cent mains dans ma manufacture. (Angl.)

Etre mal à main, n'être pas obligeant.

Etre à main, dans le voisinage.

De main à main, sans passer par un intermédiaire.

Avoir la main dure, ne pouvoir travailler sans tout briser.

En un vire-main, en un instant.

Mains de beurre, mains qui ne savent rien retenir.

Passer sa main, passer son tour de jouer à un autre.

Acheter argent à la main, acheter comptant.

A main, commode.

Avoir en mains, tenir en magasin.

Se laver les mains d'une chose, comme Ponce-Pilate, déclarer qu'on n'y a pas participé.

Mettre les clefs à la main, livrer à son propriétaire une maison de construction récente.

Etre à sa main, être placé de manière à agir librement, aisément de sa main droite, si l'on est drétier, de sa main gauche, si l'on est gaucher.

Tenir quelqu'un dans sa main, avoir beaucoup d'autorité sur lui.

Se payer de ses mains, par ses mains.

Ecrire une bonne main, avoir une bonne écriture.

Mettre sa main au feu, être sûr d'une affaire. Ex. Si tu joues à la Bourse, tu vas certainement perdre ton argent, j'en mettrais ma main au feu.

Avoir la main, avoir le droit de distribuer les cartes.

Acte fait par main de notaire, acte notarié.

Par sous-main, en sous-main.

Rester dans les mains, tomber en ruine, se démantibuler. Ex. Ne touche pas à ce vieux meuble, car il va te rester dans les mains.

Main chaude, n. f.

Jouer à la main chaude. Jeu d'enfants qui consiste à frapper dans la main d'un joueur qui se cache les yeux, et qui les ouvre pour découvrir celui qui l'a frappé.

Main morte, n. f.

Main molle. Ex. Main morte, main morte, tape le sot. Amusement d'enfants.

Mainette, n. f. et m.

—Petite main d'enfant.

—Homme efféminé qui s'occupe de travaux particuliers aux femmes, qui coud, tricote, etc.

Mainquain, n. m.

Partie du fléau que l'on tient dans la main. Dans le Perche on dit maintain, et en Normandie maintint.

Mainquien, n. m.

Maintien. Ex. Tâche donc de t'asseoir comme il faut sur une chaise, tu as là un joli mainquien!

Maintint, part. pass.

Maintenu. Ex. Il s'est maintint solide sur ses jambes.

Mainuit, n. m.

Minuit. Ex. Nous partirons bientôt pour la messe de mainuit.

Mairerie, n. f.

Mairie. Cotgrave cite mairerie pour désigner l'office et les fonctions de maire.

Mairesse, n. f.

Femme du maire. Dans le vieux français, mairesse se disait pour maîtresse de maison.

Maison, n. f.

La maison du Bon Dieu, l'église.

La fille de la maison, la fille qui est à marier. Ex. Si tu ne te comportes pas mieux, tu n'auras pas la fille de la maison.

Maison de sucre, petite maison en sucre d'érable fabriquée par les sucriers à l'intention des enfants.

Mais que, loc. adv.

Lorsque, quand, après que. Ex. Mais que tu viennes, nous irons glisser sur les Buttes à Nepveu. Vaugelas rejetait cette locution.

Maître, n. m.

Monsieur. Ex. As-tu rencontré maître Pierre Latulippe?

Maître canot, n. m.

Canot principal dans une expédition de canotiers.

* Maître de poste, n. m.

Directeur de la poste. (Angl.) post-master.

Majescule, n. f. et adj.—Majuscule.

Major, n. m.

Jeu de cartes, dans lequel le roi d'atout joue un grand rôle. Il y a le grand et le petit major.

Mal, n. et adj.

Avoir du mal, être un peu avarié.

Etre mal avec quelqu'un, en brouille.

Tomber d'un mal, être frappé d'épilepsie.

Mal (beau), n. m.

Maladie des organes abdominaux chez la femme.

Mal (pas), loc.

Assez, passablement. Ex. Il y avait pas mal de monde au concert. Je suis pas mal embêté.

Malachigan, n. m.

Poisson doué d'une voix puissante; d'où ses noms de thunder pumper, grondin, tambour des lacs. Ou attribue à ses os d'oreilles des propriétés curatives pour la maladie dont le nom commence par la lettre censée gravée sur ces os.

Maladret, te, adj.—Maladroit.

Maladrettement, adv.—Maladroitement.

Maladroisse, n. f.—Maladresse.

Malaucœureux, euse, adj.

Sujet aux nausées sans cause appréciable.

Malcommode, adj.

—Incommode. Ex. Quel enfant malcommode!

—D'humeur acariâtre. Ex. Un vieux malcommode.

Malcompris, n. m.

Malentendu. Ex. Il doit y avoir du malcompris entre vous deux.

Mâle (un), n. m.—Un homme. Ex. Un beau mâle.

Malému, e, adj.—D'une humeur maussade.

Malendurant, adj.

Hargneux, prompt à se révolter, difficile à vivre. Ex. En voilà un qui est malendurant, on n'est seulement pas capable de lui parler.

Malengueulé, e, adj.

—Mal embouché, qui parle pour dire des choses désobligeantes ou malhonnêtes.

—Monongahéla. Ex. La bataille de la Malengueulé.

Mâlenquerre, adj.—Mâle entier, cheval étalon.

Malentente, n. f.—Malentendu.

Malentrain, loc. adv.

Légèrement souffrant. Ex. Je ne sais pas ce que j'ai ce matin, je suis malentrain.

Malfaicteur, n. m.—Malfaiteur.

Malgré que, loc. adv.

Quoique. Ex. J'irai vous voir, malgré qu'il fasse mauvais. Malgré que ne se dit que dans l'expression malgré qu'il en ait, quoique ce soit de mauvais gré.

Malheur, n. m.

Faire un malheur, se proposer de commettre une action criminelle, sans pouvoir préciser. Ex. Si vous ne me laissez pas tranquille, je ferai un malheur.

Malhureux, euse, adj.—Malheureux.

Malhureusement, adv.—Malheureusement.

Malicerie, n. f.—Malice. Ex. Faire des maliceries.

Malin, adj.

Difficile à faire. Ex. Sauter cette clôture-là, ce n'est pas malin.

Maline, adj. f.—Maligne.

Malle, n. f.

—Courrier. Ex. Attends que j'aie dépouillé ma malle.

—Poste. Ex. Tu vas aller à la malle chercher mes lettres.

La malle anglaise, le courrier d'Europe ou le train même qui transporte ce courrier des ports maritimes d'Europe ou d'Amérique.

* Maller, v. a. (Angl.)—Jeter une lettre à la poste.

Malmol, n. f.

Espèce de linon partageant l'apparence du linon et de la mousseline commune.

Malobligeant, e, adj.—Désobligeant.

Malouines (bottes), n. f. pl.—Bottes à l'écuyère.

Malpèques, n. f. pl.

Huîtres pêchées à Malpec, sur la côte de l'Ile du Prince-Edouard.

Malvat, n. m.—Mauvais sujet.

Malvenu, e, part. pass.

Mal reçu, mal accueilli. Ex. Sûrement si vous allez à cette assemblée, vous serez malvenus.

Mame, n. f.

Madame. Ex. Ecoutez, Mame Chose, voulez-vous me ficher la paix?

Mameselle, n. f.—Mademoiselle.

* Manager, manedjeur, n. m., (m.a.)—Gérant, chef, directeur.

Manche, n. m.

Etre gros manche avec quelqu'un, en très bon termes.

Avoir quelqu'un dans sa manche, pouvoir compter sur lui, ou l'avoir en son pouvoir.

Se mettre du côté du manche, du côté le plus fort.

C'est une autre paire de manches, c'est bien différent.

Manche (gros), n. m.—Homme important.

Manche (petit), n. m.—Homme qui ne compte guère.

Manche de chemise, n. f.

Bras de chemise. Ex. Se mettre en manche de chemise pour travailler.

Manche de pipe, n. m.—Tuyau de pipe.

Manche de plume, n. m.—Porte-plume.

Manchon, n. m.

Manche. Ex. Le manchon de la charrue. Dans le vieux français on rencontre machon, esmanchon.

Manchonnier, n. m.

Fourreur. Manchonnier vient du fait que le fourreur fabrique des manchons; mais il fabrique aussi d'autres choses.

Manchotte, adj.

N'être pas manchotte, ne pas manquer d'esprit, au contraire.

Mandat=poste, n. m.—Mandat de poste.

Mande, n. f.—Menthe.

* Manéger, v. a. (Angl.)

Conduire, administrer. Ex. Manége cette affaire du mieux que tu pourras.

Mangeaille, n. f.

Action de manger. Ex. Avec ces enfants on n'entend parler que de mangeaille.

Mangeard, n. m.

—Dépensier, prodigue.

—Fort mangeur.

Mange=chrétien, n. m.

Usurier. Ex. Ces juifs-là sont tous des mange-chrétiens.

Manger, v. a.

—Faire tomber. Ex. La chaleur va manger le vent.

—Recevoir. Ex. Manger des coups.

—Dépenser. Ex. Manger son bien.

—Médire, calomnier. Ex. Manger le prochain, manger du prêtre, du jésuite.

—Surcharger de taxes. Ex. Manger le peuple.

—Prendre. Ex. Manger une dame. (Terme de jeu.)

—Détruire. Ex. Un fruit mangé des vers.

Manger à même, plonger sa cuiller ou sa fourchette sans se servir d'assiette.

Manger le Bon-Dieu, être très dévôt

Manger de la misère, être pauvre.

Manger des pissenlits par la racine, être mort.

Manger de la vache enragée, rouler dans la misère.

Manger à tous les rateliers, de tous côtés.

Manger quelqu'un. Ex. Je ne vous mangerai pas, c'est-à-dire, je ne suis pas aussi mauvais que vous pensez.

Manger (se), v. pron.

Se manger l'un l'autre, se ruiner.

Se manger le sang, s'impatienter, s'inquiéter outre mesure.

Manger=aux=mouches.

Arrêter en chemin. Ex. Laisser son cheval manger-aux-mouches.

Mangeur de maringouins, n. m.

Engoulevent d'Amérique.

Mangeux, euse, n. m. et f.

Mangeur, euse. Ex. Louis est un gros mangeux.

* Mangler, (Angl.) Calandrer. V. Mingler.

Manière de (comme), loc.

Comme une espèce de. Ex. Il avait comme manière de chapeau sur la tête.

Manière (d'une), loc.

D'une certaine façon. Ex. D'une manière, il peut avoir raison, mais pas de l'autre.

Manière que (de), loc.

En sorte que. Ex. Je lui ai donné toutes mes raisons, de manière qu'il m'a paru comprendre.

Manière comment que (la),

Comment, la façon dont. Ex. Pourrais-tu me dire la manière comment que tu t'y prends pour avoir de si beaux animaux?

Manière de (en), loc.

Comme, pour ainsi dire. Ex. Il est venu me dire en manière de compliment...

Manifacture, n. f.

Manufacture. Cotgrave dit que manifaclure et manufacture sont synonymes.

Manifactureur, n. m.—Manufacturier.

Manifacturier, n. m.—Manufacturier.

Manificat, n. m.

Magnificat. Ex. Pourvu que nous arrivions au Manificat.

Manifique, adj.—Magnifique.

Manigance, n. f.

Manœuvre secrète, mystérieuse. Français, mais familier.

Manigancer, v. a.

—Tramer dans l'ombre.

—Agir. Ex. Tu maniganceras cette affaire comme je te l'ai dit.

Manitou, n. m.

Divinité protectrice des Indiens, l'Etre suprême, le Grand Esprit.

Manivelle, n. f.

Charriot mû au moyen d'une bielle sur les voies ferrées, à l'usage des hommes de section (manœuvres). Hand-car des Anglais.

Manivolle, n. f.

Poussière très ténue provenant de la mouture des grains.

Manne, n. f.

Mouche qui abonde à la surface des rivières et dont les poissons font ample nourriture.

Manquable, adj.

Probable. Ex. Manquable qu'il va venir comme il nous l'a promis.

Manquablement, adv.

Probablement. Ex. Il viendra manquablement sur le soir, à la brunante.

Manque, n. f.

Faute. Ex. Vous avez fait cela, c'est une manque sérieuse.

Manque (ben), loc.

Beaucoup. Ex. Y avait-il du monde sur la terrasse hier soir?—Il y en avait ben manque.

Manqué, e, part. pass.

—Très fatigué, épuisé. Ex. J'ai fait le tour du Cap-Rouge à pied, aussi je suis manqué, ce soir.

—Sans valeur. N'achète pas ce cheval, il est manqué. Expression acadienne.

* Manquer, v. a.

—Faire défaut. Ex. Vous n'étiez pas chez l'orateur, hier soir, on vous a manqué. (Angl.)

—Etre dans la misère, manquer de tout. Ex. Depuis que j'ai été placé, je ne crains plus de manquer.

Manslaughter, manslâteur, n. m., (m. a.)

Homicide involontaire.

Mantelet, n. m.

Costume d'intérieur fait sans trop de luxe et beaucoup porté par les femmes, à la campagne. Ex. Ma femme portait le grément complet, la jupe et le mantelet. Ou prononce plutôt mantelette.

Manthe, n. f.—Menthe.

Mappe, n. f.—Carte géographique.

Maquière, n. f.—Matière. V. ce mot.

Maquièrer, v. n.—V. Matièrer.

Maquièreux, euse, adj.—Qui sécrète du pus. V. Matièreux.

Mâr, n. m.—Mars. Ex. Notre-Dame de mâr.

Marabout, n. et adj.

Homme d'une humeur insupportable. Ex. Quel marabout est ça! Quelle humeur marabout!

Marander (se), v. pron.

Se pavaner. Ex. En voilà une qui se marande un peu fort.

Marâtre, n. m. et f.

Brutal pour les hommes et les animaux.

Marbe, n. m.—Marbre.

Marbre, n. m.—Bille. Ex. Jouons aux marbres.

Marcassin, n. m.

Petit cochon. En France, ce mot s'applique au petit du sanglier.

Marchable, adj.

Où l'on peut marcher. Ex. Passons par un chemin plus marchable.

Marchage, n. m.—Action de marchâiller.

Marchâiller, v. n.—Marcher péniblement.

Marchance, n. f.—Malchance.

Marchanceux, euse, adj.—Malchanceux, euse.

Marchand, n. m.

Marchand en gros, de gros.

Marchand en détail, détailleur.

Marchand de hardes faites, de confections.

Petit marchand, colporteur.

Marchand de seconde main, revendeur.

Marchandises sèches, n. f. pl.

Plusieurs sont sous l'impression que marchandises sèches est la traduction de l'anglais dry goods. Nous trouvons marchandises sèches dans les Registres du Conseil Souverain. Donc l'expression était usitée dans la colonie avant l'arrivée des Anglais à Québec. On veut lui substituer nouveautés. Or, ce mot ne peut guère s'appliquer qu'à des articles de mode, et ne rend pas bien l'idée des marchandises sèches. A mon avis, mercerie vaudrait mieux. L'expression marchandises sèches prête le flanc à des bizarreries de langage assez originales. N'a-t-on pas vu des annonces conçues dans la forme suivante: Grande vente de marchandises sèches mouillées! ...

Marchant (mal), loc.

Chemin raboteux, vaseux, ou rempli de neige. Ex. Le chemin est mal marchant, aujourd'hui.

Marche, n. f.

—Promenade. Ex. Allons faire une marche vers le monument des Braves.

—Course. Ex. D'ici au Saut Montmorency, c'est une bonne marche.

Marché, n. m.

Mettre le marché en mains, déclarer ne pouvoir faire une chose.

Grand marché, bon marché. Ex. Les œufs se vendent grand marché.

Marchedon, n. m.

—Botte sauvage. V. ce mot.

—Cheval.

Marcher, v. n.

—Circuler. Ex. Les tramways ne marchent pas, ce matin, il n'y a pas assez de pression.

—Suivre les exercices. Ex. J'ai deux enfants qui vont marcher au catéchisme, ce printemps.

—Fonctionner. Ex. J'ai un employé dans mon bureau qui marche tout de travers.

—Se sauver. Ex. Marche à la maison, petit imparfait.

—Se gâter, pourrir. Ex. Voici du fromage qui marche tout seul.

Marcher mal, le chemin est mauvais. Ex. Ça marche mal.

Marcher avec quelqu'un, être d'acord, aller au même but.

Marcher sur le chréquien. V. Chréquien.

Marcher sur, approcher de. Ex. Je marche sur la soixantaine.

Marchette, n. f.

—Pédale pour faire mouvoir la roue d'un rouet à filer.

—Gros tuyau d'orgue ou basse d'un instrument, que l'on fait sonner à l'aide d'une touche que l'on baisse avec le pied.

Marci, n. f.

Merci. Ex. Marci ben des fois, marci mille fois!

Marcou, n. m.

Matou. Nos anciens, dit Lacurne, faisaient des noms d'animaux de noms de saints. Marcou viendrait de Marc, comme matou de Mathieu.

Mardi gras, n. m.

—Homme masqué. Ex. Avez-vous reçu des mardis gras chez vous, hier soir?

Enterrer le mardi gras, donner une soirée à l'occasion du mardi gras.

Mardillier, n. m.—Marguillier.

Mâre, n. f.—Mare.

Marécager (se), v. pron.

Se gâter. Ex. Le temps commence à se marécager.

Marêche, n. f.

Requin du Saint-Laurent.

Mârée, n. f.

Le contenu d'une mare, une flaque d'eau, d'urine, etc. Ex. Un petit enfant qui fait des marées.

Mârence, n. f.—Marelle.

Marène, n. f.—Marelle. V. Barrène.

Margau, n. m.—Fou de Bassan.

Marge, n. f.

Spéculation rendue plus facile par le paiement incomplet des actions achetées. Ex. Spéculer sur marge.

Marginer, v. n.—Spéculer sur marge.

Margot, n. m.

Baie jaunâtre que l'on cueille dans les savanes. Appelée mûre de savane dans le comté de Kamouraska.

Margouilles, n. f. pl.

Margouillis, impasse, position embarrassante. Ce mot était très usité à Montréal, il y a cinquante ans.

Margoulette, n. f.

Mâchoire, bouche, bas du visage. Ex. Je lui ai cassé la margoulette.

Le mot est français et populaire en France, et signifie la même chose qu'en Canada.

Marguerite, n. f.—Pâquerette vivace.

Marguerite jaune, n. f.

Renoncule âcre. Peste de nos campagnes.

Marguillage, n. m.—Qui ressort de la charge de marguillier.

Marguillière, n. f.

Femme du marguillier. Ex. Voici madame la marguillière.

Maréal, Marial.—Montréal.

Marier, v. a.

Se marier avec. Ex. Je gage que Joseph va marier la petite Lafleur.

Marie Quat'Poches, n. f.—Femme mal vêtue.

Marie Souillon, n. f.—Femme malpropre.

Marie Torchon, n. f.—Femme laide et malpropre.

Marieux, euse, adj.

Homme qui a des dispositions pour le mariage. Ex. Ce garçon-là n'est pas un grand marieux.

Marillier, n. m.—Marguillier.

Marinades, n. f. pl.

Conserves au vinaigre, oignons, choux-fleurs, concombres.

Marine, n. f.

—Inflammation des tissus de la main. Ex. Docteur, j'ai été à l'eau salée, regardez ma main, je crois que j'ai la marine.

Marinos, n. m.

Mérinos, étoffe de laine. Ex. Une robe de mérinos.

Marinquin, n. m.—Maroquin.

Marionnette, n. f.—Aurore boréale.

* Market, markète, (m. a.)

—Train du marché. Ex. Ce soir nous prendrons le market pour la Rivière-du-Loup.

—Marché.

Marle, n. m.—Merle.

Marleau, marlot, n. m.

Hypocrite et trompeur. Ex. Cet individu-là, c'est un marleau.

Marmette, n. f.

Guillemot ordinaire, appelé en anglais murre, à cause de son cri.

Marmotte (croquer), loc. prov.

Croquer le marmot, attendre longtemps en vain.

Marmousin, n. m.—Marmouset, petit garçon.

Marque, n. f.

—Croix. Ex. Vous ne savez pas signer, faites votre marque ici.

Faire sa marque, faire son chemin dans le monde, fournir une belle carrière.

Marquer, v. n.

—Avoir bonne ou mauvaise apparence. Ex. Un homme qui marque mal.

—Informer. Ex. Dans ta lettre, tu lui marqueras que je suis toujours en bonne santé.

—Graver. Ex. On voit bien qu'il a eu la picote, il est resté marqué.

—Prendre note. Ex. Marque bien ce que je te dis.

Marques, n. f. pl.

Marques de coups. Ex. Tu vas porter longtemps de mes marques.

Marron, n. m.—Marmiton de collège.

Marsh=mallow, marche mâlo, n. m., (m. a.)—Guimauve.

Marsouin, n. m.

Les Marsouins de l'Ile-aux-Coudres. Sobriquet.

Martagon, n. m.—Lis des prairies.

Martello (tour), n. f.

Tour d'observation, de vigie. Ex. A Québec, il y a plusieurs tours Martello.

Martrière, n. f.—Piège pour prendre les martres.

Marveille, n. f.

Merveille. Ex. Je me porte à marveille, et toi?

Marveilleux, euse, adj.—Merveilleux.

Mascouabina, n. m.

Sorbier à fruits rouges en grappes. Origine sauvage. Signifie grain que les ours aiment à manger. Nous disons souvent mascoubina, mascou, mascoua.

Maskinongé, n. m.

Espèce de brochet que l'on pêche dans nos rivières.

Maskoutin, n. m.

Sobriquet donné aux habitants de Saint-Hyacinthe. Vient du mot Yamaska, rivière qui traverse la ville.

Massacre, n. m.

—Diable. Ex. Va au massacre.

Massacre des innocents, rejet en bloc de tous les projets de loi qui n'ont pas encore été adoptés à une date fixée d'avance.

Masse (en), loc.

—Beaucoup, en quantité. Ex. Il pleut en masse, il y avait du monde en masse.

Pas des masses, peu, guère.

Masser, v. a.—Frapper.

Massif, ive, adj.

Pesant, lourd. Ex. Un enfant massif, un livre massif.

Mastas, n. m.—Enfant gras et gros.

Mastic, n. m.

Une face de mastic, figure replète et d'un jaune pâle.

Masticot, n. m.—Homme de police, sergent de ville.

* Mat, matte, (m. a.)—Natte, paillasson.

Matador, n. m.—Homme prétentieux et batailleur.

Matagon, n. m.—Quatre-temps, rouget.

Mâtaine, n. f.—Mâtine, luronne.

Matamore, n. m.—Brave à trois poils.

Matapan, n. m.

Homme fort, gros et bouffi. En Normandie, on dit mastapan.

* Match, (m. a.)

—Lutte, joute. Ex. Une match de crosse, de hockey.

—Mariage. Ex. Pierre et Louise vont faire un match à mon goût.

—Concours. Ex. Un match d'animaux dans une exposition.

—Allumette. Ex. Donne-moi donc une match pour allumer ma pipe.

* Matcher, (Angl.)

—Tenir tête. Ex. Celui-là, je trouverai moyen de le matcher.

—Assortir. Ex. Matcher des couleurs, des chevaux.

—Se marier. Ex. Jean et Pauline s'aiment, matchons-les ensemble.

—Apparier. Ex. Matcher des étoffes de couleur.

—Se mesurer. Ex. Si tu veux, nous allons nous matcher ensemble.

Matelas, n. m.—Quenouille.

Mâter (se), v. pron.

—Se cabrer. Ex. Mon cheval se mâte à tout propos.

—S'irriter. Ex. Ne vous mâtez pas, l'ami, nous allons nous entendre.

Matéreaux, n. m. pl.

Matériaux. Ex. As-tu tous tes matéreaux de pêche?

Mathieusalé, n. propre.

Mathusalem, patriarche aïeul de Noé. Ex. Vieux comme Mathieusalé, Maqueusalé.

M'a=t=i?—Est-ce que je vais? Ex. M'a-t-i m'en aller?

Matière, n. f.

Pus. Ex. Le docteur Aloès m'a lancé un abcès, il en est sorti beaucoup de matière.

Matièrer, v. n.

Qui donne du pus. Ex. J'ai une plaie qui matière toujours.

Matièreux, euse, adj.

Qui fournit du pus. Ex. Un ulcère matièreux.

Matillon, n. m.—Maquillon.

Matin (à), loc.

Ce matin. Ex. Comment êtes-vous, à matin? Est-ce du lait d'à matin?

Matin (du).

—Ce matin. Ex. J'ai un enfant né du matin.

Un de ces quatre matins, un de ces jours. Ex. Nous irons vous voir un de ces quatre matins.

Matin (petit).

Point du jour. Ex. Tu viendras me prendre au petit matin.

Mâtin!

Interjection pour exprimer le dépit, l'étonnement. Ex. Mâtin, que c'est beau!

Matinée, n. f.—Corsage.

Matou de grève, n. m.

Rôdeur de nuit qui cherche à dérober le poisson pris dans les pêches.

Mâts=cordes (à).—V. A maille et à corde.

* Matte, n. m. (Angl.)

Paillasson, natte placée à la porte des appartements pour qu'on s'y essuie les pieds.

Maturité (à), n. f.

Echéance. Ex. Votre billet viendra à maturité dans quinze jours, voyez-y.

Maucœureux, euse, adj.

V. Malaucœureux. Cotgrave dit que ce mot signifie lâche.

Maudissements, n. m. pl.

Jurons. Ex. Ce sont des maudissements à n'en plus finir.

Maudit (du).

—Terrible. Ex. J'ai eu une peur du maudit.

—Diable. Ex. Il y a du maudit là-dedans.

Maudisseux, n. m.

Qui maudit à tout propos.

Mauditement, adv.—Terriblement.

Maussade, adj.

Déplaisant. Ex. Cet homme est bien maussade.

Mauvais, e, n. m. et f.

Méchant. Ex. C'est un mauvais, une mauvaise.

Mauvaisement, adv.—Méchamment.

Mauvaiseté, n. f.—Méchanceté, malice.

Mauve, n. f.—Mouette. (Terme de vénerie.)

Maxime, u. f.—Vaccine. Ex. Une bonne picote maxime.

Maximer, v. a.

Vacciner. Ex. Je vais faire maximer tous mes enfants.

Mâzette!

Interjection pour marquer l'étonnement, l'admiration. Ex. Mâzette! ce n'est pas le premier venu que ce gas-là!

* Mean, mîne, (m. a.)

Bas, vil, mesquin, avare, sans valeur.

Mécanique, n. f.—Mécanicien.

Mécardi, n. m.—Mercredi.

Méchant, e, adj.

Mauvais, en mauvais ordre. Ex. Les chemins sont méchants, le temps est méchant, le pain est méchant.

Mèche, n. f.

—Coup de vin. Ex. Rentrons prendre une mèche chez Boissec.

—Long espace de temps. Ex. Il en a pour une mèche avant d'avoir fini son livre.

Mécredi, mécrédi, n. m.

Mercredi. Autrefois mecredi se disait. Vaugelas préférait mecredi à mercredi. Thomas Corneille était favorable aux deux, mais il disait que mecredi était plus doux.

Médeciner, v. a.—Faire prendre des remèdes.

Médeciner (se), v. pron.—Se soigner soi-même.

Médi, n. m.

—Midi.

Su l'médi, vers midi.

Su l'coup du médi, à l'heure du midi.

* Meeting, mîtigne, (m. a.)—Assemblée, réunion.

Mégard, n. m.

Mégarde. Ex. J'ai pu me tromper, mais c'était par mégard.

Méguiocre, adj.—Médiocre.

* Meilleur, adj.

Au meilleur de ma connaissance, si je me rappelle bien. (Angl.)

Meincredi, n. m.—Mercredi.

Meinkerdi, n. m.—Mercredi.

Meinnuit, n. m.—Minuit. Ex. La messe de meinnuit.

Meinpriser, v. a.—Mépriser.

Mékerdi, n. m.—Mercredi.

Mêlâillage, n. m.—Action de mêler.

Mélâiller, v. a.—Mêler. Ex. Mon fil est tout mélâillé.

Mélanges, n. m. pl.—Bonbons assortis.

Mêle (en), loc.

Au milieu. Expression acadienne. Ex. Il y avait dans le chemin trois femmes; celle qui était au milieu était vieille. Elles sont vieilles en mêle, dit le conducteur, c'est-à-dire celle du milieu est vieille. Expression très ancienne qui doit venir de in medio.

Mêlis=mêlo, n. m.—Confusion, désordre.

Membre, n. m.

—Patin. Ex. Un membre de carriole, de traîneau.

—Député, représentant du peuple. Ex. Nous avons un bon membre à la Chambre, mais il ne parle pas souvent.

Membrer, v. a.

Poser des patins à un traîneau, à une carriole.

Même (de), loc. adv.

—De semblable. Ex. Nos enfants sont tous gros et gras, mais le petit dernier bat tous les autres, on n'en voit pas souvent de même.

—Ni bien ni mal. Ex. Comment est ta femme?—Elle est de même.

—De cette façon. Ex. Mens donc pas de même.

Même (du).

La même chose. Ex. C'est toujours du même et du pareil. En Anjou ou dit du pareil au même.

Même chose (la).

Tout de même. Ex. Je ne suis pas invité à la conférence du Père Antoine, j'irai la même chose.

Mémère, n. f.—Grand'mère.

Menable, adj.

Qui peut être mené, conduit. Ex. Un être comme cela, je te dis que ce n'est pas menable.

Ménage, n. m.

Mobilier. Ex. J'ai acheté mon ménage chez Vallière.

Ménagement, n. m.

Economie. Ex. Dans cette maison, on n'entend parler que de ménagement.

Menasse, n. f.—Mélasse.

Menchonge, n. m.—Mensonge.

Mener, v. a.

—Se promener. Ex. Veux-tu aller mener, mon petit?

Mener quelqu'un par le bout du nez, le dominer.

Mener la vie, vivre avec luxe.

Mener du bruit, faire du tapage.

Ne pas mener grand bruit, être tranquille et silencieux.

Mener le sorcier, faire beaucoup de bruit.

Mener le diable, même sens.

Mener sur l'air.—V. Mettre.

—Conduire un cheval. Ex. Sais-tu mener?

Ménoire, n. f.

—Timon. A Québec on dit timon, à Montréal, travail.

—Mémoire. Ex. Manquer de ménoire.

Menon, n. m.—Melon.

Menoque, n. f.

Manoque, petite botte de tabac en feuilles.

Menotte, n. f.

—Demi-gant de femme qui ne couvre pas l'extrémité des doigts.

—Petite main d'enfant.

Menterie, n. f.

Mensonge. Français familier. Ex. V'là Chose, il a le corps plein de menteries, écoute-le.

Menteux, euse, adj.

Menteur. Ex. Faut-il être menteux pour dire cela?

Mentir, v. a.—Mentir, v. n. Ex. Tu mens cela, l'ami.

Ménuit, n. m.

Minuit. Ex. Tu viendras sur le coup de ménuit.

Menuserie, n. f.—Menuiserie.

Menusier, n. m.—Menuisier.

Menutés, n. f. pl.—Petites choses, bagatelles.

* Mépris de cour, (Angl.)

Injure au tribunal. Ex. Condamné à huit jours de prison pour mépris de cour.

Méquier, n. m.

Métier. Ex. Travailler au méquier, avoir un bon mêquier, un corps de méquier.

Mer, n. f.

Fleuve Saint-Laurent, dans sa partie la plus large, là surtout où l'eau est toujours salée et donne une assez juste idée d'une mer.

Mercier, v. a.

Remercier. Ex. Mercie-le. de t'avoir donné de belles étrennes.

Mère, n. f.—Femme. Ex. Holà! la mère, veille au petit.

Mère moutonne, n. f.—Brebis.

Mère oie, n. f.—Oie.

Mère ourse, n. f.—Ourse.

Mère rangearde, n. f.

Petite fille qui fait la pluie et le beau temps chez ses parents.

Merise (petite), n. f.

Cerise du Canada.

Merisier blanc, n. m.—Bouleau élancé.

Merisier rouge, n. m.—Bouleau merisier.

* Mérite, n. m.

Plaider au mérite, entrer dans le vif de la plaidoirie, plaider au fond. (Angl.)

Merle, n. m.—Grive erratique.

Merle chat, n. m.—Grive de la Californie.

* Merry Christmas, mèré, (m. a.)—Joyeux Noël!

Més, adj.—Mes Ex. Més frères, més sœurs.

Mesquinage, n. m.

Mesquinerie. Mesquinage se disait jadis pour service, se mettre en mesquinage.

Mesquiner, v. n.

Etre chiche. Ex. C'est un vieux bonhomme qui mesquine sur tout.

Mesquineux, euse, n. et adj.

Ladre, sordide. Ex. Le bonhomme Richard est un vieux mesquineux.

Messe, n. f.

Tourner en basse messe, arriver à peu près à rien. Allusion au fait qu'il arrive quelquefois, à la campagne, qu'une grand'messe, pour des raisons exceptionnelles, se termine en basse messe.

Messieurs, n. m. pl.

Les Messieurs du Séminaire, les prêtres du Séminaire de Québec. Ex. Cette après-midi, à cinq heures, il y aura un salut solennel à la chapelle des Messieurs du Séminaire.

Les Messieurs de Saint-Sulpice, les prêtres de la Société des Sulpiciens.

—Le fort des Messieurs (Montréal).

Extrait des Messieurs, ouvrage de loi publié à Londres en 1772, intitulé: An Abstract of those Parts of the Custom of the Viscounty and provotship of Paris, etc. Cette compilation fut faite par F.-J. Cugnet, Deschenaux, Pressard, Jacrau, et plusieurs autres Messieurs.

Messire, n. m.—Monsieur l'abbé.

* Mesure, n. f.—Projet de loi. (Angl.)

Mesure que (à la), loc.

A mesure que, au fur et à mesure.

Mesurement, n. m.—Mesurage, action de mesurer.

Mésure, n. f,—Mesure.

Met, n. m.

Pétrin, huche où l'on fait la pâte. Dans le patois de Berry, ce mot signifie huche au pain. Rabelais l'a employé dans son Gargantua:

«Et croissoit comme pâte dans le met.»

Dans le Jura on écrit maid, de l'italien madia. Cotgrave écrit maye.

Métail, n. m.—Métal.

* Meter, miteur, n. m., (m. a.)—Mesureur, compteur.

Métier, n. m.

Faire du métier, travailler pour l'argent, et non pour l'art.

Faire un métier d'enfer, faire un travail pénible.

Faire trente-six métiers, essayer de faire de tout.

Métif, n. m—-Métis. Ex. Les Métifs du Nord-Ouest.

Métiver, v. n.—Moissonner, couper le grain. Acadianisme.

Métraisse, n. f.

Prononciation renversée de maîtresse. Ex. Une métraisse d'école.

* Mêtre, n. m.—Compteur. (Angl.)

Mettre, v. a.

Mettre dedans, tromper.

Mettre la puce à l'oreille, avertir.

Mettre de l'eau dans son vin, se modérer.

Mettre dans son sac, recevoir des injures.

Mettre dans de beaux draps, dans l'embarras.

Mettre les pieds dans les plats, faire une sottise.

Mettre les mains à la pâte, travailler soi-même.

Mettre tous ses œufs dans le même panier, ne pas diviser ses risques.

Mettre sur les dents, fatiguer.

Mettre dans sa poche, empocher un affront.

Mettre de l'argent, en dépenser.

Mettre une chose à ne pouvoir s'en servir, la rendre inutilisable.

Mettre sur l'air, chanter justement et correctement d'après la musique. Ex. Si vous avez un tant soit peu d'oreille vous pourrez facilement mettre sur l'air la chanson Vive la Canadienne!

Mettre tout dehors, employer le vert et le sec.

Meubelier, n. m.—Meublier, ébéniste.

Meublerie, n. f,—Ameublement.

Meublir, v. a.—Ameublir.

Meurir, v. a. et n.—Mûrir.

Mézamain (à), loc. adv.—Chose qui n'est pas à la main.

Mézelle, n. f.—Mademoiselle.

Miâlement, n. m.—Miaulement.

Miâler, v. n.

Miauler. Ex. Entendez-vous le chat qui miâle?

Miâleux, adj.—Miauleur.

Micament, n. m.—Médicament.

Mi=carême, n. f.

Homme masqué. Ex. Les mi-carêmes vont passer ce soir, préparons-nous à les recevoir. Autrefois, en France, il y avait les carême-prenants, c'est-à-dire ceux qui couraient en masque, mal habillés, dans les rues, pendant les jours gras.

Michetanflûte.—Mistanflûte. V. ce mot.

Micmac, n. m.

—Sortilège, maléfice, sort. Ex. Il y a du micmac là-dedans. Cotgrave cite ce mot pour signifier intrigue.

—Langage incompréhensible. Ex. Parles-tu micmac, que je ne te comprends pas?

—Menus objets mêlés pêle-mêle. Ex. Un tas de micmacs.

Micouanne, n. f.

Grande cuiller. Mot sauvage. C'est la mouvette des Normands.

Micouannée, n. f.—Le contenu de la micouanne.

Micouenne, n. f.—V. Micouanne.

Micouennée, n. f.—Micouannée.

Miette, n. f.

—Petite quantité. Ex. Veux-tu un verre de vin? Oui, j'en prendrai une petite miette seulement.

Pas la miette, pas du tout. Ex. As-tu quelques sous à me prêter?—J'en ai pas la miette.

—Un peu. Ex. Il a une miette de bon sens.

Mietton, n. m.

Mélange de pain et de lait donné aux enfants. On dit aussi miton.

Mieux (de), loc.

De plus. Ex. Pour en finir, je mettrai dix piastres de mieux.

Mignonnette, n. f.—Réséda odorant

Mil, n. m.—Fléole, graminée fourragère.

* Milage, n. m. (Angl.)

Allocation pour frais de voyage. De l'anglais mileage.

Mille gueux, n. m.

Individu suspect. Ex. Mon mille gueux, si je te poigne!

Milleur, adj.—Meilleur.

Mimacament, n. m.—Médicament.

Mi=mal (à), loc.—A demi-mal.

Mimiographe, n. m.

Machine à imprimer le manuscrit en le reproduisant à plusieurs copies.

Mi=mot (à), loc.—A demi-mot.

Mince, adj.

En avoir épais dans le plus mince, être peu intelligent.

* Mince=pie, païe, (m. a.)

Pâté de fruits et de viandes hachés.

Mincir, n. a.—Amincir.

Mincredi, n. m.—Mercredi.

* Mind (never), maïnde, (m. a.)—N'importe, ça ne fait rien.

Mine, n. m.—Chat. Ex. Donne à manger au petit mine.

Mine, n. f.

Avoir mal à la mine, avoir une triste apparence.

Miner, v. n.

—Paraître. Ex. Cette femme mine mal.

—S'enfoncer. Ex. Un terrain qui mine.

Minette, n. f.—Petite chatte. Ex. Donne ta patte, minette.

Mingle, n. m.

Grand châssis en bois pour faire sécher les rideaux.

* Mingler, v. a. (Angl.)

Calandrer, faire passer à la machine pour lisser et lustrer les étoffes, glacer les papiers. Ex. Je ne porte pas d'autres cols que des cols minglés.

* Minion, n. m. (m. a.)

Mignonne, 7 points. (Terme d'imprimerie.)

Minoter, v. n.

Prendre de meilleures proportions. Ex. Ça commence à minoter.

Minou, n. m.—Chat. V. Mine.

Minouche, n. f.

Caresse. Ex. Fais crac, minouche. V. Crac.

Minoucher, v. a.—Caresser, chercher à amadouer.

Minoucherie, n. f.—Minauderie.

Minoucheux, euse, adj.—Minaudier.

Mirobolant, adj.

Etonnant, prodigieux. Ex. Une nouvelle mirobolante.

Miret, n. m.

Passement, tissu plat et étroit de fil de soie dont on orne des meubles, des habits.

Miroué, n. m.—Miroir.

Miséricorde.

Mot employé pour exprimer la douleur, la contrariété. Ex. Il pleut à Dieu miséricorde. Miséricorde, que le temps est mauvais!

* Missedile. (Angl.)—Maldone.

Mise, n. f.

Fouet. Ex. Cocher, donne de la mise, nous sommes pressés.

Misérable, n. m.

Petit verre qui contient la 32e partie d'un litre.

Misère, n. m.

—Difficulté. Ex. En avons-nous eu de la misère pour finir notre ouvrage?

Faire des misères à quelqu'un, le tourmenter.

Misère d'un nom! juron exprimant la douleur. Ex. Je me suis fait mal, misère d'un nom!

Misette, n. f.—Herbe des prairies, pâturage. Acadianisme.

* Mistake, misstêke, (m. a.)—Erreur, faute. V. Mistèque.

Mistanflûte!

Employé comme interjection, pour exprimer la surprise. En France, l'expression à la mistanflûte s'applique à une chose faite d'une façon extravagante. Vient de miston, compagnon dont on fait peu de cas; sa vue suffit pour rebuter quelqu'un et lui fait dire zute! flûte! (Tim.)

* Mistèque. (Angl.)

Erreur. Ex. Il n'y a pas de mistèque là-dedans.

Misti, n. m.

Le valet de trèfle. Misti est l'abrégé de mistigri, jeu de carte.

* Mitaine, n. f.

—Office religieux dans les églises protestantes. Ex. As-tu déjà été à la mitaine? (Angl.)

—Eglise protestante.

Mitan, n. m.

Milieu. Vieux mot français que l'on retrace dans Brantôme:

«Le boufon qui vint, cela dit: Et moi je voudrais être au beau mitan

Mitasse, n. f.

Guêtre en peau ornée de rassade ou de poil d'original teint en diverses couleurs.

Mité, adj.

Rongé par les mites. Ex. Des fourrures mitées.

Miton, n. m.

Onguent miton mitaine, qui ne fait ni bien ni mal.

—Chaussure d'hiver en laine ou en feutre pour protéger contre le froid. Se met par-dessus la chaussure ordinaire.

* Mob, (m. a.)—Populace.

Mocassin, n. m.

Soulier de peau de caribou, d'orignal ou de chevreuil, la meilleure chaussure pour chausser la raquette.

Moche, n. f.—Petit pain de beurre.

Modeuse, n. f.—Modiste.

Modisse, n. f.—Modiste.

Mogniac, n. m.—V. Moniac.

Mognon, n. m.

Moignon. Ce qui reste d'un membre amputé.

Mohair, n. m.—Poil de chèvre angora.

Moi pour un, loc.

Quant à moi personnellement. (Angl.)

Moindrement (le), loc.

Un tant soit peu. Ex. Cet homme se tairait, s'il avait le moindrement de bon sens.

Hatzfeld dit que le moindrement signifie le moins du monde, de la moindre manière. Ex. Je n'y suis pas le moindrement intéressé.

Moine, n. m.

—Petit insecte employé pour la pêche des chevesnes. On l'appelle aussi mouche des haies.

—Toupie d'Allemagne, toupie creuse et percée d'un côté, qui fait du bruit et même de la musique en tournant.

Moins (à), loc. adv.

De moins. Ex. C'est pas cher, tu l'auras pour une piastre, mais pas un sou à moins.

Moi=z=en.—M'en. Ex. Donne moi-z-en donc un morceau.

Moisir, v. n.

Rester longtemps. Ex. Je vais aller au Kent avec toi, mais nous n'y moisirons pas. Français, mais familier.

Moitié, n. f.

—Femme. Ex. C'est ta femme?—Oui, c'est ma tendre moitié. Frs. fam.

Moitié de ligne, gens qui perçoivent la moitié des profits des pêcheurs ou maîtres de grave.

Mollette, n. m.

Mollet. Ex. J'ai des crampes dans le mollette.

Mollettement, adv.—Très mollement.

Mollière, n. f.

Terrain détrempé recouvert d'un gazon trompeur; lieu marécageux et mou où l'on peut s'embourber. Cotgrave emploie ce mot pour fondrière, marais.

Moment que (du), loc. conj.

Alors que, dès lors que. Ex. Du moment que tu me le dis, je le crois dur comme fer.

Mon mien.

Le mien. Ex. Je te dis que ce livre-là, c'est mon mien.

Mondaine, adj. f.—Mondée. Ex. De l'orge mondaine.

* Monardeur, n. m.

Mandat de poste. Corruption de l'anglais money-order.

Monde, n. m.

—Public. Ex. Cette soirée est-elle pour le monde?

—Gens. Ex. Voilà du bon monde.

Son monde, les membres de la famille. Ex. Vous inviterez tout notre monde à la fête.

Un monde fou, beaucoup de personnes.

Un monde de choses, beaucoup de choses.

Comme du monde. Ex. Je ne souffre pas comme du monde, c'est-à-dire je souffre beaucoup.

N'être pas du monde. Ex. Ce n'est pas du monde que cet animal-là, c'est un diable.

Soulever mer et monde, remuer ciel et terre.

Mettre quelqu'un au monde, le faire connaître, le pousser dans le chemin de la notoriété.

En monde. Ex. Il n'est pas bête en monde, très-bête.

Dans le monde, en vérité. Ex. Je vous demande, dans le monde, s'il n'est pas surprenant que telle chose soit arrivée.

Monde (grand), n. m.—Les grandes personnes.

Monde (petit), n. m.

—Les enfants.

—Les petites gens, la classe moyenne.

* Money order, moné ordeur, (m. a.)—Mandat de poste.

Moniac, n. m.

Oiseau du genre canard qui se tient dans le golfe Saint Laurent et sur les côtes du Labrador.

Monsieur, n. m.

Un vrai monsieur, un gentilhomme.

Ce n'est pas monsieur ce que tu fais là, ce n'est pas le fait d'un gentilhomme d'agir ainsi.

Faire son monsieur, affecter des airs de gentilhomme.

Le monsieur de la maison, le maître.

Monstresse, n. f.—Monstre femelle.

Montaigne, n. f.—Montagne.

Monté, adj.

Un peu étourdi par les vapeurs de l'alcool.

Montée, n. f.

Canot de montée, canot employé par les voyageurs, trappeurs, gens de chantiers pour remonter le cours des rivières.

Police montée, gendarmerie à cheval.

Monter, v. a.

Monter une scie, mystifier.

Monter sur ses ergots, être fier.

Monter à graine, vieillir sans se marier.

Monter une gamme, gronder.

Monter sa maison, la meubler.

Monter sur ses grands chevaux, se fâcher, se montrer sévère afin de faire reconnaître son autorité.

Monter (se), v. pron.

—Prendre feu. Ex. Ne te monte pas contre moi, tu n'as pas raison.

Se monter le coup, s'illusionner.

—Monter. Ex. A combien se monte ma note d'hôtel?

Montrance, n. f.—Apparence.

Montrial, n. m.—Montréal.

Montréaliste, n. m. et f.

Montréalais ou Montréaliste, citoyen de Montréal. Lequel vaut mieux? M. Chauveau a écrit dans son Charles Guérin: «On devrait peut-être dire Montréalais; mais Montréaliste est le terme usité dans le pays. Québecquois a été reçu de tout temps et va très bien aux Iroquois et avec Canadois que l'on trouve dans les vieilles narrations.»

On ne dit plus maintenant que Montréalais.

Montrer, v. a. et n.

—Paraître. Ex. Cette personne montre bien. (Angl.)

Montrer l'école, enseigner. Ex. J'ai une fille qui montre l'école aux Bois-Francs.

* Mop, n. f., (m. a.)—-Balai à laver.

* Mopper, v. a. (Angl.)

Battre, frapper.

Moquer (se), v. pron.

Rester indifférent. Ex. De celui-là je me moque comme de l'an quarante.

Moqueux, euse, adj.—-Moqueur, euse.

Moquié, n. f.—Moitié. V. ce mot.

Morceau, n. m.

Pièce de vaisselle. As-tu vu le set de vaisselle chez Thomas? Il y a là deux beaux morceaux.

Morciller, v. a.

Couper en menus morceaux. Ex. Morciller du bois, du pain.

Mordée, n. f.

Bouchée. Ex. Passe-moi ta pomme, que je prenne une petite mordée.

Mordre, v. n.

Prendre. Ex. Ça ne mord pas, inutile de vouloir me conter des blagues.

Mordre (se), v. pr.

Se mordre les quatre doigts et le pouce, se repentir.

Se mordre le derrière de la tête, même sens.

Mordu, part. pass.

Féru d'amour. Ex. Je crois que cette jeune fille lui est tombée dans le goût, car il me paraît mordu.

Mordure, n. f.—Morsure.

Moréal, Morial, n. m.—Montréal.

Moréginer, v. a.—Morigéner.

Moret, n. m.

Saleté accumulée dans les plis des aines, derrière les oreilles.

Morfondre (se), v. pron.

S'efforcer de faire quelque chose. Ex. Je me morfonds à l'ouvrage. Pourquoi se morfondre quand on a du temps devant soi?

Morfondu, e, adj.

Fourbu, épuisé, à bout de force. Ex. Mou cheval est morfondu, il a trop forcé.

Morguienne!—Interjection pour exprimer l'étonnement.

Morgueux!—Morgué! juron.

Moriginer, v. a.—Morigéner.

Morné!

Juron commun. Ex. Cré morné! acre morné! sacré morné! Doit venir de mort-né.

Mornifle, n. f.

Soufflet appliqué sur le nez. Corruption du mot mourniffle employé dans le Jura. Vient de mour, muffle, et de niffle, nez.

* Morning coat, (m. a.)

Jaquette.

Morpion, n. m.

—Enfant plein de défauts et surtout importun. Ex. Mon petit morpion, sors d'ici, car je vais t'écraser comme un ver.

—Gros pou de corps.

Ce mot est dans Rabelais.

Mort, part. pass. et n.

—Lourd. Ex. Le temps est mort, nous allons avoir de la pluie.

—Eteint. Ex. La chandelle est morte.

—Ruine. Ex. Faire ces sortes de gâteaux, c'est la mort au beurre.

—Se dit d'une personne très lente. Ex. Avance donc, la mort, remue-toi.

Faire un mort, faire jouer un absent.

Travailler à mort, travailler au point de compromettre gravement sa santé.

Corps mort, arbre tombé ou coupé qui pourrit sur place.

Faire le mort, ne plus rien dire, ne plus agir.

Mort (à), loc. adv.

—En grande abondance.

—Pour en mourir. Ex. Travailler à mort.

Mortalité, n. f.

Mort, défunt. Ex. Il y a de la mortalité chez nous.

Morte=charge (à), loc.

Maîtresse charge. Ex. Ma voiture est chargée à morte-charge.

Mortel, le, adj.

—Passionné. Ex. Ce gas-là est mortel pour prendre de la boisson.

—Terrible. Ex. Je lui ai donné un mortel coup de poing.

Mortelle, n. f.

Immortelle, fleur dont l'involucre ne change pas avec le temps.

Morte=paye, n. f.

—Saison où la paye se fait mal.

—Personne qui paie mal ses dettes.

* Mortgage, (m. a.)—Hypothèque.

Mortir, v. a.—Amortir. Ex. Mortir les coups.

Mortoise, n. f.—Mortaise. Mortoise se disait jadis.

Mortoiser, v. a.—Mortaiser.

Mortrir, v. a.—Meurtrir. Ex. J'ai les doigts mortris.

Mortrissure, n. f.

Meurtrissure, contusion avec tache livide.

Morts, n. m. pl.

Chapelle des morts, chapelle où se fait la levée du corps.

Morue, n. f.

Habit à queue de morue, ou simplement queue de morue, habit de cérémonie.

—Interjection pour marquer la souffrance. Ex. Cré morue! que je me suis fait mal!

Morue (petite), n. f.

Appelée loche dans le bas du fleuve, petit poisson aux Trois-Rivières, tom-cod aux Etats-Unis.

Morvaillon, n. m.—Petit garçon morveux.

Morvasson, n. m.

Petit garçon incapable de se défendre ou de faire acte de valeur.

Morver, v. n.

Laisser échapper sa morve. Ex. Avoir un nez qui morve toujours.

Morveux, n. m.—Jeune enfant.

Morviat, n. m.—Humeur visqueuse qui sort des narines.

Morvice!—Juron annonçant un commencement de colère.

Mot, n. m.

Avoir des mots avec quelqu'un, se disputer.

Dire des gros mots, réprimander avec sévérité.

Dire le fin mot, donner la raison.

Prendre quelqu'un au mot, accepter ses dires ou le marché qu'il propose.

Fourrer son mot, donner son avis.

Mote, n. m.—Mot. Ex. Il a dit mote.

* Moteur. (Angl.)—Proposant.

Motivé, n. m.—Motif. Ex. Le motivé d'un jugement.

* Motorman, (m. a.)—Mécanicien.

Mottant, e, adj.

Prendre en motte, en boule. Ex. La neige est mottante.

Motte, n. f.

Boule de neige. Ex. Les enfants s'amusent beaucoup durant l'hiver en s'envoyant des mottes.

Motter (se), v. pron.—S'envoyer des boules de neige.

Motto, n. m.

—Papillote, bonbon enveloppé d'un papier frisé.

—Devise.

Motton, n. m.

Toute substance susceptible de se prendre en boule, en motte, gruau, farine, laine, neige.

Mottonné, n. m.

Moutonné, tissu de coton à surface frisée.

Mottonneux, euse, adj.

Moutonneux. Qui se prend en boule.

Mou, n. m.

Poumon, par opposition au foie que l'on appelle dur.

Mouche, n. f.

Prendre la mouche, se piquer pour rien.

—Mouche de la viande.

—Punaise.

—Bourdon.

Mouche à feu, n. f.

Luciole, ver luisant ailé et phosphorescent.

Mouche à miel, n. f.—Bourdon.

Mouche à patates, n. f.—Punaise à patates.

Mouche à vers, n. f.

—Espèce de mouche voisine de la mouche ordinaire.

—Personne qui parle très bas et d'une manière incompréhensible.

Mouche de mai, n. f.—Hanneton employé pour la pêche.

Moucher, v. a.

—Pêcher au moyen de mouches.

—Souffleter.

—Corriger, remettre à sa place.

Moucher le sang, moucher du sang.

Moucher (se), v. pron.

Ne pas se moucher avec des quartiers de terrine, avec des pelures d'oignon, se tirer du grand.

Ne pas se moucher du pied, ne pas se priver, se donner des compliments.

Donner le temps au curé de se moucher, demander du délai.

Mouchoué, n. m.—Mouchoir.

Mouchouet, n. m.—Mouchoir.

Mouchouette, n. m.—Mouchoir.

Moucle, n. f.

Moule, mollusque comestible à coquille de forme oblongue.

Moudre, v. a.—Moudre un air, jouer de l'orgue de Barbarie.

Moué, pron. pers.—Moi. Ex. C'est pas moué qui ferai cela.

Mouelle, n. f.

Moelle. Ex. La mouelle d'un os, de la mouelle de bœuf.

Mouette, n. f.—Goéland.

Mouillasser, v. imp.—Pleuvoir légèrement.

Mouiller, v. n. et a.

—Pleuvoir. Ex. Il mouille à siaux depuis le matin.

—Inaugurer une bonne affaire, un achat. Ex. Tu as acheté un beau castor, allons le mouiller tout de suite.

Mouiller (se), v. pron.

—Souffrir d'une incontinence d'urine.

—Etre trempé par la pluie.

Moulange, n. f.—Meule de moulin.

Moule=à=plomb, n. m.—Personne criblée de vérole.

Moulé, e, adj.

Bien fait, bien arrangé. Ex. Tu m'as fait un bel habit, c'est moulé.

Moulée, n. f.

—Son pour les porcs.

—Mouture.

Moulée de scie, n. f.—Sciure de bois.

Moulée de vers, n. f.

Bois pulvérisé par des vers rongeurs. Les mères de famille l'utilisent comme poudre asséchante et même curative dans l'intertrigo.

Mouler, v. a.

Mouler son écriture, s'appliquer à bien écrire, calligraphier avec succès.

Moulin, n. m.

Etre dans le moulin, faire partie d'une combinaison, d'une association plutôt éphémère.

Moulin à battre, n. m.

Batteuse, machine pour égrener les céréales, par l'effet de chocs répétés.

Moulin à beurre, n. m.

Baratte, vaisseau de bois dans lequel on bat la crème pour en extraire le beurre.

Moulin à coudre, n. m.

Machine à coudre, qui remplace le travail manuel de la couture.

Moulin à écarde, n. m.

Carderie, établissement où l'on carde la laine.

Moulin à paroles, n. m.

Grand parleur, grand discoureur.

Moulin à scie, n. m.

Scierie, usine, où plusieurs scies mécaniques débitent le bois.

Moulin de Chine, n. m.

—Personne qui n'arrête pas de parler, comme le moulin de Chine ou de Lachine, qui marche toujours.

—Personne qui fait beaucoup d'ouvrage dans un temps donné. Ex. Donne-moi le temps de finir mon ouvrage; j'ai beau travailler, tu n'es jamais content, je ne suis pas le moulin de Chine.

Moulinant, e, adj.—Qui mouline, se crevasse.

Mouliner, v. n.

Terre qui se crevasse durant la sécheresse. En Normandie, mouliner veut dire tourner sur soi-même, pirouetter.

Moulure de scie, n. f.—Sciure.

Mouman, n. f.—Maman.

Mouque, n. f.—Moucle.

Mourant, adj.—Ennuyeux. Ex. Il fait un temps mourant.

Mouron, onne, n. m. et f.

Peureux. Ex. Tu ne veux pas colleter avec ton petit cousin, tu es un mouron.

En Normandie, c'est un terme d'injure. Mouron est le nom donné à la salamandre, petit animal inoffensif, mais que l'on croit venimeux. La répulsion qu'il inspire a fait appliquer son nom à tout individu répugnant.

Mourue, n. f.—Morue.

Mouscaille, n. f.

Objet sans valeur et malpropre. Ce mot signifie boue.

Mouscaillon, n. m.—Enfant méprisable et peu estimé.

Mousseline, n. f.—Fumier.

Moussu, adj.—Mousseux.

Moustaché, e, adj.—Moucheté.

Moutarde, n. f.—Sénevé des champs.

Moute! moute!—Cri d'appel aux moutons.

Mouton, n. m.

—Homme très doux et sans caractère.

—Les Moutons des Eboulements. Sobriquet.

Mouton de garde, n. m.—Bélier. Acadianisme.

Moutonne, n. f.

—Femme sans énergie et d'un tempérament très doux.

Mère moutonne. V. Mère.

Moutonner (se), v. pron.

Devenir floconneux. Ex. Le ciel se moutonne, c'est-à-dire, se couvre de gros nuages, de cumulus.

Moutonneux, adj.

Qui se couvre de nuages d'aspect floconneux. Se dit du ciel seulement.

Mouvant, n. m.—Biens meubles.

Mouve, n. f.—Mauve.

Mouvée, n. f.

Troupeau. Ex. Une mouvée de marsouins.

* Mouver, v. a. (Angl.)

Déménager. Ex. As-tu engagé le charretier pour mouver?

* Mouver (se), v. pron.—Se hâter. (Angl.)

Mouvette, n. f.

Palette de bois pour brasser le sirop, le savon.

Moyac, n. m.—Eider. V. Mogniac, moniac.

Moyen, n. m.

—Ressources pécuniaires. Ex. Un homme de moyens.

Avoir les moyens de faire une chose, être en état de la faire.

Il y a moyen, c'est possible.

Moyennement, adv.

Médiocrement. Ex. Il est moyennement instruit.

Moyenner, v. n.

Arriver à un arrangement. Ex. Il n'y a pas moyen de moyenner avec mon homme.

Moyette, n. f.—Petite meule de gerbes.

Mucre, adj.

Humide. Ex. Le temps est mucre. Ce mot doit venir de mucidus, comme âcre d'acidus, car on disait en vieux français ramucrir pour rendre moite.

* Muffin, moffine, (m. a.)—Espèce de brioche.

Mule, n. f.—Meule. Ex. Une mule de foin.

Muleron, n. m.—Meulon.

Mulon, n. m.—Meulon, petite meule de foin fané.

Mulotter, v. n.—Aller lentement au travail.

Munier, n. m.—Meunier.

Mûr, e, adj.

Usé jusqu'à la corde, en parlant d'un habit.

Mûre, n. f.—Ronce.

Muscade, n. f.

Un melon muscade, un melon ressemblant à une muscade par sa forme et sa couleur.

Muser, v. n.—S'attarder, perdre son temps.

Musiau, n. m.

—Museau. Ex. Prendre un chien par le musiau.

—Visage. Ex. Viens ici que je te frotte le musiau.

Musique, n. f.

Entendre la musique, comprendre une affaire.

Musique à bouche, harmonica. V. Ruine-babines.

* Mutton chop, meut'n tshope (m. a.)—Côtelette de mouton.

 

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