BIBLIOBUS Littérature française

B.

 

Babiches (les), B. La partie de la barbe qui s'étend des oreilles au menton. Le vrai nom est barbiches; mais ce mot n'est pas admis dans le Dictionnaire de l'Académie : il faut dire les favoris.

Babines, Babouine, Par. Les babines sont des lèvres; ce mot se dit surtout de celles de quelques animaux : un singe qui remue les babines. — Babouine est le féminin de babouin. Le babouin est proprement une espèce de gros singe; on applique ce nom à un jeune garçon badin et étourdi, et on appelle babouine une petite fille du même caractère.

Babouche. Voy. Bamboche.

Babouine. Voy. Babines.

Bacchanal (Quel)! B. Pour quel grand bruit, quelle orgie bruyante! Dites Quelle bacchanale! Ce nom vient des fêtes de Bacchus, qui se nommaient ainsi et se célébraient avec beaucoup de désordre.

Bâfrée, s. f. B. Terme populaire et peu relevé pour dire un repas abondant. Dites la bâfre.

Bague d'oreille, L. v. Dites une boucle d'oreille, un pendant d'oreille.

Baignoir (Un), B. Le vase où l'on se baigne. Dites une baignoire.

Bailler, v., Bâiller, v. Par. Bailler (a ouvert et bref), v. a., donner, livrer par convention ou par bail : bailler des fonds. — Vous me la baillez belle, expression proverbiale, pour dire vous m'en faites accroire. — Bâiller (â fermé et long), v. n., ouvrir involontairement la bouche par ennui, lassitude ou envie de dormir. Ne confondez pas ces deux mots, ni dans l'écriture, ni dans la prononciation.

Bâiller. Voy. Bailler.

Bâiller, v., Bayer, v. Par. Bâiller c'est ouvrir involontairement la bouche par ennui, lassitude ou envie de dormir; bayer, c'est regarder en tenant la bouche ouverte : il faut donc dire bayer aux corneilles et non bâillier.

Bailleur, Bâilleur, Par. Bailleur, celui qui donne à bail, qui prête : un bailleur de fonds, celui qui les avance. Prononcez l'a bref. Le bâilleur est celui qui bâille fréquemment, soit par habitude, soit par indisposition.

Balai, s. m. Balais, Ballet, s. m. Le balai est l'instrument qui sert à balayer; balais est un adjectif masculin qui ne s'applique qu'à une espèce de rubis : un rubis balais; le ballet est une pièce de théâtre où l'action et les divers sentiments sont exprimés par la danse.

Balais. Voy. Balai.

Balant (Être sur le), B. Mot mal prononcé et mal écrit : il faut dire être en balance, c'est à dire en suspens, hésiter sur ce qu'on veut faire.

Ballet. Voy. Balai.

Balyer, v. B. Nettoyer avec un balai. Dites balayer

Bamboche (il est en) Dites il est en débauche. Bamboche signifie proprement une grande marionnette; on a pris le même mot pour signifier des parties de plaisir immodérées, dans cette phrase populaire, faire ses bamboches, que l'Académie admet aujourd'hui probablement pour faire ses débauches). N'étendons ce mot qu'à une locution qui n'est pas usitée.

Bamboche, Babouche, Par. Une bamboche, s. f. est une marionnette, un pantin; les babouches, s. f. sont des pantoufles particulières qui nous sont venues du Levant. Dites donc : Donne-moi mes babouches, et non mes bamboches.

Bande, s. f. Barde, s. f., Par. La bande est une sorte de lien plat et large dont on enveloppe ou on serre quelque chose; la barde est une ancienne armure faite de lames de fer pour couvrir le poitrail et les flancs du cheval. Par analogie, on a nommé barde de lard, et non pas bande de lard, comme quelques personnes le disent mal à propos, une tranche de lard fort mince dont on enveloppe les chapons, gelinottes, cailles, etc., au lieu de les larder.

Baracan, s. m. B. Espèce de gros camelot. Dites bouracan : une veste de bouracan.

Barbouillon, s. m. B. Mauvais peintre. Dites un barbouilleur.

Bac (Passer le). Dites passer le bac. C'est une sorte de bateau large et plat pour passer une rivière.

Barde. Voy. Bande.

Baronnerie, s. f. B. Titre d'un baron ou l'étendue des terres sur lesquelles s'étendait sa juridiction. Dites baronnie.

Baselic, s. m. B. Sorte de plante. Dites basilic.

Baser, Basé, B. Sur quoi vous basez-vous? Ce raisonnement est basé sur le principe que…. Dites fonder, appuyer. Le mot baser n'est pas français, et il a absolument le même sens que fonder.

Basilic, s. m., Basilique, s. f. Par. Le basilic est une plante annuelle, et dans la Bible un serpent monstrueux. Une basilique était primitivement un palais de roi; aujourd'hui, c'est une église principale et magnifique.

Basilique. Voy. Basilic.

Basse (Cette femme est assise trop), L. v. Dites trop bas. L'adjectif bas est ici pris adverbialement; il s'applique au lieu et non à la personne.

Bassine, s. f., Bassinoire, s. f. Par. La bassine est un vase profond, dans lequel on fait des confitures, etc.; la bassinoire est une bassine avec un couvercle percé de trous, où l'on met du feu pour chauffer un lit.

Bassinoire. Voy. Bassine.

Baste (La) d'un habit, B. Dites la basque.

Batture, s. f., B. Querelle où il y a eu de grands coups donnés. Dites une batterie.

Bayer. Voy. Bâiller.

Becfi, s. m. B. Petit oiseau que l'on voit souvent becqueter les figues. Dites un becfigue.

Béchée, s. f. B. Ce qu'un oiseau prend avec son bec pour donner à ses petits. Dites une becquée.

Bége (Linge), B. Tirant sur le jaune. Dites linge bis.

Béguenauder, v., B. S'amuser à des riens. Dites baguenauder. — Le substantif est baguenaudier, et non pas baguenaudeur; et il se confond ainsi avec le nom de l'arbre qui produit les baguenaudes.

Béguer, v., B. Dites Bégayer. Parler en répétant ses syllabes, comme les bègues.

Belsamine, s. f. B. Ecrivez et prononcez balsamine.

Berdouiller, v. B. Ecrivez et prononcez bredouiller.

Bergère, s. f. Petit oiseau. L. v. Dites bergeronnette.

Berlan, s. m. B. jeu de cartes; et au pluriel, lieu où l'on joue aux jeux de hasard, maison de jeu. Dites brelan.

Berlandier, s. m. Celui qui hante les brelans, joueurs de profession. Dites brelandier.

Berloque, s. f. B. Bijou ou curiosité de peu de valeur. Dites une breloque, des breloques.

Bertrelles (Des), B. Dites des bretelles.

Besoin (Avoir de). Solécisme inexcusable. Dites avoir besoin. J'en ai de besoin, tout ce que vous aurez de besoin, sont des locutions très-vicieuses que ne sont en usage que chez ceux qui ignorent absolument le français.

Bête, s. f., Bette, s. f. Par. Bête est le nom générique de tous les animaux, l'homme excepté; la bette est une plante potagère. La prononciation de ces mots diffère autant que leur écriture.

Bette. Voy. Bête.

Bise, s. f., Brise, s. f. Par. La bise est un vent froid et sec qui vient du nord-est. La brise est un vent frais qui souffle le soir sur les côtes de la mer.

Blaguer, v. B. Dire des blagues, c'est-à-dire faire des plaisanteries de mauvais goût, se moquer de quelqu'un, hâbler, craquer. Ce mot est tiré du mot blague, qui signifie au propre un petit sachet de toile ou de peau où les fumeurs mettent leur tabac. On a pris ce mot, plus tard, dans le sens de moquerie, plaisanterie, bourde, qui n'est pas admis par l'Académie, et de ce dernier sens on a tiré blaguer, qui n'est ni français, ni, surtout, de bon ton.

Blagueur, s. m. B. Celui qui blague. Dites : un plaisant, un railleur, et quelquefois même un menteur.

Blanchirie, s. f. B. Lieu où l'on blanchit le linge. Dites blanchisserie.

Bleu, Dieu, Par. Nous ne réunissons ici ces deux paronymes que pour rendre compte de quelques formules anciennes de jurement ou de colère : morbleu, corbleu, sambleu, ventrebleu, vertubleu; ces mots sont pour la mort-Dieu, le corps-Dieu, le sang-Dieu, le ventre-Dieu, la vertu-Dieu. L'emploi de ces formules étant, avec raison, accusé d'irrévérence, on a voulu, si l'on ne pouvait en faire perdre absolument l'habitude, en modifier au moins la syllabe la plus importante. On a dit d'abord morbieu, corbieu, et puis morbleu, corbleu.

Bleuse, B. Féminin de bleu. Dites bleue.

Bleusir, v. B. Devenir bleu. Dites bleuir

Boire, emboire, Par. S'emboire est un terme de peinture; il se dit d'un tableau dont les couleurs deviennent mates et ne se discernent pas. Ce tableau s'emboit, ces couleurs s'emboivent. — Quand on parle du papier mal collé, que l'encre traverse, il faut dire ce papier boit et non s'emboit.

Bon marché. Locution signifiant un prix avantageux. Dites acheter, vendre à bon marché, et non pas acheter bon marché; la préposition est nécessaire.

Bonne heure (Il est venu à), L. v. Dites : Il est venu de bonne heure, pour venu tôt, et non pas venu à bonne heure. Au contraire, on dit à la bonne heure pour marquer que l'on consent à quelque chose.

Bonnette, s. f. B. Coiffe de nuit. Dites un bonnet de nuit.

Blocaille, s. f., Rocaille, s. f. Par. On appelle blocaille ou blocage, de menus moellons, de petites pierres qui servent à remplir les vides dans un ouvrage de maçonnerie. On nomme rocaille des cailloux qui servent à orner une grotte en imitant le roc.

Borborisme, s. m. B. Bruit causé dans les intestins par des gaz qui s'y développent. Ce mot, usité autrefois, ne l'est plus. On dit borborygme, conformément à l'étymologie du mot grec d'où il est tiré, et qui signifie murmure.

Bornes et Limites, Pl. Newton a reculé les bornes et les limites de la physique. Dites les bornes de la physique, ou les limites de la physique.

Bosseler, v. Bossuer, v., Par. Bossuer de l'argenterie, c'est y faire des bosses en la laissant tomber; bosseler, c'est travailler l'argenterie en bosse. Ne confondez pas ces mots qui ont un sens contraire.

Bossuer. Voy. Bosseler.

Bouliche, s. f., Bourriche, s. f., Pouliche, s. f. Par. Une bouliche est un vase dont on se sert dans les vaisseaux; mais ce mot n'est pas admis par l'Académie. Une bourriche est un panier long pour envoyer du gibier, du poisson, des huîtres. Une pouliche est une jeune cavale.

Boudinoir (Un), B. Entonnoir pour faire du boudin. Dites une boudinière.

Bouffer, v. B. Manger avec excès. Dites bâfrer.

Bouille (Le café), B. Dites Le café bout, le sang me bout dans les veines, etc.

Bouillu, B. Participe de Bouillir. Dites bouilli : des châtaignes bouillies et non bouillues.

Bouis, s. m. B. Ce mot, employé autrefois, n'est plus usité. On écrit et on prononce buis.

Boulvari, s. m. B.. Dites hourvari.

Bourrée, s. f., Brouée, s. f. Par. La bourrée désigne un fagot de menu bois : un feu de bourrée. C'est aussi une danse champêtre et l'air de cette danse : danser la bourrée. La brouée est un brouillard, une bruine : la brouée tombe.

Bourriche. Voy. Bouliche.

Brasse-corps (Prendre quelqu'un à), L. v. Dites : le prendre à bras-le-corps.

Bretonne (Cet arbre), B. Dites qu'il boutonne.

Brignon, s. m., B. Sorte de pêche plus petite, moins juteuse et d'une couleur plus brune que la pêche ordinaire. C'est un brugnon qu'il faut dire.

Brillant éclat (un), Pl.. Tout éclat est brillant.

Brise, Voy. Bise.

Brodure (La) d'une robe, d'un bonnet, B. Dites la broderie.

Brouée. Voy. Bourrée.

Brouillasse (Il) B. Dites il buine. Le verbe brouillasser, s'il était français, ne signifierait rien de plus que brouiller, ce qui n'est pas la même chose que faire du brouillard.

Brusse (Il) B. Dites il bruine

Brut, te est un adjectif dont le féminin brute se prend substantivement : une brute, c'est-à-dire une bête farouche. Mais le masculin ne doit pas prendre l'e muet, et Voltaire a fait un solécisme en nous appelant les brutes ouvrages de la Divinité.

Buche de bois, Pl. Dites une bûche. La bûche est naturellement de bois; c'est lorsqu'elle est d'une autre matière qu'on doit la désigner : une bûche de charbon de terre, de coke, de terre cuite.

Buée, s. f. Ancien mot français, aujourd'hui inusité. Dites la lessive.

Buffeteries, s. f. B. Tout ce qui, dans l'équipement, est fait d'une peau préparée à la manière de la peau de buffle. Dites buffleteries.

Busc, s; m. Busque, v., Buste, s. m., Par. Le busc est une espèce de lame d'ivoire, de bois, de baleine, d'acier, qui sert à maintenir le devant d'un corps de jupe, d'un corset; busque est un temps du verbe busquer, mettre un busc. Un buste est un ouvrage de sculpture représentant la tête, le cou, le haut de la poitrine et les épaules d'une personne. Dites donc le buste et non pas le busque du président.

But (Remplir son), L. v. On dit atteindre un but, atteindre son but, et non pas remplir son but.

Buyanderie, B. Lieu où l'on fait la buée (Voy. Ce mot), c'est-à-dire la lessive. Dites buanderie.

C.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021